vieilleries -archives-disques

Publié le 10 Juin 2018

Généralement les mois de juin sont les mois de festivités, et particulièrement chez les muratiens... Cette année, le calendrier était vide... alors pourquoi pas faire une petite fête d'anniversaire improvisée : j'ai enfin entamé ma petite vidéo comme je l'avais faite en 2011 pour les 30 ans de "Suicidez-vous le peuple est mort", et cette fois, c'est donc pour l'année du single "Le garçon qui maudit les filles", l'année du succès... avant qu'un vrai album ne voit le jour. De plus, ça tombe très bien aujourd'hui parce que... je n'ai pas la date officielle de sortie de ces 44 tours (1987 et 1988)...

1981: pour rappel pour commencer

et voici pour 1988:

 

Et voici Murat dans Libération en février 88:

1988: 30 ans du "GARCON QUI MAUDIT LES FILLES"
1988: 30 ans du "GARCON QUI MAUDIT LES FILLES"

une chronique d'Arnaud Viviant dans le monde de la musique en avril, et une mini chronique dans Compact (c'est tout ce qu'on a dans la revue de presse de notre archiviste en chef Mr FIVE'r pour 1988... j'imagine qu'il y a quelques manques)

1988: 30 ans du "GARCON QUI MAUDIT LES FILLES"
1988: 30 ans du "GARCON QUI MAUDIT LES FILLES"

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 10 Mai 2018

 

Replié sur mon ordi par cause de pluie, voici quelques croquis dénichés sur l'appli Twitter.  Ce n'est pas autant récent. Même pas du tout du neuf car l'archive est de 2009. Juillet, Jean-Louis y était, atrabilaire,  pour la promo du Cours Ordinaire... en interview croisée avec Vanot, un dévoué poto. Mais j'en arrête là, car je dois aller aux fourneaux, et je garde mes frusques de mirliton. 

Les croquis sont de David Scrima. J'avais déjà partagé l'article de la revue 3 Couleurs en 2010 ici. Des nombreux autres dessins de chanteurs et artistes sont visibles sur son site:

https://davidscrima.com/

https://davidscrima.com/category/griffonnages/

On peut voir ses dessins dans Télérama de temps et temps et en vrai à la Galerie Isabelle Laverny jusqu'à fin mai (Paris).  David Scrima a participé en tant que guitariste chanteur à certaines soirées Livre Unplugged organisées par l'ami Pierre K.

 

 

 

 

 

 

Voici ci-dessous le dessin finalement publié dans l'article:

Croquis de Jean-Louis par David Scrima

LE LIEN EN PLUS

Guillaume Bongiraud des DELANO ORCHESTRA, orfèvres de Babel, donne de ses nouvelles:

"Il y a tout juste un an, nous sommes partis avec Morgane Imbeaud dans 8 lieux magnifiques du Puy-De-Dôme, afin d'enregistrer mon album acoustique solo, "Murmuration". En voici le premier titre, "Nuit de sable", qui accompagne les superbes images de Morgane"[Imbeaud].

L'intégration de la vidéo ici n'est pas possible et c'est bien dommage car elle n'a été partagée que sur facebook. Voici le lien... et une petite surprise attend les muratiens.... puisque la chapelle Roche Charles est visitée. Il s'agit bien sûr du lieu où Murat y a enregistré son "plein air".

https://www.facebook.com/bongiraudguillaume/videos/1989492057745368/?hc_ref=ARQO2lD-gcKgk93EorH5iEJ7pfgxZZxNHO9IzVZ6Esd99IkOSXWxQJMQIHeiEfVyYcg

 

Ps: J'ai oublié de signaler que Matt Low jouait hier à Paris avec Garciaphone à l'Olympic Café....  Désolé. Désolé également: il était possible de rencontrer le réalisateur du clip "french lynx"   Jean-François Spricigo le 6 mai à Paris. Quelques informations sur son travail ici.

Pour rappel:   Alain Bonnefont continue de se produire régulièrement sur Clermont (prochaine date le 15 mai au caveau des anges à 19 heures).

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 31 Mars 2018

Bon, vu que je n'ai pas le temps (euh...) de me pencher sur le gros travail en cours -il prend la poussière du coup depuis un petit moment- , je me tourne vers du brut, du facile: des archives... que Matthieu nous a laissées.  Un certain nombre ne semblait pas être en possession de l'archiviste en chef...  Mr Five... Moi et Didier lui devons beaucoup ou tout... mais moi, je n'ai pas tout lu j'avoue.

Alors, qu'avons-nous sorti de la banque de Genève, et caché sous le pneu de rechange pour passer la frontière dans une petite route du Jura?  Une contrebande de petits papiers avec plus ou moins de valeurs... Les suisses commentent-ils de Murat le sens du placement (de la voix), le son chocolaté, son origine montagnarde, son goût du secret et des vaches, son sens de la lenteur (on remarquera la question : "le temps qui passe est très présent dans vos chansons?").  Et bien, je vous propose de le découvrir...  Murat en tout cas nous dit: "quand j'arrive en Suisse, je me sens chez moi"... Il a dû souvent rajouter en concerts: "vous savez que c'est nous les Auvergnats, qui vous avons appris à faire du fromage?".

Voici une première série:

                                                                               Orchestre de death cor'métal sans trou à Gruyère

 4/01/89: la Gazette de Lauzanne

ARCHIVES :  petites coupures suisses (1)   1989-1994

L'express  23/11/91

ARCHIVES :  petites coupures suisses (1)   1989-1994

10/01/1991 Le nouveau quotidien (pour les amateurs de Mylène)

ARCHIVES :  petites coupures suisses (1)   1989-1994

24/11/93 Le nouvelliste

ARCHIVES :  petites coupures suisses (1)   1989-1994

1/12/93 Le nouveau quotidien

ARCHIVES :  petites coupures suisses (1)   1989-1994
ARCHIVES :  petites coupures suisses (1)   1989-1994

18/12/1993 Le nouvelliste (2 articles)

ARCHIVES :  petites coupures suisses (1)   1989-1994
ARCHIVES :  petites coupures suisses (1)   1989-1994

et puisqu'on parle de cinéma, Claire DENIS   15 juin 94 (Nouveau Quotidien)

ARCHIVES :  petites coupures suisses (1)   1989-1994

17 05 1991 L'impartial  (Julien Clerc speaking)

ARCHIVES :  petites coupures suisses (1)   1989-1994

Et puisque on y est :  William Sheller... qui en plus de son admiration pour Murat et Manset,  nous avoue qu'il se poudrait le nez... (17/11/2015 L'express)

 

PS:  Murat n'a jamais eu l'honneur du Montreux jazz festival (Biolay oui par contre), mais on l'a vu au PALEO en 2007, avec Christophe Pie, et une intro de  Taormina redoutable ou alors pour débuter le set :

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 22 Mars 2018

A l'occasion de la réédition en numérique des disques du groupe Edith Nylon (1978-1983), et d'une interview de sa chanteuse Mylène (à lire ici), je me suis dis: ah, c'est l'occas d'aller piocher dans les archives de M.... d'autant plus qu'on fête les 28 ans de l'événement dont il sera question (apparemment, l'anniversaire de Mai 68 fait un peu de l'ombre aux célébrations, mais heureusement, je suis là pour rattraper l'Histoire du bout de sa veste, et fouiller au fond de la doublure par le trou de sa petite poche intérieure.  C'est cela être un blog de "niche"). Et si en plus, ça peut faire plaisir à JF JACQ...

Et oui, tout va trop vite, comme le chante Souchon:

Les murs écroulés du monde,
Filez, nos belles enfances blondes,
Edith, Nylon, les nageuses à l'envers,
Les odeurs dans les chemins de fer,
La beauté d'Ava Gardner.
              (tous les groupes n'ont pas eu l'honneur de figurer dans une chanson de Souchon, faut dire qu'ils ne sont pas toujours aussi beaux que les seins de Sophie Marceau, ce qui fait référence à un texte de Mc Neil, mais c'est aussi un immense parolier. émoticone déglingo avec entonnoir).

 

Alors de quoi est-il question? (oui, j'arrête le temps, puis le remonte, mais il faut quand même avancer à un moment donné). Il est question d'un jour de mars où la parisienne et bourgeoise Edith Nylon  a croisé à ses risques et périls CLARA, une fille sans doute un peu rustre, un peu moins "nous sommes beaux, nous sommes fiers". Querelle de Jeunes gens modernes?  On nous rapporte qu'il y a eu crêpage de chignon...  Et la Montagne le lendemain arbitre pour un nul exæquo... La balle au centre, les belles dans les cordes de guitare,  rien à voir ou à écouter, circulez.    Clara a mordu Edith, mais la Montagne dévore les deux... On ne sait pas de quoi elle a accouché par la suite...  En tout cas, on peut retenir cette "prédiction" du journaliste concernant Murat : "la bonne volonté mène à tout". Et oui, c'est la valeur travail chère à notre artisan! 

Le jour du concert  dans la MONTAGNE:

 

L'affiche de la tounée:

CLARA file le NYLON, et met à bas Edith... (RETOUR SUR UN SOIR DE MARS 80)

L'article du lendemain (sa retranscription - M s'excuse mais il était impossible d'imprimer avec une bonne qualité l'article original avec les microfilms, ça l'énervait, je vous l'ai tout de même mis plus bas).

 

Allez, vu que je suis paresseux, je ne me suis pas épuisé à tenter de contacter tout ce beau monde pour en savoir plus...  Peut-être que la parution de l'article nous apportera quelques témoignages...et j'ai préféré laisser la place à Matthieu, parce qu'il continue de nous accompagner, et c'est bien-sûr à lui auquel on doit cet article aujourd'hui. Il n'apprécierait pas que je publie comme ça, mais c'est un moyen de laisser une nouvelle trace de lui, de l'engagement qu'il avait mis dans ce travail. C'est aussi un moyen de renouveler mon vœu de mener ce blog dans la transparence la plus grande.  Voici in extenso la note qu'il m'a laissée (comme quelques autres, avec des archives qu'il n'avait pas utilisé), il y est surtout question en fait de la fausse/vraie première partie que Clara aurait fait de Motorhead, Murat ayant lancé lui-même l'information (de la difficulté d'envisager une biographie complète de cet artiste) :

                                                     

                                                     NOTE POUR PIERROT

Ce dossier contient des éléments autour du passage de Clara en première partie d'Edith Nylon en 1980, ainsi que de la documentation sur le groupe pour alimenter un éventuel article. Penser à y joindre le bref échange entre Christophe Pie et un internaute au cours duquel le batteur indique qu'il était présent sur scène ce soir-là.
Envisager de contacter Dominique Cartier pour lui demander s'il était là lui aussi, c'est possible, mais pas certain. S'il  répond que non, le bassiste devait donc être Jean-François Alos [NDLR: Dominique n'y était pas, "je n'ai  fait aucune première partie"]. Exploiter tout ce matériau sous la forme d'un seul article sur cette première partie et le groupe Edith Nylon ? Ou bien sous la forme d'un papier sur le thème "Clara en première position", où l'on passerait les éléments dont on dispose sur la première partie de Lavilliers, sur celle d'Edith Nylon, où l'on renverrait les lecteurs vers ceux déjà livrés sur la première partie de Téléphone ("il y a quelque temps, Fred avait fait le point sur blablabla, blablabla…") et où l'on en profiterait pour soutenir l'hypothèse selon laquelle Clara n'a jamais fait la première partie de Motörhead ?
À l'appui de cette dernière hypothèse :
- Cette date n'est mentionnée qu'une seule fois, dans l'ITW de JLM à Jim. L'info ne se trouve ni dans la petite annonce du groupe de 1979 (publiée par Didier), ni dans le dossier rédigé en 1982 par Gérard Bar-David.
- L'ITW de Jim [NDLR: Tant qu'on y est, je vous l'ai mis en fin d'article]est un entretien qu'il ne faut pas prendre au premier degré. Il est très drôle, mais JLM y joue plus que jamais les grandes gueules, passant son temps à tuer (virtuellement), à frapper et à insulter tout le monde (cf. le passage hilarant des menaces d'enregistrer un morceau sur une face B, uniquement pour y injurier un technicien de studio…). Donc, on peut très bien imaginer que dans son emportement, il se soit trompé de nom de groupe (Motörhead à la place de Téléphone ??) ou qu'il ait voulu baratiner (??) ou encore que le journaliste se soit trompé en retranscrivant l'interview.


- Christophe Pie, dans l'échange évoqué plus haut, a l'air catégorique sur le sujet, un groupe comme Clara n'aurait jamais été programmé avant un groupe comme Motörhead. Néanmoins, Pie ne mentionne pas le passage de la bande à Lemmy un mois avant le concert d'Edith Nylon (il n'évoque que celui de Riom). Toutefois, qu'il ait été dans Clara à cette époque ou pas, il aurait forcément entendu parler de cette première partie si elle avait eu lieu…
L'hypothèse est sans doute vérifiable auprès d'Alain Bonnefont [NDLR: J'ai essayé...]
Enfin, quelle que soit l'option choisie (l'une de celles-ci ou une autre), éviter le côté : "J'écris cet article le clavier moite de transpiration, tellement j'ai de scrupules à l'idée de m'inscrire dans les pas de Matthieu. Nous savons tous qu'il aurait su tirer la quintessence de ces précieux documents qu'il m'a laissés et que son article à lui aurait été un milliard de fois supérieur à celui que je vous propose aujourd'hui, mais bon… Allez, je me lance quand même, ne me jetez pas de tomates s'il vous plaît,je suis comme Clara, je tiens ce blog sur mon temps libre, autrement je travaille à l'usine, etc."  C'est inutile, faux et ça fatigue tout le monde.[NDLR: je trouve cette imitation de ma plume tout à fait  mauvaise: il manque des fautes d'orthographe.]


RAPPEL :

Ni Pie, ni la soeur du bassiste ne se rappelle de la 1er partie de Motorhead:  Extrait publication FB
Pie:
"par contre je me rappelle de la 1ere partie d' Edith Nylon a al maison du peuple,et là ça a failli finir en baston avec les ENylon,j'ai même cravaté le gratteux et j'ai fini par cracher sur cette connasse d'Edith Nylon!!:))mdr
une boutade, la seule fois ou MH est passé dans le coin c'était a Riom salle des fetes,et franchement tu aurais écouter ce qu'ils jouaient t'aurais pas mis un groupe en 1er partie style clara!
Frédéric  B:  C'est écrit page 35 du livre de Sébastien BATAILLE "Coups de Tête": ..." A Clermont-Ferrand, les prestations du groupe(clara) sur scène offrent l'occasion de révéler le caractère bien trempé du chanteur, qui n'hésite pas à invectiver le public et à le traiter de tous les noms à l'occasion de certaines premières parties houleuses pour Motôrhead, Téléphone, Little Bob Story ou encore Bernard Lavilliers..."
                                                                                               J’aime · Répondre ·
Christophe Pie:  c'est faux !!et puis c'était une habitude de l'époque d'insulter le public ,nous on traitait les punks de baba cool en 1er partie d'Exploited:)) mais Clara n'a JAMAIS fais de 1ere partie de MH!!!
                                                                                           J’aime · Répondre · 2 ·
Christophe Pie:  et puis apparemment il dit un paquet de conneries dans son bouquin le S Bataille!
                                                                                          J’aime · Répondre · 1 ·
Frédéric B : Merci pour ton coup de projecteur!
                                                                                          J’aime · Répondre ·
Frédéric B: Clara en première partie d'Exploited, c'est dingue avec le recul...
                                                                                          J’aime · Répondre ·
Christophe Pie:  Frédéric B non c'était avec mon groupe d'après qui s'appelait CHAOS ,on avait aussi fait la 1er de REM a la maison du peuple,etc...

 

                                                                                31/03/1980

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Merci Matthieu.

Edith Nylon poursuit sa route quelques temps, croise les Clash, se font photographier à chaque sortie de disque par MONDINO, comme Murat en 81, mais s'arrêteront en 1983. Mylène souhaite reprendre ses études à Science-po, elle finira dans la vente de scuds... euh, non: des vrais avions, des jets  !   Un livre raconte son parcours (la promo 86, la même que F.Hollande):

CLARA file le NYLON, et met à bas Edith... (RETOUR SUR UN SOIR DE MARS 80)

Dans l'interview venant de paraître, elle indique que le groupe était parfois mal vu parce que "clean" et investissant dans le matériel (l'article dans la Montagne raconte le long entracte puisque "le groupe a apporté ses meubles"). On les rapprochera donc de l'autre fille de l'époque  : Marie. Pas Marie Audigier et les garçons de la Bourboule, ni Madame Atomos,  mais Marie et les garçons, de LYON, conspués un soir  de dans leur ville. On en avait parlé avec Michel Zacha (qui n'a pas enregistré les Edith Nylon, j'ai vérifié). 

CLARA file le NYLON, et met à bas Edith... (RETOUR SUR UN SOIR DE MARS 80)
CLARA file le NYLON, et met à bas Edith... (RETOUR SUR UN SOIR DE MARS 80)
CLARA file le NYLON, et met à bas Edith... (RETOUR SUR UN SOIR DE MARS 80)

Petit lien: Comme Murat, ils ont chanté "Johnny,Johnny" (album de 80)... (on a vu récemment que Murat utilisait beaucoup ce prénom, notamment dans l'inédit pour Bayon, "bye bye johnny")

Je sais comme Kurt et sa cervelle

T'ont tout éclaboussé

A quoi bon se servir de filets dérivants

Quand il n'y a plus grand chose à dire ?

Hélas, Johnny

Johnny

 

Voici quelques archives complémentaires concernant ce groupe pour leurs fans (Matthieu aimait faire plaisir).

Article paru le 29/03 dans l'"Hebdo" (Clermont):

CLARA file le NYLON, et met à bas Edith... (RETOUR SUR UN SOIR DE MARS 80)

Le 28/06, dans la même revue: ça taille

 

Dans New Wave,n°6,  janvier 80

 

 

4 articles parus dans Rock and Folk (signés J.E. Perrin) en 79 et 80:

CLARA file le NYLON, et met à bas Edith... (RETOUR SUR UN SOIR DE MARS 80)
CLARA file le NYLON, et met à bas Edith... (RETOUR SUR UN SOIR DE MARS 80)
CLARA file le NYLON, et met à bas Edith... (RETOUR SUR UN SOIR DE MARS 80)
CLARA file le NYLON, et met à bas Edith... (RETOUR SUR UN SOIR DE MARS 80)

Celui-ci est difficilement déchiffrable, mais c'est l'article de La MONTAGNE paru le 28/03/1980 à l'occasion du concert de Clermont:

 

LE PETIT ARTICLE EN PLUS

Revue du Massif Central: JIM n°4, printemps 2003

CLARA file le NYLON, et met à bas Edith... (RETOUR SUR UN SOIR DE MARS 80)
CLARA file le NYLON, et met à bas Edith... (RETOUR SUR UN SOIR DE MARS 80)
CLARA file le NYLON, et met à bas Edith... (RETOUR SUR UN SOIR DE MARS 80)
CLARA file le NYLON, et met à bas Edith... (RETOUR SUR UN SOIR DE MARS 80)
CLARA file le NYLON, et met à bas Edith... (RETOUR SUR UN SOIR DE MARS 80)

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 5 Mars 2018

Je crois que depuis que j'ai créé ce blog, j'ai toujours entendu parler de Garciaphone, mais sans avoir croisé la route et le disque  d'Olivier PEREZ. Murat avait fait un peu de pub au groupe lors d'une interview dans un grand journal de rock : Point de vue/images du Monde. "ils m'épatent", parlant de leur "extrême bon goût". C'était en 2016, et il a fallu attendre encore quelques mois pour qu'un album voit le jour (Nov 17, 4 ans après le précédent), avec Microculture/differ-ant, et donc avec un bon soutien promo.. qui a permis des bons... des excellents... retours dans la presse nationale.

                                                     crédit: surjeanlouismurat.com  concert à Chambéry

 

J'aime beaucoup ce disque: en effet, même si l'anglais y vogue sur des airs folks plutôt intimistes, ce qui d'habitude, ne me suscite peu l'envie d'écoutes, j'ai beaucoup laissé sur mes appareils ce Dreamwater (rien que ce titre me tiendrait éloigné de cet objet si je n'y avais pas goûté. Le plus dur avec l'eau, c'est le premier verre, ou d'y mettre le doigt de pied).

En effet, malgré donc ce down tempo, cette absence de storytelling et le déficit d'image (ce n'est pas pour ce qu'on sait d'Olivier, de son histoire, de ce qu'il renvoit -il est un peu secret et se tient en retrait- que la curiosité se crée),  ce disque est un petit bijou... et on l'écoute donc pour des bonnes raisons: des belles mélodies dans un écrin de 3 T (tempo, tonalité, Tructure, comme nous les a appris Murat).

Allez, on écoute vite fait:

"Don't let it die like this"  nous cueille d'office, avec la voix, sans intro.Le petit piano donne un relief à l'orchestration et le refrain est superbe.

L'intro, c'est pour le morceau 2, "oh sleepless". Là, encore, magnifique construction élevant le morceau jusqu'aux choeurs. Là, encore, le piano de Zac Boisseau (Zac Laughed) apporte une belle couleur à ce folk.

La 3e chanson s'entame sur un peu de synthés pour changer. Il est encore à l'honneur sur le pont musical très original, presque expérimental,  et pourtant très "musical"(...!) qui clôt le titre.

"I'll be a riddle", si on est toujours sur le rythme de la ballade, offre toute une série de variations. Là encore, le long pont musical est extra.

Attention là: ça rock.. enfin... non... disons que c'est le titre le plus endiablé... enfin... un peu plus énergique au niveau de la batterie: morning star, et qui du coup est livré avec le moins d'enrobage (peut-être une petite couche synthétique, et une intervention sur le final mais la batterie et la guitare sont à l'honneur, et c'est top)

On continue sur une excellente ryhmique: deadstar, avec un refrain tubesque, et une partie très enlevée ensuite. Là encore, un pont musical intervient assez débridé sur la fin. Les orchestrations éloignent tout sentiment éventuel de lassitude.

Si je n'avais pas grand chose à ajouter sur la suivante durant la première partie du morceau, il ne faut absolument pas zapper: le morceau semble se terminer vers 3 minutes... mais la musique reprend... toujours au piano avec le groupe derrière, puis du synthé, et intervient ensuite une magnifique partie vocale en harmonie. Un sommet du disque.

A hole in a universe est dans un premier temps plus dans la simplicité dans l'orchestration mais pas dans sa construction.  La voix de Lopez y fait merveille: pur et mélancolique. Depuis Christophe Pie, on sait que les batteurs clermontois ont des voix plus que sensibles.

Sonorités presque blues pour Our time too spare... alors que Dusk débute sur des allures de requiem, avant de nous emmener sur autre chose,légèrement plus chaud, puis de retrouver ces notes inquiétantes, dans une longue partie musicale onirique.

Un disque à écouter au coin du feu, et à réécouter pour s'imprégner des mélodies et de toute sa richesse qu'une écoute trop rapide ne permet pas d'appréhender.

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Je vous avais déjà proposé l'interview d'une question, avec Dominique A, et en attendant celle d'Olivier Adam, voici LA question que j'ai pu posé à Olivier PEREZ. Je l'interrogeais sur le rôle de Christophe ADAM, l'autre "père" de la musique clermontoise, si ce n'est le plus important au vu de son rôle dans nombre de productions(notamment chez les KÜTU) et de groupes (pour le plus fameux Fafafa et avant, armée rouge et les Sales gosses, dans lesquels on retrouvait des gens passés par Clara).  Pour la petite histoire, on le retrouve dans les choeurs de Babel (quelques archives en fin d'article sur son parcours)...

 

GARCIAPHONE :  Mes condoléances pour Matthieu, je l'ai croisé quelques fois à des concerts et je me souviens avoir senti en lui une profonde gentillesse. Pour répondre à ta question sur Christophe Adam, je dirais que c'était vraiment la bonne personne au bon moment pour cet album de Garciaphone. Christophe est quelqu'un de passionné et qui sait écouter. Pour cet album, il a apporté le "son" de son studio à Montferrand et son savoir-faire pour ce qui est des prises de son. J'aimais beaucoup comment sonnait cette pièce où j'avais enregistré il y a quelques années avec Leopold Skin pour son deuxième album. C'est le son que je recherchais pour ce nouvel album. Christophe a participé aux sessions (il a joué de la contrebasse) mais il a surtout écouté avec attention les prises et son avis était toujours pertinent et aidait souvent à y voir plus clair dans les arrangements

 

GARCIAPHONE EST EN TOURNEE:

 

Je n'ai pas reprécisé qu'Olivier Perez est accompagnée par Matt Low, et son bassiste Matthieu Chevrier.

Ma chronique de concert de Garciaphone (et de Matt Low, et Dragon Rapide): http://www.surjeanlouismurat.com/2016/11/matt-low-garciaphone-et-dragon-rapide-sur-scene.html

ET c'est l'occasion de vous indiquer que le disque "see the big picture" de DRAGON RAPIDE est sorti chez Freemount records.  Et ça déménage!  A lire: Chronique chez ADA

 

LE COIN DES ARCHIVES DE M : Christophe Adam et FAFAFA
 
 
"Christophe Adam, artiste local aussi réputé que méconnu (Dider Varrod considérait La grande muette, son unique album en solo,  comme le meilleur disque de 2001...), qui le dépeint en songwriter intarissable et en leader charismatique :
 
 
« Les Sales Gosses [son premier groupe, 1976] ont duré deux ans et demi. On est devenus super potes avec la bande de La Bourboule. Tout ce petit monde s'est retrouvé embringué dans la secte de Jean-Louis Bergheaud. On découvrait une espèce de gourou qui écrivait des chansons non-stop sur des rouleaux de PQ. Écrire, c'était sa seule obsession. Je découvrais un poète barré qui ne pensait qu'à ça. On s'est retrouvés à faire des maquettes chez lui. Et là, il s'est mis à intellectualiser notre truc. Il avait à redire sur mes textes et gnagnagna, gnagnagna. Il y avait notamment un refrain qui faisait : 'T'en fais pas bébé, t'as déjà ta place au cimetière.' J'avais quatorze ans ! C'était notre tube. »  (extrait de l'article de M :  http://www.surjeanlouismurat.com/article-une-histoire-du-rock-a-clermont-le-livre-et-le-concert-121327492.html

CI-dessous spliff 6, interview de Christophe:

 

Avec Christophe Pie:

PS: Bein quoi?  Ah, oui, ça fait un mois que je n'avais pas écrit... allez, je vous dis : désolé, et on se dit à très vite...

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #vieilleries -archives-disques, #divers- liens-autres

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Publié le 7 Janvier 2018

- Bon, ce n'est pas le bon moment pour publier mon article, en plein dead buzz de France Gall, mais soit, parlons des chanteuses vivantes!!-

 

 

Marie Möör fait partie de la mythologie du fan compulsif de Murat, puisque son album "Svoboda" réalisé en 98 à Douharesse (!) est resté inédit.  Je raconte tout cela ici:   Murat et Marie Moor

"la main gauche de la nuit'  (musique JLM)  avait déjà été diffusée (myspace et soundcloud - à écouter ci-dessous).  "Tant qu'il y aura des hommes",   "les arobaces"   sur des musiques de J.Braque, et qui font partie de Svoboda sont également en écoute sur le soundcloud de l'artiste.  Mais Marie (alias Iavna Von nada) vient de mettre en ligne un titre que nous ne connaissions pas et qui ne figure pas dans "Svoboda": "compartiment fumeur", avec une musique de Murat.

Un inédit de Marie Möör by Murat, et quelques bouts de SVOBODA

Je me rends compte qu'on trouve également sur youtube, d'autres chansons de l'album "svoboda": la note bleue (cosignée Bergheaud et Bonnefont pour la musique),  "svoboda" (musique : JLM/Clavaizolle), et encore "je vais mourir par accident" (crédit musique incertain). Voilà:

Marie Möör en une de Libé (c'était une protégée de Bayon):

Un inédit de Marie Möör by Murat, et quelques bouts de SVOBODA

https://fr.wikipedia.org/wiki/MarieMoor

Bayon: « meilleure auteure-chanteuse en inactivité rock en France. Moi je suis morte de bonne heure, fredonne-t-elle de sa voix de techno-pierreuse, Vanessa Bardot codéinée. Et personne n'a rien vu. Les collaborateurs, depuis 1986, de cette peintresse-body artiste-femme de lettres dandy bullshit s'appellent Barney Wilen, Jean-Louis Murat ou Christophe »  et plus loin dans l'article : « Svoboda, riche de Je vais mourir sauf accident digne d'un Dutronc, ou de Se voir se rendre digne de Hardy disque resté à l'état de projet, pour raisons contractuelles et conjoncturelles »(Libé 13 mai 2003).

Un inédit de Marie Möör by Murat, et quelques bouts de SVOBODA

LE LIEN EN PLUS

Je n'ai pas encore pris le temps de faire un article sur le nouvel album de Garciaphone, nouvel pépite folk made in Clermont. Alors voilà deux vidéos:

Oh sleepless world qui figure sur  l'album, la vidéo montre l'enregistrement avec Zac Laughed, Matt Low, Clément Chevrier, et Bad sheperd plus ancien, en live avec Matt Low:

 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #vieilleries -archives-disques

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Publié le 16 Août 2017

Dernière séance de rattrapage de l'actualité... avec la mort de Jeanne Moreau le 31 juillet à 89 ans. Pas la peine de vous faire la bio... mais elle fait partie de la longue histoire des projets inaboutis de Jean-Louis Murat. En effet, il lui avait écrit un album entier en 1993, mais qui ne vit finalement jamais le jour... La maison de disque avait été trouvée mais cela n'a pas été enregistré.

A l'occasion du dernier disque de Jeanne avec Etienne Daho en 2010 (sur des chansons de GENET),  j'avais déjà compilé  ce que nous disait les archives. J'ai trouvé quelques éléments nouveaux: notamment un extrait de Libé où Jeanne indique qu'elle avait été aussi sollicitée pour Mme Deshoulières...

(Par contre, rien dans les articles post-mortem sur l'épisode Murat... S. Delassein dans le numéro spécial de l'OBS (du 3/8), par exemple, n'évoque pas ce qui fut la dernière occasion d'avoir un disque de Jeanne Moreau (5 à son actif + le Daho). On peut le regretter).

 

L'express 1er mars 2004: Vous avez écrit un album (finalement non enregistré) pour Jeanne Moreau. Collaboré avec Isabelle Huppert. Que vous apportent ces rencontres?

Jeanne est un monument de l'histoire de France. Je suis entré dans son intimité, et à son contact j'ai appris la modestie. Le disque ne s'est pas fait car elle ne se sentait pas prête. Isabelle est un excellent exemple pour moi. C'est une bosseuse, quelqu'un qui prend des risques. Stratégiquement, je me sens très proche d'elle.

 

les inrocks 95 :

 

LesInrockuptibles-hiver95.JPG

DANS LIBE: (interview sur sa carrière de chanteuse) 2002

Murat, Jean-Louis, j'adore sa façon de chanter. J'ai eu un projet avec lui, à partir de textes de Madame Deshoulières, qu'il a finalement réalisé avec Isabelle Huppert. Ça n'a pas marché parce qu'il voulait aller trop vite. Il était plein d'entrain, moi dans une période plus en retrait. L'idée me plaisait beaucoup, mais j'aurais voulu qu'on prenne le temps... Je suis devenue quelqu'un d'assez lent.

 

Dans la revue Messages N°439, mars-avril 94 :

Et vos chansons préférées ?

Il pleut il pleut bergère, India Song,  une chanson de Jeanne Moreau écrite par Marguerite Duras, et La mémoire et la mer, de Léo Ferré.                                              

      India song en écoute   (superbe) 

 

Chorus n°6  automne 93 ;

Vous avez écrit pour Julien Clerc, Pat Metheny, Mylène Farmer et récemment Jeanne Moreau. Ce sont eux qui vous ont sollicité ou bien est-ce vous qui aviez envie de travailler avec eux ?

Ce sont eux qui m'ont contacté, à chaque fois. Jamais je n'oserai aller frapper aux portes pour proposer mes chansons !

 

 L'express,  4/11/93 ;

Murat signe le prochain album de Jeanne Moreau. «Elle souhaitait que je m'inverse. Que je donne de la joie.» Avec succès? «Je crois.» Plus qu'un état d'âme, le bonheur serait donc une foi.

 

Rocksound automne 93

Tu travailles sur de nombreux projets en ce moment...

MURAT : Oui, je termine un titre de Manset qui se trouvera sans doute sur une compilation-hommage prévue chez Fnac Music. J'ai également composé les chansons du prochain album de Jeanne Moreau (pour la fin de l'année prochaine, je suppose chez Polydor). Puis, il y a aussi "Marie Jeanne" de Bobbie Gentry sur le projet Joe Dassin "La bande à Jojo", une musique de film et différentes choses.

 

Les inrocks n54 avril 94 :

Pendant que j'écrivais des chansons pour mon album Vénus et celui de Jeanne Moreau, j'ai fait des centaines de photos : j'avais juste à tourner la tête pour voir la vallée en bas, les bêtes. Pendant trois semaines, à toute heure du jour, je prenais la photo - avec ces appareils jetables - du même appui sur la fenêtre, je savais que ça ne bougerait pas. J'avais l'impression en regardant ces photos, l'une sous l'autre, que les changements de lumière et tout ce qui peut se passer dedans, c'est vaste comme un univers.

 

l'expresss du 26 /09/96

  Sur Aimer glisse l'ombre de Jeanne Moreau, pour laquelle il a composé un album      (aimer est un titre de Jeanne Moreau : en écoute  ) 

 

Globe hebdo :

JEANNE MOREAU et  le 33 tours-billon de la vie qui aurait pû tourner sur nos platines...

Alors, alors, ces titres, que sont-ils devenus??

Le Lien Défait nous donne une réponse :

"La chanson de Dolores"
je sais que tes larmes n'ont pas  l'importance qu'on croit  je connais tes mystères
Ecrite pour Jeanne Moreau et tout d'abord présentée sous le titre "L'irrégulière", cette chanson est sans doute la plus réclamée par les fans lors des concerts. Chef d'oeuvre absolu".

Les autres titres sont restés inédits à ma connaissance... mais diffusés sur internet via le site de Jean-Louis Murat entre 1998 et 2000.

J'ai un faible pour LONDRES:

Voici tous les textes via murattextes  (merci!)

- LONDRES : Londres

 

Toujours vous entraînera le goéland

Le cœur en peine, vers Ouessant  

Toujours vous entraînera la mémoire

Vers l'inconnu, un astre noir

Vous aurez le même rêve, un cerf-volant

Fort sous la neige, fort sous le vent

Puis un attelage, un traîneau

Passera savez-vous toujours

Plus près, plus près de votre peau

 

Vous serez Prince de Clèves rue Corvisart

Sous un regard

Vous jureriez qu'ils extraient la moelle de nos os

Comme le font direz-vous les busards, les corbeaux

 

Et nuit et jour s'égrainera le raisin noir

Vous serez la tête à migraine, la tête de lard

Vers l'infini souvent se perdra votre regard

Fini enterré Zanzibar

Viendront Adam et Ève

Pour l'amour, ici

Nous verrons comme l'âme saigne comme le crin luit

Un phare tournera sans heurt

Toujours plus près plus près de votre cœur

 

Il y aura de l'hydromel, des confettis

Quelques miliciennes  

Il y aura un nom sur le licou sur mon cœur

Et toujours vous entraînera le goéland

Vous serez capitaine vers Ouessant

 

- Le bonheur n'est pas aussi fort

Le bonheur n'est pas si fort que tu crois

Du bonheur du jour, je t'écris amour

Que je ne veux pas m'éloigner de toi

Et que le bonheur n'est pas si fort que tu crois

Non que le bonheur n'est pas si fort que tu crois

 

Je construis ma vie sur le sable gris

Que charrie le chant sombre de ta voix

Et que mon bonheur n'est pas si fort que tu crois

Non que mon bonheur n'est pas si fort que tu crois

 

D'un bonheur perdu

Moi je n'ai pas d'autre horizon que toi

Et  le bonheur n'est pas si fort que tu crois

Oh le bonheur n'est pas si fort que tu crois

 

Cesse de nommer amant meurtrier

Tes instants heureux malheur silencieux

Parce que le bonheur n'est pas si fort que tu crois

Non ton bonheur n'est pas si fort que tu crois

 

Je connais tes ravissements, tes contentements

Comme le plaisir est dieu dans ton corps amoureux

Eh le bonheur n'est pas si fort que tu crois

Prends-garde le bonheur n'est pas si fort que tu crois

 

 

 

 

- Amour, oh, non

Amour... oh ! non

Amour... oh ! non

Faut pas vendre son âme sans raison

Amour... oh ! non

Y'a pas de sainteté par le poison

Aspergé de miel, tu attends le printemps

Tu veux être un poète allemand

Pour en quelques voyelles, redevenir amant

 

Amour... oh ! non

Tu n'aimes plus ta nature de taurillon

Amour... oh ! non

T'aimes te foutre en l'air les jours de l'an

Aspergé de miel, tu attends le printemps

Tu veux être un poète allemand

Pour en quelques voyelles, redevenir amant

 

Amour... oh ! non

 

- Emotions tardives

Emotions tardives

Emotions tardives, caprice du cœur

Emotions tardives, où est mon erreur ?

Emotions tardives, mon meilleur esprit

Emotions tardives

 

Emotions tardives, nous sommes en mai

Emotions tardives, mois du bien aimé

Emotions tardives, pour le roi de cœur

Emotions tardives

 

Autour de la piste,

Vois comme se meurt l'accordéoniste et le moissonneur

Ton cœur endurci, comme un diamant,

Supportera t-il tout ce qui l'attend...

 

D'émotion tardive, que veux tu de moi,

Emotions tardives, je ne voudrais pas,

Emotions tardives, ô meilleur amant

Emotions tardives

 

J'ai le cœur si triste en pensant à toi

Je n'ai pas le cœur à aimer ton chant

J'ai le cœur si triste sous un ciel en feu

Et l'âme engloutie sous les cendres bleues...

 

De tes émotions tardives on dit que tu mens

Emotions tardives, montre-moi tes dents

Emotions tardives, viens je n'ai plus peur?

Emotions tardives, émotions tardives...

 

- M'entendez-vous rire

M'entendez-vous rire ?

 

Amour marchand

Ruiné, bel amour arrogant

Tué, amour de sang

Du mâle amour de mon enfance

M'entendez- vous

Amour m'entendez-vous

Ce jour m'entendez-vous

Amour m'entendez-vous rire

 

Amour gagné

Non, mes plaisirs partagés

Au fond, bel étranger

Fuyons le fou qui ose dire que le bonheur est un don

M'entendez- vous

Amour m'entendez-vous

Ce jour m'entendez-vous

Amour m'entendez-vous rire

 

Âme énervée

Non qu'un chacun sait comme neige

Fond, … noblesse

Allons et refusons ce corps qui sanglote âprement

M'entendez-vous

Amour m'entendez-vous

Ce jour m'entendez-vous

Amour m'entendez- vous rire

 

Jeanne chantais

Pour vous qui restiez comme cœur

Sourd,  oyez ! cruel

Amant, Jeanne porte votre anneau d'oreille étincelant

M'entendez- vous

Amour m'entendez-vous

Ce jour m'entendez-vous

Amour m'entendez-vous rire

 

- Le sang des taureaux

Le sang des taureaux

 

Marche l'apprivoisée

Manière d'une once

Souriante sur l'onde

Marche l'apprivoisée

 

Songe le cœur léger

Que glisse comme une ombre

Sur les lèvres du monde

Son corps apprivoisé

 

Et rêve, le bien-aimé

A des entrailles émues

Par le même rêve

Le bien-aimé

 

Marche les nuits de mai

Quand les lilas

Envahissent le monde

Le corps apprivoisé

 

Va comme une once

Sur les lèvres du monde

Le corps apprivoisé

 

Rêve, le bien-aimé

A des entrailles émues

Par le même rêve

Le bien-aimé

 

Pensée sauvages,      venin   

Impatiente, mouron des oiseaux

Digitale, myosotis, verge d'or, épervière commune

 

Rêve, le bien-aimé

A des entrailles émues

Par le même rêve

Le bien-aimé

 

Quand le péché blanc comme neige

Glisse sur les lèvres de celui qui s'endort

Je ne prends pas plaisir au sang

Du taureau, des brebis et des boucs

 

Quand on est amoureux…

 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #vieilleries -archives-disques

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Publié le 10 Août 2017

collection C. Dupouy

collection C. Dupouy

Je n'étais pas parti de chez vous... car j'avais programmé quelques articles le temps pour moi de faire un beau voyage... et mettre entre parenthèse l'actualité du blog...  Pour le voyage, je vous infligerai quelques photos (et pas qu'un peu, désolé), et pour l'actualité, il faut que je rattrape... On fera ça en 4 articles...

 Pour les retardataires:  je rappelle que Murat était en studio il y a quelques temps et on attend donc des nouvelles... On espère que ça sera d'ici les fêtes, même si ça fait peut-être un peu juste. 

On vient par contre d'apprendre via la page Fb personnelle de Marie Audigier qu'elle prenait une nouvelle voie (via la 3e voie sans doute!). Elle est en train de faire ses cartons pour déménager en Afrique (Congo)... et occuper un poste d'Attachée culturelle (Ministère des Affaires étrangères).  C'est une suite assez logique de sa relation avec ce continent (elle a notamment programmé la Nuit africaine au stade de France et managé plusieurs artistes).  Cela arrive après la fin de l'épisode chez NAIVE, qui s'annonçait compliqué, mais qu'on peut je pense qualifier de succès:  La maison a été rachetée par Believe à un bon prix et en sauvant les salariés (détail sur un article de Télérama), et avec le catalogue que Marie a contribué à développer (Hugo Bariol notamment, croisé dans le métro).

Depuis qu'elle a fait le choix d'arrêter sa carrière musicale pour devenir la directrice artistique de Jean-Louis, elle occupait cette activité pour lui et d'autres en indépendante, puis chez universal notamment. L'est-elle encore aujourd'hui?  Le site officiel  n'a pas été modifié... En tout cas, bonne chance à elle pour cette nouvelle aventure... et si, à ses heures perdues, elle peut enfin rendre possible l'album "africain" de Murat... on ne se plaindra pas...

Voici ce que disait Murat au moment de leur première rupture de couple: "D'abord, parce que Marie, ma compagne, était mon directeur artistique, le meilleur de France. Elle écoutait tout. Quel vide ! Je n'ai plus d'oreille" (le monde 1995)

Voilà une occasion de plonger dans les archives de notre cher Matthieu (bise aux poils!)... inédites ici. 3 Articles parus chez ROCKSOUND... et dans la Montagne

 

 

Départ pour l'Afrique
Départ pour l'Afrique

et la Montagne (8/11/1993):

 

Pour la photo en haut de l'article: vous reconnaitrez bien sûr Denis C, Alain B, C. Pie,  et J. Pietri (interview par Matthieu, "au coeur de Passions privées) et aussi C. Dupouy.

Articles du blog:

- http://www.surjeanlouismurat.com/article-marie-audigier-55631763.html à propos de son interview sur France inter, le lien dans l'article n'est plus bon, mais c'est encore écoutable

- sa disco: http://www.surjeanlouismurat.com/article-collection-112141685.html

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #Morituri, #vieilleries -archives-disques

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Publié le 25 Juin 2017

Non, vous n'avez pas lu "suicidez-vous le blog est mort". Il est juste un peu dans le coma... Ceci dit, on ne sait pas encore s'il se réveillera, ça dépendra sans doute de Murat. Le fait est que je me suis laissé aller au concret de la vie quotidienne... mais il suffit je l'espère d'un petit article comme celui-ci pour que je remettre le clavier de chauffe... d'autant que j'ai deux interviews en cours.

Allez, pour aujourd'hui, une grande archive et une petite chanson.

 

-    Mon avatar sur facebook depuis environ un an est issu de la vidéo ci-dessous... mais je ne l'avais pas diffusé, puisque je n'en avais pas l'autorisation. Elle fait partie des petits trésors visionnables dans les espaces INA ouverts aux publics. Quelqu'un m'en avait proposé des copies moyennant finance et je n'avais pas accepté:  ça finirait bien par sortir... et voilà..  pour un premier document... sans doute pas loin d'être le plus intéressant:  back in 1981

 

 

C'est issu d'une émission de France 3 Auvergne dans laquelle il interprète également la débâcle.

L'occasion de revenir sur ma vidéo pour les 30 ans de cette chanson... et se dire que l'on est en 2017 et que c'est au tour des 30 ans de Cheyenne...

 

 

-   Matt LOW lance une petite série pour cet été: une chanson par semaine et sa petite vidéo, tournée dans différents coins de France.  La première chanson est interprétée avec l'omniprésente Morgane Imbeaud sur des images du petit Rhône, direction le sud donc.  Ce n'est pas un texte de Murat mais de Matt Low lui-même.

 

LE LIEN EN PLUS EN RETARD

Très en retard même puisque Garciaphone (Olivier Perez qui a enregistré le titre ci-dessus) avait lancé sa campagne de crowfounding pour son nouvel album. Il a eu le soutien actif de Laure Bergheaud, Christophe Adam, Pain Noir, Zacharie Boisseau...

Je pense qu'on peut encore commander via le site le nouvel album et écouter deux titres:

http://www.microcultures.fr/fr/project/view/dreameater

 

 

Voilà ce que nous pouvions dire dans l'état d'avancement du cours ordinaire des choses pour le moment.

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #vieilleries -archives-disques

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Publié le 24 Mars 2017

M est parti il y a quelques mois en nous laissant un petit cadeau... Enfin: un grand comme d'habitude!  Je l'ai gardé pour moi tout ce temps, comme si, après, il faudrait définitivement tourner la page de cette "collaboration". J'avais aussi, c'est vrai,  quelques regrets dans l'utilisation des "trouvailles" que j'avais effectuées (en allant jusqu'à me frotter à Marc Zermati, JW Thoury et à Patrick Eudeline). Pour une fois, nous avions travaillé ensemble le sujet (cela date de 2015). M injoignable, j'étais face à un dilemme: lui préserver son indépendance, ou me frustrer comme jamais... J'ai ainsi choisi de faire quelques ajouts  via des Notes De La Rédaction, sans toucher à la prose de M et à ses choix (comme préserver l'anonymat de certains témoins ou personnages). J'espère qu'il ne m'en voudra pas (et s'il m'en veut, j'espère que ça sera l'occasion d'avoir des nouvelles!). Ceci dit... Je vous invite  à remonter dans le temps, en 1978, (et non 77 comme on le pensait depuis le dossier Chorus de 2002), 

 

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Fumée blanche sur La Bourboule

Le samedi 26 août 1978, aux alentours de 19h00, le cardinal Albino Luciani devient Pape sous le nom de Jean-Paul 1er. Au même moment, à 1200 kilomètres du Vatican, sur l'hippodrome de La Bourboule, Jean-Louis Murat donne son tout premier concert avec son groupe Clara. Habemus Claram !


Aux lionceaux d'hier et à ceux de demain...


Votre assomption, mon Adoré (légende)

Interrogé plusieurs fois au fil du temps sur ses débuts de chanteur, JLM a eu diverses occasions de faire le récit de son premier concert avec Clara. De ses différentes déCLARAtions émergent quelques images récurrentes, propres à constituer ce moment de sa vie en une scène fondatrice, dont on peut retenir les éléments suivants :

– Clara se présente sur scène avec quatre musiciens, tous débutants, dont Jean-Louis Bergheaud (il deviendra Murat en 81) qui ne sait jouer que trois accords, un bassiste qui n'en met "pas une dans le panier" et un batteur incapable de tenir le tempo.
– Le deuxième chanteur-guitariste du groupe casse une corde en début de set et perd tous ses moyens.
– JLB doit alors prendre le contrôle des opérations pour assurer le reste du concert avec ses deux autres compagnons.
– Il se déchaîne, hurle et insulte un public en partie composé des membres de groupes de rock réputés de l'époque – qui restent médusés.
– Ce concert aurait participé aux débuts du rock and roll en Auvergne.

Toute scène fondatrice contient son inévitable part de mythologie. Ici, on constate que Murat donne une représentation de lui-même qui le rapproche de ces héros de western ou de polars qu'il affectionne, lesquels, lors d'une défaillance collective, se montrent capables de prendre les choses en main et d'assumer leurs responsabilités. Assumer, comme est censé le faire un père, un époux ou encore un chef. On peut donc considérer, sans abus de langage, que ce concert fonctionne, à l'intérieur de la geste muratienne, comme une scène d'assomption – l'assomption de JLB en leader d'un groupe de rock.

Outre son caractère mythologique évident, il y a au moins trois bonnes raisons de ne pas prendre le récit de Murat au pied de la lettre. Premièrement, les propos auxquels nous nous référons ici sont tenus plus de vingt ans après les faits ; à une telle distance, il est naturel que la mémoire puisse connaître quelques faiblesses. À titre d'exemple, Murat rajeunit sensiblement son guitariste, qui n'avait pas "16-17 ans" au moment de ce concert, mais 19-20 ans. Deuxièmement, Murat a toujours revendiqué le droit de ne pas se comporter en interview comme s'il était à confesse et de ne pas s'astreindre à un devoir d'absolue sincérité. Troisièmement, on ne dispose que du témoignage du leader de Clara, pas de ceux de ses musiciens. Un respect élémentaire du pluralisme oblige donc à prendre celui-ci avec une distance critique minimale.

Pour éviter de verser dans l'hagiographie, on rappellera donc la confidence que Murat fit à M6 en 2000, commentant les injures qu'il aurait lancées aux spectateurs ce soir-là : "C'est que j'avais la trouille et que j'étais vraiment un con." Voilà un aveu sans doute assez peu romantique, mais empreint d’honnêteté : on peut faire preuve de panache tout en étant mort de trouille, pareille ambivalence est même assez fréquente lorsqu'on monte sur scène.

Dans les lignes qui suivent, nous nous efforcerons de rendre compte – très partiellement et à partir des quelques données dont nous disposons – de l’atmosphère et des forces en présence ce 26 août 1978, sur un hippodrome du Mont Sans-Souci qui avait vu, quelques jours plus tôt, l'équipe locale dominer sa voisine du Mont-Dore 12 à 8, dans le cadre d'Intervilles...

Quelques images en Super 8 de La Bourboule, durant cet été 1978. Une rareté.

Les chics types de Clara (casting I)

Clara n'était certes pas la tête d'affiche ce samedi-là, mais puisque nous avons commencé à parler du groupe et que nous nous nous trouvons sur un blog dédié à Murat, autant revenir brièvement sur sa composition. Bergheaud (ci-dessus, à la fin des 70's), en cette soirée d'été, partage donc la scène avec trois musiciens recrutés par petite annonce. Tous trois sont nettement plus jeunes que lui et ont pour point commun d'être passés par le lycée Ambroise Brugière de Montferrand, où règne en ces années 70 une atmosphère politique, sociale et musicale, propice à l'éclosion d'une génération de musiciens qui fera les beaux jours du rock local pendant les décennies suivantes. Ces trois jeunes gens sont donc :

~ Alain Bonnefont (guitare et chant). Originaire de Gerzat, il compte déjà une petite expérience sur la scène clermontoise et a décidé de se consacrer à la musique, après avoir brièvement envisagé une carrière dans l'enseignement. De 1977 jusqu'à aujourd'hui, il est resté l'un des plus proches complices de Murat, jouant à ses côtés les rôles de bassiste, de clavier, de guitariste, de choriste ou de backliner. Il mit également plusieurs fois son talent de compositeur à son service, tandis que Murat réalisa une belle adaptation d'une de ses chansons. Car en plus d'être musicien et d'avoir pris part à différents groupes, Bonnefont a toujours écrit et composé, en essayant de marier ses influences angloaméricaines avec la langue française. Au cours des décennies 90-00-10, il a ainsi publié quatre albums et il continue aujourd'hui, pour le bonheur de ceux qui apprécient sa belle sensibilité, à faire résonner ici ou là "le doux bourdon de [ses] chansons". (NDLR: Plusieurs fois cités par Murat comme exemple de victime de la crise du secteur musical, il a finalement repris sa guitare pour des concerts sur la région clermontoise avec Messieurs PIE et MIKAELIAN).

"Le ciel s'est éclairci", petit bijou pour enchâsser le cœur des amoureux inquiets... De son vieux complice, toujours à ses côtés sur scène en 2016, Murat a dit : "Il était certainement le plus doué. […] Alain est quatre fois plus rapide que moi pour composer une chanson."

~ François Saillard (basse). Âgé d'environ 17 ans, il s'est mis à écouter sérieusement du rock cinq ans auparavant, au point de devenir, selon ses propres termes, "un des premiers punks clermontois". Il s'installe à La Bourboule pour s'impliquer humainement et musicalement dans Clara, mais n'y reste pas aussi longtemps que ses camarades. Il poursuivra la musique au sein de formations locales dans les années 80 et dirigera un studio – où se tiendront notamment les répétitions du deuxième 33 tours de Murat –, avant de voyager dans le cadre d'activités humanitaires. Si, en 2003, Murat s'amusait du niveau de son jeune bassiste trente-cinq ans plus tôt ("le p'tit François qui en mettait pas une dans le panier") – ce qui lui vaudra une réplique taquine de l’intéressé chez notre camarade Didier ("Comment ça : 'pas une dans le panier' ? Je débutais, mais j’inventais une nouvelle manière de jouer de la basse : pas dans le temps, mais pas à contre-temps non plus") –,  il semble que Saillard ait accompli depuis de notables progrès, du moins si l'on en croit la description faite dans ce texte de présentation du groupe Sly de Bruix : "Un somnambule, avec un son rond comme une boule de démolition. […] Peut poser une basse reggae sur une chanson des Ramones."

~ Jean Esnault (batterie). Décrit par Christophe Adam, dans l'ouvrage de Patrick Foulhoux, comme une "égérie politique" au temps du lycée de Montferrand, EDIT 2024: Marie Audigier sa petite copine de l'époque confirme: ils militaient à Rouge. C'est grâce à lui qu'elle rencontre JL. Le jeune homme qui considère Murat comme un Mentor semble avoir arrêté assez vite la musique. Il est en revanche resté fidèle à La Bourboule, puisqu'on le retrouvera dès 1983 à la direction du cinéma Le Roxy, situé avenue d'Angleterre. Il tente depuis vaillamment de faire vivre – avec les difficultés inhérentes à cette activité – cette salle d'Art et Essai mono-écran, qui fait également office de bar au sous-sol et accueille de temps à autre des soirées musicales. 

Nouvelle Vague (histoire)

Après avoir publié le 24 août un bref communiqué pour annoncer le "FESTIVAL DE 'NEW WAVE ROCK' À LA BOURBOULE", La Montagne en livre le lendemain une nouvelle version, augmentée de renseignements complémentaires sur l'ambition des organisateurs "Les partenaires" (cf. ci-dessus). Pour bien comprendre l'enjeu de cette manifestation, il n'est peut-être pas superflu d'apporter quelques précisions sur le contexte d'alors, tant national que local.

Au niveau national

En ces années 60-70 où l'adjectif "nouveau" est appliqué à de très nombreux domaines, l'expression New Wave comporte incontestablement une dimension marketing. Cela peut expliquer (entre autres) que la notion soit vue par certains comme une trahison commerciale du punk originel – une version édulcorée de celui-ci. Pourtant, dans les années 76-77 où elle commence à être utilisée, l'étiquette désigne souvent dans la presse les groupes punks eux-même. Reportons-nous à ce qu'écrivent Assayas, Caron & Caron dans Le Nouveau Dictionnaire du Rock : "Face à la destruction des idoles entraînée par la révolution punk en 77, la presse musicale londonienne baptise 'new wave' tout ce qui s'inscrit en rupture avec le heavy metal, la musique progressive, le folk, le country-rock et le rock FM, censément lénifiants, qui faisaient jusqu'alors l'ordinaire des années 70." Quel que soit le rapport exact qu'on établisse entre punk et new wave, il paraît donc incontestable que ce dernier mouvement ait à voir avec la rupture sauvage opérée par le premier dans le cours de cette décennie 70.

Pour mieux discerner cette (r)évolution au niveau français, on peut lire avec intérêt l'analyse formulée par Pierre Mikaïloff dans l'ouvrage de son collègue Jean-Éric Perrin, Frenchy but chic : "Le punk et la new wave ont eu un effet salutaire sur la scène française, dominée jusque-là par les courants folk et progressif, représentés par Malicorne, Ange, Magma, Atoll, Pulsar, Gong, Édition Spéciale et autres Wapassou. […] L'événement qui marque la rupture entre ce passé baba et la direction que pourrait prendre la scène frenchy est La Nuit Punk de L'Olympia […] Le rock français n'a plus seulement un passé émaillé d'occasions perdues, il possède aussi un futur." Mikaïloff parle ici de "Nuit Punk" pour désigner ce qu'Alain Pons, dans son compte rendu de l'époque, appelait une… "Nuit New Wave" ! Pons, qui soulignait alors "l'importance de l'événement" survenu du 10 au 11 juillet 1978, "dans un Olympia surchauffé" [Feeling n°7]. Ce jour-là en effet, huit groupes français enflammèrent la salle durant une bonne partie de la nuit – dont deux que l'on retrouverait un mois et demi plus tard à La Bourboule. Mais entre-temps se sera tenu, à Lyon cette fois, un autre événement de taille : le 29 juillet 1978, sur la colline de Fourvière, treize groupes se succédèrent jusqu'à l'aube devant près de 6000 spectateurs, pour un "Festival New Wave" qui accueillit notamment Téléphone, Bijou, Marie et les Garçons, Little Bob... Le festival de La Bourboule a donc lieu dans une période où d'autres manifestations comparables sont organisées un peu partout en France pour accompagner cette nouvelle vague punk. On peut d'ailleurs noter que la formule mélangeant formations régionales et nationales sera de nouveau de mise quelques jours après, au festival de Lesdins (02) le 2 septembre, puis à celui d'Arvuker (44), les 16 et 17 septembre. (NDLR: Nous avons parlé de ces événements avec Michel Zacha...à qui fut confié la réalisation du premier EP de Murat)

Il serait pourtant inexact de faire comme si tout avait commencé en 1978, puisque le premier "European Punk Rock festival" avait pris place, deux ans plus tôt, à Mont-de-Marsan. Pour saisir ce qu'il représenta alors, citons ce témoignage rétrospectif d'un spectateur, qui était encore adolescent en ce 21 août 1976 : "j'ai pris la claque de ma vie. Puis, on sortait d'une génération de groupes super-produits américains. Là, on retrouvait l'authenticité du rock n roll. Les mecs arrivaient, ils balançaient leurs morceaux. Ça plaît, ça plaît pas : ils n'en avaient rien à foutre. C'était sans concession." L'année suivante, ce sont environ 5000 spectateurs qui débouleraient dans les arènes de la ville pour voir The Clash, The Damned, Dr Feelgood, Little Bob Story, Bijou, etc. Dans sa biographie de ce dernier groupe, l'écrivain Jean-François Jacq (NDLR: croisé au koloko 2016) explique que "ces deux actes estivaux de Mont-de-Marsan vont avoir un impact non négligeable sur la confiance que l'on peut désormais accorder aux diverses formations françaises." Et d'ajouter que lors des étés 78 et 79, "aucun festival digne de ce nom ne [peut] désormais se concevoir sans la présence de groupes français." À travers cet effet Mont-de-Marsan, il faut aussi insister sur l'influence considérable du principal instigateur du festival, Marc Zermati, par ailleurs fondateur du label Skydog et propriétaire de l'Open Market. Ainsi retrouve-t-on à La Bourboule, en 1978, pas moins de quatre groupes ayant frayé d'une manière ou d'une autre avec Skydog. Le festival auvergnat s'inscrit donc dans un contexte musical et éditorial assez cohérent.

[NDLR: pour la petite histoire, Zermati fait partie dans les années 60 de "la bande du drugstore"... au côté de J.B. Hebey, et de Manset/   Pour info, Alain Gardinier contacté pour l'article a écrit un livre sur le festival de Mont De-Marsan]

Au niveau local

L'article de La Montagne situe le rassemblement de La Bourboule dans la lignée d'une manifestation antérieure, "l'événement qu'avait constitué les trois jours de concert d'Orcines." Si le modèle de Woodstock est dans la suite du papier plutôt écarté, la référence rappelée ici est pourtant bien ce que le même journal, quatre ans plus tôt, avait nommé "un nouveau Woodstock aux portes de Clermont-Ferrand." Trois jours durant, les 13, 14 et 15 septembre 1974, la commune nichée au pied du Puy-de-Dôme avait en effet accueilli plusieurs milliers de spectateurs dans une ambiance hippie et politique, où s'étaient produits entre autres Kevin Coyne, Hatfield and the North, Crium Delirium, Lard Free, mais aussi Colette Magny ou encore une certaine Nico... Léon Mercadet, qui avait fait le déplacement pour Actuel, témoignait :

"J'ai vu : un chapiteau vert, de cirque, et deux mille freaks contents dessous – des vapeurs de merguez et d'encens dériver sur la prairie – des enfants au pourpoint rouge fardés de blanc et de rose – Nico – les fidèles du Maharadji s'occuper de l'intendance : assiettes de riz à la tomate à deux balles – un mec tripper toute la nuit en arpentant le cirque, rugissant comme une bête, hurlant que le gourou c'est lui, et qu'il entend manger tous les autres gourous. Branchement total sur le soft, le cool, le flash, les gestes lents et sûrs.
Jusqu'à deux ou quatre heures du matin, la musique. Et la musique aussi passe à côté de la déprime, du crachement chronique dans les amplis. Rare."

Manifestement moins habitués à ce genre d'ambiance, le localier de La Montagne et son photographe se montraient néanmoins ouverts et curieux (même si leur compte rendu mentionne la présence d'artistes... qui ne sont en fait jamais venus) et saisissaient l'opportunité d'enrichir leur vocabulaire :

"Les touristes du dimanche sont venus voir, les chasseurs en mal de gibier aussi. Ils ont essayé de comprendre. Y sont-ils parvenus ? Certainement mieux que ceux qui, dans les environs, ont fermé les portes de leurs commerces aux hippies…
Pour notre part, sur le chemin du retour, nous avons pris deux auto-stoppeuses au regard vague. Elles semblaient heureuses de leur séjour en Auvergne et repartaient pour Paris encore sous l'effet du 'shit' – excusez l'orthographe, mais nous découvrons le terme – à savoir une mystérieuse tablette euphorisante."

Les organisateurs du festival bourboulien semblent donc vouloir recréer, l'espace d'une soirée, un peu de l'atmosphère qui régnait à Orcines au cours de ce week-end de la fin d'été 1974. Mais le challenge n'a rien de simple, pour plusieurs raisons : une soirée dans une petite ville thermale située loin de tout, avec des groupes exclusivement français, n'a pas autant d'attraits sur le papier qu'un week-end de trois jours dans la banlieue d'une métropole, avec une affiche internationale ; en 1978, le milieu rock régional n'est pas encore aussi structuré qu'il le sera quelques années après (grâce à la passion et à l'engagement d'une poignée d'activistes) ; les groupes locaux ayant acquis une petite notoriété ne sont pas légions à l'époque (on peut citer SOS ou Bateau Ivre parmi les anciens, High School ou les Sales Gosses pour les plus récents) ; enfin, il n'est pas certain qu'un festival "pop" et "hippie" de 1974 soit le modèle le plus adéquat pour organiser une manifestation étiquetée "New Wave" en 1978 : en quatre ans, des modifications sont intervenues, que ce soit dans la façon de jouer de la musique ou dans celle de la recevoir lors d'un concert. Comme on va pouvoir le constater plus loin, l'encens et le riz à la tomates ne sont pas forcément les ingrédients les plus demandés lors d'un festival de rock en 1978, de même que le "soft" et le "cool" ne sont plus nécessairement les sensations recherchées en priorité...

Au Mont Sans-Souci... (casting II)

Voici à présent un rapide passage en revue des artistes ayant participé au festival...

~ Mirage IV : La Montagne annonçait la venue de Cosa Nostra, mais le groupe n'a pas joué à La Bourboule. Erreur du journal ? Annulation de dernière minute ? Cette deuxième hypothèse est la plus probable, car la formation de remplacement semble s'être montée en très peu de temps. Profitons toutefois de ce changement dans la programmation pour saluer ici la mémoire de Marc Dutheil, Jean-François Alos (successeur de Saillard au poste de bassiste de Clara) et Patrick Véziand, tous prématurément disparus entre 2005 et 2014, qui étaient de proches compagnons d'Olivier Chabrillat, le leader de Cosa Nostra.
Pour ce qui est du groupe qui se présenta sur scène en début de soirée ce 26 août, comment mieux réussir à l'évoquer qu'en laissant la parole à son chanteur, Pierre-Jean Fontfrède, qui revenait en mars 2015 sur cette prestation : "Vu que ce soir je suis reparti dans les vieilles photos, voici celle du groupe qu'on avait formé un vendredi soir de juillet 1978 pour passer en première partie à un festival rock à l'hippodrome de La Bourboule avant Clara (le groupe des débuts de Jean-Louis Murat), Asphalt Jungle et Bijou. On s'était appelé Mirage IV et on a existé un jour avec des reprises de 'Johnny B Goode', 'Dead flowers', 'Cocaine' et un morceau que j'avais composé et enregistré pour sortir un 45 tours en 80 : 'Nous sommes'. A la basse Philippe Danais (où es-tu, Philou ?), à la guitare solo Jean-Noël Meyer et à la batterie X des Sales Gosses [NdA : vraisemblablement Jean-Marc Gérard]. Contrairement à Murat, je n'ai pas fait carrière par manque d'ambition et de persévérance..."
Si Fontfrède n'a pas fait carrière dans la musique, malgré son 45 tours sorti en 1980 – sur lequel on retrouve donc "Nous sommes", enregistré à Londres –, il a en revanche accompli un beau parcours de photographe et réalise à l'occasion de petits films. Aujourd'hui encore, il n'est pas rare de le croiser dans les salles clermontoises avec son appareil, généralement surplombé d'un sourire pudique d'éternel adolescent. Il osa même effectuer en 2015 son retour à la chanson, dans un bar, avec à son répertoire... "Dead flowers". Puisque, comme chacun le sait, c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures...

"Dead Flowers", dans une version live de 1972, par les Mirage IV britanniques...

~ Minuit : S'il n'était qu'un simple spectateur au festival d'Orcines en 1974, Dominique David se trouve sur la scène quatre ans plus tard à La Bourboule. Minuit a grosso modo existé de 1976 au tout début des années 80, avec entre autres, en plus de Dominique David au chant et à la guitare, sa compagne, Marie, à la batterie. Le groupe chantait en français une musique influencée par le Velvet, les Stooges et Dr Feelgood. Notons qu'il a de nouveau partagé une scène avec Clara, quelques mois plus tard, le 21 avril 1979, lors du festival Rock d'ici à Riom. Mais c'est une première partie de Little Bob dans le Cantal qui semble être son titre de gloire. Dans les années 80, le couple David ouvrira un magasin de musique à Clermont, Melody Maker, qui restera en activité jusqu'au milieu des années 2010. En tant que luthier, Dominique David se fera notamment remarquer par la conception et la fabrication d'une guitare originale, la Style D.

~ The Partners : Il s'agit d'un petit groupe fondé par Olivier Huret (NDLR: managé par l'associé de Marc Zermati: Pierre Thiollay, créateur par ailleurs du premier "gratuit" distribué dans les salles de concert: Gig). Celui-ci le quittera quelques semaines plus tard, pour aller retrouver une formation plus réputée, dont il est le bassiste et avec qui il a déjà enregistré en cette année 1978 un 45 tours, Extraballe – groupe punk-rock constitué au printemps précédent, autour de Jean-Robert Jovenet. À défaut de disposer de traces précises de The Partners, groupe également proche de l'écurie Skydog (via son manager Jacques Dauty), on peut du moins avoir une idée de ce à quoi ressemblait Olivier Huret en 1978 en relisant la description faite par Jean-Éric Perrin dans le Rock & Folk, du mois de décembre : "lui est essentiellement british sixties, je crois qu'ils l'ont découpé dans une vieille pochette d'un single des Kinks, il porte des vestes cintrées avec des revers vertigineux, une lourde frange sur les yeux et ne tient pas en place, il chante et joue de la basse, une Höffner violon, vous aviez deviné, il joue d'ailleurs très anglais, un peu comme McCartney, c'est-à-dire qu'il fait plein de notes qu'il poursuit de haut en bas du manche, je n'ai pas entendu un bassiste pareil depuis Bob Brault du Martin Circus originel". Quelques mois plus tard, Perrin affinera le portrait de Huret : "Depuis toujours, Olivier est mod : frange british, des Shelly's aux pieds, il aime autant les Kinks que les Jam." Dans les années suivantes, Huret montera le groupe Dolce Vita, puis le duo Lena Moor, avant d'entrer aux éditions EMI dont il occupera la direction pendant plus de dix ans. Il y recroisera d'ailleurs JLM, sans qu'aucun des deux ne se souvienne de leur passage commun sur la scène bourboulienne en 1978... ce qui aurait pourtant pu leur éviter une légère brouille. Il semble se consacrer aujourd'hui à l'édition et à la production de musique afroantillaise au sein de Couleurs Music Publishing.

(NDLR: Pour la brouille, on veut parler du disque "Murat 82-84"... L'anecdote ci-dessus, je vous l'avais promise dans la dernière interview de Stéphane du VOYAGE DE NOZ. En effet, nous y évoquions déjà Olivier Huret (et Extra-balle) car celui-ci a signé en édition le groupe à leur début (même si c'est d'autres noms vaguement plus fameux qui  reviennent en mémoire à Olivier quand il parle de sa carrière: Responsable de signatures telles qu'entre autres Youssou N'Dour, Sade, Prince, Bronski Beat, Michel Polnareff avec qui j'ai collaboré étroitement pendant de nombreuses années en tant qu'éditeur et ensuite en tant que conseil, Christophe, NTM, Lambada, Pascal Obispo, Kassav', et ... Zouk Machine").

Faute de traces de The Partners, un titre d'Extraballe, avec Olivier Huret à la basse et aux chœurs.

~ Les Lou's  : Formé en 1977, managé par Zermati, le groupe est composé de Pamela Popo au chant et à la guitare, de Raphaëlle à la guitare, de Tolim Toto à la basse et de Sasha à la batterie. Il s'agit donc d'un groupe de filles. Pardon, de nénettes. "Ce qu'on veut faire, c'est de la musique qui branche les gens, qui les fasse sauter en l'air. On est juste des nénettes bébêtes. Des nénettes bé-bêtes ! Ouais... et on tient à le rester. C'est tellement chiant d'être intelligent." Bébêtes peut-être, mais loin d'être ridicules, si l'on en juge par un parcours qui les a déjà menées en Angleterre, où elles ont effectué la première partie des Clash. Souvenirs ? "En Angleterre, le public est fantastique. Le plus marrant, c'est quand il te crache dessus. C'est une manifestation d'amour... Celui qui a le mieux joué, c'est celui qui est le plus couvert de crachats. Là-bas, les mecs sont impossibles. Si tu veux leur répondre et que tu leur glaviottes dessus, ils ouvrent la bouche ! C'est dégueulasse ! Les concerts n'ont rien à voir avec ceux d'ici. Avec le public français, t'as l'impression de jouer en face d'un frigo. Là-bas, les mecs remuent, ils dansent de haut en bas, ça bouge et ça bouge en masse..." [Rock & Folk, janvier 1978]. De ce côté-ci de la Manche, elles se sont tout de même produites à Mont-de-Marsan, pour un concert que le reporter du Monde qualifia alors de "costaud, carré, sans aucune prétention, mais d'une authenticité incontestable". Notamment influencé par le Velvet, le combo est en train de revenir au bercail Skydog après un bref détour par CBS. La chanteuse et la bassiste créeront par la suite un groupe de rhythm and blues, Les Rois fainéants, qui sortira un album en 1983.

Les Lou's sur la scène de l'Olympia, le 10 juillet 1978. Le disque live est réalisé par Michel Zacha, que l'on retrouvera comme choriste sur l'album des Rois fainéants.

~ Asphalt Jungle : C'est le groupe de Patrick Eudeline, ancien journaliste de Best, où il était le "décadent punkoïde" de service. Créé début 1976, Asphalt a sorti un premier 45 tours un an plus tard, puis un deuxième la même année chez Skydog, avant de signer chez Pathé un juteux contrat. Il enregistre alors en mai-juin 1978, dans les studios de Boulogne-Billancourt, un dernier 45 tours réalisé par Michel Zacha. Sa face A, "Poly Magoo", est aujourd'hui considérée comme l'un des titres les plus emblématiques de l'histoire du punk français. Interrogé sur son passage en Auvergne, Eudeline n'en garde que de vagues souvenirs : "La Bourboule, je crois que c'est le pire concert d'Asphalt, si je ne confonds pas… C'était la période 'défonce' d'Asphalt. On était en pilotage automatique." Le groupe, qui avait déjà largement commencé à mettre le nez dans la poudre en 1977, comprend au moment de cette date auvergnate, en plus d'Eudeline au chant et à la guitare, Éric Feidt, alias Rikky Darling à la guitare, Henri Beaulieu, alias Riton à la basse et Didier Laffont, alias Grand Did' à la batterie. C'est en tous cas sa composition sur le papier. Car ce soir-là, Grand Did n'est pas en état de jouer et se voit donc remplacé par Dynamite, le batteur de Bijou. En souvenir de cet éphémère cross-over et de l'estime réelle que se portent les deux formations, Bijou ouvrira en 1980 son disque En public par quelques sonorités de "Poly Magoo". Tous les membres du groupe ont aujourd'hui disparu (qu'ils soient morts ou partis sans laisser de traces), à l'exception de Patrick Eudeline, qui poursuit une carrière d'écrivain, de chroniqueur et de musicien. Il a publié en 2016 Bowie, l'autre histoire.

Une image (de piètre qualité, mais précieuse) d'Asphalt jungle à La Bourboule. Puis le 45 tours "Poly magoo", face A et face B.

~ Bijou : Originaire de la banlieue parisienne, Bijou existe sur scène depuis 1975 et sur disque depuis 1977. Le groupe est composé de Vincent Palmer (guitare), Philippe Dauga (basse) et Joël Yan, dit Dynamite (batterie), tous susceptibles de chanter. Un quatrième membre agit depuis les coulisses : il s'agit de Jean-William Thoury, à la fois parolier, manager et producteur de la plupart des disques du groupe. L'année 1978, qui nous intéresse ici, constitue une période particulièrement riche et chargée pour les membres de Bijou : en janvier, ils assurent les premières parties de Status Quo ; en mai, ils sortent leur deuxième album, OK Carole, considéré comme l'une de leurs pièces maîtresses (un disque enregistré à une centaine de kilomètres seulement de La Bourboule, en Haute-Loire) ; la semaine qui suit leur passage sur l'hippodrome du Mont Sans-Souci, ils jouent dans les arènes de Barcelone, puis enchaînent avec une grosse tournée, dont le point culminant sera leur concert à Mogador, en décembre, avec Gainsbourg en guest. Il faut dire que Bijou a invité le chanteur à faire les chœurs sur sa reprise des "Papillons noirs", collaboration qui débouche sur une réelle camaraderie, au point que Gainsbourg écrit spécialement pour le groupe "Betty Jane Rose", sorti fin 78 et qu'il les rejoint à plusieurs reprises sur scène. En live, justement, Bijou s'est taillé une solide réputation, qui fera écrire à Best début 79 : "il n'est plus un seul groupe français susceptible de les concurrencer quant à la qualité de leurs prestations." Cette même année 79, ils iront enregistrer leur nouveau projet à Los Angeles, puis sortiront encore trois albums (dont un live), avant de se séparer en 1982. Adeptes du jus d'orange et du pain complet (ni drogue, ni alcool !), les membres du groupe sont encore en vie aujourd'hui.

Bijou sur scène, quelques semaines avant son passage par La Bourboule. À l'Olympia, le 8 juillet, puis à Fourvière, le 29.

~ Gérard Daval : Le quotidien régional annonce, en plus des groupes de rock listés ci-dessus, "la projection des films d'un jeune cinéaste clermontois, Gérard Daval." Le réalisateur en question n'est en réalité pas si jeune, du moins par rapport à la moyenne d'âge générale du plateau, puisqu'il approche de la trentaine. Après avoir interrompu ses études universitaires, il s'est lancé en 1974 dans la réalisation de courts métrages, un format dont il apprécie la liberté qu'il lui offre. Il tourne ses films en Auvergne, avec des acteurs et techniciens du coin, et les finance avec l'aide des ses proches. Suite à un premier essai intitulé Trauma, il a notamment produit Cancer, Psychédélire et Tempora. Ce dernier film, réalisé en 1977, fut sélectionné dans plusieurs festivals, dont celui de Cannes. Daval explique : "j'imagine que cette relative 'popularité' avait favorisé sa projection à La Bourboule. Ce film avait retenu l'attention parce qu'il s'agissait d'un clip avant l'heure : un concept, le temps qui passe et le mélange d'effets spéciaux, d'animation et de prises de vue réelles…" Le synopsis du film indique : "Genèse de l'homme et son évolution jusqu'à sa mort. L'homme créateur face à la matière qu'il façonne." À la fin de l'année 1978, Daval commencera le tournage de son premier long métrage, Shoot again, qui évoque les difficultés de deux êtres à trouver leur place dans la société, puis continuera à réaliser des courts métrages et des films institutionnels. Il mène aujourd'hui une activité de plasticien du côté de Tours.

Poudre blanche sur La Bourboule (ambiance)

Il est difficile d'obtenir de nos jours des témoignages précis sur un festival qui eut lieu voici près de quarante ans, qui ne paraît pas avoir autant marqué l'histoire de la musique locale que Murat aimerait le laisser penser et qui ne rassembla pas une foule immense. Pour avoir une idée de l'atmosphère sur place, on peut toutefois s’appuyer sur quelques éléments trouvés ici ou là, à commencer par l'article paru dans La Montagne le surlendemain. Signé d'un certain "C.G." (peut-être Christian Guillaumin, reporter bien connu du quotidien...), il porte un titre qui renseigne vite sur le degré de satisfaction de son auteur, lequel n'a manifestement pas passé la meilleure soirée de sa vie :

  On ne reviendra pas sur les raisons possibles de ce que le journaliste considère comme un piteux échec, certaines d'entre elles ont été effleurées plus haut. Peut-être faut-il aussi envisager que l'Auvergne n'était pas encore prête pour accueillir cette supposée "Nouvelle Vague"... Après tout, deux mois avant La Bourboule, c'est Genesis, groupe phare de la musique planante, qui avait créé l'événement à Clermont et joué devant 5000 personnes, pour une soirée qui resta dans les annales locales – pas seulement pour des raisons purement musicales [NDLR: voir en fin d'article]. On supposera tout de même que la sévérité dont fait preuve La Montagne dans son compte rendu n'est pas sans rapport avec le niveau d'ambition affiché initialement par les organisateurs.

 

Mais le dénommé C.G. aurait sans doute pu passer une meilleure soirée s'il s'était adressé aux bonnes personnes. Il semblerait en effet qu'il y ait eu à La Bourboule les ingrédients pour se divertir. En 2014, JLM nous livrait quelques détails : "Mon premier festival de rock, c'était un gros dealer français qui l'avait organisé, fin des années 70. Dans la chambre d'hôtel, il y avait une pyramide de coke, et si tu voulais de l'héro, il y avait des trucs à côté. Tout était gratos." Scarface sur les bords de la Dordogne ? Un musicien présent sur place, sans se montrer aussi pittoresque dans sa description, garde en mémoire l'image d'un organisateur, comme qui dirait, nerveux : "je me souviens de son pote taulard, gros dealer, qui organisait le concert et qui tournait dans sa bagnole pendant le festival dans la Bourboule pour ne pas se faire repérer par les flics. On était obligé de monter à l'arrière pour se faire payer en roulant, car il ne voulait pas s'arrêter!". Rappelons que le "dealer" en question  jouera un rôle important dans le destin de Clara, puisque, quelques mois plus tard, alors qu'il se trouve en prison, il entendra un morceau du groupe diffusé dans l'émission de Jean-Bernard Hébey et préviendra ses amis, permettant ainsi à Bergheaud d'entrer en contact avec celui qui deviendra le producteur de son premier disque. [EDIT: En 2024 -dans un livre dédié à l'auteur de cet article!-  Marie Audigier précise l'anecdote, et indique que ce serait ce prénommé Charly qui aurait envoyé les cassettes à RTL]. Ce dernier, sollicité par le journaliste Sébastien Bataille, ne confirme pas l'anecdote livrée par Murat, mais comme l'ancien présentateur de Poste restante souffre – en plus de menus soucis d'audition... – d'une mémoire "défaillante", il est difficile de trancher le vrai du faux entre les souvenirs (et oublis) des uns et des autres.

Toujours à la rubrique Délinquance dans le Sancy, nous avons pu retrouver un des spectateurs de ce festival qui n'était alors âgé que d'une douzaine d'années et qui passait ses vacances dans la région : "Je me rappelle le vol des affiches sur la camionnette annonçant le concert et nous fûmes repris par la police… Coup d’œil d'Eudeline qui nous avait déjà vus au concert à Beauvais quelques mois auparavant. […] Je sais pas si l'organisateur du festival était un dealer, il ne nous a jamais rien proposé en tout cas quand il a fallu qu'on recolle les affiches qu'on avait décollées sur sa camionnette !" Mais avant d'être un dangereux terroriste en puissance, le jeune homme était d'abord un passionné de musique : "Je me rappelle surtout du passage des Lou's, wahhhhh… Quelle pêche ! Ensuite, le passage de Bijou qui m'a paru un peu fadasse… […] Je me rappelle que j'étais monté sur scène pendant le concert des Lou's et que j'ai eu mal au cou pendant quelques jours !"

Notre premier témoin musicien pose quant à lui un regard plus favorable sur la prestation du trio de Juvisy : "Le concert par lui-même, je me souviens de Bijou, toujours impeccable, d'Asphalt Jungle qui était assez détruit, comme dab. Je crois qu'il y avait les Lou's, un groupe de filles très Clash. Aux alentours de 500 personnes. Beaucoup d'alcool." Tous deux s'accordent en revanche pour dire qu'il faisait chaud... là où CG évoque "le froid" qui aurait désaccordé les instruments. Concernant l'affluence, on note aussi un écart significatif entre les cent spectateurs comptabilisés par La Montagne et les cinq cents évalués par le musicien cité. Mais outre le fait que le festival s'est étalé sur une après-midi et une soirée, rendant le nombre des spectateurs fluctuant, il serait présomptueux de penser que nous puissions parvenir, à quarante ans de distance, à dissiper totalement la fumée qui entoure ce modeste et lointain festival.

NDLR:  Hasard... Chuck Berry est décédé ce week-end (18 mars 2017), et  les acharnés pourront noter avec un gros point d'interrogation "Sweet little 16" dans la longue liste des inédits de Jean-Louis Bergheaud. Voici en effet ce que nous disait JR:

"Je revois les yeux complètement éclatés de Patrick Eudeline sans ses lunettes, ni gris ni verts... Je me rappelle avoir chanté peut être sweet little 16 accompagné par Jean Louis qui en avait fait un arrangement inédit, c'est vague..."

Tous mourus ? (ad lib)

Au matin du 29 septembre de cette année 1978, on retrouve dans son lit le corps sans vie de Jean-Paul 1er, qui serait décédé la veille au soir, dans des conditions qui demeurent aujourd'hui encore obscures. Albino Luciani n'aura donc pas eu le temps de faire escale à l'Hôtel des Étrangers de La Bourboule, où son prédécesseur Jean XXIII avait ses habitudes et comptait quelques amis. Mais la mort prématurée du souverain Pontife, dont l'élection avait coïncidé avec le baptême scénique de Clara, ne serait-elle pas un mauvais présage pour ce groupe ? La une de La Montagne du 8 novembre pourrait le laisser craindre, puisqu'elle contient ce titre, inscrit sur trois colonnes, en lettres capitales : LA MORT DE CLARA.
Déjà ? Un groupe à peine monté, composé de jeunes musiciens prometteurs, emmenés par un leader au charisme évident ? Il n'y aura donc eu en tout et pour tout qu'un seul petit concert de Clara et puis voilà ? En réalité, la Clara dont il est question dans le journal n'a a priori aucun rapport avec la bande à Bergheaud. Sous ce titre accrocheur, on distingue en effet la photo d'un homme en larmes, serrant dans ses bras le cadavre d'un animal. Puis, juste en-dessous, ce chapeau : "La jeune lionne a été abattue pour avoir vécu cinq heures de liberté." Pour mieux comprendre qui est Clara, il faut revenir quelques semaines en arrière.

Le 2 août, La Montagne consacre un long article à Roger C., modeste employé de la SNCF, qui vit aux Martres-de-Veyre (à une quinzaine de kilomètres de Clermont). Enfant, l'homme rêvait de devenir dompteur, mais ne put embrasser la carrière, faute d'être issu du sérail. Loin de renoncer à son aspiration, il se documenta patiemment, partit observer les fauves dans leur milieu naturel au cours d'un safari en Haute-Volta, puis finit par adopter une lionne, nommée Clara. Un fauve qu'il installa chez lui, dans une cage située dans son jardin et avec qui il réussit petit à petit à établir un rapport de confiance, au prix de quelques coups de griffes de temps en temps. Mais ce mardi 7 novembre, au cours de sa promenade quotidienne, Clara échappe à son maître. Les gendarmes sont alertés, ils parviennent à localiser l'animal en fuite grâce à un chien policier, sans toutefois réussir à l'approcher. La lionne s'est en effet réfugiée dans d'épaisses broussailles. Son maître tente alors de la faire sortir, en vain. À la tombée de la nuit, le vétérinaire équipé d'une seringue hypodermique, que des proches de Monsieur C. sont partis chercher, n'est toujours pas arrivé. Les gendarmes décident alors d'exécuter la bête. D'où le titre définitif du journal local le lendemain...

Si ce retour sur le concert initial de Clara (le groupe) n'était déjà pas assez touffu, on pourrait se laisser aller à méditer longuement sur l'histoire de Clara (la lionne). Car dans ce mini-feuilleton tiré de la presse régionale, il est question, mine de rien, du destin des rêves d'enfants dans le monde des adultes, des rapports complexes entre humanité et animalité, de l'instinct, de la domestication et du goût inextinguible pour la liberté, de la sauvagerie jamais apaisée, mais encore, de la prison que tout amour peut devenir, prison que l'on ne saurait pourtant quitter sans y laisser sa peau... Autant d'éléments, on l'aura compris, qui nourrissent depuis toujours le rock and roll.

 

REMERCIEMENTS : Pour leur contribution, de près ou de loin, à cette petite plongée dans le passé, un grand merci à Olivier Chabrillat, Gérard Daval, Marie David, Elmeco, Christian Eudeline (Nos années punk : 1972-1978), Patrick Eudeline, Pierre-Jean Fontfrède, Patrick Foulhoux (Une histoire du rock à Clermont-Ferrand), Guillaume Gilles (L'esthétique New Wave), Olivier Huret, Jean-François Jacq (Bijou. Vie, mort et résurrection d'un groupe passion), Bruno Juffin, La Montagne, Didier Le Bras, MrAttila76, Jean-Éric Perrin (Frenchy but chic. Chroniques 1978/1982) et Pierre Sanki. J'ajoute les sites Gonzai et paris70.free.fr.

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Note de Pierrot:

M évoque le concert de Génésis "devant 5000 personnes, pour une soirée qui resta dans les annales locales – pas seulement pour des raisons purement musicales". Des raisons non musicales mais liées à ce qu'était le secteur de la musique à l'époque et qui a eu une grosse influence sur ce même secteur ensuite!  En effet, l'organisateur du concert, le principal de Clermont, "s'est auto-braqué"  le 02/06/78 la recette du concert... mais avec une voiture louée à son nom, un flic qui promenait son chien note la plaque...et il file en prison. La place est ainsi laissée libre pour Arachnée (la société de Pierre-Yves Denizot) qui aidera par la suite Murat et Clara (en leur proposant des premières parties).   Le pied nickelé du concert de Genesis aurait-il pu être  l'organisateur du festival de la Bourboule? Non, il semble qu'il s'est fait arrêter rapidement et séjourne donc en prison en août.... L'autre personnage le rejoint quelques temps plus tard, ainsi que Marc Zermati (4 mois en 1979).

Et au fait, pourquoi me suis-je décidé à sortir enfin cet article?

- Parce qu'en mars 2017, le premier festival "Larsenik" de la Bourboule a eu lieu... "point d'orgue d'une saison culturelle qui a déjà fait la renommée de la Bourboule" (sic). [A La Bourboule, "soignez vos bourres, soignez vos..." ... et vos esgourdes. Since 1978].     - Avec la mort de Chuck Berry, un pan de l'histoire  disparait... mais avec cet article, je suis heureux de participer à ma petite échelle à l'écriture des  petites anecdotes qui font la grande histoire du rock, même si ça ne change pas le monde.

"Le rock'n roll est passé comme une comète. Ce n'est pas parce que 40 000 personnes vont aller voir les Rolling Stones que cela représente encore quelque chose. Nous avons vécu dans l'illusion qu'un riff de Chuck Berry allait changer le monde. Tu parles! L'inventeur de la pilule a plus fait avancer le monde que l'inventeur de Sweet Little Sixteen... Ce sont les scientifiques qui ont changé le monde, pas les artistes. Cela m'énerve d'être un chanteur aussi vieux que mon pays". JLM, événement du jeudi 1995

 

Reconnaissances éternelles accompagnées de ma plus haute estime à l'irremplacable M.

LE FESTIVAL DE LA BOURBOULE EN 1978, Murat fait ses premiers pas sur une grande scène...

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Rédigé par m

Publié dans #vieilleries -archives-disques

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