Publié le 28 Avril 2013

Sans commentaires...  mise à part celui-là : que du bon encore!

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  http://www.espace.mu/chanson-pop/lu-vu-entendu/7675

  Publié le : 24 avril 2013

À l’occasion de la sortie de Toboggan, écoutez trois pièces de l’album.

S’il n’est pas un Murat grand cru, ce millésime 2013 du plus sauvage des auteurs français restera tout de même marquant dans sa longue carrière.

Pourquoi? Parce que débarrassés enfin des basses électriques et des batteries, les textes poétiques et intimistes paraissent allégés, comme en apesanteur, dans un espace hors du temps.

Seulement deux ou trois accords de clavier ou de guitare et les mots moulés par ce timbre unique, cette voix reconnaissable entre toutes, désabusée, qui traîne et qui séduit toujours. Centré autour des confessions d’un promeneur solitaire dans les montagnes d’Auvergne, plongé dans un univers littéraire, romantique et tourmenté, un peu comme un long monologue, ce Toboggan évoque autant l’enfance que l’âge adulte avec ses glissades à pic dans l’émotion amoureuse.

 

 

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http://www.musiczine.net/fr/chroniques/jean-louis-murat/toboggan/

Jean-Louis Murat est un fan de Robert Wyatt et de Neil Young. Manifestement, il a bon goût. Pourtant, on ne peut pas dire que l’Auvergnat s’inspire du célèbre Canadien ou de l’ex-Soft Machine. En fait, il se sert d’un climat fondamentalement folk, pop ou rock pour véhiculer sa poésie française…

 

Venons-en maintenant à son 19ème long playing. Qu’il a enregistré chez lui. Faute de moyens financiers. Car si ses disques précédents étaient de toute bonne facture, ils n’ont pas rencontré le succès escompté. Il a d’ailleurs quitté le label Universal, pour débarquer chez PiaS.

 

L’instrumentation est minimaliste et se limite à de la sèche, un orgue et des arrangements (NDR : reproduisant cependant orchestrations de cuivres ou de cordes, suivant les titres, et même un peu de moog), sans oublier les pecus (NDR : notamment indiennes sur « Belle »). Mais parmi les 10 compositions de ce long playing, il parvient à y glisser 3 morceaux un peu plus pétillants, dont « Over and over ». Une manière de bien équilibrer l’ensemble.

 

Le titre de son nouvel opus ? « Toboggan ». Un choix qu’il explique par son admiration pour les comptines. Celles d’Anne Sylvestre, en particulier. Plusieurs titres (« Le chat noir », « Amour n’est pas querelle », etc.) sont d’ailleurs tramés comme des fables. Quant à ce qu’elles soient destinés aux enfants, c’est une autre histoire, même si les siens ont apporté leur collaboration sur l’un ou l’autre titre, et si on entend de nombreux bruitages insolites (NDR : ‘cartoonesques’ sur « Voodoo simple ») ainsi que des cris d’animaux, tout au long de l’elpee : loup (« Il neige »), chiens et une véritable ménagerie sur « Robinson », plage au cours de laquelle, en fin de parcours, sa voix est triturée à la manière d’un Connan Mockasin. Il chuchote ou pose doucement sa voix, de son baryton toujours aussi velouté, sensuel, et très régulièrement, il la dédouble.

 

Outre les thèmes consacrés à la religion, à la résignation et à la vieillesse, Murat aborde également celui de l’amour sous sa forme la plus charnelle (« Agnus dei babe », « Belle »), et sur la dernière piste, (« J’ai tué parce que je m’ennuyais »), du meurtre ainsi que la culpabilité.

 

Bref, un très bel album à la fois provocateur, troublant mais aussi et surtout propice à la réflexion pour cet artiste incontournable, dans le monde de la (véritable) chanson française…

 

En concert le dans le cadre des Nuits Botanique, le 5 mai 2013, à l’Orangerie.Bernard Dagnies





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 http://www.lapresse.ca/le-droit/arts-et-spectacles/disques/201304/25/01-4644529-le-revolte-tres-tranquille.php

 

Maud Cucchi
Le Droit     [sous le charme complet]

Une guitare et une voix. La première, Jean-Louis Murat l'a voulue toute simple, avec des cordes en nylon, comme on débute. La seconde, il l'a drapée de ses plus beaux atours, sans forcer pour autant: paresseuse et traînante, suave et virile à souhait.

«Je voulais enregistrer un disque à la légère», reconnaît l'imperturbable chanteur auvergnat, qui vient de quitter la multinationale Universal pour le label indépendant [PIAS] France.

Une histoire de liberté recouvrée, de coudées franches, de France aussi. Lui qui rêvait de voyages citadins, d'enregistrements à Montréal, Rio ou Nairobi, caressant l'idée de mettre à l'épreuve son indéfectible flegme campagnard, a dû se faire une raison. Il évoque d'incontournables considérations financières, «une solution imposée» de rester au bercail, et enchaîne sans se démonter d'un iota: «Je suis un gars de la campagne, je parlerai de la campagne.»

Pas rancunier, Jean-Louis Murat. À la nature, il lui ouvrira même en grand les fenêtres de son dernier disque, Toboggan: des chiens voisins aboient sur Belle quand toute une ménagerie paysanne passe (et semble trépasser) sur le titre suivant, Robinson. Expression poétique d'un monde paysan qui l'inspire de plus en plus...

 

Rêveries du solitaire

On l'avait récemment quitté sur le fougueux et délicieux Grand Lièvre (2011), un avant-dernier disque tout en sensibilités écologiques et mélodiques, piques d'humeur et humus confondus.

Le voilà qu'il «réi-terre» dans la nostalgie du grand air, voix ironiquement caressante et partitions berçantes. «Mais sans les musiciens rock de base, je n'en pouvais plus!», s'exaspère-t-il (n'est-ce pas, d'ailleurs, ce qu'il fait de mieux?) depuis Paris où il poursuit la tournée promotionnelle de son album sorti le 23 avril au Canada.

Pas de guitare électrique, ni de basse, ni de batterie, donc, pour ces 10 nouvelles chansons écloses au printemps.

Le bougon à la moue sympathique et au regard bleu légendaire, qui affectionne le chant des oiseaux - «Ça apaise» - et la sérénité de sa province, affirme avoir tout écrit et composé seul - «parce que je travaille 10 fois plus vite et vais droit au but» - préférant jouer des réverbérations de sa propre voix plutôt que d'embaucher des choristes. «La voix lead toute simple, genre chanson française, ça me faisait penser au curé en prêche.»

Il cite en (bon) exemple Joni Mitchell pour les harmonies vocales et peste contre les moeurs (musicales, sociales...) françaises, dans «ce pays où la médiocrité est un genre en soi».

Partir? Depuis belle lurette, il a choisi de rester, comme d'autres entrent en résistance. «Ça me donne l'énergie de continuer», reconnaît-il, au front de la promotion qu'il n'a jamais vraiment affectionnée.

Chasse, pèche et poésie

Ici, il extrait la déchéance d'un monde en mal de repères; et constate que son «Robinson» moderne a perdu le nord et tous ses «jalons naturels» avec. Là, il gratte sa plume dans les affres du nihilisme moderne: la chanson J'ai tué parce que je m'ennuyais aurait été la réponse donnée par un tueur en série américain à son procès.

Ni complètement plaintif ni vindicatif allumé, l'auteur compositeur résume ainsi son dernier album: «J'y chante paisiblement des choses énervées».

Certes, il parle plus volontiers de l'hiver, de la neige et de la nuit que des hirondelles et du printemps, jamais loin du malaise métaphysique, mais comme seules les vraies âmes poétiques savent le faire.

Sur les mêmes accords, par exemple, il donne deux versions du dépassement de soi: «par les choses sublimes», sur Extraordinaire Voodoo, «par les choses merdiques» (comprenez Internet, entre autres) sur Voodoo Simple.

L'ensemble du disque relève d'un travail d'orfèvre, ravivant un «mazette» dans un couplet, jouant d'onomatopées dans un autre. Une ramification de belles découvertes musicales.

Il n'y a plus qu'à espérer le voir migrer vers nos contrées, le temps d'un concert, tout du moins.


¤ Et pour finir le camarade Matthieu, et sa chronique dans FRANCOFANS, le bimestriel indépendant de la chansonfrancophone actuelle, N°40, avec la grande Sophie en couv.

 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #Actu-promo sept 2012 à...

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Publié le 27 Avril 2013

 

Le nom a beau être sur la couverture à côté de la photo d'un iguane , on a du mal à trouver la petite page consacrée à Murat dans le numéro de Rolling Stone (Mai).

Au programme, le chanteur incompris, une nouvelle avoinée à Gainsbourg, la pub, une profession de foi, de soi (son ambition)... et  cette phrase : "tous les deux ou trois albums, je fais un disque de rupture qui me fait perdre la moitié de mes fans mais avec lequel je tente d'en accrocher d'autres".  Pour moi,  chaque album de Murat est différent, unique... mais cette idée de rupture m'apparait  saugrenue... On est au contraire dans une magnifique continuité.. Est-ce que ces disques africains ou indiens, ou américains non-réalisés (Tortoise) auraient été des disques de "rupture"?   

 

 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #Actu-promo sept 2012 à...

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Publié le 27 Avril 2013

 
Et bien, j'avais au programme de la journée de mettre en ligne les scans des pages consacrées à Murat dans le numéro du mois dernier de MAGIC (le numéro de MAI venant de sortir), et voilà que je découvre que l'interview a été mise en ligne, la chronique du disque se trouvait déjà sur le site depuis quelques semaines. Merci, ça va aller plus vite.
 
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- L'interview par Renaud Paulik
Interroger Jean-Louis Murat en Auvergne, sur les rives d’un lac gelé, est un moment rare. Descendu de la ferme où il réside et a enregistré seul l’un de ses albums les plus bouleversants, Toboggan, ce grand homme mal dans son époque se montre fidèle à lui-même : indomptable comme le Crazy Horse de Neil Young qu’il aime tant. [Interview Renaud Paulik].

Nous nous étions rencontrés il y a quelques années à Paris, lors d’un concert de Vic Chesnutt. Comme lui, tu sembles avoir opté pour la guitare nylon, le dépouillement, une poésie chagrine et imagée.
Je n’écoute pas la musique de Vic Chesnutt tous les jours, mais instinctivement, c’est ce que j’aime. Je l’ai vu un paquet de fois. J’ai tout ce qu’il a pu faire depuis ses débuts et je me suis toujours senti assez proche de lui, sans trop savoir pourquoi d’ailleurs. Il allait déjà vraiment mal lors de son dernier concert à Clermont-Ferrand. Pourtant, c’était sensationnel. Il a terminé par une chanson des Stones en rappel. Les deux tiers des “musicologues” clermontois présents ce soir-là ont quitté la salle pendant le spectacle. Une vraie catastrophe ! C’est mon dernier souvenir de Vic Chesnutt, et cela renforce mes énervements (pour ne pas dire plus) à l’égard de Clermont.

Et à propos de la guitare ?
Oui, une guitare nylon. Je n’ai utilisé qu’une seule guitare sur Toboggan, c’était le principe de base.

Ce minimalisme fait également penser à Robert Wyatt.
Ce n’était pas du tout pour faire minimal. Je n’aime pas trop ça, le minimalisme. Mieux vaut s’en méfier. Les talibans sont pour le minimalisme par exemple, il faut faire attention.

Tu avais déclaré ne plus vouloir enregistrer de disque assis. Dans quelles conditions as-tu créé cet album ?
J’ai dit ça ? Souvent, pour meubler en interview, je dis une chose et son contraire. C’est le seul moyen de révolte qui me reste, la contradiction. Je la surutilise, c’est un grain de sable dans la machine qui laisse tout le monde comme deux ronds de flanc. Je le fais même à la maison, j’aime beaucoup. Avec moi, ça marche comme ça : il faut faire chier. Depuis que le monde est entièrement libéral, il n’y a plus de contradiction – ça doit dater de la chute de l’URSS comme disent les intellos.

En parlant d’URSS et d’esprit de révolte, tu cites Kropotkine (ndlr. écrivain russe anarchiste, auteur de L’Esprit De Révolte, 1881) dans la chanson Voodoo Simple.
Oui, je lisais ça. C’est nul d’ailleurs, juste un joli nom : Pierre Kropotkine. Sur mon bureau, j’ai aussi son livre La Morale Anarchiste (1889), qui est terrifiant de connerie. L’anarchie s’est pourtant beaucoup appuyée là-dessus. Kropotkine s’essaie parfois à démontrer les preuves scientifiques de l’existence d’un comportement anarchiste, mais il n’y a pas un truc qui tient, c’est archinul.

DÉDOUBLER
À l’exception du single Over And Over, Toboggan donne le sentiment d’être une œuvre intime, à défaut d’être minimaliste. Comment vas-tu la faire vivre en concert ? Et d’ailleurs, que penses-tu des artistes qui donnent des relectures acoustiques de leurs chansons sur le Web ?
Ah bon, certains font ça ? C’est pathétique. Je ne le ferai jamais. Pour le live, en période de crise, les choix esthétiques sont dictés par l’économie : nous ne serons que deux, un batteur percussionniste et moi. Moins de technique, moins de musiciens, sinon, on ne tourne pas. Aujourd’hui, les mecs qui n’arrivent plus à remplir de grandes salles te disent qu’ils veulent être proches des gens et ne faire que des petites salles… Ça fait rire tout le monde dans le business. Pour mentir, les artistes sont les champions. Dans le genre, ce sont même les pires.

Finalement, tu as des valeurs qu’on ne retrouve pas beaucoup ailleurs.
C’est gentil, mais c’est dur de parler de soi. J’ai deux noms, deux identités, et je ne sais même pas si c’est Bergheaud (ndlr. son nom à l’état civil) ou Murat qui te parle… Cela dit, je joue beaucoup là-dessus.

D’où la forme choisie du dialogue sur Amour N’Est Pas Querelle ?
Oui. Murat n’est pas un mec que j’apprécie vraiment. Amour N’est Pas Querelle, c’est Bergheaud qui parle à Murat et qui lui dit : “Toi, tu me gonfles…”

Qu’est-ce que Bergheaud reproche principalement à Murat ?
Le problème, ce sont tous les effets secondaires, comme avoir un mal fou à s’insérer dans le circuit actuel, dans tout ce qui nous est présenté. Toi aussi, tu dois ressentir ça en écrivant. Comme on ne nous intègre pas, on se retrouve un peu… désintégrés. Ma réponse consiste à me dédoubler, et c’est assez pratique. Aujourd’hui, la crise est une crise de l’écoute, de l’attention : les gens sont inattentifs et ont des écoutes qui ne dépassent pas les trente secondes, alors que j’essaie de fabriquer quelque chose qui demande de l’attention. Cela me perturbe énormément. Il y a pire comme situation, mais je ressens cela assez fortement. Tiens, quand on voit Stéphane Hessel dans le journal (ndlr. l’interview a eu lieu le 28 février, au lendemain de son décès), on le présente comme un dinosaure, et c’est terrifiant, typiquement nostalgique : des types comme lui, il devrait en exister des milliers aujourd’hui.

C’est ce sentiment d’être isolé et mal dans son époque dont il est question dans la chanson Robinson ?
C’est surtout un problème pour les enfants. J’ai des enfants et des petits-enfants, et j’en parle beaucoup avec eux. C’est difficile de se situer. Quoi leur dire ? “Apprends à t’orienter de nuit, apprends à t’orienter de jour…” Mon petit, à cinq ans, il parle déjà de gravité. Il a bien repéré que c’était dans la chanson, qu’il faut s’amuser, mais ne pas être trop léger, ne pas trop se distraire. En sachant que c’est un combat perdu d’avance… Robinson relate le moment où ça part complètement en couilles, à la toute fin. L’apocalypse des animaux, le toboggan de Toy Story 3 : les jouets, eux aussi, terminent au four crématoire.

Il y a d’ailleurs beaucoup d’animaux sur le disque.
Oui, c’est le fait d’habiter ici. Tous les matins, je pars pendant une heure, en raquettes ou à pieds. Je croise des biches, des sangliers, des renards. Je vois plus d’animaux que d’humains. C’est naturel de les retrouver sur le disque.

Que lisais-tu au moment de l’écriture ?
Je me suis fait Camus. Je ne connaissais pas et j’ai lu un paquet de trucs. L’Homme Révolté (1951), par exemple, m’a beaucoup influencé. Il y a une façon d’interpréter mon disque qui doit trouver sa place dans ce livre-là. Ce n’est pas le chef-d’œuvre qu’on dit, mais c’est quand même vachement bien.
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Tout ça rejoint Kropotkine et le sentiment de révolte.
Oui, encore que la dénonciation de l’anarchie, on la retrouve chez Camus. Il démonte très bien les absolutistes : hors de la terre, point de salut. Du style : “Les gars, vous n’allez pas commencer à imaginer je ne sais quoi, ça finit toujours en catastrophe.” Il est pas mal ce Camus. C’était un queutard fini, un genre de DSK. Il a eu du bol. S’il y avait eu les féministes à l’époque, il n’aurait jamais pu écrire tout ça. J’y pensais encore ce matin. Selon moi, DSK est la dernière créature en date la plus achevée du féminisme. Vivement le prochain, qu’on rigole.

Pour rester dans le domaine de la chose écrite, 1451 (2005) sera-t-elle ta seule publication ?
Ce livre n’a intéressé personne, tu es bien le premier à m’en parler. Je pense même que les deux cents personnes qui l’ont acheté ne l’ont jamais lu. C’est mon travers numéro un : écrire de la poésie. Mes héritiers vont halluciner, je vais laisser des centaines de milliers de poèmes derrière moi. Je ne sais pas ce qu’ils vont en faire. J’espère qu’ils mettront tout au feu. Depuis l’adolescence, je passe rarement une journée sans écrire sous une forme poétique. J’étais de ces mecs chiants qui écrivent des poèmes aux filles, toujours un peu décalés. Pour moi, tomber une fille, c’était lui écrire un super beau poème. J’en suis resté à ça.

Toboggan, c’est cela aussi, non ?
Il n’y a pas beaucoup d’amour et de sexe dans Toboggan. Maintenant que mes enfants écoutent mes chansons, ils n’arrêtent pas de me poser des questions : “Dis papa, ça veut dire quoi « Enfonce-moi dans l’édifice » ? Il m’est arrivé d’être obligé de répondre à des trucs, je ne savais pas quoi dire. J’ai donc viré toute allusion sexuelle.

Je pensais davantage aux sentiments et aux difficultés inhérentes.
Je n’aime plus trop m’appesantir là-dessus. Je l’ai beaucoup fait avec Dolorès (1996). Je préfère monter le niveau à chaque fois et rester sur les désaccords entre nous et notre nature, nous et nos idéaux. Le couple est devenu une sorte de bombe à retardement dont on augmente tous les jours la charge explosive avec des problèmes non réglés supplémentaires, des conflits qu’on a avec nous-mêmes, la famille, les parents, l’endroit où l’on vit, notre langue, nos idées surnaturelles. Écrire des chansons sur la bombinette qu’est chaque histoire d’amour, je l’ai tellement fait.

Aujourd’hui, s’agirait-il plus d’une difficulté à s’aimer soi-même ?
Oui, j’en suis plus là. J’ai un tel ego qu’après m’être ainsi divisé entre Murat et Bergheaud, j’en suis à comprendre pourquoi je n’arrive pas à marier les deux. Le mariage pour tous m’aidera peut-être. En attendant, j’ai un peu de difficulté.

SAINT-NECTAIRE
Ressens-tu une filiation avec des artistes comme Arlt ou Bertrand Belin ?
C’est un peu craignos ce que je vais dire, mais je n’écoute pas de chanson française. La vie est trop courte. Soit j’écris mes morceaux, soit je lis. Le gars à la ferme en dessous de chez moi, il fabrique du Saint-Nectaire. Or, il ne va pas connaître les trois cent soixante fromages de France et bouffer un matin du Reblochon et le soir je ne sais pas quelle autre variété. Tu vois ce que je veux dire ? Moi aussi je fais du Saint-Nectaire.

Quel rapport entretiens-tu avec la religion ? Es-tu un agneau de Dieu ou son pire ennemi ?
Aucun des deux. S’il existe, je pense que c’est quelqu’un de bien esquinté, comme le pape-là, Benoît XVI le dégonflé. M’enfin, un pape, ça meurt sur la croix ! Molière est mort sur scène et Keith Richards mourra électrocuté, c’est quoi cette connerie pour un pape d’aller finir dans une maison de retraite ? C’est la fin des valeurs. Je ne suis pas religieux pour deux ronds, mais j’ai le sens du sacré. Si je vois une croix à terre, je la redresse. Je respecte ce en quoi croyaient les ancêtres, en considérant bien que ce qui m’a fait, ce sont quand même des monceaux de cadavres. Il y a dans ma famille un héros de 14-18, et comme j’étais le premier garçon à arriver dans la lignée, on m’a donné son nom. Chez moi, j’ai toutes ses décorations, et sur le monument aux morts, je vois mon nom. J’ai toujours vécu les choses ainsi : je suis mort en 1918. Ça participe beaucoup au côté énervant et amusant que je peux avoir. Avoir un nom qui n’est pas le mien, c’est très étrange. Du coup, j’en ai pris un autre, mais qui ne me convient pas non plus. On ne s’en sort pas…

Sans pouvoir l’expliquer, Miss Popeline, mazette, mais moi j’existe aussi est un vers qui m’obsède…
“Miss Popeline, mazette”, c’est justement l’idée que Dieu est une femme – ce que je pense – et qu’elle est nymphomane, à poil sous son manteau de popeline. Dieu est une femme folle… J’ai une chanson (jamais enregistrée) qui s’appelle comme ça. Une femme dingue qui a fait démissionner le pape et ruiné la carrière de DSK !

En parlant de femme, pourquoi Jeanne Moreau n’a-t-elle jamais enregistré L’Irrégulière, cette magnifique chanson que tu avais composée pour elle ?
Elle est très gentille mais un peu dingue. Vraiment.

Certains titres de Toboggan sont-ils chantés du point de vue d’une femme ?
Non. (Il réfléchit.) Cela dit, Over And Over pourrait être chanté par une femme. Je n’ai pas pratiqué l’exercice depuis un bon moment, et je suis toujours en quête d’une nana qui veuille bien enregistrer un disque que j’écrirais pour elle. J’ai essayé avec Jeanne Cherhal et d’autres, mais ça n’a pas marché. Ce concept n’intéresse pas les filles – elles doivent le trouver très macho, je pense.

Sur Over And Over justement, Robi fait les chœurs. As-tu été attiré par son univers ?
Non, c’est beaucoup plus simple que cela. Elle est passée une semaine cet été avec son mec (ndlr. Frank Loriou, manager de Robi, photographe et graphiste responsable de la pochette de Toboggan), on a bien rigolé, elle est très sympa et je lui ai proposé de chanter sur le disque.

Sur la pochette justement, tu poses à vélo. Toujours amoureux de la petite reine ?
Cette photo est due au hasard, on n’avait pas du tout prévu ça. Je faisais du vélo sur le chemin et Frank m’a dit : “Arrête-toi, c’est super là.” Puis il a fait trois ou quatre photos avec son petit appareil russe ou je sais pas quoi. Mais ce n’est pas un hommage au vélo. Si tu regardes bien, j’ai des galoches aux pieds. D’ailleurs, j’étais furieux, je ne voulais pas faire de photo pour la pochette.

Tout est beaucoup plus instinctif qu’on peut l’imaginer finalement ?
Ah ça, c’est sûr, si tu me voyais fonctionner quelques jours, tu verrais que je ne réfléchis pas beaucoup. On me le reproche souvent d’ailleurs. Mais je prends un malin plaisir à ne pas du tout réfléchir : je pense à autre chose. Du coup, j’ai une carrière qui n’en est pas une. En fait, ça me va comme ça.

À part peut-être musicalement, tu es un type assez rock’n’roll !
Non, ne dis pas ça, je le prends comme une insulte. Non, non et non. Pour moi, ce qu’on voudrait bien appeler le rock’n’roll, c’est la musique des gens mal élevés. Or, elle n’existe plus car il n’y a plus que des gens bien élevés qui en font. En revanche, si tu le dis dans ce sens-là, avec ce côté mal élevé, alors oui, j’adore me comporter en salopard (même si je fais gaffe avec les enfants parce que ça déteint sur eux après). La société, les médias, le pouvoir, toute cette orgie continuelle inclinent à la censure idéologique. Si tu veux passer sous les fourches caudines du commerce et faire des disques, il faut que tu sois bien élevé, ou du moins, que tu en donnes toutes les apparences. Il ne s’agit pas pour moi de cultiver le côté mal élevé, mais on a quand même encore le droit de ne pas être d’accord. Voilà pourquoi je fais des disques, parce que je ne suis pas d’accord au sens musical. Je suis là pour faire tache : dès que l’on me met dans une symphonie, je donne la mauvaise note qui ruine l’ensemble. Pour faire du rock, il faut être mal élevé et se défoncer. J’en connais un paquet aujourd’hui qui se présentent comme des rockers alors que ce sont tous des fils de bourges, et aucun ne se défonce. Si tu enlèves la dope dans le jazz, il n’y a pas de jazz. Pareil pour le rock. Si les Beatles ont été bons quelque temps, c’est juste parce que Dylan leur a fait fumer de l’herbe.

Justement, dans le diptyque Extraordinaire Voodoo/Voodoo Simple, tu évoques l’alcool. Est-ce une aide à la création ?
Non, mais nous sommes des êtres extraordinaires, nous devons rechercher. Comme un vaudou, quoi. On doit quitter notre enveloppe, devenir autre chose, être des partants, des revenants, ne pas avoir de domicile fixe. Je raconte des choses que j’ai pu connaître ou pas, du vaudou extraordinaire au vaudou simple qui te tue. Il faut accepter de se faire marabouter par la vie, par son autre identité, par la musique. J’écris toujours en état extraordinaire. Je n’ai jamais écrit une chanson claire, jamais, même si je suis obligé de trouver quelque chose de vrai, qui ait du sens pour moi. Finalement, tu fais le vide autour de toi. Les gens me voient courir après un train et je leur réponds que je cours après un train que je ne veux pas prendre… J’ai prévenu les personnes de la tournée : “Comme nous n’attendons rien, nous serons bien servis.”

Il n’y aura donc pas de claviers sur les prochains concerts, pourtant Toboggan en est gorgé.
Sur le disque, c’est moi qui fais les claviers, ils ne sont pas étouffe-chrétiens. Mais sur scène, non, pas de claviers, juste le batteur Stéphane Reynaud et moi. La dernière tournée, on l’a finie dans cette formule, pour des raisons économiques. Ça conditionne beaucoup la musique, c’est même le cœur du sujet : tous ces fils de bourges qui ont un job à côté et qui font de la musique chez eux avec leur Pro-Tools ont un déficit d’ambition. Ils n’abordent jamais la contradiction, ils ne se révoltent pas. C’est de la musique de prêtres ! Il y a là une forme qui a été vidée de toute revendication. Obama, tous les matins, il écoute Gil Scott-Heron. Pigasse, le mec des Inrocks, tous les matins, il écoute The Clash. Si les oppresseurs n’écoutent que la musique des opprimés, les oppresseurs récupèrent toute la mise, et on ne sait plus où se mettre, nous, tu vois ?

Très bien.
Dans le disque, tous mes énervements y passent : “J’ai tué parce que je m’ennuyais” ; “La musique propre est à gerber” ; “Faut faire semblant d’être un autre, c’est la seule façon d’exister”. Celle-là, c’est la phrase qui sera la plus dure à chanter sur scène. On se fait couper l’herbe sous le pied, y en a marre, alors il faut lutter. Ce sont des chansons de combat à leur façon. On m’a dit l’autre fois que j’étais tellement orgueilleux que je ne voulais plus faire de mélodie. Mais c’est quoi cette connerie ? Ce n’est pas une affaire de mélodie. On ne va pas faire de la chanson populaire si le peuple n’existe plus et si tout le monde vit dans l’absence de sens. Je ne suis pas un extra-terrestre qui va faire des mélodies pour essayer de rassurer les gens et donner du sens à ce qui n’en a pas. Je ne suis pas un agent du pouvoir. Je ne transige jamais, et on ne peut pas lutter avec moi, parce que je pratique la contradiction à un niveau supérieur.

J’ai Tué Parce Que Je M’Ennuyais me fait penser à la phrase de l’écrivain Georges Darien : “Je fais un sale métier, c’est vrai ; mais j’ai une excuse : je le fais salement.”
Ah ouais ? Non, j’ai lu ça dans un journal. C’est ce qu’a répondu un accusé à son procès, aux États-Unis. Typiquement américain, à la Johnny Cash : “Je descends un mec pour voir ce que ça fait.” Dans ce nihilisme de pacotille réside une partie de l’essence de Toboggan : il s’agit de dénoncer ces comportements-là, y compris dans la forme. En musique, tout ce vieux que l’on met dans le neuf, je ne supporte plus. C’est d’une telle hypocrisie ! Comme une maison-témoin : trop de vieux dans le neuf.

Par son caractère unique, ta discographie entrera dans l’histoire. Qu’aimerais-tu que l’on garde de toi dans les siècles à venir ?
J’aimerais que mes chansons soient chantées par des enfants, dans les écoles.


Interview intéressante.
A la première lecture, je me suis dit tout de suite,  concernant le concert de Vic Chesnutt, que la  pique sur les musicologues clermontois n'était pas justifié... J'avais quelques souvenirs que ce concert était évoqué  dans le "10 ans déjà, la coopérative de Mai" (hors-série la Montagne)... mais Murat parle des 2/3 qui ont quitté la salle... Citons donc le tiers restant :   Gilles Dupuy (critique rock "concert brut d'intensité"), St Augustine, Subway citent ce concert comme l'un des plus marquants qu'ils aient vu à la Coopé.  Pour Didier Veillault, c'était : "un concert que tout le monde a qualifié de grandiose"!!. C'est en tout cas une prestation qui est devenu un peu culte: Damien des LEOPOLD SKIN "J'ai loupé Ellioth Smitt et Vic Chesnutt... donc, je ne peux pas me la péter...mais j'aurais aimé me la péter".
Mais enfin, soit, comme Murat le dit ensuite: "Souvent, pour meubler en interview, je dis une chose et son contraire. C’est le seul moyen de révolte qui me reste, la contradiction. Je la surutilise, c’est un grain de sable dans la machine qui laisse tout le monde comme deux ronds de flanc. Je le fais même à la maison, j’aime beaucoup"...
Et bien, dire ça au début d'interview est pratique... Inutile de lire la suite donc!... Cela ne facilite pas le travail du commentateur en tout cas... Enfin, si: c'est  plus rapide de vous faire les articles! Il est inutile de  commenter tous ses propos, c'est peu intéressant...  Je me contente d'appuyer parfois justement sur les contradictions, histoire d'alerter le quidam un peu trop crédule. Il  revient sur la fin de l'interview sur la "CONTRADICTION" et en fait presque un credo philosophique, un engagement...
Le reste de l'interview est quand même intéressante... sur l'anarchie (et avoir ainsi des arguments contre ceux qui le qualifieraient d'anar de droite  -il est tout simplement ailleurs-),  pour son évocation de HESSEL (un rien étonnante, pour un désengagé de la chose publique... même s'il se veut engagé je pense dans sa lutte contre le nihilisme) et de CAMUS, et ses propos sur l'album.  L'information selon laquelle il cherche à faire un album avec une voix féminine est intéressante, son compliment envers Maurane est peut-être une approche?  Concernant Cherhal, Murat parle d'un essai, mais je ne pense pas qu'il ait été très poussé (il s'agit peut-être juste de sa participation à la BO de "THE END etc...". Les deux artistes étaient en tout cas en contact car la chanteuse avait elle aussi écrite une chanson pour un duo avec lui... On en avait parlé ici.        
 


La Chronique de Toboggan figurant dans le même numéro:
 Il faut changer de style/Changer de famille/Il faut faire une croix/Mais ça je ne sais pas”. C'était il y a presque vingt ans. Dolorès (1996). À les relire, ces phrases sont toujours aussi intenses, paradoxales et tourmentées. Jean-Louis Murat, c'est ce “môme éternel” pour reprendre le titre de la chanson dont ces paroles sont extraites. Insoumis et accroché aux souvenirs, aux histoires d'un lieu, d'une baraque ou d'une gueule. En commençant cette chronique, on n'a qu'une idée en tête : vous donner envie d'écouter Toboggan. Ces chansons sont de sacrées compagnes. Une grande œuvre intime et familière. Une glissade à rebondissements. Quand on pense que pour ce quatorzième album, Murat avait imaginé collaborer avec John McEntire, cette espèce de poulpe de la rythmique –le batteur de Tortoise aurait sans doute causé de Neil Young avec l'Auvergnat pour un résultat aussi convaincant que le travail effectué avec Marc Ribot sur Mustango (1999). Mais Murat se lance finalement dans un autre projet, une autre envie. Il va voir ailleurs : chez lui. On n’entendra quasiment aucune batterie sur Toboggan, seulement sur le single Over And Over.Un énième paradoxe. En fait, ce disque fait penser un peu à Vénus (1993). À l'époque, Jean-Louis Murat sortait d'un long casse-tête, Le Manteau De Pluie (1991), grand album d'obsessionnel. Vénus avait été une réaction en dix morceaux. Pour Toboggan,on retrouve le même nombre, un chiffrage à la Felt. Évidemment, on est loin du gargantuesque Lilith (2003) – le triple LP de sa discographie – ou du DVD live Parfum D'Acacia Au Jardin (2004). Deux créations où la notion de groupe était encore centrale. Là, Murat se retrouve seul.

Il enregistre des maquettes et en obtient un vaste chantier où il faut trier. C'est là le génie de ce disque beau et mesuré, comme une lente éclosion… Le morceau d’ouverture, Neige,n'est en aucun cas un endroit glacé ou particulièrement hivernal. On sent crépiter sous le givre de l'orgue une forme de renaissance. Toboggan, c'est précisément la fin de l'hiver,  lorsque transparaît sur les frondaisons la naissance du printemps. Le souvenir d'une chanson nous revient, L'Orage, avec cette phrase : “La nature nous tient dans un nouveau désir d'aimer.” Un duo poignant avec Armelle Pioline de Holden, qui porte sur la réversibilité, thème cher à Baudelaire et Murat. On retrouve toujours cette ambivalence, cette oscillation entre l'amour et la violence, la délicatesse et la cruauté, le raffinement et la bestialité. C'est aussi une discussion avec la grande faucheuse au sens où l'entendait Jonathan Swift : Tout le monde désire avoir une longue vie, mais personne ne veut être vieux. Sans cesse à la recherche de l'imprévu, Murat enfante une drôle de créature en solitaire. Libre de toute forme et poète, il livre avec Amour N'est Pas Querelle un haïku de troubadour. Une ambiance étrange et presque médiévale comme l'aurait composée un Robert Wyatt de langue d'oc. Plus proche de nous, on pense à Your Blues (2004) de Destroyer pour cette musique intemporelle et totalement personnelle. Le chat noir passe sa vie en cabriolant”,observe ensuite le chanteur. Le Chat Noir est une comptine émouvante, morcelée de sourires émus et pudiques à la Brassens. Une petite chanson que n'aurait pas reniée Rodolphe Salis, l'acerbe créateur du fameux cabaret parisien au nom félin.

Peu après, la plénitude de Belle nous ensorcelle comme l'avait fait Le Monde Caressant sur Vénus. Seuls les aboiements de chiens que l'on entend, soudainement, nous tirent de la rêverie profonde. On assiste tout au long du disque à une rencontre poétique entre l'hermétisme du studio, le refuge et les sons du quotidien qui symbolisent la vie qui passe et continue. Le chemin, donc. L'existence de l'homme comme une transhumance prolongée, Jean-Louis Murat la chante sur Robinson avec cette seule considération en tête : “Apprends à t'orienter.” Agnus Dei Babe a le minimalisme minéral de Young Marble Giants, une réussite où l'on entend ce drôle de constat : “Je démolis mes nerfs à chanter l'amour passé.” Sur Extraordinaire Voodoo,superbe ballade bleutée d'introspection, Murat en appelle, comme l'aurait fait un Fernando Pessoa, à sa (ses) voix intérieure(s). Siffle-moi ce truc pratique pour être différent/J'ai plus besoin de ce style de l'ivrogne ou du gueux”. Des confessions belles et abruptes. Double réminiscence à l'écoute de J'ai Tué Parce Que Je M'Ennuyais, qui clôt le disque. On pense au légendaire Suicidez-Vous Le Peuple Est Mort (1981) pour cet art du titre provocateur et énigmatique. Jean-Louis Murat arpente les terres d'un sentimentalisme tout à fait personnel : Comme je m'ennuyais à mourir/À force de tout voir partir”. Les trompettes de l'apocalypse habillent le final de la chanson, crépuscule et souvenir d'enfance à la fois. On se rappelle aussi de cette discussion entre Murat et l’écrivain Jean-Loup Trassard dans Les Inrockuptibles en avril 1994 : Chez moi à la maison, on tuait un cochon par semaine. J’aidais. (...) La première louche de sang, c'était pour moi. J'ai été élevé comme ça. Ça m’a marqué. J'ai l'impression que je peux tuer n'importe quel animal.” Souvenirs d'un enfant sauvage et libre. Plus que jamais libre. En écoutant ces dix compositions merveilleuses, on se demande, pourquoi Dieu a-t-il fait de lui ce “môme éternel” ? Pour notre ravissement, voilà tout.

 
 
 
 

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 26 Avril 2013

 
Un peu étonné ce matin en voyant le lien : Murat et Villages Vacances... Qu'est-ce que c'était ce truc?   Et bien, tout simplement une petite interview pour une newsletter... Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire!   Dommage qu'il ne repète pas ses propos sur les touristes (VVF a des résidences en Auvergne...), il va même jusqu'à faire de la pub pour Chaudefour...  Interview courte mais on y apprend ses émoustillements et ses colères buldozériennes...
 
 
"Portrait fou de Jean-Louis Murat
 
Le chanteur auvergnat revient avec Toboggan, un disque somptueux qui brouille les pistes entre chanson et avant-garde. Pour notre magazine, il s’est gentiment prêté au jeu des questions.
 
 
 
 
Jean-Louis Murat ne lit pas les critiques, il ne s’intéresse pas à ce que l’on dit de lui. Sa démarche est simple, il écrit des chansons, seul chez lui dans son Auvergne natale et tous les 18 mois, il en choisit quelques-unes pour faire un disque. Point. 
 
Pour son dernier album, c’est une fois encore les paysages de sa région qui l’inspirent. Pas à la manière d’un spectateur ébahi devant la beauté de la nature, mais plutôt comme un paysan qui vit en son sein. On y retrouve la neige, les plaines, les fermes, les génisses, les bords de Loire, les grives, les buses, le printemps pluvieux, les marais, le ciel, la transhumance… 
 
Le génie de Murat est intact : « Si jeune d'aventure / Au grand gouffre marin / Quelle mère en ma vieillesse / Tout à l'écart me tient / Que j'eusse aimé l'automne / L'automne ou bien l'hiver / Quelque part où que j'aille / Partout la chose amère » (Amour n’est pas querelle).
 
Pour composer les chansons, il a suivi le conseil de son ami Robert Wyatt, en abandonnant les oripeaux du rock pour tracer une nouvelle voie entre chanson et expérimentations musicales. « D’une certaine façon, je fais le même travail qu’Yves Duteil, j’écris des chansons. Je pars souvent de choses simples comme des ritournelles, des chansons pour enfants. Ensuite quand je les travaille, j’essaye de rendre la forme assez abstraite, je tords la forme, mais en essayant de garder la chanson intacte. J’essaie de rester instinctif et de me faire plaisir. » Ça tombe bien, le plaisir est partagé !
 
 
 
 
 
               
Quel coin de France aimez-vous à la folie ?
Pour rester en Auvergne, j’aime beaucoup la vallée de Chaudefour. Ou sinon je pense à la vallée de la Loire avec les châteaux. Il y en aurait plein d’autres, mais ce sont ceux là qui me viennent à l’esprit. 
 
La dernière chose dont vous êtes tombé amoureux fou ? 
L’actrice Rooney Mara que j’ai vue dans le dernier film de Soderbergh (NDR : « Effets secondaires » toujours sur les écrans). J’en ai rêvé une bonne partie de la nuit. Je suis dingue de cette actrice. 
 
Votre doux dingue préféré ?
Dans la chanson je dirais Bobby Lapointe, j’aime beaucoup. 
 
La folie que vous rêvez de réaliser un jour ? 
J’aimerais bien aller sur la Lune, je crois. Ou dans une navette spatiale, en tout cas, quitter la Terre. 
 
Votre dernière folie ? 
D’avoir fait raser une ferme de 1850 au bulldozer, un peu sur un coup de sang. 
 
La chanson qui vous rend fou ?
L’intro de « Gimme Shelter »
 des Stones, assurément. À chaque fois ça marche
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Une petite photo de l'actrice pour se faire plaisir!
http://static1.puretrend.com/articles/0/62/75/0/@/677986-rooney-mara-aux-oscars-2012-637x0-3.jpg

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 25 Avril 2013

 

 

C'était hier, sur Europe 1... et on retrouve un Murat toujours aussi tranquille..

 

 

 

 

On n'y apprend pas grand chose, on entend même des trucs ultra-rabatus (l'ingratitude des internautes)... jusqu'à entendre quelques bétises : Le site officiel offre encore quelques inédits régulièrement par exemple...   Quant à l'intervention sur la présence de Murat sur le net, le chroniqueur ne parle pas du blog de Pierrot, qui est bien sûr un scandale innommable... ;.) Amusant de noter que Murat fait semblant de croire qu'il ne connait pas le blog de Didier Lebras, ce que je ne  crois pas un instant !   La mise à l'honneur de Didier reste malgré tout mérité, vu le travail réalisé...

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 24 Avril 2013

 

Après avoir parlé du QUEBEC, recentrons nous: une interview dans INFOMAG, magazine auvergnat. Murat annonce qu'il doit faire une émission avec Houellebecq...

 

 

A lire sur leur site:

http://www.infomagazine.com/journal/allier/jean-louis-murat-je-nai-aucune-pretention-litteraire.html?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=jean-louis-murat-je-nai-aucune-pretention-litteraire

 

« Toboggan » abandonne le superflu pour offrir à nos tympans abrutis de bassesse dix morceaux de choix. Du très bon Murat, qui valait bien quelques confidences…

 

Entre ombre et lumière, ce disque est à son image

 

I – Où es-tu en ce moment ?
J.-L. M. – Hier j’étais en concert à Montpellier, là je suis dans un hôtel à Bourges. Demain je serai en concert à Saint-Ouen… Bref, je suis en tournée ! Mais j’aime bien changer d’hôtel tous les jours, ce rythme me plaît …

 

I – As-tu prévu de venir jouer en Auvergne ?
J.-L. M. – On ne me propose jamais de venir jouer en Auvergne ! Je ne sais pas pourquoi mais j’ai l’habitude ; c’est comme ça depuis des années.

 

I – Tu joueras quand même pour ClermAuvergne le 22 juin à La Coopé !
J.-L. M. – Effectivement ! Je le fais chaque année depuis 10 ans. C’est une association de pompiers ; un concert de charité, de soutien. Maintenant, je connais bien l’équipe, et je lui suis fidèle.

 

I – Ton dernier album, « Toboggan », est très dépouillé musicalement… Pourquoi ce choix ?
J.-.L. M. - J’en avais marre de la batterie, de la guitare électrique, de la basse. Tous les quatre ou cinq albums, j’ai besoin de refaire un travail chez moi, en solitaire, pour me défaire de certaines habitudes. J’éprouve un grand ras le bol envers tout ce qui « code » la musique…

 

I – Tu dis avoir été guidé par la « faillite morale » de la société pour créer ce disque…
J.-L. M. – Ah bon ? J’ai dit ça ? C’est vrai que j’aborde un peu ce thème dans ce disque. Comme dans tous les autres, d’ailleurs. Mais qui ne le fait pas ? Je trouve qu’on vit une époque déglinguée. C’est Daniel Cohn-Bendit qui disait ça ce matin sur France Culture. Il suffit de suivre l’actualité pour s’en rendre compte : quand je suis en tournée, je me fais des shoots de télé ; je suis fasciné par la nullité de certaines émissions. Pour oublier tout ça, j’écoute « A la recherche du temps perdu » de Marcel Proust lu par différents comédiens. Ca me fait des vacances !

 

I – Que symbolise le « Toboggan » dont tu parles dans ton disque ?
J.-L. M. – Il symbolise la pente de la connerie qui nous guette tous ; il faut essayer de tenir bon et de ne pas se laisser guider par la consommation, les idées absurdes. Plus les gens ont de temps libre, plus ça les rend cons ! Je le vois au quotidien en marge de mes tournées dans les hôtels, sur les trajets… comme un sociologue en immersion dans la société.

 

I – Tu mets les Auvergnats dans le même sac ?
J.-L. M. – Ils sont bien gratinés. Je trouve le Clermontois bobo-mélenchonien. On fait marrer tout le monde avec l’ASM. Je n’ai pas cette passion pour les Jaunards, cette fibre régionaliste du rugby. Heureusement, plus on monte en altitude, moins les gens sont tarés. Les paysans n’ont pas ce souci de se regarder en permanence le nombril !

 

I – Ce disque marque-t-il le début d’un nouveau cycle ?
J.-L. M. – Je n’ai pas de plan de carrière ; je me laisse porter les évènements. Ceci dit, c’est vrai que je pense en permanence au disque suivant. Je vis rarement dans le présent, je me projette toujours un peu plus loin. C’est ma façon d’être, mon désir de faire. Finalement, il faut toujours croire que le dernier album sera le meilleur.

 

I – Apparemment, tu rêverais de faire un album pour enfants…
J.-L. M. – J’ai toujours aimé la chanson pour enfants. Anne Sylvestre, par exemple, est une artiste admirable. J’aimerais bien me lancer là-dedans, je me trimballe cette idée depuis une quinzaine d’année. Mais c’est un exercice très difficile : pour toucher les plus jeunes, il faut une certaine épure, de la simplicité. On ne peut pas tricher, il faut s’oublier un peu… Ecrire pour les adultes, c’est beaucoup plus facile !

 

I – Tes textes sont hyper travaillés…. Pourrait-on imaginer un recueil de poèmes signé Murat ?
J.-L. M. – Personne n’achète de la poésie ! Si on enlevait la musique à mes textes, il faudrait que je songe à chercher du travail. Je n’ai donc pas très envie de faire ça. En plus, je n’ai aucune prétention littéraire. Je n’écris pas des poèmes, mais des textes de chansons. Je dois faire une émission prochainement avec Michel Houellebecq. Je pense qu’on abordera ce sujet là…

 

Entretien Emmanuel Therond

 

CV 
1952
Naissance de Jean-Louis Bergeaud dit Murat en Auvergne
1981
Premier 45 Tours, boudé par les médias…
1987
Se fait un nom avec « Si je devais manquer de toi »
1991
« Regrets », un duo avec Mylène Farmer, le fait connaître du grand public. Le titre est classé 3ème au Top 50.
1993
Sortie de « Vénus », enregistré en six jours dans une ferme du Puy-de-Dôme
2001
Collaboration avec Isabelle Huppert sur « Madame Deshoulières »
2013
Sortie de « Toboggan », composé de dix titres. L’artiste défend actuellement ses chansons sur scène…

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 24 Avril 2013

 
LE TOBOGGAN est sorti hier au QUEBEC.
 
chapeau
"De sa belle voix feutrée, tout en douceur et même quelquefois chuchotée,
Jean-Louis Murat nous interprète dix chansons à débit lent avec des bruits de la nature. Un album folk différent dont la majorité des pièces sont chantées avec des  voix en arrière plan et des arrangements musicaux sublimes dans leur dépouillement.
Murat à travers ses pièces nous suggère des émotions, peint des atmosphères, joue avec les mots, découpe les syllabes et chante sur un ton de confesse.
Sur ses compositions, il a exclusivement joué d’une guitare aux cordes nylon, réuni quelques instruments qui semblent pour lui être autant de jouets (orgue, synthés, piano, cuivres, boîte à rythmes antédiluvienne…), varié les effets, ajouté des bruits volés au quotidien.
Murat est un homme de contraste qui déteste la routine et se répéter. Il serait même plutôt du genre à “risquer le pire”, mais toujours mu par l’authenticité qui fait de lui un artiste singulier, insaisissable, libre, difficile à cerner, impossible à cataloguer.
Autrefois chez Universal, il a été accueilli par la structure indépendante [PIAS] France avec laquelle il commence aujourd’hui un nouveau chapitre de son histoire rocambolesque. Un chapitre qui débute sur ses terres.
Depuis quatre décennies que Murat sort du lot avec sa discographie. On pourrait évoquer Grand Lièvre, sorti en 2011, beau disque épris d’espace, intense et lumineux,  entre ses mélodies enjouées et ses paroles éplorées.
Murat a beaucoup voyagé. De Paris (Dolorès, 1996 – entre autres) à Nashville (Le Cours Ordinaire Des Choses, 2009), en passant par New York et Tucson (Mustango, 1999) ou Saint-Rémy-de-Provence (Grand Lièvre, 2011), sans oublier Moscou ou Taormina. Pour ce nouvel album, il a d’abord pensé (re)partir en Amérique. Cette terre qui a tant nourri son imaginaire.
Voici une brève description de ses chansons
Il neige : chanson lente qui nous ramène à l’hiver avec ses silences. On peut entendre l’écho de loups qui hurlent.
Amour n’est pas querelle : « aimer c’est être aimé, un mot n’est pas que rêve » On souhaite que l’amour soit éternel, mais quelquefois, ça se termine en même temps qu’une saison. Un dialogue avec lui-même sur cette très belle ballade.
Over and Over : Cette pièce est en français, même si le titre est en anglais. « Commeaprès un mariage. Je ne vois pas ton amoureux. Me voilà poubelle ». (Même l’amour est consommable et jetable).
Le chat noir : Dans le vent, le chat cambriole partout où il passe. L’espoir est pour le printemps.
Belle : Une chanson sur le désir. Il serait prêt à réchauffer sa belle de l’hiver.  (On entend japper les chiens)
Robinson : vent, chevaux, oiseaux, canard, tout y est. On avise Robinson qu’il doit apprendre à s’orienter.
Agnus Dei Babe : Ta légende, je n’en veux pas.
Extraordinaire Voodoo : Des voix intérieures.
Voodoo simple : l’ensorcellement.
J’ai tué parce que je m’ennuyais (plutôt inquiétant comme titre de chanson)
“Le meilleur que je peux donner, c’est quand j’ai une guitare entre les mains ou que j’écris une chanson”, explique Jean-Louis Murat d’une voix posée. “En fait, soit je devenais artiste, soit je devenais malfaiteur. Je n’ai jamais vu de troisième case possible pour moi.
Murat a façonné « Toboggan » à la maison, en quasi reclus, dans une solitude qui l’a définitivement encouragé à se dépouillé de guitares électriques et de revenir aux instruments où l’on entend les mots.
Comme le laisse entrevoir la photo de sa pochette, on peut dire que c’est un album près de la nature avec l’espoir de jour meilleur par la clarté de la  lumière blanche et douce qui apparait en arrière plan telle une auréole.
Christophe Pie à la batterie (que l’on croise désormais avec The Delano Orchestra et St. Augustine) et Robi aux chœurs sur la chanson
Over and Over". Marie-José BOUCHER
 
 
 
 
- Une chronique de Radio-Canada autour des nouveautés de la semaine:  A partir de la 7e minute, c'est un peu court mais la chroniqueuse avoue qu'elle écoutait encore assidumment GRAND LIEVRE... et descelle du DIRE STRAITS dans Toboggan! 
 
 
 
 
- Et enfin, dans TELERAMA! 3 f. Le tarif habituel... On notera une petite allusion à l'année dernière dans le commentaire de V.LEHOUX. C'est bien envoyé.
"Il paraît que le titre évoque la glissade de l'humanité. En ce qui le concerne, on parlerait plutôt de mouvement ascendant. Le nouvel album de Murat — qu'on aurait volontiers titré Chants bucoliques de plaines et de collines — est réussi. Une symphonie poétique et pastorale, aux accents médiévaux, dont les textes se peuplent de chiens, chats, grives, génisses ou autres brouteurs qu'il affectionne tant. L'animal y est même si viscéralement présent que des aboiements, des hen­nissements, des beuglements se mêlent à la voix et aux instruments... dans une harmonie étonnante.
 
Quant au chant, délicat et aux manières presque féminines, il ouvre la porte à toutes les interprétations. La neige qui tombe dans les textes est-elle là pour ouater un monde trop piquant, ou pour figurer l'hiver venant d'un homme ? La belle chanson Robinson, avec son antienne « apprends à savoir t'orienter » et ses questionnements (« quel est le chasseur qui m'aimait ? »), s'adresse-t-elle à un ami égaré, ou est-elle l'allégorie d'un sentiment troublé ? Murat a beau parler de culbute et de nudité, il reste secret, et garde toutes les clés. C'est ainsi qu'on le préfère. Et qu'on se laisse flotter en sa douce compagnie, sans savoir où cela va mener". — Valérie Lehoux
 
 
 
Murat est dans une petite interview dans le ROLLING STONE qui doit juste être sorti.

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 23 Avril 2013

NOUS NOUS SOMMES MIS SUR LA BRECHE POUR VOUS OFFRIR CE  NUMERO SPECIALEMENT EXCLUSIF.

 
 
- ENQUETE EXCLUSIVE:  MURAT DISPARU! 
EST-CE LE SORT QUI S'ACHARNE ou une CABALE?
 
 Après la non-édition de la chronique qui devait hisser Murat au plus haut du firmament dans la revue culte française "ROCK AND FOLK" (numéro de mai), voilà que de nouveau la chronique de LONGUEURS D'ONDES n'est pas parue dans le numéro de printemps, tout rose où s'affiche Giedré aureolé de papiers toilettes. Nous avons lancé nos plus vaillants journalistes sur cette enquête... ceux capables d'envoyer des mails, et nous sommes en mesure de vous annoncer que pour Rock and Folk, il s'agirait d'un oubli de transmission de l'article via la personne qui se charge de les récolter (via des pigistes sans doute). Manoeuvre ne se soucie pas de savoir pourquoi il n'y a de chronique de Murat dans sa revue? et préfère se gargariser d'avoir vu Daft Punk en vrai... Pour LONGUEURS d'ONDE, la rédaction nous parle d'un "contretemps malheureux"... LA FRANCE va mal, La France va peur. La France est sur un Toboggan... si on en arrive à oublier de chroniquer le Murat.
La chronique de Longueurs d'onde a été néanmoins mis en ligne:
 
 
 
 
- PEOPLE: UNE SORTIE MONDIALE pour MURAT!
Le documentaire de L. MASSON où on la devine "flirter" avec l'architecte sera diffusé sur TV5 monde dimanche.
http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/programmes/p-80-s6-z133-lg2-L-ORCHIDOCLASTE-RUDY-RICCIOTTI-VU-PAR-LAETITIA-MASSON.htm?prg_id=502772&
   
L.MAsson sera sur INTER samedi matin. http://www.franceinter.fr/emission-les-dessous-de-lecran-lorchidoclaste-laetitia-masson


- Murat/ sylvie VARTAN :  ILS NE PASSERONT PAS LEURS VACANCES ENSEMBLE
Entendre parler de Murat par des non-initiés est assez illustrant  (même si ça ne fait pas briller plus que ça).. On parle donc de Murat chez les fans de Sylvie Vartan... L'occasion d'apprendre à la fois comment la collaboration entre les deux artistes s'est faite (via Yves Bigot) et aussi que Murat a été interviewé sur Carla Bruni dans ELLE.... et on nous a rien dit! On nous a menti!
http://forum.lixium.fr/d-1855134179.htm


-
LA PLAYMATE de la page 3:
 Ce mois-ci, c'est le charmant Ji-L, éternel étudiant autodidacte, qui nous dévoile ses charmes. 
jeanlouis-murat-06-reporters.jpgAprès une longue marche sous l'orage dans la campagne qu'il affectionne tant, après s'être enivré d'odeurs de mousse et d'humus, de tiges divers, il n'aime rien que tant de se dévêtir, et se faire un pola... et de revêtir un tablier de cuisine pour faire des crêpes...  
jlm-nu2.jpg 



-
CLASH MEDIA
"JEAN-LOUIS MURAT SORT TOUT LE TEMPS LE MEME DISQUE" et tient des discours prosaiques!
Froggydelight consacre une chronique à Toboggan, et convoque les Muratiens:
 
  
"En une de Libération ces derniers jours : "Notre monde n'est pas digne de la poésie" : tel est le propos de
Michel Houellebecq pour la sortie de son dernier livre, plus célinien dans sa posture que jamais, l'écrivain adulé des médias promène son lourd prosaïsme d'interview en interview. "Over and over".
Hasard du calendrier, le troubadour inspiré qu'est l'éternel Jean-Louis Murat sort son album de saison : Toboggan. Pied de nez !
Bien sûr, d'aucuns peuvent arguer que Jean-Louis Murat sort tout le temps le même disque : l'âme blessée, la mélancolique romantique d'une campagne enchantée désolée que personne ne sait regarder, les souvenirs attendris d'un monde de peu qui ne faisait pas toute une histoire des plaisirs de la vie, les jeux de l'enfance, le goût des confitures de grand-mère, les odeurs de lait pendant la traite, l'émoi des bals du village. Jean-Louis Murat parle de la pluie et du beau temps, des faits divers (d'hiver) des animaux sauvages, saupoudrant de magie et de malice. Le coeur reste jeune au décompte des ans, le désir garde son empire.
Toboggan aurait pu sortir il y a dix ans, pourrait sortir dans dix ans. Quelles traces d'aujourd'hui le rendraient moisi dans six mois ? Aux accents de vieux français, comme dans le titre "Amour n'est pas querelle" avec l'abandon des articles, le chat noir au rire méphistophélique, les rires d'enfants et les cris d'animaux nous conduisent dans l'univers des contes, des fables de jadis. Toboggan est encore un drôle de titre : serait-ce d'un poète (au soir de sa vie ?) qui raviverait son enfance ? Il y a bien du tombeau là-dessous. Assagi Jean-Louis ? Guère au final. Lumineux au contraire : chamanique.
Que le Spectacle ne reconnaisse pas la valeur, l'éclat de Jean-Louis Murat, c'est justice, comment ne provoquerait-il pas son hostilité sourde ? Qu'il continue, hors champ, à s'épuiser les nerfs à chanter l'amour et qu'il aimante quelques particules élémentaires rêveuses et transportées. Est-ce que cela n'est pas suffisant après tout. Avis aux muratiens ! Qu'on se souvienne : "herbe têtue, rouge calèche, toboggan rentré / le temps est long qui nous ramène les filles avec l'été..." du côté du Sans Souci.
Sous un ciel de plomb, c'est bien rare que ne pointe bientôt l'éclaircie".Sandrine Gaillard
(merci, bel article)
 
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PUBLICATION JUDICIAIRE à LA DEMANDE DE FRED PLAINEL:
Par ordonnance du 15 avril 2013, le juge ordonne à News of JLM word de publier cet encart dans son numéro d'Avril:
News of JLM Word se voit condamné en faveur de son journaliste Fred PLAINEL, en raison du non-réglement des frais professionnels engagés par lui-même (note de frais : 10 bières à 2.5 euros), à lui offrir l'open bar le jour du KOLOKO 2013, à la coopérative de MAI, le 22/06/2013, lors du concert exceptionnel de Murat réunissant l'Auvergne, et la Navarre.
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 - BREVES :
 
Jean-Louis se conte en SUISSE!
"Jean-Louis Murat ronronne sur "Toboggan", un disque tout en simplicité et presque exclusivement habillé de guitares et de claviers.
L'Auvergnat de 61 ans,qui signe son 19e disque studio, glisse des hurlements de loups et des bruits de campagne aux chansons chaloupées de cet album enregistré à la maison, faute de moyens. Languissant, voire lassant,Murat chante ses comptines ("Le chat noir", "Amour n'est pas querelle"), se joue des mots, fascinant et souvent abscons ("Agnus Dei Babe"), et finit par l'inquiétant "J'ai tué parce que je m'ennuyais", une phrase entendue dans un tribunal américain".
Caryl Bussy
 
4 étoiles
Alain Brunet, spécialiste québécois de Murat, a fait une petite chronique... et rappelle que Toboggan, c'est de chez eux!
«Il neige sur les monts, sur la large plaine», tels sont les premiers mots d'un album intitulé Toboggan, terme algonquin.
En fait, la glisse ici proposée par JLM n'est pas foncièrement hivernale, les vertiges de la descente n'y sont pas particulièrement sportifs, l'imaginaire n'y a rien d'amérindien. On s'y balade sur les thèmes de l'intimité des corps et des âmes, de l'indicible au-delà, de l'abandon, de la démission, de l'enfance, du naufrage de l'usure ou de la vieillesse.
Les rythmes y sont lents et doux, l'instrumentation soyeuse. Faite de cor, trompette, Hammond B3, guitares, basse, percussions fines, cordes classiques, dissonances circonspectes, textures audacieuses. On s'y «renforce le coeur de couleurs immortelles», on fredonne un classique ad infinitum (Over and Over), on y récite une comptine (Le chat noir), on y prononce une prière atypique (Agnus Dei Babe!), on s'y adonne à un animisme auvergnat façon Murat (Voodoo extraordinaire ou simple). On y sirote des chansons supérieures".

A FOUESNANT, on peut faire des photos!
Merci Stéphanie
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LE MANCHE DE MURAT DEVOILE

 

Si la rédaction avait pu indiquer dès le concert de Grenoble que Murat avait utilisé une DOBRO, la deuxième guitare utilisée était restée mystérieuse... même si elle était dans le même style. Il a renoncé à l'utiliser par la suite... sans doute à regret... car il s'agit d'une guitare portant son nom... d'un luthier français,de ROUEN,  qui la dévoile sur son blog :

http://www.md-guitars.com/modele-jean-louis-murat/  

 
 
MURAT s'en prend  à nos concurrents ne respectant aucune déontologie journaliste, au contraire de nous, comme nous venons de le démontrer...


Murat par thiebo

La vidéo la plus connue de Murat reprise sans cesse...

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #Actu-promo sept 2012 à...

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Publié le 22 Avril 2013

Une information essentielle : Murat a eu un contrôle fiscal... il y a quelques années.

 

 

 

 "Murat fait de la résistance

Il l’a enregistré seul et sorti sans promotion. Le nouvel album de Jean-Louis Murat est à son image : un bijou de sobriété.

EMMANUEL MAROLLE | Publié le 21 avril 2013, 07h00

 

 
 Paris (XIe), le 8 mars. A 61 ans, Jean-Louis Murat ne se lasse pas de son métier : « Si je ne faisais pas de musique, je serais mort. » Paris (XIe), le 8 mars. A 61 ans, Jean-Louis Murat ne se lasse pas de son métier : « Si je ne faisais pas de musique, je serais mort. » (LP/Jean-Nicholas Guillo.)

 

 

Il voulait enregistrer son disque au bout du monde, à Bombay ou Calcutta. Son label a poliment refusé. « Je suis un petit vendeur. Et aujourd’hui, l’ambition n’est plus possible », reconnaît Jean-Louis Murat, toujours lucide sur son statut de chanteur de plus en plus culte.
Alors il a construit son « Toboggan » tout seul, chez lui, en Auvergne. « Très rapidement, zen, à l’instinct, souvent en une prise. » Il a bien fait. Le musicien, désormais âgé de 61 ans, ne nous avait pas offert une telle merveille depuis longtemps. « Je voulais éviter l’hypocrisie de la production. Je ne crois plus au fantasme du groupe. Au rock non plus. Je n’en voulais pas du tout dans ce disque. Ça hache menu l’émotion. Et puis, tout le monde en fait. C’est le bruit de fond de l’époque, la musique des tradeurs. Quand tu entends le banquier Matthieu Pigasse dire qu’il se réveille tous les jours en écoutant les Clash, ou Obama, qui est fan de Gil Scott-Heron, tu te dis que la musique des opprimés est devenue celle des oppresseurs. »
D’où un album totalement dépouillé, qui n’a pas besoin de grand-chose, comme son auteur, musicien résistant. « J’ai vécu longtemps sans pognon, je fais mes jardins, je me chauffe au bois. J’ai longtemps refusé le statut d’intermittent du spectacle, pour ne pas être payé à rien foutre. Puis un jour j’ai eu un contrôle fiscal et quand j’ai raconté cela à l’inspecteur, il m’a dit : Vous êtes bien bête. J’ai demandé le statut d’intermittent le lendemain. »
Mais l’intéressé n’est pas découragé pour autant. « Je suis plutôt du genre à me dire : Chic des emmerdes. Le combat, ça me motive. » Murat reste un insoumis, y compris au petit jeu de la promotion. Son coup de sang face à une journaliste de la presse people il y a quelques années, dans l’émission « On n’est pas couché » le hante encore. « Je vais à la télé parce que la maison de disques insiste et, quand j’y suis, je me dis : Qu’est-ce que je fous là, je suis vraiment un pauvre mec? Et au moindre truc, j’explose. » Heureusement, et c’est l’essentiel, l’artiste est heureux quand il fait de la musique. « Ça m’amuse toujours d’écrire des chansons, de les enregistrer, de les jouer. Si je ne faisais pas de musique, je serais . »

Jean-Louis Murat, « Toboggan », 14,99 €. En concert le 2 mai à Lille, le 5 à Bruxelles, le 11 à Auxerre, le 14 à Rennes…"

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #Actu-promo sept 2012 à...

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Publié le 22 Avril 2013

 

 

"Jean-Louis Murat, à Lille : « Le nihilisme de l'époque ne me convient pas du tout »

 

Publié le 22/04/2013

 

Par

La Voix Du Nord

 

PAR FABIEN BIDAUD

metro@lavoixdunord.fr

Avez-vous jamais connu le syndrome de la page blanche ?

« Non. J'ai l'impression d'être une source intarissable. Je ne vois pas ce qui pourrait m'assécher, à part le jour de ma mort... J'ai du mal à imaginer l'idée d'être sec. C'est de notre responsabilité d'homme de ne pas être sec. Il faut enfoncer ses racines et aller chercher de la sève, il y en a partout à prendre. Si on devient sec, c'est qu'on l'a bien cherché, me semble-t-il. » Êtes-vous un laborieux ?

« Non, j'essaie de ne jamais me mettre dans l'idée de labeur. C'est un plaisir infini. Je ne sais pas comment je pourrais vivre autrement. Je m'y suis mis assez tard, j'ai tout essayé, j'ai fait des dizaines de boulots... Et j'ai trouvé mon équilibre en sortant des choses, en étant en état d'extraction. J'extrais de la matière que je fabrique moi-même. C'est une discipline quotidienne : il faut écouter, regarder, ressentir, rêver et apprécier de rêver, de marcher, de prendre la pluie sur la gueule, de voir des gens agréables et désagréables... Tout. » Une extraction quotidienne ?

« Oui, si je ne fais pas ça, j'ai mal au ventre, je dors mal... J'ai le souci d'avoir une vie saine. J'aime bien dormir avec une saine fatigue.

J'aime me sentir en forme. Travailler y participe énormément. » Vous avez envisagé de faire ce disque avec John McEntire, du groupe américain Tortoise...

« Oui, ça fait longtemps que j'ai envie de me frotter au post-rock. Plus les gens sont post-rock, plus ça m'intéresse, parce que c'est novateur. Le rock, y'en a marre ! C'est beaucoup une affaire de moyens, sinon, ce serait déjà fait. En ventes, je suis un artiste qui est ridiculement petit. Quand je dis : "Je voudrais faire ça", on me répond "Ouh là ! T'as vu tes ventes, ce ne sera pas possible". Ce qui, souvent, m'énerve. »

Ce disque, qui prône le dénuement, semble découler justement d'un manque de moyens...

« Ça, c'est tout à fait mon caractère. Il n'y a pas de pognon, je me dis : "Chic, on va faire avec peu." J'ai toujours pensé que l'art vit de contraintes. On le voit bien, sinon les films à plus gros budget seraient les meilleurs. Il faut savoir être dans l'excellence en ayant un tout petit budget. Donc j'en fais pas non plus des jérémiades... Même si quand on fait de la musique, il faut un peu de pognon. Et aujourd'hui, avec la crise... Moi, c'est pas une maison de disques qu'il me faut, c'est des mécènes. Et il n'y en a pas dans notre métier. »

La sobriété de « Toboggan », c'est aussi un exercice de style ?

« Oui, je sais bien que c'est le triomphe de la forme et qu'il faut se positionner différemment pour la faire évoluer, sinon ce n'est pas intéressant. Le rock est mort parce que c'est devenu le triomphe d'une forme que tout le monde pratique, en oubliant le fond. Alors que si le fond bouge, la forme bouge aussi. » Ce virage a-t-il été rendu plus facile par le fait que vous avez quitté Universal ?

« Tout à fait. Les gens de PIAS (son nouveau label) me font confiance. Je savais qu'ils comprenaient ma démarche. Chez Universal, on m'aurait dit : "Tu cherches la merde !" Avec PIAS, on parle le même langage. »

Vos liens avec la pétillante scène auvergnate, qui gravite notamment autour du label Kütu Folk ?

« Je les connais, bien sûr, on essaie de se rendre service... Mais j'évite de me poser en patriarche ou en donneur de leçons. Donc s'ils sont un peu trop déférents, je leur rentre dedans. Ils savent qu'il ne faut pas me parler de ce que je fais, et moi, j'évite de leur parler de ce qu'ils font aussi. On reste plutôt sur des idées générales de savoir quel genre d'individus ils sont et moi quel genre d'individu j'essaie de devenir. C'est ça que j'essaie de leur dire : "Si tu vis comme un con, tu feras une musique à la con." »

Quelques mots sur le titre « J'ai tué parce que je m'ennuyais » ?

« C'est lié au nihilisme de l'époque qui ne me convient pas du tout. Cette époque qui cherche des noises à l'innocent et trouve des excuses au coupable. Et puis je trouve que les gens s'ennuient et tuent beaucoup. Les espèces végétales, animales... Plus l'homme s'ennuie, plus il détruit. Je tenais à terminer le disque avec une chanson comme ça. » Sur scène ?

« Nous sommes deux, un batteur et moi avec une guitare. On est pris dans une sorte de « U » de projecteurs et de tissus et on projette des images que j'ai tournées. Elles sont là pour poser un univers sensuel, venir titiller les sens pour que les chansons passent plus facilement. »

Suprême contre-pied que de faire un disque sans batterie et de ne le jouer sur scène qu'avec un batteur !

« Oui, ceux qui me connaissent savent que c'est tout moi. Je ne vais me laisser enfermer dans aucun schéma. » •  

Jeudi 2 mai, à 20 h (+ Titan Parano), à l'Aéronef, avenue Willy-Brandt à Lille. 19/14 E. Tél :  03 20 13 50 00.

 

 

 

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Rédigé par Pierrot

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