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Publié le 25 Novembre 2017

Des explications sur le VISUEL de "TRAVAUX SUR La N89"

Dans les nouveautés de cet album, il y a notamment le visuel (au revoir et à bientôt à Frank Loriou, et adieu à M / M). C'est cet angle que Libération a choisi de traiter... Et on voit le rôle et l'influence de Madame B., même si Monsieur  B. a semble-t-il choisi au final. Celle-ci ne fait pas l'unanimité, mais elle va bien à l'album. On peut regretter l'absence d'un véritable livret, mais la taille des textes (on n'est plus sur un album du musicien que du poète?), il ne s'imposait pas.

On peut tout de même  signaler la qualité graphique des albums de Murat à travers les âges... même si j'ai peut-être un faible pour les visuels plus personnalisés (notamment le décrié Mockka ou le Cours Ordinaire des Choses). 

 

http://next.liberation.fr/musique/2017/11/24/avec-murat-rien-ne-s-est-passe-comme-d-habitude_1612329
Avec Murat, «rien ne s’est passé comme d’habitude»
Par Alexis Bernier

Il fallait un visuel de rupture pour un album radical. Rachel Cazadamont, qui a contribué à créer l’esthétique de la French Touch, a cassé les codes habituels de Jean-Louis Murat.

 

La ligne graphique «J’ai d’abord proposé de travailler à partir de photos découpées, qui se seraient inscrites à leur manière dans la continuité de l’esthétique des disques de Murat, mais on m’a répondu que ce n’était pas du tout ce qu’on attendait de moi. Il souhaitait une proposition "graphique et radicale". Je me suis alors retrouvée entièrement dans mon élément. C’était drôle de voir revenir les problématiques que nous avions connu dans les années 90 avec les artistes techno, qui ne voulaient pas apparaître sur les pochettes, mais cette fois pour un chanteur dont le travail a, au contraire, toujours été très incarné et qui ne connaissait pas forcément cette culture électronique.»

La commande «Normalement, je travaille en relation avec l’artiste, qui me fait écouter son album avant que je ne commence à réfléchir au visuel. Cette fois, rien ne s’est passé comme d’habitude. Je n’ai pas pu entendre un seul morceau et je n’ai jamais rencontré Jean-Louis Murat. C’est sa manager, qui est aussi sa femme, qui m’a fait une forme de commande en utilisant des mots comme rupture, collage, coupure, cassure, montage…» Les panneaux stylisés «A cause du titre, j’ai vite pensé à des éléments routiers, au code de la circulation, d’abord avec des images de marquage au sol. Puis, cet été, sur la route des vacances en Auvergne [la région de Murat, ndlr] - une pure coïncidence - j’ai eu cette vision des panneaux, avec leurs formes, leurs couleurs, que j’ai synthétisées au maximum. La pochette a été réalisée très rapidement. J’ai envoyé cette proposition, ainsi que deux autres plus sombres et psychédéliques. La réponse a été immédiate : "Jean-Louis veut celle-là."»

Les titres coupés «La N89 est une route qui traverse l’Auvergne en passant par Clermont-Ferrand. Il semble qu’elle soit toujours en travaux et empoisonne la vie de la région. J’ai coupé les lettres et les mots en songeant aux termes utilisés pour me parler de l’album. Quand enfin j’ai pu l’écouter, bien après que la pochette a été finalisée, j’ai retrouvé cette sensation de mash-up ou de cut up musical, qui me semble aussi être présente dans ce visuel.»

Pour aller plus loin:

http://typomanie.fr/ludovic-houplain-rachel-cazadamont-h5-a-typeparis/

https://www.typeparis.com/people/ludovic-houplain-rachel-cazadamont/

LE LIEN EN PLUS

Un petit post du chanteur Bertrand Betsch

 15 hrs

Murat va vers son risque. Et son pari est réussi. Travaux sur la N89 est son meilleur album depuis Mustango. Ça nous change drôlement de "Camping à la ferme"...

Murat adapte le free jazz à la chanson française. Rien que ça.

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #Travaux sur la N89

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Publié le 24 Novembre 2017

 

 1) INTER FIDELE: Merci Didier.  Sur France Inter  : en écoute et en retranscription:

"La nationale 89 est celle qui relie Clermont Ferrand à Bordeaux, une route par ailleurs en partie déclassée. Autant dire que dans un pays centralisé où l’axe nord-sud prime, c’est une sorte d’anomalie qui correspond assez bien au rapport au monde de Jean-Louis Murat. Etre désaxé volontairement. Respirer dans le sens de la marge. Etre précisément traversé par le chemin de traverse. Jean Louis Murat est désormais un chanteur de l’ancien monde. Reconstruction en forme de refondation avec l’ancien complice aux claviers Denis Claivezolle qui met Murat en position vibratoire électronique. Ce disque cherche à se chercher. Chacun fait ce qui lui plait avec les disques de Murat. Il trouve que sur cette route exploratoire et cabossée, il y a sûrement une envie de déconstruction qui traduit la volonté pour Murat d’opérer un état des lieux sur la chanson française aujourd’hui. Et Murat, en bon docteur, expert de son histoire, nous indique que celle-ci n’a plus la côte, bousculée par le rap et par la facilité de s’improviser chanteur à coup d’autotune et de programmation très accessible sur garage band. Face à cette situation, Murat nous indique que l’on peut donner de la noblesse aux textures électroniques. Tel un Aphex Twin du terroir, Murat qui se sent plutôt de la civilisation du cheval que de celle du moteur à explosion, fait exploser tous les codes. Murat empereur du " cut up " fait scintiller son imprudence pour nous signifier que la chanson mérite d’être secouée aussi par ses pères. Le poète a toujours raison, mais cette fois il essore sa langue de son lyrisme paysan.  Economie de mots et d’harmonies. Entouré d’une famille d’amis et de voix dont celle toujours plus aérienne de Morgane Imbeaud, le chanteur semble chercher la bagarre ou la confrontation avec sa propre peur de renoncer définitivement. Le disque survivra-t-il à ses chansons qui n’en sont pas ? Murat sait aussi qu’ici-bas on finit toujours par achever les travaux...Murat empereur du " cut up " fait scintiller son imprudence pour nous signifier que la chanson mérite d’être secouée aussi par ses pères. Le poète a toujours raison, mais cette fois il essore sa langue de son lyrisme paysan.  Economie de mots et d’harmonies. Entouré d’une famille d’amis et de voix dont celle toujours plus aérienne de Morgane Imbeaud, le chanteur semble chercher la bagarre ou la confrontation avec sa propre peur de renoncer définitivement. Le disque survivra-t-il à ses chansons qui n’en sont pas ? Murat sait aussi qu’ici-bas on finit toujours par achever les travaux..."

2) Après l'interview, voici la chronique de Pierre Andrieu sur CONCERTANDCO

Extrait: [...] il semblerait bel et bien qu'il ait sué sang et eau sur le nouveau chapitre de ses aventures, cette fois en mode électro hip hop R&B. Car, après avoir annoncé sa retraite et fait une pause sans écrire ou composer, l'envie est revenue, l'idée de refaire un disque en utilisant une méthode originale est apparue et le disque a nécessité pas moins de 51 jours de studio à Cournon chez Denis Clavaizolle, vieux complice qui a cosigné les arrangements avec Murat... Au programme : d'énormes travaux de déconstruction réalisés au hasard et sans sérieux aucun (c'est JLM qui le dit !), le tout en écoutant force titres de Kendrick Lamar, Frank Ocean, Mykki Blanco et James Blake. Pour un résultat proprement ébouriffant et contrastant totalement avec les derniers disques parus, le très "chanson blues rock" Babel et le très "jazz pop" Morituri. Si lors des premières écoutes les cheveux se dressent sur la tête, le passage en boucle des 39 minutes de l'album Travaux sur la N89 (c'est comme ça qu'il faut l'appréhender, d'un seul bloc... ) finit par se révéler payant et par entraîner de redoutables effets trippants... Qui ne sont pas sans rappeler ceux provoqués par l'album live Muragostang, très belle entreprise de déstructuration des chansons country folk de l'album Mustango effectuée en utilisant déjà moult synthés et autres effets. Avec l'aide de ses fidèles camarades de studio Denis Clavaizolle, Morgane Imbeaud, Sonia Hizzir, Matthieu Lopez, Alain Bonnefont et Jérôme Caillon, Murat a donné naissance à un disque singulier, idéal pour se plonger dans une petite transe personnelle. Un disque d'un audace folle qui part certes dans tous les sens mais qui a le mérite de retomber sur ses pattes, délivrant même quelques tubes qui resteront ("Chanson de Sade", "Dis le le", "La vie me va", "Garçon" ou "Le chat"), des morceaux où l'apport de l'incroyable voix de Morgane Imbeaud est souvent essentiel.  l'article complet ici

 

LES PHOTOS EN PLUS

Un grand merci à Laure B. qui partage cette photo sur son fb: avec le mot suivant:  -M-, ça t'aurait fait sourire!        Et oui, quelle tristesse de ne pas pouvoir partager nos impressions sur ce "brûlot" qu'est "Travaux sur la N89" avec Matthieu. 

A relire: M et Murat aux Volcans  http://www.surjeanlouismurat.com/2015/01/the-show-case-must-go-on-au-dedans-des-volcans-par-m.html

 

Du côté de la Fnac Clermont, on soutient aussi... mais on a moins besoin de soutenir cette enseigne:    (merci Jean-Marc B. pour la photo)

Du côté du Cultura de Bourgoin, il faut par contre le chercher: deux emplacements dans les nouveautés françaises et pas de PLV....

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 24 Novembre 2017

On va quand même le dire :  Le dernier album de Jean-Louis Murat "travaux sur la N89" (Pias) sort ce jour.

 

Et a y est: j'ai écouté "Travaux sur la N89" comme quelques autres fans (à mon compteur, un peu plus de 200 auditeurs au moment de la plus forte affluence sur le facebook live: une action sans grande ampleur mais vraiment amicale pour les fans). A la première écoute, et à la lumière de ce que j'en avais appris, je ne suis pas vraiment surpris et désarçonné... mais pas pour autant déçu. Il y a bien sûr des sonorités un peu nouvelles ou qui rappellent Dolorès et Muragostang, mais aussi qui rappellent les prestations live, et improvisées, de Jean-Louis, souvent foutraques, parfois délirantes. Du coup, pourrons-nous comparer ces expérimentations à celles d'un Manset Grande époque (y'a une route, 2870, animal...)? Les prochaines écoutes nous le diront. 

Autre réflexion -peut-être hasardeuse-: les photos promotionnelles nous montrent un visage de Murat cagoulé et camouflé... Après Morituri, et sa thématique, je ne peux pas n’empêcher de faire un parallèle. Il nous parlait du terrorisme dans un cadre formel classique; là, il passe à un certain "terrorisme" musical...  Evacuer toute idée de sérieux et détruire toute idée de chanson dès qu'elle apparaît (tu vois le dégoût profond du genre !)  écrivait-il dans sa dernière interview (cf article précédent du blog - NB: Je m'étonnais de la rapidité de retranscription de Pierre Andrieu pour cette interview... En fait, Murat a répondu au questionnaire par mail! )

En attendant, L'écho républicain a apprécié, et invite certains chanteurs français "bien installés dans leurs habitudes" à prendre exemple...  Oulalala, et bien, on serait mal: Julien Clerc qui composerait à la guitare?  Cabrel avec David Guetta?  Calogero qui arrêterait la démagogie? Céline Dion qui partirait 6 mois dans un monastère boudhiste pour faire un "graceland" tibétain?  euh... redevenons sérieux (d'autant qu'on n'est pas tant que ça dans une "révolution"... enfin.. un tour complet sur soi-même peut-être...):

 

 

On a eu aussi un petit article dans la MONTAGNE:

Travaux sur la RN89, le nouvel album studio de Jean-Louis Murat sort vendredi 24 novembre. Il est de ceux qui provoquent quelque chose... Du Murat, évidemment, mais au-delà.

Un Murat qui retrouverait le temps où il se baladait DAT -  support d'enregistrement et de lecture numérique sur bande magnétique 3,81 mm conçu par Sony à la fin des années 1980, dixit Wiki - en main pour saisir sons et bruits "naturels".

Enfin.., plus que le temps, il retrouverait la démarche originelle puisqu'il s'agit-là d'un opus en phase avec son temps, peut-être même un poil en en avance.

JLM a consacré de nombreuses sessions à la création de cet opus chez son ami Denis Clavaizolle à Cournon (Puy-de-Dôme), il (dé)livre, une manière d'ovni. 

 

LE PETIT SUISSE EN PLUS

Un petit marronnier de la presse culturelle:"poésie et chanson"...  qui évoque Ferré/Murat.

http://www.rts.ch/info/culture/livres/9111730-poesie-et-chanson-l-idylle-litteraire.html

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #Travaux sur la N89

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Publié le 22 Novembre 2017

 

Jean-Louis Murat a semble-t-il réservé sa première interview au site basé à Clermont : Concertandco et au camarade Pierre Andrieu (à moins que celui-ci ait dégainé sa retranscription le plus vite: l'interview a eu lieu ce matin! -rapide le gars!-).

Murat y explique sa démarche nouvelle pour cet album, le fait qu'il se soit retiré 52 jours à Riom au côté de Denis... qui a fini par le virer! Pas de brouille: l'autre information est qu'ils ont déjà enregistré d'autres titres ces derniers jours. Hélas, pas d'annonce de tournée.

Depuis quelques jours, je me demande si Murat n'a pas pour la première fois oublié sa règle des 3 T: Tempo, tonalité, Tructure... La question reste à lui poser, enfin faut voir à l'écoute. Autre information: la presse a reçu une version de l'album avec les titres enchainés... L'idée étant d'aller sur de la "transe"... Dolorés, Muragostang... nous voilà donc replonger dans le passé... Pour de la modernité?

A noter enfin la présence d'autres visuels, mais sur la même base du Murat masqué à l'embuscade... de la chanson française? (les photos sont signées Jean-Louis Murat).

http://www.concertandco.com/interview/concert-jean-louis-murat-travaux-sur-la-N89//52118.htm

 

ATTENTION : Une NEWSLETTER vient de tomber: Nous vous invitons à une écoute, en avant-première, de l’album " Désarçonnant, déstructurant, obsédant, surprenant, brillant, … à n’en pas douter, il ne vous laissera pas indifférent !" dans son intégralité en Facebook live jeudi à 19h

Première interview de JL Murat: Chez Concertandco

Extraits: L'intégralité à lire ici

Après avoir annoncé ta retraite mi 2016, tu as surpris tout le monde tout d'abord avec l'annonce de la sortie de l'album Travaux sur la N89 pour le 24 novembre 2017 puis, ensuite, avec sa tonalité très expérimentale et teintée d'électro hip hop R&B... Raconte-nous depuis combien de temps tu préparais ce tonitruant retour et ce qui t'a inspiré pour qu'il sonne ainsi ?
Jean-Louis Murat : L'enregistrement de Morituri et la tournée qui a suivi m'ont été très pénibles. Ma petite activité de chanteur guitariste colonisé m'a semblé vaine. Ma petite chanson était ridicule. Depuis le Bataclan, déjà, je me sentais la " chique coupée ". Ma façon d'être chanteur n'avait plus aucun rapport avec le temps présent. Pendant plusieurs mois, j'ai pratiqué un sevrage volontaire. Ne plus écrire, ne plus composer, ne plus rien écouter. Lentement m'est venue l'idée de faire les choses à l'envers, un disque à l'envers. L'idée était lancée. J'ai pris quelques jours de studio chez Denis. Bing bing bing, la méthode " cul par dessus tête " et ça marchait.

Le disque a donc été enregistré en Auvergne chez Denis Clavaizolle, dans son nouveau studio... Parle-nous de l'endroit où il a été réalisé et de ce qu'a apporté Denis, qui cosigne les arrangements avec toi...
Le studio de Denis sent le bois. Il est ouvert sur l'extérieur. Des centaines de boîtes à rythmes et synthés ; ça m'a plu. J'ai loué un petit appartement et je suis devenu Cournonnais. Pendant un temps de canicule, nous avons travaillé 51 jours et le 52ème jour Denis m'a foutu dehors pour peu de choses ; il en avait marre je crois.

Il semblerait bien que ce soit ton disque le plus complexe au niveau de la production... Peux-tu évoquer son élaboration, assez longue visiblement...
Le disque s'est fait en improvisations successives avec l'idée de composer des mélodies et d'écrire des textes en fin de travail, à l'envers, très amusant. Je suis rentré en studio sans un seul mot, sans une seule note, travail " à l'hasard " (à prononcer avec l'accent de Raymond Goethals, svp), tout au pif. Evacuer toute idée de sérieux et détruire toute idée de chanson dès qu'elle apparaît (tu vois le dégoût profond du genre !). Nous nous amusions beaucoup en pensant à ceux qui ne comprennent rien à ce qui ne demande pas à être compris.

Ou encore: L'intégralité à lire ici

Tu écoutais quoi pendant la composition puis pendant l'enregistrement de "Travaux sur la N89" ?
J'écoutais à haute dose Franck Ocean, Mykki Blanco, James Blake... et bien sûr, ce " bien plus que Dylan " qu'est Kendrick Lamar.

Même si le disque sonne comme un ovni dans ta discographie, le gros travail sur les synthés, les bidouillages électroniques et le côté déstructuré des morceaux font penser à la manière dont tu avais déconstruit l'album Mustango pour la scène, travail sur le son qui avait ensuite abouti à la sortie du live Muragostang...
Déjà avec le groupe Clara, la déconstruction était notre dada. "Travaux sur la N89" est dans la continuité de ce que j'ai toujours fait. Même en poussant le trio power pop jusqu'à la lassitude, je suis passé par des détours enrichissants. Les fidèles savent qu'en concert j'aime surtout faire exploser les chansons.

Le

La chanson où tu enchaînes les noms d'oiseaux en ouverture " Feignasse, radasse, grognasse, pétasse, connasse, putasse etc " m'a beaucoup fait rire, on dirait que c'est ta version des textes de rappeurs américains qui enchaînent les propos sexistes... En ces temps de règne du politiquement correct, n'as-tu pas peur de créer une polémique avec ça ?
" feignasse...etc. " c'était pour la chanson française ! Enfin !

Parle-nous du titre "Travaux sur la N89", où tu fais "J'aime pas les travaux, j'aime pas le travail... Je ne travaillerai jamais !" (un bien bel exemple pour la jeunesse et la génération start-up à la Macron... )...
" Je ne travaillerai jamais... " était plutôt un message envoyé à mes enfants : pas d'ordres donnés, pas d'ordres reçus, pas d'horaires ". Du rimbaldien à usage familial.

Leonard Cohen, une de tes grandes influences, est parti fin 2016, j'imagine que cela a dû t'attrister profondément...
Pas triste du tout, cette dernière tournée pour se refaire financièrement m'avait dégoûté. Belle vie ; mort cool ; je n'allais pas être triste. Il faut savoir tuer ses admirations.

 

LE LIEN EN PLUS

Le disque pop des Dory4 contenant la chanson hommage à Jean-Louis Bergheaud est sorti.  Disponible:

1 - en version digitale en allant sur toutes les principales plateformes numériques : amazon, iTunes, deezer, google music...
2 - en version physique en envoyant un chèque de 18 € à l'ordre de "Association Dory For Ever" à l'adresse suivante : Association Dory For Ever - 165 Bd Stalingrad - 69006 Lyon.
'Et of course avec l'album tu reçois tes petits goodies et on t'envoie la version MP3 en bonus par mail pour le même prix'

L'album a été enregistré par François Serin dans son tout nouveau studio de Lyon. François faisait partie du groupe Déjà Vu qui a eu sa petite réputation nationale... et avait eu le soutien d'un certain Fred Jimenez... le monde est petit.

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #Travaux sur la N89

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Publié le 21 Novembre 2017

D'abord, merci à Thierry et Manu  pour me fournir l'information.... ça me fait plaisir de recevoir des coups de mains en ce moment (je suis obligé de tourner la page de Matthieu, le recouvrir d'actus, et c'est  difficile).

Surtout pour une énième chronique de Valérie Lehoux qui se plaint du manque de clarté des textes signés Bergheaud (elle avait aimé Babel pourtant). Quant à la musique (Murat se veut avant tout musicien!), elle ne lui accorde qu'une demi-phrase...   

 

Au mieux, il dira qu’on n’a rien compris. Et cette fois il aura raison : on n’a pas saisi grand-chose de ce disque-là. Connaissant un peu Jean-Louis Murat, on présume pourtant qu’il a un sens. Mais voilà belle lurette que l’énergumène avance à couvert ; et, on n’a pas tenu à avoir plus d’explications que l’auditeur lambda — après tout, les peintres abstraits ne fournissent pas de mode d’emploi de leurs œuvres. C’est donc vierge de tout décryptage qu’on a abordé cette espèce de mini-opéra pop, à la production néo-électro sophistiquée, mais au propos embrumé. Les sons se mêlent aux notes.

Certaines chansons présentent des structures explosées, et la variété mélodique des titres s’avère aussi inattendue que les accidents de la vie. Pour dire quoi ? Un homme prend la route, ou le train (vu le titre, on opte pour la route, à moins que tout ne soit qu’allégorie). Invite à le suivre. Insulte l’amour pour mieux se consoler dans ses bras. Rentre « fâché des concerts comme s’il ne voyait jamais le bout du chemin » (ah bon ?). Croise sa voix avec celle d’autres protagonistes (Morgane Imbeaud, ex-Cocoon, ou Matt Low, membre du Delano Orchestra). Pointe les ravages du soupçon jaloux. Evoque un Johnny (lequel ?) et un Moïse (biblique). Se referme sur d’éternels questionnements face à ce « temps qui emporte nos souvenirs super sapés ». On y décèle les images d’un cheminement ; à chacun ensuite de tracer le sien, au gré d’un disque qui alterne apaisement, doute, colère et joie. Le sentiment et le souvenir y semblent en travaux perpétuels.
 
 

 

 

 

La chronique de TELERAMA, Lehoux fidèle... à ses griefs.

- Voici  une photo du visuel de l'album et son fameux disque bleu:

 

 

LE LIEN EN PLUS POUR FAIRE UN LIEN EN PLUS

On a entendu le nom de Jean-Louis Murat l'autre jour sur France Inter au fou du roi.... enfin, l'émission de Nagui de 11 heures... Là aussi, on a droit aux sempiternelles "clichés"... par Tanguy Pastureau... comme si Murat était le symbole de la neurasthénie... alors que... pas du tout en fait, hein, vous avez qu'à voir les belles couleurs chatoyantes et vives de son dernier album.

Bref, ça fait des années qu’on lutte contre le tabac, il n’y a même plus la marque sur le paquet, quand on va au bureau de tabac, on dit au monsieur chinois, donnez-moi le poumon performé à gauche, là, à côté des dents en train de moisir, et la consommation baisse à peine. Donc là, Agnès Buzyn, ministre de la santé, c’est elle qui doit faire en sorte qu’on ait la pêche, tous les jours elle appelle Loana et Jean-Louis Murat pour voir si ça va mieux, réfléchit, et se dit, mais au fait, dans les films français, ça fume autant que dans le futal de Delphine Ernotte, boss de France Télé, lorsqu’elle voit les scores de Nagui.

le sketch visible en vidéo

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Et on termine par un hommage à mon tonton, l'ouvrier espagnol... qui nous chantait l'ave maria à nos mariages.. comme il l'avait chanté devant le Pape gamin...  Il avait la photo dans la cuisine.

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #Travaux sur la N89

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Publié le 20 Novembre 2017

Travaux sur la N89 - Jean-Louis Murat

Bon, elle est bonne, cette chronique... mais elle est signée par le camarade Sy! qui a toujours été bienveillant avec le JL, cœur de Dolo reste chaud.

A LIRE ICI

Extrait:

Parfois comme les jours, les disques se suivent et se ressemblent, c’était parfois le cas avec Murat, des petites différences, mais toujours la même veine, comme quelques variations sur le même thème et on aimait ça et c’était très bien comme ça. Soudain arrive ces Travaux sur la N89, et là c’est plus pareil. Alors comment qualifier cet album : audacieux, surprenant ou même suicide commercial ?

A la première écoute, d’une traite comme conseillé par Murat lui-même, on ne trouve rien de commun avec les précédents disques de l’auvergnat et pourtant être surpris serait faire peu de cas de sa carrière, après Dolores album électro trip hopisant, il sortait un album Laid Back américain avec la complicité de Calexico et Elysian Fields que certains considèrent comme son zénith, album qu’il recréait et déconstruisait sur scène sans batterie mais avec beat et boucles (une tournée qui donnera l’indispensable live Muragostang) c’était l’an deux mille, c’était il y a dix-huit ans, autant dire une éternité. Pour remonter encore un peu plus loin, on peut aussi se souvenir qu’avant Venus en 1993 Murat était plus souvent un chanteur de charme de pop synthétique qu’un bluesman guitar hero de power trio de la Bourboule.

Il aurait donc pu se contenter de facilement revenir à ses premières amours c’est-à-dire faire simplement des chansons mais avec des arrangements modernes, c’est-à-dire furieusement années 80, cela aurait été d’autant plus aisé qu’il a travaillé pour ce disque avec Denis Clavaizolle, l’artisan de ces premiers albums. Parce qu’être vintage, c’est être nouveau. Mais non Murat a choisi une autre piste, la piste noire, la difficile, celle avec une pente au-delà de quarante pour cent. Il a pris ce qui aurait pu être des chansons classiques pour les déconstruire, les découper, les segmenter, faisant de chaque morceau un cut up inépuisable. Aidé pour se faire non seulement par des sons, des bruits mais aussi par des effets sur sa propre voix et également par les chœurs de Morgane Imbeaud, Sonia Hizzir, Matthieu Lopez et Alain Bonnefont.

C’est ainsi que se mélangent boucles, ruptures, gimmicks percutants, phrases entêtantes. Alors que chaque morceau semble avoir sa logique interne ces travaux sont d’une grande cohérence, formant un parfait tout, comme une image peut-être en fait un puzzle constitué de centaine de pièces. Comment et pourquoi après plus de vingt ans de carrière on en vient à faire tout mais surtout pas ce que "le public" attend, je ne sais pas, peut-être que l’absence d'obligation de jouer les morceaux en live facilite le travail de studio donc apporte une liberté absolue de création, de recherche, donc il peut faire son Charlemagne (Murat n’a plus de tourneur, celui qui cherche des dates et s’occupe de la logistique). Même les quelques chansons plus classiques comme "Chanson de Sade", qui semble échappé des sessions de Dolores et qui clot le disque, s’intègre parfaitement à l’ensemble.

On peut parler de prise de risque évidemment, celui que son public historique ne le lâche, alors que quand bien même il rompt avec la tradition muratienne musicalement parlant et encore pas tant que ça, parce que tout change donc tout est pareil, ce Travaux sur la N89 reste tout de même un disque de Murat traitant de ses obsessions, les animaux, la géographie, l’histoire, la mort, l’amour et le sexe. Bien sûr dans son écriture et dans sa construction ou plutôt sa déconstruction, il perd bien souvent en chemin couplet et refrain mais à vrai dire, ça n’a aucune importance tant la force des petites phrases mélodiques est puissante, les offrant même parfois à la douce Morgane and co qui, comme en contrepoint, apporte la douceur à ces sons qui s’accumulent.

C’est un vent de liberté salvateur qui souffle sur ce disque et sur le travail de l’auvergnat. Preuve encore que c’est un disque purement de Murat c’est que l’on pourra comme toujours chercher mille sens par exemple "cette fois les pensées Pascal j’m’en fous" qui ouvre l’album peut-être compris comme "Pascal", le billet de cinq cent Francs, donc "cette fois faire pour l’argent je m’en fiche", c’est tellement simple… Ou pas… C’est cela aussi qui est fort dans les textes de Murat, c’est que l’on peut toujours trouver un sens qui accrédite la thèse que l’on défend. Alors que la vérité c’est qu’il écrit ce qu’il veut, et qu’on ne saura jamais vraiment ce qu’il veut dire et c’est très bien comme ça.  LA suite:  https://www.froggydelight.com/article-19713-Jean_Louis_Murat.html

Pour reprendre une pensé de Blaise Pascal : "La passion ne peut pas être sans excès". Et ce disque est passionnant jusque dans ses excès, parfait album qu’on ne finit pas d’effeuiller, de chantonner, de redécouvrir. Alors comment qualifier cet album : prise de risque, aventureux ou même sabordage ? Cet album est simplement un grand disque, et c’est tout.

Tout cela s'annonce donc très bien, même si un autre "ancien" qui a pu écouter le disque émet des réserves en  commentaire sur quelques posts Facebook, à propos de la qualité intrinsèque des chansons proposées. (si certains s'interrogent, sachez que mes oreilles n'ont pas encore eu accès au disque).

Par contre, on peut s'étonner qu'il n'y ait pas de single, de clip... A NOTER par contre la création d'un compte instagram (à effet très anecdotique... n'est pas Kim Kardachiant - ça s'écrit pas comme ça?-  qui veut : 90 followers... pour l'instant.)

 

Instagram media by jeanlouismurat - " Travaux sur la N89 ", sortie le 24.11.2017.

 Instagram: http://ink361.com/app/users/ig-6108532089/jeanlouismurat/photos

Du côté du site officiel, pas d'information supplémentaire, mais une petite nouveauté (si je ne m'abuse), un "onglet" vidéos a été créé: les clips sont donc visibles, ainsi que quelques live (rien d'inédits). La partie "discographie" a aussi été complétée avec les participations et les musiques de films.

 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #Travaux sur la N89

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Publié le 18 Novembre 2017

Voici la chronique des INROCKS: par Rémi Boiteux      (merci à Dominique et Vianney)

"Jean-Louis Murat - Travaux sur la N89
Déjouant toutes les attentes, l’Auvergnat explose la chanson et arpente un monde en chantier.
Bien malin qui aurait su discerner dans les discrètes audaces du précédent album Morituri les prémices d’un tel ébahissement. Il faudrait, pour dire la sidération que procure la découverte de Travaux sur la N89, tenter ce genre d’analogie : ce disque, c’est Woody Allen qui déciderait de réaliser son Inland Empire. Comme le cinéaste new-yorkais, le barde Murat nous avait habitués à la régularité métronomique de ses sorties annuelles. Une route faite de hauts et de bas de moins en moins marqués : toujours plaisants, rarement renversants.

Et d’un seul coup, aujourd’hui, le monstre sorti de nulle part. Après avoir vaguement joué avec l’idée de se ranger des voitures définitivement, Jean-Louis Murat envoie valdinguer dans le décor son blues-folk terrien et son art consommé de la chanson.
Des “Travaux” réalisés à plusieurs
La chanson, on la retrouve pourtant partout sur cet album qui s’écoute d’une traite. Mais en morceaux éclatés, moins en lambeaux que précisément en travaux. Il ne faudrait pas pour autant croire à une suite d’ébauches brutes : magnifiées par les renforts (Morgane Imbeaud en tête sur plusieurs titres) et les grands huit d’une production folle, ce sont de véritables pépites qui émaillent ce chantier de sons élaborés avec Denis Clavaizolle – leur collaboration atteint des sommets. Garçon, Le Chat, La vie me va, entre autres, regorgent de mélodies aussi traînantes qu’entraînantes qui font la patte de notre homme, donnant lieu à des fulgurances en forme de tubes improbables (Dis-le le).
Mais, cette fois, l’ensemble rivalise avec les sculptures hiératiques de Mendelson, les laboratoires christophiens, voire les collages avant-gardistes siphonnés de Oneohtrix Point Never (en toile de fond des Pensées de Pascal notamment) et les vertiges de Scott Walker. Oui, à ce point. Avec la liberté d’un jazzman qui n’a plus rien à prouver, d’un joueur de belote qui redistribue les cartes aux quatre vents, le maître chanteur s’amuse avec la langue, les machines et les notes, passant du hip-hop à la ritournelle, de la chronique au cut-up, du rêve au trivial et de l’expérimentation à l’évidence.

Après plusieurs décennies de carrière, Murat nous surprend et semble se surprendre lui-même (“Ah bon ? C’est dingue, incroyable…”, susurre-t-il au détour du morceau-titre, parmi les chants d’oiseaux et les nappes synthétiques) avec un album au moins aussi important sur sa route que le désormais classique Dolorès – et la plus belle imprudence de la chanson depuis celle d’Alain Bashung. Sa superbe liberté nous travaille au cœur, et pour longtemps".

http://www.lesinrocks.com/musique/critique-album/jean-louis-murat-se-mue-en-parfait-artisan-pour-ses-travaux-sur-la-n89/

 

Le teaser sur "COLTRANE" paru cette semaine sur le facebook: https://www.facebook.com/jeanlouismurat/?ref=br_rs

 

Les INROCKS adorent..

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #Travaux sur la N89

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Publié le 12 Novembre 2017

"Tu n'as qu'à te faire la main en bossant sur ma nécro (tu parles de ma science des titres qui compensait difficilement ma lenteur, tu évoques mes chemises à manches courtes, tu racontes qu'une fois, tu m'as vu habillé en jaune poussin, etc.), comme ça, tu seras prêt le jour J. (mail: Nez-crocs)

"Quant à ton homophobie, je compte la dénoncer publiquement – en plus de ta célèbre capillophobie – dans le livre que j'écrirai après notre séparation et qui s'intitulera : Merci pour cette Kro.

"Je n'aime pas vraiment voyager, mais bon. Un concert avec toi... La dernière fois avec tous les  Delano... Peut-être "Extraordinaire Voodoo"... Isa et Barbe-à-papa... Ouais, ça va aller. Dimanche, je visiterai un peu Grenoble, je leur demanderai comment ils ont fait pour s'entendre entre les verts et les rouges, sans les roses, puis j'irai voir ce concert de Mme Nkaké – même si j'ai un peu peur qu'il s'agisse d'une femme noire... tu ne répèteras pas ça dans ton bouquin, Merci pour cette Despé, hein ?

"mais comme je ne pratique décidément pas l'art du smiley, j'ai pensé qu'au moment de la publication de notre correspondance, Pierrot - Matthieu, un dialogue rhônalpauvergnat, il risquait d'y avoir quelques polémiques au sujet de nos supposés antisémitisme, racisme, homophobie et misogynie. Regarde les poux que certains cherchent déjà dans la tête de ce pauvre Heidegger, qui n'a pourtant rien fait de mal, à part adhérer au parti nazi à une époque où ce mouvement (dont certaines idées étaient contestables, j'en conviens) connaissait un succès d'estime dans le pays où tu te trouves en ce moment. (tiens, tiens...). Heureusement qu'en ce temps-là, nous pouvions compter, nous autres Français, sur le Maréchal qui s'évertuait, du côté de Vichy, à protéger nos israélites, en faisant voter des lois humanistes et salvatrices...

Sacré Matthieu...  Matthieu sacré. Le voilà l'article qui t'est consacré... Ton anonymat si cher, tu peux l'oublier...

Oui, même si j'ai déjà rendu hommage à de multiples occasions  à notre M., contributeur  puis collaborateur du blog durant 6 ans - et  ça ne sera pas la dernière fois aujourd'hui-, je suis contraint aujourd'hui de mettre ça à l'ordre du cahier du jour.  Je  viens d'apprendre sa mort... 

Je suis désolé d'avoir à l'annoncer à tous ceux qui l'avaient croisé aux Koloko, à Uriage, ou dans les concerts clermontois, peut-être à la Bibliothèque universitaire, avec son look d'étudiant en philosophie,  mâchant sa branche de réglisse bio, bravant le froid en tee-shirt noir...

"À + (Couvre-toi, je remarque que les gens commencent à me regarder bizarrement dans la rue derrière leur écharpe et leur bonnet...)..

Je pense que ceux qui ne l'ont connu qu'à travers ses articles seront également tristes ("merci de m'avoir apporté un peu de bonheur" lui avait écrit Patrice de Clermont). Après sa démission d'ici même en juin 2016,  j'attendais d'avoir de ses nouvelles via un texte, un livre, un blog, une thèse, enfin que son talent explose... mais on doit renoncer à cet espoir, et ça rend la nouvelle encore plus triste.

"Bon, mon petit, je te souhaite bonne continuation avec ce blog et, plus encore, pour tout le reste. Je n'ai pas répondu à ton courrier de l'autre jour sur le fait que nous ne soyons pas amis, parce que je ne suis vraiment pas le mieux placé pour disserter sur l'amitié et puis parce que je ne crois pas cela serve à grand-chose d'en discuter. Si l'on entend l'amitié au sens fort du terme, le contraire de l'amitié Facebook, alors il me paraît évident que nous n'étions pas amis toi et moi. Nonobstant, j'ai tendance à penser qu'on n'accorde en général pas assez d'importance aux relations que j'appelle infra-amicales, notamment les relations de travail et celles de voisinage. Avoir un bon collègue de travail, avec qui l'on parvient à entretenir une excellente entente dans le travail, même si ce n'est pas un ami et même si l'on ne se voit pas en-dehors du boulot, je trouve par exemple que c'est précieux. Au cours d'une vie, il me semble qu'on ne compte, dans le meilleur des cas, qu'une toute petite poignée d'amis, une autre petite poignée d'histoires d'amour fortes et, si tu ajoutes à cela quelques membres de la famille qui vont véritablement compter (en gros, ceux qu'on aurait envie de fréquenter même s'ils n'en faisaient pas partie), tu te retrouves avec un nombre de gens avec qui tu auras entretenu des relations profondes et intimes très réduit. Alors, à côté de ces relations-là, autant essayer de faire en sorte que les autres soient aussi enrichissantes que possible, sans chercher à tous prix à y plaquer de grandes étiquettes du type "Amour" ou "Amitié".

"En résumé, si nous avons réussi toi et moi durant quelques années à établir une bonne complicité dans le travail, en sachant que cette relation de travail était très originale, puisque tu étais un chef qui ne commandait pas et moi un employé qui n'obéissais pas, eh bien je trouve que c'est déjà beaucoup. En tous cas, pour moi, ça l'est.
 
"Sur le côté "secret", pas de commentaires, cela demanderait des heures d'explications. Mais je pourrais te citer une liste longue comme l'avenue de la République de personnes qui partagent ton opinion sur ce point me concernant. Quand je précise cela aux gens, s'ils ne sont pas trop stupides, ils pigent que ce n'est pas un sort spécial que je leur réserve à eux personnellement.
     Je pense que notre relation comportait deux caractéristiques (parmi d'autres) intéressantes : nous ne mêlions pas la vie privée et le travail (à part le hand et le vélo pour toi, la drogue et Serge Daney pour moi...) et il n'était pas question d'argent entre nous. Disons donc que mon avenir se passera ailleurs et autrement (pour reprendre le titre d'un livre).
 

La drogue, c'était une boutade, hein!... mais Daney et le cinéma, il se piquait sans doute avec:

"Il y a quelques années, Les Inrocks avaient longuement interviewé Louis Skorecki, un cinéphile que j'aime beaucoup, qui était au lycée avec Serge Daney. Tout jeunes, ils sont allés ensemble à Hollywood pour interviewer des géants du cinéma (ils se sont rendu compte beaucoup plus tard de ce qu'il pouvait y avoir de gérontophile dans leur démarche...). Bref, dans cet entretien, Skorecki règle quelques comptes avec Daney, il y a un peu d'aigreur de sa part, mais il a le mérite de ne pas tomber dans le "culte" que certains réservent à Serge. Et il y a un passage intéressant où il dit :
"C’est vrai que pour moi publier les textes de Serge Daney publiés dans Libé seuls, c’est une connerie. Les textes prennent un sens dans l’ensemble de ce que le quotidien publiait à l’époque et qui constituait la meilleure revue de cinéma au monde. Daney n’était pas seul, et l’équipe comptait vraiment : Séguret, Louella Interim, moi… Et surtout Lefort. Lefort et Daney constituait un équilibre formidable. Daney a appris à devenir journaliste et Lefort est devenu critique. C’était très bien ce qu’il écrivait sur le cinéma. Et il y avait quelque chose d’incroyablement neuf et vivant qui s’inventait entre nous dans la façon de parler du cinéma. Isoler les textes de Serge, c’est de l’idolâtrie. Et pourquoi pas bientôt ses cartes postales ?"
Je suis très content, à titre personnel, que P.O.L ait édité en volumes les textes de Daney, mais je trouve que ce que dit ici Skorecki est particulièrement pertinent. Et sans comparer le moins du monde mes écrits à ceux de Daney, ni les tiens à ceux de Lefort (ni le blog aux pages de Libé de l'époque), c'est un peu ça que je veux dire : mes textes n'avaient de sens que dans le dialogue plus ou moins explicite qu'ils entretenaient avec ceux que tu avais publiés avant ou après et avec le support lui-même (ton blog).   (Quant aux cartes postales de Serge, le réalisateur d'Être et avoir, Nicolas Philibert, a en effet eu le projet à une époque d'en faire un documentaire - Daney ayant envoyé plus de dix mille cartes postales rien qu'à sa mère, sans parler de toutes les autres personnes à qui il écrivait !)                   [NDLR: bien sûr il pensait à cela quand il fait son reportage à St-Jean de Vedas]
Voilà pour cette parenthèse. Donc, si tu veux publier ton brouillon-chiffon, fais-le. Je ne vais évidemment pas le modifier, c'est ton texte, je te laisse libre d'écrire ce que tu veux. Et puis, j'ai tellement l’habitude d'entendre des conneries sur mon compte (des conneries très gentilles, le plus souvent, mais les compliments immérités ne sont pas moins douloureux que les reproches infondés) que je suis plutôt agréablement surpris que tu rapportes avec justesse certains de mes propos, je reprendrais presque confiance en l'humanité ! Et puis, il est empli d'affection, c'est très touchant.
 
Oui, je  le considérais comme un ami, d'autant plus après l'avoir rencontré physiquement à une dizaine de reprises, et de visu apprécier sa gentillesse, sa générosité, son empathie pour les gens...
 

Ces derniers jours, j’ai relu le millier de  mails qu'il m'avait transmis, parfois la larme à l’œil, parfois m’esclaffant (c'est pourquoi je ne veux pas renoncer à l'humour ici). Des milliers de mots qui ne m’auront  rien appris de son passé. Pas question de savoir où il habitait, ce qu’il faisait dans la vie (je le voyais éluder la question sur le parvis de la coopé). Juste des micros bribes :  son grand intérêt pour le sport (handball, tennis,  foot), qu’il a déposé une annonce d'anniversaire de décès le 4 sept 2014 dans la Montagne,   qu'il était aux francos en 2010, qu'il a été tourneboulé par un « événement douloureux qui l'a mobilisé intellectuellement et moralement » : le licenciement de l'assistante du cinéma Le  Rio (la promotion d’une projection m’avait valu son premier mail),  qu’il a a participé à la randonnée Bourges-Sancerre,  ou que François Michelin était son ancien patron, ou encore une phrase où il me demandait conseil pour une  connaissance sur la création d’un blog ou d’un site:

"Salut ma reine d'Ossa,
J'ai un service à te demander, qui n'est pas urgent, mais je préfère te le demander avant que ne déferle sur la France le torrent informationnel muratien de la fin du mois.
Tu sais que tu es pour moi un dieu de l'informatique, que je t'associe toujours dans mon cerveau malade à Norman, l'informaticien qui aide Jesse dans "Tonnerre mécanique". Tu sais bien, il y a Jesse qui dit : "Norman, enclenche la troisième." Et Norman, devant son écran compte "5, 4, 3, 2, 1, 0". Et à ce moment-là, Jesse fonce et l'on entend la musique de Tangerine Dream. Tin, tin, tin, tin, tintintintin ! C'est amusant, tu sais que cette musique est issue d'un concept-album autour des parcs du monde entier ? Il y a un morceau sur Central parc, un autre sur le Bois de Boulogne, etc. Drôle d'idée. Où en étais-je ? Ah oui, Norman. Eh bien tu es mon Norman, même si moi, je ne suis pas ton Tonnerre mécanique.
Donc j'aurais besoin de conseils pédagogiques pour savoir comment on crée un blog et comment on crée un site internet. Moi qui n'y connais rien, je crois savoir qu'un blog est plus lié à l'actualité qu'un site. Mais je me trompe peut-être. En fait, je connais une personne qui voudrait créer un site pour y exposer (si l'on peut dire) ses peintures, dessins et autre créations graphiques... Et un autre site pour mettre en valeur des photographies historiques (disons, patrimoniales) prises par son père qui est mort et qui, de son vivant, travaillait pour les monuments historiques. Donc, je me dis qu'il vaudrait mieux créer des sites que des blogs. Mais c'est peut-être un raisonnement stupide. J'aimerais ton avis éclairé sur ce point précis. [...]Voilà, c'est le service que je te demande. Je te le redis, il n'y a pas d'urgence, tu n'es pas obligé de me répondre tout de suite. Mais si tu trouves le temps pour me donner quelques conseils simples et compréhensibles, tu seras un coeur. Après, je viendrai sur ton blog et au lieu de t'appeler Pierrot, je t'appellerai "mon Normanichou"

Ah, comme ce monde est cruel. Je viens de regarder les résultats du concours d'entrée à une école de psycho-motricien de ma photocopine et.... pfff, elle est classée 343ème sur plus de 1100 candidats et il fallait finir dans les 70 premiers. Ces concours à la con ! 70 places pour 1100 participants ! Et si encore on leur demandait des trucs en rapport avec le boulot, mais la sélection se fait sur des critères à la noix. C'est comme la présidentielle : il faut de nombreuses qualités pour être un bon candidat, mais elles n'ont que très peu de rapport avec les qualités nécessaires pour être un bon gouvernant. Du coup, celui qui passe est celui qui aura été le meilleur comme candidat, mais rien ne prouve qu'il fera un bon responsable. Si ça se trouve, dans les 70, certains n'auront aucune des qualités requises... Enfin, bref, je suis dépité, je viens de brûler nos deux billets pour demain, tu peux donc rester chez toi. (qui est cette copine? la retrouverons-nous?)

 

 A part cela, quelques anecdotes la plupart du temps amusantes (certaines ne me font plus rire, avec le recul).  Rien. Tellement rien.

"Mais soyons clair : nous ne sommes, Dieu merci, ni Jacques Pradel, ni Patrick Sabatier. Donc, si le mec veut qu'on le laisse peinard (je parle de Hexylaine) et ce, quelle qu'en soit la raison (bonne ou mauvaise), on ne va pas aller l'emmerder. Comme disait Charles, on néglige toujours, dans la liste des droits de l'Homme, celui de se contredire et celui de s'en aller.

  J’ai respecté cette distance.  Je ne me suis pas épanché non plus,  lui racontant des bouts de vie quotidienne (10 fois plus que lui déjà), mais rien de trop intime, pour me mettre sur la même longueur que lui. Je me freinais.   Je me pose désormais la question de savoir si j’aurais dû suivre la pente naturelle de l’amitié que je lui portais. J'aurais dû. J'aurais dû. Et le questionner.... ne pas le laisser  dans son système. Mais j'ai toujours séparé la bulle muratienne de la vraie vie, et je pensais qu'il le faisait également, son implication sans doute irraisonnable des derniers mois s'accompagnait de l'annonce qu'il allait passer à autre chose ensuite. Pourtant, j'ai souvent eu envie de l'inviter, jamais osé.  Si, une fois, à  randonner à  la Montagne… sans succès. Comme de venir à Paris pour la soirée Livre unplugged (pas question pour lui  de mettre les pieds à Paris... en fait, de remettre les pieds... puisqu'il a vécu là bas jusqu'en 2004...(Ah, la canaille! lui qui se faisait passer pour un auvergnat des plus "ancrés", notamment quand nous autres Rhône-Alpins avons décidé de l'accueillir dans la modernité).

 
Quelques temps mois auparavant cette date, il venait d'arrêter après son Deug Lettre modernes des  études universitaires (Fac Paris8-St-Denis). Il était extrêmement brillant mais n'oubliait pas d'aller défendre les étudiants sans papier.  Il se renfermait alors petit à petit, chez lui, tout en dévorant LE MONDE, se coupant  des proches. En mars 2004, il quitte la maison en secret, avec un mot annonçant sa décision. Il quitte tout,  le passé et l'actif (sans l'argent de son livret A, ni même les billets dans les enveloppes reçues pour son anniversaire dans son tiroir).  Ses parents s'inquiètent, contactent la gendarmerie. Rien n'est possible. 15 jours plus tard, Matthieu rappelle: il souhaite que sa mère vote par procuration aux prochaines élections!   Il semble qu'il ait rejoint Clermont. Guidé par la musique de Jean-Louis Murat? On ne le saura pas mais chez ses parents, il faisait des k7 avec ses concerts se rappelle sa mère, qui m'a raconté tout ça.

Il donnera des nouvelles, et de moins en moins, jusqu'en 2012.  Après une période en CHRS (logement transitoire, foyer au 49, rue des cordeliers), où il a dû recevoir de l'aide et du soutien, il a un appartement rue des jacobins, une rue que l'on a traversé une fois ou deux ensemble! C'est dans cet appartement limite insalubre que les gendarmes ont trouvé son corps début mars 2017...  Plusieurs mois après le décès (septembre/octobre 2016).

Il reposait semble-t-il en paix, dans un appartement vide, presque à même le sol. Des cartes de Barcelone à côté de lui. Etait-il sur le départ? C'est une des questions que sa mère se pose... et qui restera sans doute sans réponse, d'autant qu'on ne connait pas la raison de sa mort. On espère que cet article permettra de recueillir des témoignages qui  seront d'un grand réconfort pour sa famille. J'espère vraiment que nous découvrirons d'autres aspects heureux de sa vie.. ou comment il arrivait à vivre sans RSA... Et c'est pourquoi je vous invite à partager cet article (notamment les clermontois).

Pour le moment,  un des chocs, c'est  d'apprendre   que de "vrais amis", de famille qu'on choisit, Matthieu n'en avait peut-être pas. Il y avait ceux qu'il avait remercié à son départ du blog... et le groupe Alma loca (découvert à la suite d'un voyage blablacar réussi à l'occasion d'un concert de Murat, le chauffeur était membre de ce groupe). Un CD dédicacé qui a été le seul objet que sa mère a récupéré a permis de faire le lien avec eux et donc de diffuser un peu l'information. C'est en essayant d'avoir des nouvelles (je m'y étais refusé avant, acceptant tout comme sa mère, les "choix d'un homme") que j'ai appris la nouvelle.

Co-voiturage:

"moi, j'ai écrit la vérité : que je suis un gros con au quotidien, mais que le temps d'un voyage de quelques heures, je suis tout à fait supportable. Résultat : ça se passe très bien, les chauffeurs me jugent pour la plupart "Exceptionnel" ! Bon, j'ai aussi ajouté pour plaisanter que j'avais failli être condamné pour assassinat d'automobiliste, mais que le témoin principal était mort dans un accident avant mon procès. Sauf que mon chauffeur de Montceau a pris tout ça au sérieux : il a essayé de comprendre, a cru que j'avais tué quelqu'un accidentellement, que je n'avais pas pu prouver mon innocence lors d'un procès équitable, que j'étais resté fragile de ce côté-là... J'ai dû lui expliquer que c'était une blague.

"Si ça peut te rassurer, je suis déjà arrivé à Koloko en partant à pied d'un village situé à plus de trente bornes, sans billet (tout avait été vendu) et en me perdant dans les bois (mais en me perdant vraiment). Résultat : une dame m'a déposé en voiture à Riom, j'ai pris le train et un type m'a vendu une place au noir sur le parvis.
     Ouais, je sais, j'ai eu du bol cette fois-là...
     M.
 P.-S. : Je me suis quand même évanoui pendant qu'une spectatrice montait sur scène pour interpréter "L'aéroport"... Manque de sucre, fatigue, etc. On n'a rien sans rien.
 

"Encore merci de m'avoir proposé de venir et merci pour le bref covoiturage (je ne t'évalue pas, car mon avis sur ma conductrice de l'aller vient d'être refusé par Blablacar : il ne respecterait pas la "charte" du site... J'ai écrit qu'elle était "joliment dorée telle un pain sorti du four"... mais elle gère une boulangerie !!! Putain, Mauser et Beretta, voilà donc les seuls camarades ?!).

L'humour, l'humour, toujours de l'humour... une armure pour se cacher.

Que dire encore?

Matthieu était d'une grande culture, toujours capable de sortir une référence littéraire, ne ratait sans doute pas une émission "ripostes" sur france culture. Je retiendrai surtout sa tolérance, sa défense de la liberté de paroles et de la presse, et sa rigueur morale... qui l'a conduit (pour un motif bénin qu'il a pris pour de la censure) à se brouiller avec Alexandre Rochon, son autre "chef" comme il disait. Il me recadrait également si j'étais prêt à m'égarer. Autre exemple de sa droiture: Il m'avait raconté qu'il avait été viré de l'ELECTRIC PALACE un soir...

T'as encore joué au redresseur de torts?    -Ah, il y a un peu de ça, c'est vrai... L'un des meilleurs jeunes batteurs de jazz de Clermont (dont le talent est salué par la Fourme lui-même) m'a dit que sur ce coup, j'avais été "royal".

Et puis, lui qui vivait avec rien découvrons-nous,  était d'une générosité extraordinaire (par exemple en m'envoyant un gros colis d'archives à son départ). Avec les membres d'Alma Loca, il agissait semble-t-il de même. Il tenait toujours à vous raccompagner à votre hôtel ou à la gare (n'est-ce pas Barbara, Amparo?) ou encore profitait de ses recherches pour collecter aussi des infos pour les fans de Renaud, de  Sanson  ou encore les camarades manséens.

"Je lui ai envoyé une pelletée de captures d'écran du Monde qui n'étaient pas sur le site, en remontant à des CR de Fléouter du début des 80's. Ainsi qu'une bonne rasade de presse suisse, avec les adresses des sites... Voilà  ce que tu as fait de moi pendant ces années : un psychopathe de l'archive !!!

Alexandre Rochon me disait: "J'en ressens qu'il y a des personnes qui comprennent trop bien le monde dans lequel on vit pour parvenir à y rester".  Et effectivement, Matthieu ne voulait semble-t-il pas se corrompre dans ce monde-là, malgré ses silences, ses secrets ou ses contradictions (je pense que beaucoup à Clermont ne l'avait pas identifier comme celui qui écrivait sur le blog, c'était par exemple le cas de Laure  ou de Jean-Louis Bergheaud - qui se rappelle  bien des échanges riches avec lui).

"Plus il y a de moyens de communication, moins on réussit à communiquer ? Oui, c'est à peu près ce que je pense, tu as lu dans mes pensées...

"Non, il n'y a pas de vie en-dehors de la bibliothèque : dehors, c'est la guerre, les gens s'entre-tuent, meurent de faim, de maladies et préfèrent les disques de Patrick Fiori à ceux de JLM. Non, dehors, c'est moche.

"On se croirait à la télé, à se faire de la lèche les uns aux autres. Je suis sûr que le paradis doit ressembler à ça, c'est pour ça que je ne veux pas y aller...

"Je pensais vaguement aller à Aurillac, mais c'est complet. Putain de ville de merde... J'ai raté un concert d'Eicher là-bas, alors que j'avais le billet. Et lorsque je me suis posé dans un coin d'escalier d'immeuble pour passer la nuit, une voisine n'a rien trouvé de mieux à faire que d'appeler les flics, sans même me dire un mot. L'une des expériences de non-communication entre les gens les plus stupéfiantes de ma vie. 

"un fan est toujours au moins un peu ridicule, toi et moi y compris – le temps que nous passons à disserter dans le vide sur JLM ou à suivre son actualité, nous pourrions l'employer plus intelligemment – même si tu peux toujours te dire qu'au moins, pendant que je lis ton blog, je ne mets pas le feu aux voitures de ma rue, ce qui te confère une certaine utilité sociale non négligeable...).

"[à propos de Finkelkraut insulté/insultant avec les Nuits debout]   ...Des limites de l'arbitrage vidéo, de l'honnêteté intellectuelle, de l'esprit démocratique, de la possibilité de se parler encore, des réseaux sociaux, etc., etc., etc.    Allez, Bashung, pour chialer en silence :http://www.dailymotion.com/video/xotwa_alain-bashung-j-passe-pour-caravane_music

Matthieu n'est plus là pour me donner des conseils,  mais j'ai trouvé le moyen de le faire participer à cet hommage, que je prolongerai encore par d'autres extraits de mails. Ce qu'il n'aurait pas dit, lui toujours si modeste, c'est que sa plume et son travail ont été salués par les lecteurs, mais aussi par des "professionnels":  Fred Hidalgo de Chorus, Marc Legras,  Gérard Davoust, grand éditeur de musique,  le chanteur Pierre Schott saluait ses analyses sur la chanson à propos de cet article. Enfin, Michka Assayas, Silvain Vanot et Erik E ont je crois beaucoup apprécié l'interview qu'il leur proposait (Eryk e me parlait de l'immense impression qu'il lui avait fait). Dans sa boite mail, je suis certain qu'il devait y avoir des "trésors", lui qui n'hésitait pas à contacter celui à qui il souhaitait dire quelque chose:

"J'ai contacté Claude Guillon, l'auteur de Suicide mode d'emploi (tu as sans doute entendu parler de ce bouquin qui fit du bruit dans les 80's) et très bon connaisseur de l’anarchisme. Il m'a dit que le suicide était rarement une solution proposée par les anars, ceux-ci le condamnant plutôt comme une forme de désertion... Pour ma part, cette partie-là du tag me fait davantage penser à l'esprit punk de l'époque (No Futur, etc.). En revanche, l'idée de peuple mort fait selon lui écho à une vieille thématique anarchiste, celle d'un peuple trop passif. De fait, Charles d'Avray (l'auteur de "L'idée")  a ainsi écrit un "Le peuple est vieux" et dans "Ni Dieu ni maître", tu trouves le vers "le peuple sommeille"...
 Donc, selon Guillon et moi, ce slogan porte les empreintes de l'anarchisme et du punk. L'humour de l'autre tag ("C'est plus propre") me paraît également le rapprocher du punk, voire d'un certain situationnisme.. Mais j'ai préféré résumer ces diverses conjectures, plutôt que d'ajouter une mini-thèse à l'album photos...[à propos de l'article Au commencement était un graff]
 
"Tiens, j'ai eu une réponse à un mail de Benjamin Stora ! Bon... il n'a pas la réponse à la question que je lui ai posée, mais au moins il m'a répondu, LUI !
 
Ci-dessous, un  échange avec un sociologue connu...
Cher Monsieur,   Vous ayant entendu dimanche dernier, sur France Inter, réfléchir sur les notions de domination et de capacité des dominés à partir de la chanson de Michel Jonasz, "Les vacances au bord de la mer", j'ai songé que vous devriez écouter - si vous n'avez pas déjà eu l'occasion de le faire - la chanson de Florent Marchet qui s'intitule "Courchevel" et qui, me semble-t-il, s'inscrit un peu dans la lignée de celle de Jonasz. Sauf que dans "Courchevel", on découvre que l'univers qui faisait rêver l'enfant Jonasz n'est peut-être pas si désirable qu'il paraît l'être à première vue. La preuve avec ce court extrait du texte :
 "Tu nous faisais rêver Mais on ne savait pas Que dans cette vie-là  Le  coeur n'y était pas".
Je vous laisse écouter le reste si vous ne connaissez pas cette chanson, qui évoque, en somme, la souffrance que peut aussi générer la domination sur... les dominants eux-mêmes. Cette chanson, qui raconte une histoire triste sur un rythme dansant, dans la  grande tradition de "Je chante" ou de "Marcia Baila" par exemple, me semble être une popsong très réussie.
 Désolé d'encombrer votre boîte à lettres professionnelle avec ce courrier bien futile, mais c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour vous contacter.
 Chaleureusement,
M. GUILLAUMOND.

 Et voici sa réponse :
> De : "Philippe CORCUFF"
Bonjour,   Merci pour votre réaction et surtout la nouvelle piste. Je ne connais pas les chansons de Florent Marchet en général et "Courchevel" en particulier.  Vous avez raison de pointer les effets de la domination chez les dominants eux-mêmes. Dans le chapitre 10 de mon livre (qui s'efforce d'élargir la critique du capitalisme contemporain), je distingue les deux types de critique : 1) une critique qui met en avant les effets des inégalités, et qui dans l'analyse du capitalisme renvoie à ce que les marxistes appellent la contradiction capital/travail; et 2) une critique qui met en avant les effets désagrégateurs de la domination de la marchandise et de l'argent, et qui renvoie à ce que j'appelle "la contradiction capital/individualité". bien à vous

 

Encore une fois: quel regret de découvrir qu'on ne le lira plus...  Il était le plus grand des muratiens, il fait désormais partie de la petite histoire de la musique, à l'instar des anonymes auxquels il aimait rendre hommage (le premier auteur d'un article sur Murat, tel musicien obscur...), mais il aurait sans doute pu être beaucoup plus. 

PSDT Matthieu alias M, alias Fred PLAINELLE    (23/09/81- 01/3/2017)

P.

Merci de vos témoignages dans la zone commentaires ou via la zone contact. La Maman de Matthieu est très reconnaissante de  chaque marque d'amitié ou d'informations sur la vie de Matthieu. 

Un des plus beaux textes de Murat d'après  Matthieu :

PS: Pour retrouver les articles signés Matthieu, vous pouvez taper ce prénom dans la zone recherche du blog. J'aurais dû indiquer les liens, mais j'ai oublié

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #divers- liens-autres

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Publié le 9 Novembre 2017

Dernières chroniques, car ces premiers mots posés sur "TRAVAUX sur LA N89" sont  dans le dernier numéro de Magic! qui annonce "une pause dans sa parution" (interview de Luc  Broussy). Cela ne m'étonne pas vraiment: je crois n'avoir même pas reçu tous les numéros de mon abonnement pris à sa renaissance et même pas avoir reçu un courrier commercial pour me réabonner), sans compter que j'ai eu du mal à trouver des pages qui m’intéressaient...

Enfin soit, Magic aura toujours été fidèle à Murat (on en parlait ), même si ce dernier numéro met en couverture son meilleur ennemi époque Virgin : Daho. Murat cantonné aux pages chroniques pendant que Daho est consacré?  Ne le disons pas trop vite! En effet, on nous dit que c'est un de ses meilleurs albums qui va sortir... mais peut-être pas pour les Muratiens lilithiens...  En tout cas, l'auteur de la chronique semble avoir de la suite dans les idées:  au moment du cours ordinaire des choses, il demandait à Murat de se renouveler.

Première chronique... dernières chroniques?  (Travaux sur la N89 se dévoile)

Voilà encore une nouvelle vidéo de teaser  (il semble que la promo est axée autour de celles-ci, puisque je n'ai  pas encore entendu parler d'autres promotions).

On y entend si je ne m'abuse la voix de la nouvelle venue: Sonia Hizzir. Cette jeune femme d'une trentaine d'année est  une protégée de Denis qui je crois l'a découverte lors de l'aventure "LA GRANDE CHORALE DE LA COOPE".  Il l'a recrutée ensuite dans son projet TOUCH, projet qui me disait-elle il y a peu, est toujours d'actualité.

 

Voili.Je dois vous dire d'autres choses mais c'est long à écrire. Amitiés. et Prenez soin de vous.

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #Travaux sur la N89

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Publié le 4 Novembre 2017

 

 

- Première Diffusion radio hier sur INTER chez VARROD en début d'émission, "un événement", mais il ne cite pas le titre:

https://www.franceinter.fr/emissions/foule-sentimentale

Grand retour en arrière du côté de l'orchestration, pour fêter les 30 ans de Si je devais manquer de toi?

Une énorme pensée à Matthieu qui s’intéressait à toutes les interventions de Didier Varrod, et qui m'a d'ailleurs offert son premier recueil de textes, avec du Murat... (et "encore merci, Didier", rigolions-nous, et cette fois, il peut me dire merci lui parce je n'ai pas retrouvé la photo que M m'avait donnée de son premier passage à la télé. C'était amusant... On verra ça plus tard). 

Nous étions ensemble  un jour de concert:

Premières chansons

la chanson de marquis?

Et encore un teaser diffusé en début de semaine:  Les pensées de Pascal    26 secondes, c'est un peu court pour des pensées, mais tant pis puisqu'il s'agit de s'en foutre.

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #Travaux sur la N89

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