Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié le 26 Mai 2023

Le jour d'après

(Photo de Denis Pourcher, qui a lui même fait la mention)

 

Après avoir continué d'alimenter l'article d'hier jusqu'à tard dans la nuit, avec des hommages de la scène musicale et artistique, je me lève après une courte nuit...  Je vais voir comment je fais défiler aujourd'hui les articles...  Merci à ceux qui m'ont aidé dans ce travail et vont encore le faire dans les jours qui suivent, ainsi qu'à vos messages plus personnels. Ca va être compliqué de rester exhaustif (je fais déjà un peu de tri dans les articles sans grand intérêt).   Je renouvelle mes condoléances à la famille, et aux très proches de Jean-Louis, et gros bisous à la grande famille muratienne.

On va aller un peu au hasard... Voici déjà quelques éléments:

1) Le Progrès du jour:

 

 

 

 

2)  France 3 Auvergne a fait plusieurs articles et consacré un grand moment à Jean-Louis Murat dans le journal d'hier 19 heures, notamment avec le directeur de la communication de la Coopé.

C'est à voir ici (site officiel) ou sur fb (la séquence partagée par Philippe Imbeaud).

Ils ont aussi  puisé dans les archives: avec notamment cette étonnante expo par Erik Roz (99) dont j'avais déjà entendu parlé, puis un reportage époque Mustango, ou une rencontre avec Denis et Alain! A voir! Des choses que je ne connaissais pas.

A lire aussi l'article paru en fin de matinée et un retour sur un des derniers reportages en 2018 sur ses liens avec l'Auvergne.

Sur Francetvinfo, une petite sélection de chansons.

 

3) Du côté de Radio France:  c'était une belle soirée hier, préparée dans l'urgence. Surprise pour commencer avec une petite interview de Camille qui évoque son travail en studio avec Murat (avec diffusion d'un titre du Parfum - 10 000 -jean- Louis d'or). Il n'est pas question de la brouille d'ensuite et de sa chanson baby carni bird, juste du plaisir inouï de chanter avec lui, de ses cahiers...  L'excellent entretien avec Laure Adler a été diffusée ensuite. On en avait parlé à l'époque, mais c'est à réécouter ici.  Cela a été suivi de la Black session 2004, que je n'avais pas réécouté depuis je crois. C'était très chouette. Laurent Goumarre discute ensuite avec FLorent Marchet et Olivier Nuc, qui font une reprise et raconte leurs anecdotes. Je n'ai pas eu l'énergie de prendre des notes. Morgane Imbeaud fait aussi une petite intervention. Tout est en ligne:

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/hommage-a/hommage-a-jean-louis-murat-du-jeudi-25-mai-2023-7827503

Du côté de France Bleu,  on se rappelle de la soirée à Gueret si particulière. Matthieu nous avait  fait un compte-rendu de la soirée...  Paix à Gueret, Guerre à Paris. Le terrorisme n'a pas cessé de hanter JL Murat en suite. Il y a aussi cet article paru en début d'après midi hier.

 

 

 

4) Richard Robert et Marguerite Martin ont repris Terres de France (comme sur le disque AuRA aime Murat):

J'ai été très touché de lire que certains avaient choisi hier d'écouter ce disque "Aura aime Murat" et que ça leur avait fait du bien. Cela m'a beaucoup touché.


 

5)  Article dans POP NEWS: Un adieu impossible à lire sur leur site par Hugues Blineau

http://www.popnews.com/2023/05/25/un-adieu-impossible-a-jean-louis-murat/?fbclid=IwAR0m7cBfFLK_e66LUqo9L4sj2aLkix6Sy6MgrBg1bc_DcG8uRgc6TFydJWU

ll n’y avait rien, ou presque. La France, morne plaine musicale, mis à part quelques francs-tireurs (Bashung) ou artisans pop (Daho, Darc et quelques autres), lorsque Jean-Louis Murat apparut sur la scène musicale d’ici à la fin des années 80, le temps d’un Cheyenn Autumn  racé, synthétique et littéraire à la fois (1989). La langue d’ici prenait quelques couleurs, organique et sensible. « Je venais retrouver / Entre ces peupliers / L’état de grâce / L’ombre fugace / Que l’on pourchasse » (Amours débutants). Entre ombre et lumière, l’auvergnat, né Jean-Louis Bergheaud en 1952, ouvrait une voie, veine sentimentale et autofictionnelle, dans laquelle s’engouffreront, chacun à leur manière, les artistes majeurs de la décennie suivante : Dominique A et Miossec notamment. Lettré, provocateur, le visage tourné vers l’Amérique, Murat deviendra un phare de la chanson d’ici, enfin digne, pendant toute la décennie 90, marquée par Mustango (1999), chef d’oeuvre impérissable enregistré en compagnie de la précieuse équipe de Calexico. Avant de traverser les années, avec un sens des aventures musicales (avec Isabelle Huppert, The Delano Orchestra,…, pour flirter avec la bossa, le folk ou l’electro-pop), et une exemplarité rarement démentie, à l’écart d’un milieu mainstream qu’il se plaisait à détester.

Quelques heures, après avoir appris son décès brutal (le musicien était encore sur scène, à Tulle, il y a quelques jours), et à la veille de la sortie d’une vaste compilation regroupant 40 de ses titres et autant d’années de carrière) nous pensons, singulièrement, à quelques images, accrochés à un intense sentiment de nostalgie. Lorsqu’un artiste majeur nous quitte, sa voix disparaît avec lui, et sans doute davantage pour Murat que chez d’autres : la suavité de celle-ci, sa proximité immédiate, à un souffle près, parfois, pour nous faire partager quelques-unes des plus belles fêlures sentimentales.

On se souviendra aussi de ses mots sur Ramuz, de la beauté des paysages liquides du Manteau de Pluie (1991), influencés par le meilleur de la pop anglaise (Prefab Sprout ou Talk Talk). On se souviendra de son corps jeune, photographié sur les hauteurs de son Auvergne natale, comme pour signer encore, et toujours, son attachement aux grands espaces, aux mouvements du ciel et du vent. Aux animaux qui peuplent le monde et que l’on écorche, pour en faire des trophées. Au sang versé, à la beauté des femmes et de la mini-jupe de PJ Harvey, à celles des gestes primitifs dans une Nature belle et hostile, porteuse de toutes les mélancolies. « C’est le cri de la terre / Des oiseaux et des poissons / Depuis toujours il opère  / Dans toute imagination / Il t’arrache les bruyères / Mais tu connais même pas son nom » (Le cri du Papillon).

On se souviendra de ses poses, de sa prolixité – combien de chansons laissées en chemin, combien composées chaque jour ? -. De son sens des formules, constellant par milliers sa longue discographie devenue sinueuse au fil du temps. Ce sens des mots, touchant juste et souvent au cœur. « J’ai fréquenté la beauté / Je n’en ai rien gardé » (J’ai fréquenté la beauté).

Et plus encore : son regard d’un bleu vif, mariage d’intelligence et d’ironie mordante. La vie selon Murat, et rien, non rien aujourd’hui, pour l’effacer. 

« Oh, je meurs mais je sais / Que tous les éperviers / Sur mon âme veilleront » (Le Col de La Croix-Morand).

 

6) L'article du Monde est énervant (au moins sur deux points), je le mets en tout petit, na!

La mort brutale de Jean-Louis Murat, paysan de la chanson

Auteur prolifique et provocateur impénitent, le chanteur et musicien est mort d’un arrêt cardiaque, dans ce Puy-de-Dôme qu’il n’avait jamais quitté. Il avait 71 ans.

Auteur, comme son héros canadien Neil Young, d’une œuvre prolifique avec une vingtaine d’albums studio, également sensible au paysage, aux bêtes et aux éléments naturels jusqu’à offrir une déclinaison à la française − ou à l’auvergnate – du country-rock, Jean-Louis Murat est brutalement mort, jeudi 25 mai, à son domicile de Douharesse, sur la commune d’Orcival (Puy-de-Dôme), dans le Parc naturel des volcans d’Auvergne. Agé de 71 ans, le chanteur et musicien a été victime d’un arrêt cardiaque, après avoir été réveillé par une vive douleur à la jambe. L’intervention du SAMU n’a pas pu le sauver. De nature complexe, à la fois taciturne et blagueur, Murat avait été récemment éprouvé par la perte de sa mère et le divorce d’avec sa femme.

Avec lui disparaît une des plus fortes et controversées personnalités de la scène hexagonale, qui avait usé de la provocation dès son premier 45-tours, Suicidez-vous le peuple est mort (1981), héritier de la noirceur et de la misanthropie d’un Gérard Manset. Firent les frais de son fiel guère confraternel Les Enfoirés, Renaud et Michel Polnareff (qualifiés diplomatiquement de « gros cons »), les icônes Johnny Hallyday et Jean-Jacques Goldman, ou d’aussi innocentes victimes qu’Alain Souchon et Laurent Voulzy. Cash à l’excès, Murat avait rapidement compris que sa voix ne porterait dans le système médiatique qu’avec le clash. Au risque qu’on ne parle pas de sa musique.

Sa langue de vipère en fit un client recherché des plateaux de télévision. Il n’avait aucun désir de plaire et réussit à se faire autant d’ennemis que d’admirateurs, charmés, eux, par sa veine poétique et son refus de respecter les règles du show-business. « On a vécu avec lui. On s’est souvent engueulés, mais qu’est-ce qu’on a pu se marrer », se souvient Didier Veillaud, directeur de La Coopérative de mai, la salle de musiques actuelles de Clermont-Ferrand. D’autres exercent ce métier comme des employés de bureau, Murat écrivait, chantait, jouait et enregistrait comme on respire.

Un goût pour la poésie et l’écriture

Jean-Louis Bergheaud est né le 28 janvier 1952 à Chamalières (Puy-de-Dôme), une commune qui allait acquérir une notoriété nationale, vingt-deux ans plus tard, lorsque son maire, Valéry Giscard d’Estaing, se déclarera candidat à la présidence de la République. Ses origines nouent d’emblée un double attachement, à l’artisanat par son père menuisier et sa mère couturière, à ce terroir auvergnat dont il n’aura cessé de chanter la rudesse et la beauté. Son nom d’artiste provient du village de Murat-le-Quaire, où ses grands-parents possèdent une ferme. Plus tard, il écrira Le Berger de Chamablanc et Au mont Sans-Souci, un centre de colonie de vacances à la Bourboule.

C’est à l’harmonie municipale de son père que le garçon fait ses premières armes, tambour puis cornettiste à piston. Suivra l’étude du saxophone au conservatoire, mais les cuivres contiennent mal son goût pour la poésie et l’écriture. A la guitare, le jeune homme commence à s’envisager en bluesman en chroniquant son environnement et en transposant l’art du Mississippi au Massif central. Sa vie épouse cet imaginaire à la fin des années 1960 : mariage suivi d’une paternité et d’un divorce, nomadisme avec son lot de petits boulots (journaliste, moniteur de ski et de plage) sur le modèle des deux Jack, London et Kerouac. En 1977, il rentre en Auvergne pour y monter Clara, un groupe repéré et aidé par William Sheller.

En vain car les échecs vont se répéter et nourrir l’amertume du personnage. En dépit d’une pochette signée par Jean-Baptiste Mondino, Suicidez-vous le Peuple est Mort est un bide commercial d’autant plus programmé que les stations de radio sont rebutées par un tel titre. Toujours marqué par la new wave synthétique de l’époque, le premier mini-album Murat (1982), puis le long format Passions privées (1984), malgré un portrait du trentenaire réalisé par Bettina Rheims, connaissent un destin aussi funeste. La photogénie du beau gosse au regard bleu perçant n’y change rien, ni sa voix suave et traînante. L’aventure semble tourner court puisque Pathé-Marconi lui rend son contrat d’enregistrement.

Ténébreux et inconsolé

Il faudra attendre 1987, alors que Murat a signé chez Virgin, pour qu’une de ses chansons, Si je devais manquer de toi, capte enfin l’attention du public avec 60 000 exemplaires vendus. La pleine reconnaissance suit deux ans plus tard. L’album Cheyenne Autumn, qui inaugure son compagnonnage avec le multi-instrumentiste et producteur Denis Clavaizolle, impose enfin sa marque, une exploration des sentiments amoureux soumise à ses sautes d’humeurs comme aux variations climatiques (Pluie d’automne, La lune est rousse sur la baie de Cabourg).

Le ténébreux et inconsolé fait ses débuts au cinéma devant la caméra de Jacques Doillon pour La Vengeance d’une femme (1990, d’après L’Eternel Mari de Dostoïevski), avec un premier rôle aux côtés d’Isabelle Huppert et de Béatrice Dalle. Cette expérience d’acteur restera sans lendemain, mais Murat sera au centre de Mademoiselle Personne (1996), de Pascale Bailly, qui le montre en tournée, en mêlant documentaire et fiction.

Le succès lui apporte bientôt un tube incontestable, le duo éthéré Regrets avec Mylène Farmer, prélude au triomphe qu’est l’album Le Manteau de pluie. Deux extraits font encore le bonheur des radios, l’inquiétant Col de la Croix-Morand avec ce couplet concentrant ses obsessions (« Quand montent des vallées/Les animaux brisés/Par le désir transhumant/Je te prie de sauver/Mon âme de berger/Je suis innocent ») et, sur une thématique identique, la bluette de Sentiment nouveau. Les décennies 1990 et 2000, flamboyantes, l’installent, avec Dominique A, en leader de la scène française, que seul ombrage le commandeur Alain Bashung, rare confrère à échapper à ses sarcasmes – à tel point que Murat reprendra Alcaline.

L’inspiration semble intarissable

Cette forme passe par deux albums magistraux, Dolorès en 1996, perfectionné par six mois de séances au studio Davout à Paris et baudelairien à souhait (« Ce jour, mon cœur se mit à saigner/Comme le lapin de garenne/Qu’il vous fallut un jour égorger/Pour sacrifier à la haine » dans Perce-Neige), puis Mustango (1999), assouvissement de fantasmes américains comme le fut Osez Joséphine de Bashung. Ce chef-d’œuvre a été enregistré à New York et à Tucson (Arizona) avec des locaux, Jennifer Charles, chanteuse du groupe Elysian Fields, Calexico et le guitariste Marc Ribot. Murat brille autant à la scène. En disciple de Bob Dylan, il réinvente systématiquement son répertoire et laisse place à l’improvisation, ce que documentent les trois lives livrés de 1995 à 2000.

Dans un premier temps, l’inspiration semble intarissable comme le confirment le nietzschéen Le Moujik et sa femme (2002), le tour de force, cette fois proustien, qu’est le double CD (ou triple vinyle) Lilith (2003), puis Mockba (2005), comprenant des duos avec Camille et Carla Bruni, et Taormina (2006). En réaction à l’anti-élitisme ambiant, Murat revendique haut et fort ses influences littéraires et fait connaître – bien avant la vogue actuelle – une femme de lettres oubliée, Antoinette Deshoulières (1638-1694), avec Madame Deshoulières (2001), album enregistré avec Isabelle Huppert.

En 2005, il consacre 1829 au chansonnier du XIXe siècle Pierre-Jean de Béranger, et referme cette série d’hommages par le magnifique Charles et Léo (2007), son interprétation de poèmes de Baudelaire mis en musique par Léo Ferré. Ses collaborations extérieures continuent de surprendre puisque le voilà parolier du groupe Indochine pour la chanson Un singe en hiver (2003), qui glisse des allusions à l’ancienne colonie française comme à Bob Morane.

Admirateur de Zemmour et Onfray

Sa production pléthorique exige aussi de faire le tri à sa place. Elle comprend en effet le navrant A Bird on a Poire (2004), exercice de pop légère – avec Jennifer Charles et le bassiste Fred Jimenez – derrière un calamiteux jeu de mots en référence à Leonard Cohen. Entre ses amours courtoises moyenâgeuses, la vie des champs rythmée par les moissons et son attention au vivant, de l’insecte au ruminant, Murat peine aussi à se renouveler.Mais on trouve toujours des perles sur ses albums : Mousse noire (Tristan, 2008), Comme un incendie (Le Cours ordinaire des choses, 2009) ou J’ai fréquenté la beauté dans Babel (2014), enregistré avec des Clermontois, le groupe The Delano Orchestra et Morgane Imbeaud, ancienne chanteuse du duo folk Cocoon. Au moins son monde romantique a-t-il le mérite de proposer une alternative radicale à la domination de la musique urbaine, hip-hop et R’n’B.

Après être tombé en arrêt devant les trouvailles de Frank Ocean et de Kendrick Lamar, Murat s’orientera pourtant vers les sons électroniques avec Travaux sur la N89 (2017), objet déconstruit et déconcertant, avant de saluer son illustre homonyme bonapartiste dans Il Francese, surnom donné à Joachim Murat lorsqu’il fut roi de Naples, de 1808 à 1815. Le vétéran désabusé continue de dresser un tableau apocalyptique de la scène française et de l’industrie du disque, que ne devait pas améliorer la pandémie de 2020. Son accablant constat est assorti d’une menace de retrait, qu’aucun de ses fans ne prend au sérieux.

Ceux-ci avalent une dernière couleuvre en octobre 2021 quand Murat fait part dans Paris Match de son admiration pour Eric Zemmour et Michel Onfray, le premier pour son « côté fuck the system », le second pour sa « virilité stoïque ». Sortie évidemment commentée qui en éclipsa une autre : celle de son ultime album, La vraie vie de Buck John.

David Bowie avait publié son testament Blackstar deux jours avant sa disparition, le 8 janvier 2016. Celle de Jean-Louis Murat est intervenue à la veille de la parution de sa toute première compilation, Best of (1981-2021), un recueil de vingt titres chez PIAS. Le bougon avait fini par assouplir sa position après avoir longtemps argué qu’une telle synthèse devait être réservée aux morts.

Jean-Louis Murat en quelques dates

28 janvier 1952 Naissance à Chamalières (Puy-de-Dôme)

1987 Premier succès public avec Si je devais manquer de toi

1989 Album Cheyenne Autumn

1990 Joue dans La Vengeance d’une femme, de Jacques Doillon

1996 Album Dolorès

1999 Album Mustango

2014 Album Babel

25 mai 2023 Mort à Orcival (Puy-de-Dôme)

Bruno Lesprit

Mettre en relief une soi-disante admiration pour Zemmour... et qualifié A BIRD de navrant!! Je passe...

 

 

 

 7)  Le chanteur DA  SILVA a publié en "public" sa soirée privée qu'il avait réalisée avec Jean-Louis Murat (interview par téléphone) , il y a déjà quelques années :

8) La chronique du fidèle Laurent Cachard : sur son blog.

9)   Je mentionne pour finir l'article du JDD.

 

Je m'en arrête là  pour cette édition du matin. Bon courage à tous...

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Pierrot

Publié dans #Après le 25-05-2023

Repost0

Publié le 25 Mai 2023

Le choc... 

Alors que l'on s'apprêtait à le fêter avec le Best of, le week-end Murat le 23 et 24 Juin... la Montagne nous annonce son décès... 

 

https://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand-63000/loisirs/le-chanteur-jean-louis-murat-est-mort-ce-vendredi-25-mai_14315266/

"Jean-Louis Murat est décédé ce jeudi 25 mai à l'âge de 71 ans. Jean-Louis Murat est décédé ce jeudi 25 mai, à l'âge de 71 ans. L'auteur-compositeur-interprète et acteur français était né à Chamalières le 28 janvier 1952. ll est resté fidèle à ses origines puydômoises toute sa carrière marquée par la sortie d'une trentaine d'albums. Cette œuvre profondément poétique devait recevoir un éclairage particulier avec la sortie d'un best-of (1981-2021) prévue demain.   Les causes et circonstances de sa mort ne sont pas connues."

 

Pensées à ses enfants, à ses proches...  

 

A très vite... Je vous invite bien-sûr à partager votre émotion et vos pensées en commentaires, afin de laisser une trace...  Je complète l'article avec des réactions et les articles qui tombent... France Inter consacrera sa soirée à Jean-Louis avec une redif de Black Session.

 

 

- Mot sur la page officielle:

C’est avec une très grande tristesse que nous annonçons ce jour, la disparition de l’artiste auteur, compositeur, interprète Jean-Louis Murat.
Cette disparition extrêmement brutale et soudaine laisse un vide immense dans le paysage musical français.
Jean-Louis Murat était un artiste unique.
À la discographie singulière et rare.
Jean-Louis Murat était un des plus grands poètes français de sa génération.
Il avait 71 ans.
 
Toutes nos pensées accompagnent sa famille et ses proches dans cette très grande douleur.

 

 

Messages:

- Alex baupain (fb) : Je l'ai tellement écouté et aimé. Quelques uns de ses albums restent parmi mes préférés au monde. Il disait parfois des bêtises mais il chantait souvent des merveilles. Grande tristesse. Adieu Jean-Louis. 

- Baptiste Vignol (fb) : Ceux qui savent savent qu'il était le plus grand

- Alain Artaud (fb, ex polydor): j'ai travaillé avec lui à partie de Cheyenne Automne jusqu'en 2010 .Chaque fois que je changeais de label, Marie Audigier , Jean Louis et moi nous nous suivions ! Malgré son caractère de cochon c'était un des plus grands ; J'étais touché par sa poésie , par sa voix . On s'aimait beaucoup. Sa disparition est brutale . Bref... (http://www.surjeanlouismurat.com/article-inter-vious-et-murat-n-10-alain-artaud-75198522.html )

Christophe Noiseux (France bleu) :

Dieu n'a pas trouvé mieux, le Col de la Croix Morand te pleure, toi qui courais dire aux hommes faibles au milieu des regrets, tout est dit. Adieu Jean-Louis Murat. Adieu l'auvergnat d'Orcival. 😪

 

 

- Florent Marchet: 

Jean-Louis. Je suis dévasté. J’ai grandi avec tes mots, avec ta musique. Ton oeuvre a été déterminante pour moi. J’aurai eu l’occasion et la chance de te le dire, souvent. Lors de notre première rencontre, au Printemps de Bourges. Puis à Cluses… Nous partagerons ensuite le même Label, Pias. J’étais pas peu fier. Se voir, après tes concerts. La loge et le linge en boule dans ton sac. Les chemises froissées avec élégance. Ta voix rageuse et l’instant d’après, c’était la douceur extrême. J’ai toujours eu 15 ans à tes côtés. Je te devais tellement. Le gout des noms de lieux, les guitares grasses et chaudes, les voix feutrées, les mots incongrus. Avec Olivier Nuc, on t’avait même rendu hommage plusieurs fois en montant une conférence chantée autour de ta vie et de tes chansons. On célébrait notre chanteur préféré, le plus élégant de tous. Il n’y a pas si longtemps, on m’avait demandé, pour une émission de télé, de chanter une chanson connue qui me faisait de bien. J’avais choisi "Sentiment nouveau». Aujourd’hui la montagne est noire, beaucoup de brume. D’habitude j’aime bien mais là plus du tout. J’ai mal. « Prisonnier des glaces, je suis dans le vide, perdu vers les cimes sur l’autre versant". Je t’aime Jean-Louis.

 

-Magic qui ressort toutes les couvertures avec JL: 

Jean-Louis Murat n’est plus.
Toute la famille Magic, Revue Pop Moderne est dévastée par la nouvelle.
Depuis plus de 30 ans, le plus inspiré, le plus rebelle, le plus poète, le plus romantique, le plus exigeant de nos artistes français ne cessait de nous accompagner de concerts en albums, d’interviews tranchantes et provocantes en ballades auvergnates.
Avec Daho, Miossec et Biolay, il était un des membres du quatuor qui forme depuis toujours le club fermé des compagnons de route de Magic, cette revue qui l’aimait et qu’il aimait.
On sèche nos larmes et on revient plus longuement auprès de vous dans la journée pour rendre hommage à un artiste qui nous apparaissait à tous, à vous comme à nous, si vrai, si proche, si pur.
 
Luc Broussy:
Les larmes d’abord, irrépressibles, pour répondre au choc d’une nouvelle qu’on aurait jamais voulu entendre.
Pour beaucoup d’entre nous, Jean-Louis Murat était le meilleur, le plus profond, le plus poète, le plus punk, le plus rebelle, le plus naturel, le plus exigeant.
Dévasté de tristesse.
 

PS:  merci de m'aider à récolter tout ce qui va sortir... à la télé, radio, journaux, réseaux... 

 

 
 
 
 
 
 
Jean Louis Murat est parti. Triste nouvelle. La beauté du texte, la franchise du mot, la sincérité du chant. Une part de l’Auvergne part avec lui. Affectueuses pensées à ses proches.
 
 
- Julien Orso Jesenka:
"chut pas de bruit
pour la mort de Jean-Louis"
 
- Pias (insta):

C’est avec une très grande tristesse que nous annonçons ce jour, la disparition de l’artiste auteur, compositeur, interprète Jean-Louis Murat.

Cette disparition extrêmement brutale et soudaine laisse un vide immense dans le paysage musical français.

Jean-Louis Murat était un artiste unique.
À la discographie singulière et rare.
Jean-Louis Murat était un des plus grands poètes français de sa génération.

Il avait 71 ans.

Toutes nos pensées accompagnent sa famille et ses proches dans cette très grande douleur.

 

- Jeanne Cherhal (fb) : (je partage leurs interviews ici-même afin de partager leur amour pour Murat : http://www.surjeanlouismurat.com/article-inter-vious-et-murat-n-3-jeanne-cherhal-44390670.html)

Le talent, la beauté, la voix, la poésie, l’intégrité de Jean-Louis Murat. 💔

 

- Nesles : (à relire son interview)

JEAN-LOUIS MURAT
putain de putain la mort
L'un des derniers remparts contre la médiocrité vient de tomber. Au champ d'honneur. #rip et éternelle reconnaissance à toi
 
 
- Jil Caplan (fb) :
Je parlais de Jean-Louis il y a peu avec @benjaminbaroche qui avait tourné dans un de ses clips, « Over and Over » magnifique chanson et superbes images naturalistes. JeanLouis, comme Hubert, rencontré et aimé au cours des nombreux plateaux tv &radios de cette époque révolue, insouciante encore, gaie et pleine de promesses. On ne voyait pas, on ne savait pas comment les choses tourneraient. Jean Louis le savait, il était plus vieux, déjà meurtri, déjà à contre-courant, et sa belle gueule cachait bien des aspérités. Il était si drôle. Attentif et généreux, jamais mièvre, mais affûté, prêt à bondir, à saillir. Je suis plus que triste, sa présence au monde suffisait à me le rendre plus poétique, plus acceptable. Je vais manquer de toi, Jean-Louis. Fais-moi signe.
 
 

- l'acteur Gael Morel: (qui partage la chanson le lien défait ):

Le plus beau film de Claire Denis à mes yeux, « J’ai pas sommeil » et cette chanson sublime de Murat qui me plonge immédiatement au cœur de mes 20 ans et des années 90…

 

- L'ami Rudy Léonet qui fit la connexion avec Indochine:

Beaucoup de souvenirs à Paris, à Bruxelles, à Orcival, en tournée. Beaucoup de discussions, beaucoup de concerts, beaucoup d'émotions, beaucoup de studio, beaucoup d'interviews, beaucoup de débats, beaucoup de phrases définitives, beaucoup de choses et leurs contraires. Beaucoup d'amis et d'ennemis en communs. Tout remonte tout à coup.
Finalement, c'est la promesse du vide qui définit le mieux l'absence.
Jamais un aucun chanteur ne m'aura pris autant dans ses bras. Pas plus mal que ça soit tombé sur lui, et sur moi. 💔

 

- Anne-Françoise Sarger (ciné-café l'aquarium à Lyon,  fille de l'oncle de JL, Edmond Bergheaud, journaliste):

 
Il y a quelque chose d'irréel et de profondément triste d'apprendre la mort brutale de mon cousin Jean-Louis Bergheaud. Il reste lié à une période particulière de ma vie, je lui dois mon premier concert, celui de Genesis, où il m'avait emmenée le soir de mon écrit de philo au bac. Il est un souvenir lumineux et sombre, si proche et lointain à la fois, m'évoque aussi ma famille paternelle, ce petit village d'Auvergne dont nous sommes originaires et dont il a pris le nom en pseudonyme.
J'ai une pensée particulière pour Stan Mathis qui lui a rendu un si bel hommage à travers l'album "Aura aime Murat", pour Dory Faye et Surjeanlouismurat Pierrot dont le chagrin doit être immense.
Lorsque meurent des artistes je me dis toujours que leur oeuvre sera toujours là pour les faire vivre. Là c'est bien sûr un peu plus compliqué. Mais je lui dois aussi un autre souvenir, la joie d'une chanson partagée avec un homme tant aimé, si loin, si proche encore.
Merci pour tous ces beaux souvenirs, Jean-Louis. Que la terre d'Auvergne te soit légère, nous nous y retrouverons un jour ou l'autre.
 

- Christine and The queens partage elle : "paradis perdus" en story

 

- ELysian Fields (insta):

C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès de notre cher ami et camarade Jean-Louis Murat. Jean-Louis, le poète, l'extraordinaire forgeron. Nous étions ensemble et riions et faisions de la musique il y a seulement quelques jours. Notre Jean Louis. J'en dirai plus plus tard. Maintenant nous tremblons d'une émotion profonde et d'un chagrin

 

- Marjolaine Piemont:

J'avais 19 ans. Je travaillais en tant que stagiaire au Festival de Cannes. J'avais trouvé à me loger dans une petite chambre mansardée. Il y avait un lit, une commode, une platine. Et un disque "Dolorès" de Jean-Louis Murat. Je ne le connaissais pas. Et depuis ce moment-là, cette voix ne m'a plus jamais quittée. Rentrée chez moi, je me suis empressée d'acheter l'album. Je voulais encore m'enivrer de Train Bleu, de Baiser et de Fort Alamo. Et puis, j'ai écouté toutes les chansons. Au Palace, au New Morning, je suis allée le voir plusieurs fois en concert... Je me souviens de cette soirée où on avait repris quelques unes de ses chansons avec @Antonin Lasseur, Bertrand Louis et Olivier Nuc.
Il y a cette discussion un soir de mai 2021 au soleil couchant avec Frédéric Bobin lors du Festival Chant'Appart Association Chants-Sons autour de l'oeuvre de Murat. Et Fred m'a fait cette jolie proposition de reprendre en duo une de ses chansons. "Au mont sans Souci" fut enregistrée dans l'album AuRA Aime MURATl'année dernière.
Aujourd'hui, je suis bien triste. Merci Jean-Louis Murat pour tes chansons qui ont éclairé mon chemin d'artiste.
"Quand l'éclat mauve délétère
N'éclaire plus ma vie
Je vais dormir dans la bruyère
Au Mont Sans-Souci."
 
- La coopérative de Mai:  Très beau texte...

Tuilière et Sanadoire veillent une demeure en pleurs. Jean-Louis Murat est parti, soudain. Une nouvelle tombée comme ça, brutale, ce matin, à ne pas y croire. Jean-Louis et la Coopérative de Mai, c’était Koloko, c’était Marie et Laure, les pompiers de Clermauvergne Humanitaire, des concerts inattendus, en équilibre, forts, très forts. Une émotion rare, qui vous laissait exsangue, heureux d’avoir assisté à la lutte victorieuse de ces trios, secs et vifs comme le vent, obéissant au doigt et à l’œil au maître. C’était l’art subtil et génial du contre-pied, des discussions enflammées sur le ballon, le vélo, c’était la rencontre avec un artiste irrésistible, un auteur immense, un interprète écorché au cœur rouge sang, un caractère de là-haut, où nul autre ne peut comprendre le relief tourmenté des amours envolées.

Aujourd’hui, toute l’équipe de la Coopérative de Mai partage la peine inimaginable de sa famille, de ses enfants, de ses amis, des musiciens qui l’ont accompagné tout au long de son immense carrière, au fil d’une œuvre magistrale, de vrais disques, sans cesse plus lui, toujours plus mûrs, de plus en plus proches des monuments qu’il admirait tant.

Jean-Louis est parti, soudain, et il nous reste le chagrin. Les bords de Loire au point du jour ne seront plus jamais comme avant, et l’écir soufflera désormais sur des monts d’Auvergne désespérément vides de leur âme, de leur poète, de Jean-Louis.

Les koloko:

 Clemauvergne communique aussi:

C’est avec une immense tristesse que nous apprenons le décès de Jean-Louis MURAT. Nous n’oublierons jamais son altruisme et la générosité dont il a fait preuve au profit de notre association en reversant intégralement et en toute discrétion les recettes de ses concerts. C’est grâce à Jean-Louis et ses musiciens que nous avons pu rénover un dispensaire et construire divers jardins potagers à Koloko. Nous avons distribué pendant plus de 10 ans une trentaine de camions citerne et d’ambulances à travers la Mauritanie, le Niger, le Bénin et le Burkina Faso. Jean-Louis était connu de Tombouctou à Koloko. Ce redoutable Auvergnat est ancré dans son Auvergne comme une racine de gentiane. Merci Jean-Louis pour tous ces bons moments passés ensemble. Souvenons -nous des concerts (et surtout des après- concerts) à la Coop de Mai. Un jour, nous nous retrouverons et boirons un Justin ensemble !
Nous avons une pensée pour sa famille et lui souhaitons beaucoup de courage dans ce moment difficile.
RIP
Jean-Marie CHASTAN

- Christian Eudeline (fb):

Rencontré 6 ou 7 fois, je ne pouvais tout raconter en un seul article, mais je me souviens très bien de cette première fois où il me glissa : Tu sais bien, "Paint It Black" des Beatles... Heu Jean-Louis, tu te goures tu parles des Rolling Stones. L'idée était de voir si son interlocuteur écoutait. Je garde de lui l'image de son oeil malicieux, et ce dernier interview sur une péniche au pied de la Gare d'Austerlitz. Il m'avait accueilli d'un "Hey Christian comment vas-tu ?" Je l'aimais bien, et au fil des années on s'était apprivoisés. C'est une grande perte.

 

- Rose (duo "pour être deux) :  https://www.rose-leblog.fr/2023/05/25/jai-pas-trouve-mieux-pour-te-dire-adieu/

IL avait répondu oui, à ma grande surprise, pour être deux avec moi en 2015. On m’avait pourtant bien prévenue que ça ne servait à rien de lui proposer… Comme quoi, il ne faut écouter personne, à part son intuition.

Lui, pourtant si rock, macho aussi parfois, a incarné à la perfection l’homme que l’on quitte, celui que l’on arrive pas à aimer tant qu’on ne s’aime pas soi-même.
« J’fais jamais assez de place, pour les douleurs d’en face… », mais tu auras une place toute particulière dans mon cœur et dans mon histoire d’amour avec la musique, à tout jamais.

J’espère que tu t’es mis aux anges, comme tu le chantais.

 

La grande classe, les CALEXICO

 

-  Axel Bauer (twitter):

Une nouvelle bouleverse le cours ordinaire des choses, un mustang s'en va. RIP Jean Louis Murat. Ton génie m'allait comme un incendie.
 
- Capucine Sag (attaché de presse- Pias):
“Babel”, peut être le disque qu’on a le plus écouté au bureau avec Stef, Pauline et Guillaume, au début du label chez Pias. Des centaines de fois.
Et puis tous les autres albums, avant et après, de ceux qui laissent des traces dans nos vies.
On attendait avec grande impatience l’écoute, quasi annuelle, du nouveau disque de Murat.
Chez Pias, il était adoré. On le suivait dans ses envies, ses idées, parfois ses folies. Quand il nous disait qu’il voulait faire la couv’ de son prochain disque en matière de maillot de coureur cycliste, je réfléchissais déjà au choix de l’usine (on ne l’a jamais fait).
Et puis il y avait l’image, les médias. C’était un sacré sujet.
Sans iPhone 37, on attendait Jean Louis au bout du quai de la gare de Bercy, en espérant l’y trouver. Et puis on le voyait arriver, Jean, boots, T-shirt avec trous de boulettes. Ouf, Jean Louis est venu. Et puis ça se passait quasiment toujours bien. Jean Louis était content d’être là et consacrait du temps et de l’intérêt à tout journaliste qui avait pris le temps d’écouter son disque avec rigueur. On a eu des grands moments de promo, et je me souviendrais toujours de cette émission chez France Inter avec Leti, ou il avait repris Anne Sylvestre, si chère à son cœur. Ce fut un super moment pour nous pour pleins de raisons.
Les photos, c’était encore un autre sujet.
Jean Louis détestait ça. C’était rare qu’il accepte les shootings promo, et on devait parfois se contenter des séries “homme feuille” que Jean Louis envoyait, ou il s’était auto photographié derrière des feuilles d’arbre dans un savant mélange d’art conceptuel et de provoc.
Mais Jean Louis était un vrai gentil. Alors lorsqu’il me voyait arriver les bras chargés de fringues qu’on avait pris le soin de sélectionner puis de trimballer en metro, il jouait le jeu. Certes en “rigo-râlant” et en disant “je suis vraiment ta marionnette” mais il le faisait, un peu pour nous faire plaisir. Et ce fut des couv’ magnifiques, notamment les deux dernières des inRocKs.
Alors on avait un peu pris la confiance, et pour le clip de “Je me souviens”, j’avais pris le train très tôt avec des énormes valises remplies de costumes de cinéma. Je me disais “mais t’es tarée, comment tu vas faire porter une coiffe d’indien à JL Murat.”
J’étais arrivée sous la neige au théâtre de la Bourboule avec mes tenues d’indien et de général napoléonien, il a juste dit “tu vas avoir les pieds mouillés, on va te prêter des bottes”.
Tu vas terriblement manquer Jean Louis.
Aujourd’hui “Je me souviens” et je pense à Laure, tes enfants, ta famille, tes musiciens, Guillaume et tous les gens qui ont travaillés avec bonheur sur tes merveilleux disques.
Nous, on était sacrément fiers de bosser avec Jean Louis Murat.
 
- Talaat El Singaby (festival Internationale de la guitare-Montpellier):

Le réfracteur élégant est parti.

J’ai appris à la fin de cette matinée que Jean-Louis Murat a claqué la porte de la vie à la face du monde ! C’est son genre. Cela m’a profondément attristé pour la musique, pour la culture, pour les esprits libres et frondeurs, et bien entendu pour les IG qui ont eu l’immense plaisir de l’avoir programmé deux fois, en 2018 et en 2022. Auteur-compositeur-interprète à part, barricadé dans son Puy-de-Dôme, comme une citadelle contre les fracas du showbiz et la vulgarité des lumières claquantes, des façades à la Las Vegas et à la Los Angeles. Sa finesse, sa tendresse, son regard bleu, aussi tendre qu’assassin, ses mélodies, et sa voix unique vont manquer à un public qui a le goût de l’authentique et de l’unique.

Mes pensées ainsi que celles de mon équipe vont à ses proches.

- Raphael Haroche (chanteur) (insta):

"En demi-conscience, j'allais au fond des ténébres". Toute une vie de beauté, de poésie, de liberté. ciao il francese".

 

- Vincent Hully (régisseur tournée (fb)):

Votre (parce que oui, on a continué à se vouvoyer même après avoir tourné ensemble pendant 3 ans et demi) hurlement rauque à peine exagéré, comme beaucoup de choses avec vous, me restera gravé. Vous avez mis 2 ans et demi à m’appeler par mon prénom (je ne me suis d’ailleurs pas retourné la 1ère fois où vous avez dit « Vincent » haha). C’était devenu un jeu, un peu comme votre personnage un peu effrayant pour ceux qui ne vous connaissaient pas. J’ai eu l’honneur de vous connaitre, vous et votre famille, dans votre hameau au milieu des volcans où peu de régisseurs ont eu la chance d’aller à part pour charger vos guitares. Là-bas où vous étiez vous-même: attachant, cultivé, drôle mais toujours un peu excessif. C’était votre charme. J’aurais aimé vous salué une dernière fois. Faire un dernier « débrief » dans une chambre d’hôtel. Vous écouter une dernière fois dégueuler votre talent sur scène.

Bises à tout l’équipe avec qui j’ai eu la chance de vivre ces belles expériences.  Salut JL!

 

- Pierre Schott (fb):

Le poète des hautes terres est parti brutalement et définitivement. On ne sait ni vers où, ni pour râler contre qui. Mais laissant un vide que plus personne ne comblera. Pensées et tristesse...
 
- Nolwenn Leroy: (fb)
 
« Sur mes lèvres », il y a de la tristesse, de l’amertume….mais il y a aussi ces mots et ce bouquet de roses rouges que vous m’aviez offert…….
 
- José Pereira (ex-Plexiglas - La Bourboule  - Message d'un autre membre de ce groupe plus bas):
Un volcan s'éteint . Adieu Jean Louis
J'entame ma dernière année d’apprentissage en électricité, Il n’y a pas de doute ce mode de formation vous plonge vite dans le monde réel de l’entreprise, une marche rapide vers l’âge adulte.
Mes camarades de collège partent pour la grande ville au lycée. Je reste au creux de la vallée avec mes rêves d’adolescent, de plus en plus isolé de mes paires. Quelle que part dans les montagnes, loin du Monde. Même les ondes radios finissent par se perdre au milieu de ces anciens volcans.
Empêché d’aller vers le monde, pourtant c’est le monde qui va venir à ma rencontre.
Des dizaines d’ados Britanniques envahissent la localité pour des classes de neige.
Me voici au milieu des jeunes sujets de sa Gracieuse Majesté, chantant Good Save de Queen des SeX Pistols , We Will Rock You de Queen. Plongé avec mes nouveaux copains dans la nouvelle vague. Auparavant seule la bande FM pirate radio Koala diffusait des morceaux de musique alternative entre le Puy de la Vache et le Puy Gros. Voilà que les jeunes anglais nourrissent mon désir de découverte de sons nouveaux.
Un nouveau groupe rock s’installe dans les anciennes écuries à La Bourboule. Tout de suite elles deviennent le lieu de rendez-vous de mes longues soirées enneigées. Avec leur studio de répétition aménagé, nous sommes admiratifs de la bande du groupe Clara.
Encouragés par nos aînés musicos, nous décidons d’étoffer la scène musicale des volcans. Jean Louis le leader nous compose notre premier morceau.
Après des semaines de création fertile, de fausses notes sous distorsion. Jean Louis nous propose de participer à notre premier festival. Un festival au sommet ! Ce vendredi de février nous voici en route dans le break d’un copain cuisinier.
Nous arrivons au lieu-dit Jassy en pleine montagne, heureusement un aimable paysan, sur son tracteur nous indique la ferme du bas. Notre zénith est là tout près ! Comment cela va être possible d’avoir un public au milieu de nul part.
Dubitatifs nous installons le matériel, les autres groupes s’installent également.
Miracle ! avec le coucher de soleil, ils sont venus, ils sont tous là les Clermontois. La grange pleine de aficionados, absorbe nos décibels sans craquer. Jean Louis en profite pour nous enregistrer une maquette avec l’envie de nous propulser plus tard dans une première partie. Un soir dans la salle des fêtes de La Bourboule un petit bonhomme en costume noir, fait son apparition en toute discrétion, nous étions une poignée dans la confidence. William Sheller venu tout droit de Paris auditionner le phénomène local. La suite tout le monde la connait, Jean Louis est devenu Murat. Jean Louis tu es parti rejoindre mon copain Christophe Pie , nous n’aurons plus l’occasion de réécouter ensemble notre maquette, maquette d’après tes dires encore dernierement en ta possession.

- Charlélie Couture (fb):

Hier soir c’est la bombe Tina Turner que le « Grand Démineur » a désamorcée. Celle qui après avoir survécu aux tumultes d’une époque en folie sous l’emprise d’un mari violent, celle qui se vit traverser un long désert avant de retrouver le sommet des charts et une gloire qui ne devait rien à personne d’autre qu’à elle-même, celle dont les chansons vibrantes faisaient entendre les affres et les exaltations d’une vie qui ne fut pas toujours faite que de paillettes et de poudres… celle dont la voix chaude et vibrante vous transperçait autant que son regard, celle qui n’avait pas besoin d’autant d’artifices et de matériels de mises en scène que le Barnum de Madonna ou les 12 danseuses de Beyoncé avec écran géant, pour créer ce frisson d’excitation passionnée que provoquent certaines musiques venues du plus profond de l’âme, celle qui, à soixante ans, jupe fendue sur talons de quinze cms, faisait encore vibrer le monde, celle qui telle une héroïne tonique et souriante, douée d’une énergie planétaire aurait à elle seule pu incarner toutes les cougars de la terre, oui, hier soir, à 83 ans, la mèche de Tina Turner, la Dynamite Queen s’est éteinte en Suisse, où elle habitait depuis une vingtaine d’années dans le calme des alpages Helvètes.
Tandis que dans les montagnes d’Auvergnes, c’est un autre artificier qui a mis aussi la clé sous la porte. Jean-Louis Bergheaud alias Jean Louis Murat a rendu le silence à cette campagne nue qu’il aimait tant. Si le « Grand Public » n’avait fait de lui un chanteur populaire que pendant un petit nombre d’années, il n’avait pas pour autant cessé de produire des disques.
Jean-Louis Murat ne se résumait pas seulement à des traits d’esprit façon poil à gratter qu’il se plaisait à distiller devant les caméras, mais il avait surtout construit une œuvre tout au long de ses vingt-quatre albums studios, dans laquelle il faisait la part belle aux expériences sonores de tous ordres. Auteur de chansons pop il ne cherchait pas pour autant à être populaire. Non, JLM ne jouait pas vraiment le jeu de la complaisance, lui qui adoptait souvent une position de juge-arbitre, dictant ses avis tranchants d’une voix douce mais avec l’autorité d’un jongleur qui lance en l’air des quilles ou des flambeaux, des tronçonneuses ou des boules de neige.
Jean-Louis Murat était un animal sauvage qui refusait de se laisser domestiquer. Il assumait ses paradoxes ; comme celui d’aimer qu’on le déteste, à croire que ce désagrément, lui donnait une autre motivation, une autre raison pour se montrer parfois aussi acerbe qu’un homme de lettres s’étant vu refuser les honneurs.
D’un côté il y avait son ambition sans limite à défier les mots dans un style littéraire surréaliste, de l’autre ses mauvais coups de gueule de collégien adoptant la posture du provocateur insolent.
Mais surtout le musicien aimait s’enfermer en studio pour défier l’ordre des choses, celui des harmonies conventionnelles en utilisant des boucles électro, et des nappes de synthés, des bruits d’animaux ou des séquences folks sur lesquelles venaient se poser ses flows que j’aurais qualifiés de « poétiques », si Jean Louis n’avait refusé qu’on l’appelle « poète » pour je ne sais quelle obscure raison.
J’avais aimé « Suicidez-vous le peuple est mort » et, en 1984, je lui ai donné l’occasion de monter sur scène pour de ce qui fut sa première tournée… Ensuite, il fit de la route sa routine, sillonnant la France contre vents et marées, allant de scène en scène, avec ou sans mécène pour quelques cachets de survie, et se mettant souvent à l’envers quel que soit l’endroit. Était-il vraiment maudit, seul contre tous, celui qui pendant une dizaine d’années incarna le beau quinqua mal rasé maquillé d’un trait de kohl ? En dehors des évidences et lignes droites des autoroutes de la « bonne humeur », Jean-Louis Murat incarnait la belle différence des départementales et des chemins de traverse.
Murat des villes, ou Murat des champs, toute sa vie il a cherché sa place, aux frontières d’une sorte de dépression chronique, le chanteur au sourire espiègle s’adressait aux anges déchus. Et s’il est désormais seul dans son linceul, je dois aussi admettre que nous qui l’avons connu, nous qui appréciions sa quête éperdue, oui, nous aussi, nous sentons quelque peu esseulés.
CharlElie COUTURE
 
- Fred Hidalgo (fb):
JEAN-LOUIS MURAT, LA CHANSON SANS RAPPELS*… 😢
De tous les artisans de la chanson que j’ai connus, Jean-Louis était sans aucun doute (avec Gérard Manset) l’un des plus indéfinissables, surprenants voire irritants, des plus iconoclastes aussi, mais ô combien attachants et talentueux, ça va sans dire, qu’on puisse imaginer.
Tellement à raconter, sacré Jean-Louis, même l’irracontable – du massif du Sancy pour ton dossier de CHORUS (écrit par notre ami Jean Théfaine) jusqu’aux rives du Saint-Laurent – qui restera simplement dans nos mémoires... Même si tes chansons, celles que l’on connaît et toutes celles que tu laisses le choix à tes ayants-droit de sortir un jour, continueront de vivre et de faire chorus en nous, tu vas sacrément nous manquer !
 
- Matthieu Malon(chanteur):
Un des rares que j'aurais vraiment aimé rencontré, connaître.
Un des premiers que j'ai écouté au lycée, grâce à Olivier, très cher ami lui aussi disparu (il y a dix ans cette année)... Sa musique me faisait dire à l'époque qu'on pouvait chanter en français, que c'était classe et digne, que c'était possible. Et c'était clairement le premier pour moi.
Tellement de chansons incroyables, difficile d'en garder une, alors j'ai choisi volontairement une reprise (il excellait à cet exercice...Cohen bon sang, il en avait fait une chanson à lui...)... d'Arab Strap. Il fallait vraiment oser et il s'en sort comme un chef... qu'il était.
Chapeau et ciao Jean-Louis.
 
- Jérôme Minière (chanteur) fb:
Très triste d' apprendre le décès de Jean-Louis Murat. On s' est croisés quelques fois et j' ai eu l' honneur de faire sa première partie, quelques fois aussi. J' ai connu deux Jean-Louis, un généreux, profond, sensible et complètement passionnant, qui à mes débuts m' a fait des confidences très personnelles et donné des conseils qui restent gravés en moi. L' autre Jean-Louis était beaucoup moins sympathique, narcissique et un peu imbuvable. Il y avait sans doute un combat en lui entre ces Jean-Louis, mais par dessus tout, j' aimais celui qui défendait son coin de pays avec poésie, un coin de pays que j' aime aussi et qui le pleure aujourd'hui.
Et puis surtout, merci pour tes chansons, dont quelques-unes que j' ai tellement écoutées.
 
- Claude Deschenes (journaliste du Québec):
Murat, c’est l’auteur-compositeur-interprète qui m’est le plus cher.
Je sais, il ne fait pas l’unanimité, mais pour moi c’est un grand poète et un incroyable mélodiste. Un géant de la musique française.
Difficile à aimer, parce qu’il avait un sale caractère. L’interviewer n’était pas facile parce qu’il avait un fort esprit de contradiction, et un sens aigu de la provocation.
Mais ça ne m’a pas empêché de le suivre depuis ‘’Dolorès’’ (1996), mon disque préféré de tous les temps. Je ne peux même pas mettre la photo intégrale de la pochette de ce disque, car FB va m’envoyer en punition dans le coin, comme on m’a déjà menacé, à cause des seins nus de Dolorès.
Murat produisait de manière compulsive, une trentaine de disques en carrière. Durant un temps, un enregistrement par an. Inutile de dire que dans le lot il y a beaucoup beaucoup de pépites pour qui aime un style musical changeant, avec une voix que d’aucuns trouvaient lancinante, mais que personnellement j’adorais. Oui, on est loin de Tina Turner.
Il est mort chez-lui, dans sa mythique Auvergne (décor de plusieurs de ses chansons), d’une phlébite selon Le Figaro.
Ironie du sort, Jean-Louis Murat fait paraître demain, 26 mai, un Best-of.
 
 
-Jp Chalbos (la source mastering)
Quelle tristesse. Tu nous manque déjà notre pote Jean-Louis Murat. Ca fait depuis nos débuts, presque 30 ans que tu viens à La Source Mastering et qu'on passe des supers moments ensemble, souvent à table en parlant de ta chère Auvergne et de l'Ecosse et ton idée d'importer des vaches Black Angus. Au revoir l'ami, au revoir l'artiste 😔💔
 
- Carla Bruni (insta):  Qu’est-ce qui t’a pris de partir si tôt ? Repose en paix #jeanlouismurat
 
- Laurence Boccoloni (qui avait déjà partagé ce souvenir):

Tu passais tard le soir à europe 1.
Tu ouvrais grand les bras en souriant
J'aimais bien ton pull.
On riait
J'ai perdu la cassette celle où tu as écris une chanson.... tu sais?
Tu ne savais pas combien tu as été important pour moi à cette époque-là
J'écrivais hier encore cette histoire dans mon prochain livre …
J'avais envie que tu le saches .
Je vais encore l'écrire sans y ajouter la fin.
Mais tu ne le sauras jamais.
Jean louis💔

 

- Silvain Vanot (fb):    

Le 1er janvier 1993, la femme de ma vie m'a passé le combiné téléphonique en m'annonçant : "il y a quelqu'un qui veut te parler, il dit qu'il est Jean-Louis Murat". Cette légère confusion syntaxique m'a toujours fait sourire. J'ai pu constater, live, quel effet cette voix avait sur les filles. Jean-Louis voulait savoir si j'étais bien l'auteur d'une démo qu'il écoutait en boucle depuis des heures. À la fin de l'appel, comme je lui expliquais où j'en étais de mes tractations et que j'en restais à des refus polis, il m'a demandé d'avoir confiance et m'annoncé qu'il allait passer quelques coups de fil. Quinze jours plus tard, je signais avec un éditeur et une maison de disques. Six mois plus tard, sortait un premier album. Avant la fin de l'année, Jean-Louis m'emmenait en première partie d'une tournée nationale. Il a toujours eu pour moi une bienveillance tendre et scrupuleuse. Il a su à chacune de nos rencontres trouver les mots qui me portaient et m'encourageaient, tout en balayant l'expression de ma gratitude d'un revers de la main.
Il a fait basculer ma vie ce 1er janvier 1993 ; pas métaphoriquement, pas poétiquement (c'était déjà fait...) mais d'un point de vue artistique et même matériel. Je suis devenu musicien professionnel parce qu'il m'y a autorisé. Hier midi, j'ai d'abord ressenti un vide immense, un étouffement. Puis une inadaptation à tout. J'ai encore le souffle court mais je reprends pied. Le vide est toujours là, à jamais. J'ai eu un grand-frère, un seul. Et il est parti. Je souhaite à tout le monde d'en avoir un de ce tonneau et je mesure, dans ma détresse, la chance inouïe qui a été la mienne. Je vous embrasse de toute la force qui me reste.

- Eric Reinhardt (fb):

  Immense tristesse. Dans mon roman "Cendrillon", j’évoquais Jean-Louis Murat, « plus sublime que jamais, céruléen et broussailleux ». J’avais écrit le livre en puisant mes forces dans l’écoute obsessionnelle de "Taormina". Je l’ai dit dans des interviews, alors Jean-Louis a demandé à sa manageuse de l’époque de me contacter pour m’inviter à son concert à la Boule Noire. C’était à l’automne 2007. A l’issue du concert, j’ai vu arriver vers moi dans la foule une jeune femme qui m’a conduit backstage. Là, Jean-Louis a abandonné les personnes avec qui il parlait et m’a accueilli d’un « Ah, mon frère d’armes ! » avant de me serrer dans ses bras. Depuis, aucun concert parisien où je ne sois allé, aucun livre écrit qui ne soit associé à un ou deux de ses albums écoutés en boucle. On se retrouvait dans les coulisses de ses concerts. Fidélité. Besoin irrépressible de l’écouter. Savoir qu’il existait, qu’il était là. Que je pouvais aller le voir. En arrivant au festival de Cannes lundi, je me suis mis à réécouter "Innamorato", son sublime album live enregistré à Décines, où sa présence est si intime et palpitante, dans la troublante fragilité de la scène. Antidote absolue : Je me souviens, a cappella. Depuis son chef-d’œuvre "Mustango", son art, sa voix, son génie littéraire et musical, sa profonde singularité, son univers, ses longues balades intemporelles (« Allez soigner à l’arsenic vos souffles affaiblis »), son lexique auvergnat, son immense érudition historique, sa stature romanesque, son anti-conformisme de frondeur incandescent scandaient ma vie et l’enchantaient avec la même inexorable régularité que le passage des saisons. (« Il faut vraiment être un citadin et un con de Parisien pour préférer l’Automne et l’Hiver au Printemps ! » m’avait-il dit d’ailleurs un jour en blaguant !) Je sais qu’il en allait de même pour de nombreuses personnes que sa prolixité, mais aussi sa mélancolie, venait secourir, consoler. Il y avait quelque chose de profondément consolant chez Jean-Louis. « Dernière lumière/Sur un dernier abat-jour/Dernier bruit/Dernière prière/Aux grands Dieux de la santé/Dernier « je t’aime »/En dernière volonté/Dernier nuage/Aperçu sur l’Aiguiller/Derniers feux/Dernière étoile/S’enfuyant vers le Fohet/Dernier vœu/Dernier soupir/A la fuite du bonheur/Dernier enfant/Taquiné de tout son cœur/Accueille-moi paysage/ Accueille mon vœu/Fais de moi paysage/Un nuage aux cieux/ Un nuage aux cieux. » Jean-Louis, Nuage aux Cieux, toi qui à présent vois le Monde d’en Haut, ayant quitté Lunettes et Chapeaux, je pense à toi, je t’aime et tu me manques. Bon voyage.

 

-  Morgane Imbeaud (fb):

J’ai eu le cafard, c’est quoi le cafard, difficile à dire. C’est comme un buvard, qui te boit la joie, te prepare au pire.

J’ai 20 ans lorsque tu m’accueilles chez toi pour la première fois, Charles et Léo.

Le debut de nombreuses collaborations avec toi. Lorsque les mots me manquaient, tu les écrivais pour moi, avec justesse.

Tu m’as dit un jour que j’étais de l’acier, tu avais raison. Tu m’as appris à dire non. Oui, à oser dire non concernant une decision importante dans laquelle je me sentais piégée, je t’en remercierai jamais assez.

Ce n’est pas un secret, mais quel chieur tu étais ! Nos avis divergeaient, mais tu m’as fait rire tant de fois, tu étais juste dans beaucoup d’interviews. Je ne citerai pas lesquelles.

On a tous fréquenté la beauté à tes côtés.

Merci pour tes mots et la confiance que tu m’as accordée. Tu dois râler de là-haut et te moquer de nous, tu as bien raison !

Nous guetterons le lynx.

 

- Guillaume Fédou (créateur digital-journaliste):

"C'est Jean-Louis... Alain est là ?" Bien sûr qu'Alain est là. Dans son bureau de la rue des Tournelles. Et Jean-Louis ne voulait parler qu'à lui, de temps en temps à Florence Beauville pour le marketing ou Stéphane Espinosa pour la promo, mais quand Murat appelait chez Labels/Virgin il voulait parler à son alter ego Alain Artaud en passant par le standard c'est à dire moi, alors stagiaire promo indé en 1999. De temps en temps il parlait un peu à Sophie Grange pour les télés ou à Emmanuel Plane pour la grande presse. Et Seb Prieto pour les radios. Moi je m'occupais des fanzines et du Rock 30, les radios associatives. En attendant le prochain album de Daft Punk, toute la team Labels était sur le pont pour "Mustango", l'album américain du trouvère auvergnat.

Enregistré à Tucson, rempli de feats avec Jennifer d’Elysian Fields ou Calexico, cet album sortait définitivement Murat de son automne cheyenne drapé dans un long Manteau de Pluie, et de ses passions tristes pour Vénus et Dolorès... Finie la variété communiste ("Rouge est mon sommeil") place au rock des grands espaces, long live the Arizona dream, pieds nus dans le désert, guitare électrique en bandoulière, visage buriné dans la Mustang décapotable... On retrouvera Johnny Frenchman nu dans une Crevasse de la Death Valley, tombé de cheval avec Jim... Sa voix est claire comme l'eau des Rocheuses, et le voyage est sans fin, Au Mont Sans-Souci jusqu'à Belgrade... Il se permet tout, même de chanter "les Gonzesses et les Pédés" en mettant Mégret du FN à l'amende pour aller chanter à Vitrolles...

Cette façon à lui de se jeter entier dans la marmite comme dans un volcan près de Chamallières était sa force musicale, son élan créateur, mais aussi sa faiblesse médiatique, car il avait tendance en interview à partir sur des sujets débiles comme le cycliste Richard Virenque dont il prenait curieusement la défense en dégommant Jacques Brel et Johnny Hallyday au passage... "Johnny n'existe pas". En roue totalement libre il parlait de politique, de sport, de télé, mais très rarement de "sa" musique et je me souviens m'en être ouvert auprès de la pétillante Marie Audigier qui le manageait alors, mais rien ni personne ne pouvait l'arrêter quand il "montait" à Paris pour affaires... Tapage médiatique assuré sans pour autant devenir un chanteur plus populaire. Bon client mais mauvais vendeur. Il était colère, va savoir pourquoi, ou sur qui ça allait tomber. Un jour en appelant Labels il m'a engueulé, moi le stagiaire, en se plaignant que certains fanzines lui parlaient que de Calexico que de lui-même... "Et Jennifer Charles, elle est plus belle que moi ?"

Mais c'était pour rire, il voulait juste que je lui passe Alain au téléphone

- Antonin Lasseur (Soleil Brun):

la nature a horreur du vide. Murat est parti et rien ne semble pouvoir combler ce gouffre abyssale qui reste dans son sillage.

Si nous vacillons tant depuis hier, c’est probablement qu’il y’avait en chacun de nous qui l’aimons, un coin de prairie en jachère qui accueillait Jean-Louis depuis que nous avions croisé son chemin.Il bêchait, semait, arrosait notre terreau fertile pour que nous puissions y récolter, ça et là, au détour d’un vers, d’une mélodie, un brin de réconfort. Nous attendions, un peu avides, cette moisson annuelle salvatrice qui nous aidait à trier le bon grain de l’ivraie dans la jungle des vies. Nous nous sentions alors un peu moins seul dans ce monde décadent propice à la mélancolie. De moisson il n’y aura plus. Ce soir nous sommes seuls à la barre, en l'absence du capitaine, le cœur comprimé comme un papier que l’on froisse. On aimerait pouvoir partager sa peine afin qu’elle soit moins lourde à traîner. Mais comme chantait Léo, on est seul, seul, seul, comme un saxo gueulant des chants désespérés.

Dis, fillot Bergheaud, cré tzé que quoi passe que quoi passera ?Amuse-toi bien avec Christophe.Bonsoir ami, et bye-bye.

 

- Arthur H.:

Murat, poète sensuel panthéiste dans une belle histoire française de troubadours rimbaldiens, érotique du printemps, amour sexe musique pulsion de vie, créativité débridée… Mais aussi prisonnier de sa rhétorique de l’amertume, taureau coincé dans le labyrinthe d’une colère froide qui bouffe le foie… Paradoxe créatif ? No sé…
Animal solitaire qui gueule contre son public ou qui l’accompagne dans la légèreté érotique. Une belle énigme. Est ce que ce pays aime encore ses poètes ? Est ce qu’il en a besoin ? Merci Murat…
Arthur dans les Landes.

 

- Théâtre Ste Bazeille:

Nous venons d'apprendre avec beaucoup de tristesse la mort de Jean-Louis Murat 🙏 Nous l'avions reçu l'an dernier à Ste Bazeille, dans la salle des fêtes du village. "Enfin des vrais gens" avait-il dit dès sa sortie du camion 😁 Nous avions passé une très belle journée avec lui et toute son équipe (grosse pensée pour Denis Clavaizolle). Il avait été facile à accueillir (complètement à rebours de ce qui pouvait être véhiculé). Et le concert était magique. C'était un Grand de la scène française. Son œuvre restera💖

-Leonard(groupe):(fb)

Il y a eu cette première vision, à la télévision, vêtu de blanc, le regard électrique, tenant tête à un célèbre animateur, c’est ce qui sera souvent retenu et aimé, la provoc’ et les coups de gueule. 

Pour nous ce fut ses chansons, les textes de Lilith et du Moujik, le groove, la sensualité des dernier opus, les ambiances atmosphériques des débuts, Du Manteau de la Pluie, Dolores, le blues de Babel, les bruitages nocturnes de Toboggan, le chantier sonique de Travaux sur la n89. 

Il est un des rares artistes à nous avoir 

constamment enthousiasmés et de ceux qui, comme Bowie, nous laissent une sensation de grand vide.

Il y a quelques mois, nous l’avions enfin “vraiment” rencontré (merci Annie). On lui avait fait cadeau de 2 Buck John trouvés par un heureux hasard quelques heures avant son concert dans une brocante, il nous avait fait don de sa bienveillance, posant une main sur notre épaule à l’évocation de notre lieu de villégiature où nous espérions secrètement le voir au détour d’un chemin , La Bourboule… « Faites moi signe quand vous y serez, allez voir Dédé, il vous dira où me trouver ». 

Hélas, RDV manqué au Café de la Poste, nous ne poursuivrons pas cette discussion sur Marvin Gaye, sur notre amour commun pour Arno, sur nos héros de papier, sur les guitares Fender, ni savoir si nos chansons, qui lui doivent tant, avaient trouvé grâce à ses yeux qui semblaient percer les âmes… Au revoir Jean-Louis, merci pour tes chansons et ces instants précieux.

- IGNATUS (musicien) fb:

Si soudain ce décès de Jean-Louis Murat. Il a été un vrai "guide". Plusieurs moments forts :
- j'ai passé quelques jours chez lui lors d'une randonnée en Auvergne en 1994, invité par Marie sa compagne d'alors, il m'avait dit "T'es sympa pour un parisien" (compliment),
- il avait parlé de moi de manière fort sympathique lors de cette émission de télé avec Maneval où je chante "Les traces d'autres", voir ci-dessous (2001 ?),  [souviens-toi du futur, sur la cinquième]
- avec le collectif @melomanemalin on avait fait sa 1re partie en juillet 22 au festival Ultrasong Notre Dame de Monts et on avait tchatché après son concert, il m'avait même invité à repasser chez lui... je l'avais trouvé impérial sur scène.
Tristesse.
 
 
- Le Flegmatic -Thomas Boudineau (fb)     (a relire : d'autres mots sur JLM)
 
Un soir à Toulouse, il s’assoie au piano et commence une ballade fantastique. Sa voix fondante nous enveloppe comme un grand brouillard, tout le monde mouille. Il pourrait chanter Tata Yoyo qu’on serait dans le même état. Il chante un, deux couplets, semble s’agacer, puis soudain zbim, BLAM, PLOUM !, il massacre trois accords à coups de poings et se relève : « On se fait un peu chier, quand même, vous ne trouvez pas ? ...». Un type gueule « À POIL JEAN-LOUIS ! » Il répond : « D’accord, mais si tous les garçons s’en vont. » Puis il prend la guitare et entame Les Jours du Jaguar.
Au moins vingt ans plus tard, une autre salle, un autre soir, lui et son trio entament je ne sais plus quoi sur un tempo assez soutenu. Le groupe est précis, le morceau planté, ça groove sévèrement... Il s'arrête juste avant de chanter, se tourne vers ses musiciens : « Non, non, non... Plus lent, plus lent... » Alors ils recommencent la chanson. La musique émerge soudain différemment. On la sent flotter au-dessus du groupe et se frayer un chemin parmi nous. Et nous soulève.
C'était un des derniers à ne pas faire de la musique un spectacle. Une approche assez jazz, à l'ancienne. Bonsoir après le septième titre. Ah, c'est vrai, vous êtes là... - face à une salle à moitié pleine... C'était la tournée Il Francese, et un des meilleurs concerts que j'ai vu.
Lui mieux que personne mariait l'art des ritournelles françaises à l'état d'esprit, au souffle de la musique américaine.
C'est notre Dylan Sylvestre, un mélange cabotin d'Abel Ferrara, Lars Von Trier, Neil Young et Sylvain Tesson. Un hussard électrique. Un franc tireur.
Comme les dandy, les Baudelaire, les Gainsbourg d'une autre époque, il avait l'art de savoir se faire détester par les cons. Dandy céleste, dandy crotté...
Je rêvais parfois de le rencontrer. J'en ai même fait un cauchemar, une nuit. Il me traitait de « trou-du-cul ». Il aurait sûrement raison. Imaginer Murat te traiter de trou-du-cul, c'est un bon garde-fou, une voix derrière ton épaule qui te titille quand tu déconnes, presque un talisman contre toi-même.
Un monde sans Murat, c'est assez dégueulasse.
Ciao, Crazy Horse.
Photo : Frank Loriou.
ps : le WEEK-END MURAT, YES SIR ! programmé au Fotomat (Clermont-Ferrand) depuis des mois est maintenu les 23 et 24 juin. Ça risque d'être un drôle de curieuse ambiance, mais nous serons ensemble.
 
- Pascale Clark (sur la RTBF)
 

Cher Jean-Louis Murat,

Tu as vu, tu entends ça, ta voix sur toutes les antennes, partout ton visage, l’unanimité des hommages, tu aurais dû faire semblant de mourir avant. Apparemment, il fallait ça pour te faire une belle place. Mais quand même, qu’est-ce qui t’a pris ? Lâcher l’affaire ainsi. Qui va remuer ta terre, qui va capturer la beauté éphémère, entre le col de la Croix Morand et le Mont Sans Souci ?

Je ne vais pas raconter ta vie ici, allez donc ouvrir les journaux où c’est enfin écrit en gros, 7 décennies de l’Auvergne à l’Auvergne, (elle est à toi cette lettre) indispensable territoire où tu crachais quasi quotidiennement tes chansons, éjaculations, comme pour te nettoyer de la pourriture du monde, créations vitales contre désespoir létal, te désaltérer à l’eau de source, loin de la capitale et de la promotion.

Un jour de fin de siècle quand même, tu avais volé vers les States et ses fantasmes. New York puis Tucson, Arizona. De ta rencontre avec Elysean Fields et le groupe Calexico était sorti le magnifique album Mustango.

Qu’a-t-on su de ta vie qui n’ait été pollué par tes saillies ? Tu l’avais vite compris : pour être écouté, il te fallait savoir clasher, alors tu défouraillais à tout va, les médias t’invitaient pour ça, c’était perdant perdant.

Que n’a-t-on pas dit de toi ? Que tu étais drôle, cultivé et fidèle, que tu étais aussi un excellent musicien et que ta voix sur scène nous faisait fréquenter la beauté.

C’est pas marrant Jean Louis Murat de nous faire ce coup-là. Je pense à toi, nu dans la crevasse. Je pense à ton cœur avec ses hauts et ses bas, à ton regard délavé, à tes manières féminines même si tu n’aurais pas aimé. Franchement, 71 ans, y’avait pas le feu.

Je t’embrasse pour toujours Jean Louis Murat.

Pascale Clark

 

- Mathieu Geghere (musicien) (fb):

Il va sans doute m'être très dur de vivre dans un monde sans Jean Louis Murat et ses albums annuels, même si certains je l avoue retenaient bien moins mon attention que d’autres.
Je dois l’avoir vu 6 ou 7 fois en concert. A la première je me souviens avoir embrassé la fille qui était venue avec moi, même si l’histoire qui a suivi après a été une catastrophe amoureuse que lui aurait sans doute vu venir.
La toute dernière fois c’etait a Montreuil a la Marbrerie en février, j'étais venu seul cette fois, lui était à l’économie. Il faut dire qu'entretemps s'étaient écoulés près de 25 ans au cours desquels j'aurais vu la tournée Mustango, un de mes plus beaux souvenirs de concert, où j ai cru que ma plêvre allait exploser pendant l'incroyable refrain vocodé de Nu dans la crevasse. Murat était capable du meilleur mais pas que. Aussi bien dans ses prestations, que dans ses chansons parfois ( pour l’usage abusif des 3 mêmes accords ad nauseam sur nombre de titres) et dans la vie aussi surement de ce qu’on a pu en dire et de ce qu’attestent ses passages haut en couleurs sur le petit écran. Un être double comme il le reconnaissait d’ailleurs lui-même sans mauvaise foi, un procès qu' il serait difficile de lui faire. A l’endroit où il était -et demeurait- artistiquement, sociologiquement, territorialement, qu’on ne goûte pas l’homme ou l artiste, Murat était d’une cohérence et d’une constance à vous forcer le respect même si c est probablement cette fidélité a lui même, cette intégrité jusqu'au boutiste qui ont fini par le rendre caricatural a certains égards. Défiant depuis sa ferme auvergnate vis a vis d’un monde en perpétuelle mutation, d’un monde désormais sur-médiatisé et qui n’a eu de cesse de se globaliser au fil de ses 40 années de carrière, son regard évoque par moments celui de Pasolini sur l’Italie a l’orée des années 70. Comme lui, Murat semblait maladivement conscient que, dans les sociétés modernes et néo-libérales, les évolutions à quelque endroit qu’elles adviennent (artistique, social, politique ou technologique) comme l’omelette ne se faisaient plus désormais sans casser des oeufs et laisser une part du monde sur le carreau, ceux qui ne pouvaient pas suivre, ou hésitaient à le faire car changer, c'est aussi parfois trahir.
C'est un peu comme s il avait été conscient très tôt que l artisanat musical cher a son coeur sentirait vite au mieux la naphtaline au pire le fromage a l’aune des critères d’appréciation du marché musical du nouveau siècle.
Murat aura vécu tout du long en homme inquiet de la perte de la langue dans la chanson, ainsi que de la perte du sens, de la substance dans la vraie vie; et dans cette injonction permanente au changement et à l'adaptation il aura été également inquiet de la dilution d’une certaine forme de fierté…fierté que lui aura tenu à garder contre vents et marées quitte aussi à dire pas mal de conneries il faut bien l’avouer en jouant avec ce système médiatique vis a vis duquel il lui fallait composer tout en le tenant à distance à grand renfort de provocs.
Des fois je constatais qu’il était devenu un peu comme une grand-mère qui râlait tout le temps sur tout et tout le monde néanmoins ses interviews continuaient d’être émaillées de saillies brillantes, de la marque d’une intelligence d’autodidacte qui ne se pliait pas aux codes en vigueur et aux chemins de pensée trop balisés; d’un imaginaire ancré dans la terre, de cette synthèse surprenante de génie créatif et de bon sens paysan avec toute la rudesse qui peut aller avec. Et s il apparaissait de plus en plus comme le boomer définitif en commentant les chorégraphies d’Angele, ses disques à défaut de se vendre continuaient de surprendre, je pense notamment a Travaux sur la N89 ( disque absolument fou,) ou a Morituri ou dernièrement Baby love.
J’aurai pour ma part saigné jusqu’a l’os, Le manteau de Pluie, Le Moujik, Mustango, Madame Deshoulliere, Lilith, Taormina
Ayant un peu deserté son oeuvre après Bird on a poire a l’occasion du confinement j ai pu écouter certains disques que j avais survolés, Mokba, Tristan et Grand Lièvre sont de grands albums et si je continue encore de passer a coté de Babel ou d'Il Francese, la beauté de cette langue, de cette voix et cette incroyable intransigeance pendant plus de 40 ans continuent et continueront longtemps me fasciner. Même si c est le propre de la presse et des réseaux sociaux de lancer tacitement des concours d’hommages a chaque disparition, j ai étrangement chaud au coeur de voir son nom ici ou là sur une couverture ou dans tel ou tel post, et de constater avec une heureuse surprise que dans le souvenir de tous l’incroyable créateur qu’il était l’emportera sans peine sur le vieux paysan réac qu’il était aussi depuis un bon bout de temps ( il annonçait déja la couleur dans une interview en 1990)
Je suis hashtag triste et j'ai envie de serrer fort dans mes bras tous ceux et celles avec qui j'ai pu discuter des heures de tel album ou telle chanson du bonhomme, ou telle sortie médiatique plus ou moins dispensable. Nous sommes tous un peu orphelins aujourd'hui mais comme dit le poète "quand on a su bien vivre on a toujours assez vécu".
Murat vit désormais a travers nous tous, et même s il faut séparer le bon grain de l’ivraie j ai la sensation que ceux qui s intéressent a lui ou les novices que la (si triste) nouvelle de sa disparition rendra soudainement curieux à son endroit ne sont pas près d’épuiser la richesse de sa discographie ou de ses divers entretiens. C’est un crève-cœur que de choisir une chanson ici, j'en choisis trois du coup.
« Accueille moi Paysage » chanson définitive sur la mort ( il en faut bien une de circonstance)
."La légende dorée" chanson d'amour courtois définitive sur le magnifique et artisanal album "Tristan"
« Le monde intérieur », chanson définitive tout court et joyau caché de l’album Le moujik et sa femme
 
- Christophe Aleveque (fb)
La mort de jean louis Murat me rend profondément triste et fataliste. Un homme de talent, instinctif, provocateur, paradoxal, anti moraliste, bref honnête avec lui même et les autres, n’avait plus sa place dans le grand cirque hypocrite et consumériste qu’est devenue notre belle société.
Putain d’époque qui néglige l’essentiel.
J’espère que là ou tu es tu la retrouveras. Salut l’artiste !
 
 
- Frederic Lo (fb):
MURAT
J’ai tant aimé le manteau de pluie.
Nous nous sommes croisés quelques fois. Avons parler de ski sur le Sancy.
Merci pour tout. Une pensée particulière à mon ami Denis Clavaizolle.

- Dominique Grylla(comédien):

À LA MÉMOIRE DE JEAN-LOUIS MURAT DIT BERGHEAUD (1952-2023)

Je me souviens, j’étais en vacances chez mon père dans le Nord, j’avais 16 ans. La radio paternelle ne voyageait que sur deux stations, Radio Caroline qui était une station de radio pirate anglophone qui émettait sur ondes courtes du rock US et de la Country depuis un bateau au large de l’Angleterre, et sur RTL pour l’horoscope du matin, les Grosses Têtes l’après-midi, et l’émission nocturne de Georges Lang. Pour l’anecdote, mon père haïssait les Américains mais adorait les musiques nord-américaines, vas comprendre ça tiens! Et un jour, j’entendis la chanson du Garçon qui Maudit les Filles, et je stoppai toute activité, « comme pris au lasso » dans Fort Alamo, hypnotisé par ce chanteur inconnu qui parlait de ce que je vivais avec les filles, accompagné par des nappes de synthé qui m’emmenaient très loin dans mes songes.

Je me souviens quand j’étais lycéen à Belfort, le soir je rentrais chez moi en bus avec le casque de mon Walkman sur les oreilles. 40 minutes de voyage avec Cheyenne Automne, suffisamment pour écouter cet album de la face A à la face B. 

Ambiance cinématique, voix de velours qui chantait des textes qui parlaient au jeune sentimental que j’étais, arrangements musicaux en mode mineur et sonorités qui touchaient ma mélancolie. Je me sentais proche de lui. J’étais artistiquement amoureux de ce type de La Bourboule.

Je me souviens de mon premier concert, c’était la tournée Vénus, c’était un soir de Novembre 93 au Théâtre Municipal de Besançon où j’étais à la fac. J’y étais allé avec ma copine de l’époque à qui j’avais fait découvrir ce musicien Auvergnat, elle en était devenue fan elle aussi. Des feuilles mortes jonchaient le plateau comme pour faire référence à la pochette de Cheyenne Automne, les lumières étaient caressantes, les musiciens étaient en fond de scène et devant eux, mais un peu en retrait par rapport au public, était assis sur un tabouret de bar Jean-Louis Murat et sa guitare. 

Il s’excusa d’être très fatigué ce soir-là, et nous expliqua que parallèlement à cette tournée musicale il tournait aussi un film, Mademoiselle Personne, qui ne fut jamais porté à l’écran d’ailleurs. L’ambiance du concert était calme et sympa, j’avais l’impression qu’un sentiment amoureux avait gagné toute la salle, ce qui se prêtait bien à sa musique. Cerise sur la gâteau pour la fin du concert, il avait fait monter des gens du public sur scène. Stéphanie et moi nous nous y étions précipités pour nous asseoir aux pieds de notre chanteur préféré. Puis avec une quinzaine de personnes, on l’avait attendu à la sortie des artistes où il s’était prêté au jeu de l’échange courtois avec son public, avec des petites dédicaces. 

Pour la première fois de ma vie, je demandais un autographe à un artiste, telle la groupie de base, et il me signa mon billet du concert, que j’ai toujours. Posté à sa droite, je vis que je faisais une tête de plus que lui et qu’il avait des beaux cheveux. Lorsque tout le monde se sépara, Stéphanie et moi rentrâmes en chantonnant ses chansons, le sourire aux lèvres. On venait de vivre un moment extraordinaire, on ne touchait plus le sol. Deux jours plus tard, un article dans Libé me ramena violemment sur le plancher des vaches. Murat avait donné une interview à la suite de son concert bisontin où il déclarait quelque chose comme: « C’était vraiment un concert de merde avec un public de merde tout rabougri, à l’image de Besançon qui est une ville toute grise, toute rabougrie. » Et je reconsidérai alors, mon statut de « fan de Jean-Louis Murat ».

Je me souviens avoir pratiquement acheté tous les albums de Jean-Louis Murat, ainsi que les versions live, les compiles de face B et d’inédits.

Je me souviens l’avoir vu en concert 5 fois, et j’avais adoré les 5 fois. J’avais même vu des gens danser comme des fous sur Le Cri du Papillon. Je l’avais vu une 6ème fois, et j’avais été déçu par le service minimum : j’attendais plus qu’1H15 de musique. Apparemment c’était devenu chose courante à ses concerts. Bien que ses dernières tournées n’excédaient pas 30 dates, il se faisait vieux je pense.

Je me souviens avoir joué au moins 100 fois toutes les chansons de l’album Vénus sur ma guitare. 

Je me souviens avoir déclaré à un pote qui est fan de Murat, que les albums Lilith et Moscou sont pour moi ses chefs d’oeuvres, y a rien à jeter. Je me souviens aussi que je pourrais écouter sa chanson « Over and Over », over and over, and over and over.

Je me souviens avoir lu ou écouté 90% de ces interviews et être d’accord avec lui à 90%. Je me souviens l’avoir applaudi à 100% en lisant ce qu’il pensait de notre président de la république, et dans un autre domaine, ce qu’il pensait du rock n’roll et ça ressemblait à ça (j’ai la flemme de chercher l’article, c’était dans Sud Ouest je crois): « On s’est tous fait enculer par le rock n’roll, alors qu’au départ c’était une musique qui appelait à la révolte contre le système, c’était l’anticonformisme dans un monde consumériste, et quand on voit ces connards des Stones ou des Black Keys vendre leur musique à des publicitaires, on se dit qu’on a touché le fond. Le rock ne sert plus à rien depuis que les traders de Wall Street l’écoutent. » Je suis 100% d’accord avec ça.

Je me souviens de son intransigeance artistique, ce qui le rendait « pur » à mes yeux.

Je me souviens qu’il était un homme cultivé, passionné d’histoire et de littérature.

Je me souviens avoir découvert le génie de Kendrick Lamar grâce à lui.

Je me souviens avoir découvert la chanteuse Camille, grâce à lui.

Je me souviens que Gaelle m’avait offert le livre de Madame Deshoulières qu’elle m’avait sobrement dédicacé par un « à notre rencontre. »

Je me souviens que sous ses airs bourrus, il y avait un monsieur subtil. Je me souviens que sous son image de chanteur déprimé, il y avait un monsieur qui aimait la vie.

Je me souviens qu’il a été papa très jeune, et que son fils ainé a mon âge. J’ai découvert sur le faire-part de ses obsèques, qu’il s’appelle Yann.

Je me souviens avoir voyagé plusieurs fois en Auvergne, en espérant le croiser dans la rue, ou l’observer marcher sur les cimes de ses montagnes, ou le voir faire une sieste allongé dans un pré.

Je me souviens avoir longuement rêvé d’avoir une maison perdue dans la montagne, et de pouvoir y écrire des chansons, tout comme lui. Le veinard.

Je me souviens avoir rêvé de lui; plusieurs fois c’est arrivé. Et à chaque fois on se parlait pendant des heures, et à chaque fois je me réveillais heureux et humainement riche. C’est rare.

Je me souviens que je n’ai pas acheté ses deux derniers albums, ce qu’il chantait récemment me parlait moins.

Je me souviens m’être senti pétrifié le jeudi 25 Mai 2023 à 12H30, comme si je venais de perdre l’un des miens.

Je me souviens qu’Hélène m’a envoyé un mot le jour-même pour me consoler du départ de l’auteur du Voleur de Rhubarbe.

Je me souviens qu’une « faible flamme a jailli dans cette obscurité », et que Nathalie m’a écrit un mot pour me consoler de la mort de celui qui chantait L’Ange Déchu. J’en suis encore ému.

Je me souviens m’être souvenu de mes 35 dernières années, et me dire que je suis toujours un sentimental, et un mélancolique. Je demeure muratien. Et je le serai jusqu’à ma mort.

Je me souviens que Jean-Louis Murat dit Bergheaud, auteur-compositeur-interprète et producteur, a fait entièrement partie de ma vie pendant ces 35 ans. Il m’a fait rêver, il m’a fait aimer, il m’a fait sourire, il m’a fait pleurer, et par son talent il m’a marqué au fer rouge comme Rouge est mon Sommeil. Et il va manquer à mon paysage. 

Et ce mardi 30 Mai, entre 10H et midi, en pensée entre Tuilières et Sanadoire, je ferai cette prière extraite d’une de ses chansons.

« Accueille-moi paysage,

  Accueille mon voeu,

  Fais de moi paysage,

  Un nuage aux cieux. » Accueille moi Paysage / Album « Taormina » / JLM.

- la route du Rock (festival) (fb)

Adieu Jean-Louis. Tu fais partie de notre histoire (programmé en 1994 et 2002). Tu n’avais pas hésité à nous aider à nettoyer le site du Fort de Saint-Père lors de l’apocalypse météo d’août 2002. Nous t'avions croisé par hasard dans le public, tranquillement assis avant le

concert de PJ Harvey en 1998, qui te donna envie d'écrire cette magnifique chanson "Polly Jean", puis recroisé plus récemment à La Nouvelle Vague en 2015. Tu avais été charmant, comme toujours avec nous. Tu étais humble, gentil et sans doute trop sensible pour un monde qui t’écorchait. 🖤

- Stéphane Pétrier (chanteur):

Que dire sur Murat qui n’a pas été dit ? J’étais en train de jouer «Le Mont Sans Souci» que nous devions (et que nous devons) interpréter le 24 juin prochain à Clermont dans le cadre de la soirée hommage, quand j’ai reçu le mail de Surjeanlouismurat Pierrot qui m’annonçait « le décès de Jean-Louis ». 

Je me suis d’abord demandé de quel Jean-Louis il parlait tant le truc me semblait improbable. Et puis j’ai réalisé. 

Il m’a fallu quelques jours pour sortir de la léthargie dans laquelle m’avait plongée la nouvelle. Quelques jours pour mieux appréhender ce vide et – au-delà du bonheur que JLM m’a donné en tant qu’auditeur – mieux comprendre ce qu’il m’a apporté en tant qu’auteur : une façon de poser les mots, une passion pour les noms de lieux et les choses de la nature, cette propension à user et abuser du mot « amour » sans jamais tomber dans la mièvrerie, cette liberté désinvolte dans le verbe… 

Je sais qu’il y a pas mal de textes que je n’aurais jamais écrits, des mots que je n’aurais jamais osé employer, si ma platine n’avait pas un jour avalé un album de Murat. Je me souviens. C’était « Le moujik… ». Et ce fut une révélation. Un de ces moments comme il nous en arrive peu où, tout d’un coup, grâce à la musique, le monde semble plus vaste. Merci Jean-Louis pour tout ça.

Maintenant, il reste les chansons.

 

- Jean-Charles de Castelbajac (fb):

BRISER LA CARCASSE/ “ah j’aimerais trouver la mort en voiture de sport “…// bruits de terre gravés dans les sillons de l’automne Cheyenne,le craquements des feuilles mortes,le chants interdit des fédérés,les milliers des notes si personnelles et incomparablement poétiques,ta boîte à rythme,l’harmonica pleure!,la balade d’Alamo,le lien défait,nous allons manquer de toi @jeanlouismurat, Clermont Ferrand de ton nom de guerre,rue fera,ou nous irons dessiner des anges à la craie + #enracinementcosmique

[on en parle pas souvent... Mais Jean-Louis Murat s'intéressait à la mode, je me rappelle d'un échange sur Galliano, par ailleurs qui venait se ressourcer en Auvergne]

-Mairie de Meymac:(fb)

Nous avions eu l'immense plaisir de le recevoir à Meymac au mois de février. La salle du Soubise était pleine, la soirée fut très belle. Jean-Louis Murat était plein d'énergie, son rock était rugueux et mélancolique, son public avait une fois de plus été conquis. Il aimait à rappeler ce soir là qu'il était venu à Meymac en voisin et que d'ici il pouvait presque apercevoir sa maison à l'oeil nu.
Aujourd'hui nous sommes tristes de son départ si brutal.
Il nous reste sa musique, ses textes, sa poésie.

- Calogero Marotta (bassiste Marc Morgan, bassiste belge)

J'ai eu la chance de jouer en première partie de Jean Louis Murat à plusieurs reprises quand j'officiais à la basse avec Marc Morgan....ils se connaissaient et conversaient en amis....un personnage sans complaisance aucune à propos d'une époque qui le révoltait ...une pensée toute particulière pour Denis Clavaizolle, son fidèle arrangeur et Alain Bonnefont. Merci pour la musique ! Godspeed you ! Wayward     + "soudain une faible flamme jaillit dans cette obscurité"

Commentaire de Zoé au dessous du post: Quand je faisais le catering lors d'un concert, il n'a pas daigné sortir de sa loge ni même parler avec qui que ce soit. Puis, juste avant de monter sur scène il m'a confié sa figurine cycliste, porte bonheur. Je l'ai gardée précieusement pendant plus d'une heure... C'est con les souvenirs que certains nous font.

 

- India Hicks (ancienne mannequin et nièce de Charles 3) (instagram)

[...]I felt heavily the passing of time this week, Felix turning 26, Tina Turner’s death, and learning that the French singer Jean-Louis Murat had also died. I had once been filmed with him for one of his music videos…[...]

 

-  Jérôme Pietri (musicien) (fb):   (à retrouver en détail ici dans la partie 2 sur sa relation avec JL):

Maintenant que ses détracteurs et ses fans se sont exprimés, après moult hésitations ( je n'aime pas publier sur la mort ou la maladie de gens que je connais ( ou que j'ai connus ) , un petit mot sur un super souvenir , l'enregistrement de cet album chez Pathé et la tournée avec C. Couture qui a suivi . C'était dans un autre Millénaire ( 84 !), et Jean-Louis était vraiment très gentil ( et oui 😉 après , je ne sais pas , et puis je m'en fous) . Quand il est venu me chercher , il m'( nous )a dit un truc du genre : " pour faire quelque chose d'original, on est mal barrés , les gars , parce que tout a été fait , et pas par des mauvais ". Comme il prenait le contre-pied systématique de ce tout ce que j'avais entendu dire à propos de la musique , je pense que c'est grâce à lui que je ne suis pas devenu un O.S. de la guitare, et que j'ai essayé d'avoir une vision globale ( un peu plus loin que le manche de ma SG..., pour faire court ) .A l'époque , j'étais à fond sur les titres de El Diablo , (pas tout à fait le même univers, même s'il adorait les barbus ) , en vue d'un album, et il m'a beaucoup touché : il nous a dédié une chanson : "El Diablo t'attend" ( que j'ai perdue , comme un c.. dans mes divers déménagements) . J'ai eu beaucoup de mal à croire à son décès , il était encore sur scène huit jours auparavant , c'est moche , même si c'est la vie .En tout cas , je le remercie , et comme il peut m'arriver la même chose demain , je vais citer un mien ami, poète bucolique ( mais pragmatique ): " Nous , on est plus près de Dabrigeon que de la Première Communion, donc il ne faut pas se prendre la tête pour des c... ries , et profiter de la vie ". Amen

- Rémi Boiteux:(journaliste fb)

Je me souviens d'un songwriter d'exception. Je me souviens d'une tête de mule. Je me souviens d'une incroyable collection de chansons.  Je me souviens d'un chef-d'œuvre tardif sorti de nulle part ("Travaux sur la N89"), largement incompris et qui nous a permis de nous rencontrer autour du texte accompagnant son successeur ("Il Francese"). Je me souviens d'un homme très éloigné de son personnage médiatique et très proche de la profondeur qui caractérise sa voix.
Je me souviens d'un dialogue sur Leonard Cohen. Je me souviens

-Didier.Varrod: 

- Strandes Horses (fb/Soundcloud):

Murat Je ne l'ai rencontré qu'une fois. On faisait sa première partie avec Encre au Grand Mix à Tourcoing, c'était en 2004. J'étais secrètement fan du Murat aux arrangements dépouillés, dans son plus simple élément, les piano-voix, les guitare-voix à peine effleurés comme enregistrés dans la brume du réveil, j'y avais été converti par un vieil ami. Sans lui, je serais complètement passé à côté. Je savais que c'était quelqu'un de pas facile d'approche, on m'avait prévenu. Je crois que je m'étais préparé à être aussi con que lui. De ce point de vue, je pense que ce fut une réussite. J'étais encore dans le jusqu'au-boutisme de la vingtaine, c'était pas dur et plutôt dans mes habitudes à moi aussi. Ce soir là, il nous fit du Murat à la hauteur de sa réputation. Je me le rappelle lisant du Lautréamont(?) à son lighteux qui n'en avait strictement rien à foutre, puis à la responsable du catering... Lorsqu'on l'y croisa d'ailleurs, il fit un couplet sur nous, les intermittents, qui bouffions tout et qui se la coulions douce, qu'il aimerait bien pouvoir en faire autant... ce qui nous avait particulièrement énervé.es car on l'était pas encore, toujours au RMI à l'époque, pour celles et ceux qui ne bossaient pas à côté : c'est à dire, euh, moi. Du 11000ème degré, peut-être, ou pas, mais les 3 minutes et demi de balance qu'il nous avait octroyées nous avaient laissés peu enclins à ce genre d'arithmétique de l'humour. Histoire de rivaliser de connerie, je crois me souvenir avoir fait la majorité du concert dos au public qui ne m'avait pourtant rien fait. Puis vint le concert du monsieur. J'étais quand même décidé à lui rendre un peu la monnaie de sa pièce. Par moments, je ne détestai pas trop, subis un peu « le cri du papillon » et le wok'n'woll, mais bon...Puis vint le piano-voix, « on va se mettre aux anges », entre autres. Sublime. Itinéraires de tournée oblige, on rentrait sur Paris et devions donc filer avant le rappel. Je le vis qui sortait de scène et l’interpellai, sans doute encore assez mégalo et suffisamment saoul pour considérer qu'il était de mon devoir de rectifier un de ces grands déséquilibres du monde : « ah ben tu vois, là c'est magnifique quand tu es tout seul au piano, j'en ai la chair de poule, ça nous change de quand tu te prends pour Calexico alors que tu fais du rock à papa tendance ZZ top ». C'était pas la vanne du siècle et il y avait moyen de se satisfaire du caractère hautement lèche-cul de la première partie de mon axiome en levant les yeux au ciel sur le reste. Mais la stratégie machiavélique de dire à quelqu'un qu'il est nul avant le rappel a dû payer. Et on peut pas dire qu'il l'ait bien pris. Ses musiciens qui me toisèrent d'un « allez, on retourne faire du rock à papa » avant de remonter n'avaient pas l'air enchantés non-plus. Je filai donc comme un lâche avec la troupe, qui venait visiblement de pisser sur son tour bus (qui en tremble sans doute encore, plutôt tendance Plageman qu'Avengers, donc), probablement très fier de moi et laissant l'équipe du Grand Mix essuyer une bonne tirade incendiaire sur notre compte, j'appris plus tard. Mes plates excuses d'ailleurs... mais bon, c'est pas moi qui l'avais invité ;-). Bref, savez quoi ? J'ai surtout vraiment beaucoup de peine d'apprendre sa disparition, et malgré ces quelques potacheries, j'ai toujours pensé que c'était un parolier et songwriter incontournable, l'un des meilleurs que ce pays ait enfanté, et je pense que l'on est nombreux à lui devoir beaucoup, même si c'était certainement la dernière personne à qui il fallait le dire. R.I.P. Jean-Louis, tu vas manquer. Je poste cette modeste reprise de mon morceau préféré de toi, je l'ai enregistrée hier soir. J'en profite car tu es plus là pour m'engueuler. Allez, pas besoin de lever les yeux au ciel maintenant que tu y es. M'est avis que je suis pas le premier, ni le dernier et que tu vas en recevoir des pelletées... Reprise - ROYAL CADET, Jean-Louis Murat

 

 

 

 

- Denis Clavaizolle (fb) :

Bon ben j’aime pas trop m’exprimer mais voilà , j’ai perdu mon fréro , mon ami depuis 37 ans , je l’admirais, même si on s’est engueulé souvent comme les gallagher mais sans se taper dessus , une affaire de famille , et on s’est toujours retrouvés après , on a passé tellement de temps ensemble en studio qu’on avait des automatismes de dingue, sur scène aussi , on a appris ensemble , énormément et mutuellement plein de choses sur la musique , comme un match de Ping pong , au delà des chansons et des textes qui me fascinaient, on essayait de faire aussi de la musique , innover , chercher des façons de faire , étudier les sons , et refaire les albums sur scène à l’opposé de ce qu’ils étaient sur disques , pour ne pas s’ennuyer à refaire la même chose tous les soirs , on étaient tranquilles chez nous , loin du business, dans nos studios , pour prendre le temps de faire les choses et essayer de créer au maximum , faire des ovnis, ça a été  l’envie commune dés le début , rue Jean Laulagne dans son appart avec Marie , un revox , un 4 pistes K7 , un Tr808, une Tr707 , un minimoog et un DX7 , guitare et basse dans un ampli pourri , des sons naturels qu’on sculptait à notre façon avec un sampleur Akai , des choses improbables, j’ai énormément appris avec lui , il m’a toujours ouvert l’esprit , il m’a sorti de mes automatismes scolaires de la musique , j’espère que ça restera et qu’on se souviendra longtemps de lui , ses idées m’ont toujours fascinées, et rien n’était impossible , et même si ça pouvait l’être on le faisait quand même , on y arrivait , même tous les disques qu’on a pas fait ensemble m’ont tous plu , il cogitait et y pensait longtemps à l’avance , pour ne pas refaire ce qu’on avait déjà fait , Bref il était unique , un ovni lui aussi , l’apprentissage musical c’est ça aussi , des rencontres , sortir des sentiers tracés, et faire autre chose , de différent, d’unique . Voilà . Je suis un peu un autiste qui n’aime pas trop extérioriser mes sentiments mais je pense beaucoup à la famille , Yann , ses filles , Michelle , Marie , Gaspard , Justine , Laure , les copains du business chez Virgin et Labels qui nous ont fait confiance aux débuts , Fabrice , Alain , les 2 françoises, Stéphane , et tous les autres , aux potes journalistes Télérama , inrocks , Libé, qui ont soutenus le projet à fond , dont Olivier , Bruno , Jean Daniel , Emmanuel , et tous les autres , à Christophe , l’inge son qui nous a supporté tant d’années au studio Davout et après à Nashville , aux potes de tournées , Didier , Jocelyn, Fred , Stéphane , Rémy , le fiston , et pour les tournées precendentes les 2 Regis, Alain , Michael , Jean Yves , Éric , quelle équipe en 94 , et aux rancheros aussi , Christophe qui nous a quitté aussi , Alain , Stephou , Jerome , c’était cool de délirer entre potes hors albums , après la famille , c’est la meilleure vie que j’ai pu avoir , on ne pouvait pas rêver mieux , hélas , c’est la fin du parcours certes, mais on se reverra dans l’au delà et on ira voir des super grand prix où Ayrton Senna gagnera encore , quand on sera tous partis, j’en suis persuadé . A un de ces jours mon sale gosse préféré 😉

Commentaire Alice Botté (guitariste): 

Je pense fort à toiDenis car je sais qui il était pour toi, qui tu étais pour lui. Son départ me rend triste car il est un des rares vrais artistes à m’avoir fasciné. Le vrai des vrais, non parigot, et au lieu de se la pèter sur les plateaux repas télés créait un monde bien à lui, tendre mais  balayé par le vent , profond sans prétention même s’il avait conscience qu’il était un joyau au dessus du paquet de perles en plastoc de la chanson française anémiée.
 

- Julien Mignot (Photographe):

- Marie Myriam (le duo les adieux est resté longtemps inédit, mais figure sur son best of)

Je suis profondément triste que tu nous quittes. Je n’oublierai pas ton appel me demandant de venir te rejoindre le temps d’enregistrer « Les Adieux » au studio Davout. J’apprenais la chanson face à toi, en lisant les paroles sur tes lèvres. Inoubliable. 
Repose en paix, je suis tellement triste Jean-Louis.

 

- Roger Giraud, (ex plexiglas - La Bourboule)

 

Mes dernier moment avec Jean-Louis,
Il y a un mois, je me suis trouvé par hasard avec Jean-Louis, dans un bois de La Bourboule où il y avait eu une coupe de bois nous avons discuté de tout et de rien…. nous étions devant une souche énorme et nous nous sommes mis à compter l’âge de l’arbre il avait plus de 150 ans. Je suis reparti avec un morceau de bois, Jean-Louis me dit qu’est-ce que tu vas faire avec ça?. Je lui réponds je ne sais pas, mais je trouve ça joli, ça représente une tranche de vie et il me répond oui tu as raison 🙂
j’ai laissé à Jean-Louis dans le bois et je suis parti. Nous sommes retrouvés une semaine après pour le départ de sa maman qui elle aussi va nous manquer💫😢
Du coup ce morceau de bois est un très bon souvenirs précieux avec mon pote de jeunesse

- Jean-Pierre Gougnot (ex-Plexiglas):

#jeanlouismurat Ta musique et tes mots m'auront accompagné depuis mon adolescence à La Bourboule... RIP l'artiste, le grand frère en musique !
Je vais manquer de toi Une chose dont je me souviens, et qui caractérisait (selon moi), JL à l'époque c'était sa BIENVEILLANCE et Gentillesse. Lors d'un concert Plexiglas à la MJC de la Bourboule, ma sangle de guitare s'était accidentellement détachée laissant entrevoir un grand moment de solitude scénique JL, présent sur place (faisions-nous leur 1ere partie, je ne sais plus) a de suite réagi et a été le premier à monter sur scène pour remettre ma sangle en place...

 

- Tristan Savoie (ACI, Clermont) :

Perce Neige, cette chanson c'est la première que j'ai écouté de JLM, il y a 5 ans, à une époque où j'étais obnubilé par la musique anglophone et où je n'imaginais pas que le français pouvait sonner aussi bien. Autant dire que ce fut un choc et une révélation ! Un choc devant la puissance du texte, devant l'intemporalité et la richesse de la musique, devant la beauté crasse de la voix. Une révélation devant la musicalité des mots, d'une langue qui me paraissait jusqu'alors non adaptée à la musique telle que je l'aimais, telle que je voulais la faire. Tout un tas de certitudes qui furent, en 3 minutes 37 secondes, anéanties. Et ce faisant, ce fut pour moi le début d'un long périple, à la découverte de l'œuvre de Murat. Un périple qui commença avec Il Francese, qui venait de sortir et qui semblait m'aller comme un gant! Puis découvrant Dolorès, Travaux, Tristan, Toboggan, Babel, Venus, j'ai vite compris que son œuvre m'allait comme un incendie ! Bien sûr, depuis j'ai découvert beaucoup d'autres artistes francophones, qui m'ont marqué à leur manière, mais rien de comparable à Murat, rien d'aussi fondamental.
Au lycée je l'écoutais assidûment, je me souviens de moments de pur bonheur passés à écouter ses disques, un bonheur aussi simple qu'indispensable, ce bonheur qui fait de la musique une discipline magique et inexpliquable, qui rend les gens heureux, pleins de joie et de lumière ! J'ai grandi avec lui en somme, j'ai appris les bases de la prod en l'écoutant, tout comme j'ai appris à écrire des chansons avec ses disques. J'aurai adoré le voir sortir quelques autres albums, j'aurais aimé, encore et toujours, être bouleversé et impressionné par quelques autres chansons, dont lui seul avait le secret, je pense à Amour n'est pas querelle, Ciné Vox, L'infidèle, Qui est cette fille?, Les ronces, Le môme éternel, La mésange bleue et tant d'autres. Tant pis, je garderai près de moi les 28 albums, les 28 piliers d'une œuvre éternelle, dont je n'ai pas fini de m'inspirer et qui, j'en suis convaincu, rencontrera un jour le succès qu'elle mérite.
La mort d'un artiste est toujours d'une tristesse infinie, mais celle de Murat va bien au-delà, elle laisse en moi un vide terrifiant. J'ai une profonde gratitude pour tout ce que m'a apporté son œuvre, pour la façon dont elle m'a transformée.
Dieu ne pourra pas trouver mieux, c'est donc à nous d'inventer, de créer, d'innover, de veiller à toujours rester libre, pour aller ailleurs, pour proposer autre chose, pour rester artiste à chaque instant, à l'image de Murat, qui assurément était et restera un grand artiste, un génie. Je pourrais en parler des heures, du sens que je donne à ses textes, de son évolution musicale, de son originalité stylistique sans pareil, de ses interviews tantôt brillantes tantôt insupportables, mais je m'arrête là, je vous laisse écouter, réécouter, découvrir son oeuvre et fréquenter un peu la beauté... Peut être qu'un jour j'enregistrerai un album de reprises si je m'en sens capable, en tout cas en tant que jeune musicien j'espère pouvoir continuer à faire vivre un peu son œuvre, ne serait-ce qu'en faisant découvrir ses chansons à ma génération et à celles d'après.
Je lui souhaite bon voyage dans l'au-delà, dans son quartier de lune avec ses habits de fête !
 
 
- Thierry Stremler (chanteur) (fb):
Depuis ce jour de 1999 où j'ai vu Jean-Louis Murat en concert au Trianon, à Paris, je suis devenu un grand fan 🙂 J'ai eu la chance de faire une chanson avec lui, à distance, mais quand même.. (Le plus grand amour, sur mon 3e album, Je suis votre homme) Je me demande aujourd'hui comment il a pu voir si clair en moi pour écrire ce texte, alors qu'on ne s'est croisés que trois fois, je crois.. ça reste mystérieux. Depuis dix jours, je le ré-écoute, avec beaucoup d'émotion ❤️ Il était un homme vraiment original, avec un univers unique.
 
- GUILLAUME LEBOUIS (radiosofa, City of Exiles):
"Avec l’association Abattoir Blues et la mairie de Meymac (Merci Lionel et Stéphanie), nous avons accueilli Jean Louis Murat le 3 février dernier au cinéma Le Soubise. Quoi de plus naturel pour une association qui a longtemps hésité à s’appeler « Le Cri du Papillon » ? C’est Marc et Jean-Marie de l’association de Périgueux Some Produkt qui assuraient le son et la régie. Le jour du concert, qui était aussi le jour de mon anniversaire, j’étais un peu fébrile à l’idée de rencontrer de nouveau un artiste que j’ai appris à aimer, mais qui avait la réputation avérée d'être taciturne et difficile à aborder.
J’avais encore en mémoire mon expérience en tant que bénévole du 13 mars 2004 à l’Agora du Havre, lors du Lilith Tour (Merci Michaël Guerrier). Quelle sacrée tête de mule ! C’est pourtant ce soir là que j’ai découvert et aimé Jean-Louis Murat. C’est sans doute l’un de mes meilleurs concerts, avec ceux des mois de juin donnés à la Coopé par le même Jean Louis Murat. Je garderai toujours en mémoire le Koloko du 18 juin 2016 avec un JLM très décontracté qui avait joué la quasi intégralité de l’excellent Morituri et des versions magiques de « Et le Désert avance » et de « Extraordinaire Voodoo ». Perfectible dans le fond car sans doute peu répété, ce concert avait pourtant été une démonstration d’élégance, de maîtrise vocale, d'amour et d’humilité. Combien d’artistes de cette trempe aident à démonter le plateau, rangent tranquillement leurs amplis dans leurs voitures, tout en tenant par la main leur petit garçon ?
C’est donc avec en tête ces facettes d’esquisses de personnalité que nous avons accueilli JLM. Je ne sais pas si le c’est le fait que la salle était pleine depuis une semaine, que nous étions en Corrèze ; soit près de chez lui - il dira durant le concert qu’ « il nous apercevait de son jardin du haut de ses échasses » - et loin de la ville ; qu’il était avec sa troupe de fidèles sur scène (Merci Yann), à la régie et au merch (Merci Joyce), ou qu’il s’était assagi avec le temps, mais il fut particulièrement agréable durant tout le temps du concert. Seul point noir Denis Clavaizolle était absent sur cette partie de tournée. Blaguant et massant les techniciens (Je garderai longtemps cette image de JLM massant les épaules de Marc tout en lui parlant doucement), nous invitant à sa table, en lançant un chaleureux « on ne va faire qu’une seule table », servant le vin, racontant ses anecdotes d’invité-télé sans se faire prier et avec une grande délectation, tout çà sur fond d'albums de Curtis Mayfield (« Je n’écoute plus que çà ») qu’il disait avoir vu dans les années 70 dans un petit club parisien (« on était 15 »). Après le concert, nous sommes allés le saluer. Il a répondu à la main tendue de Claire mon épouse, par une bise. Il semblait heureux. Comme j’ai aimé le snipper et l’artiste. Il nous faisait du bien."
 
- Alain Delage (programmateur radio):
 
Je me souviens.
Je me souviens de ma première rencontre avec Jean-Louis Murat. C’était en 1989. J’étais alors programmateur musical à Sud Radio (qui était à cette époque une bonne radio généraliste). Je me souviens que j’avais insisté pour que la radio le reçoive en interview pour la sortie de son album « Cheyenne Autumn ». (Merci Bayon et merci Olivier Bas).
Je me souviens qu’à l’écoute de ce disque, j’avais été impressionné par le talent unique de l’artiste. Il était différent. Sa dimension poétique le plaçait déjà bien au-dessus des autres auteurs de chansons de cette époque. Une poésie qui faisait écho à ma sensibilité et à mon propre parcours de vie.
Je me souviens que notre première rencontre hors antenne fut assez étrange : nous avions paradoxalement peu parlé de ses chansons mais nous avions pas mal parlé de nos enfances respectives à la campagne. Comment nous étions considérés comme des bouseux par nos camarades d’école de la ville. Comment certains professeurs bienveillants nous ont sauvés la vie en nous ouvrant au monde grâce à la culture. Et comment il nous était vital de sortir de notre milieu, combattre la fatalité de devoir faire comme les autres, d’avoir une vie dont on ne voulait pas.
Je me souviens d’un Murat simple, apaisé et à l’écoute. Il n’était pas encore le provocateur et le pourfendeur qu’il est devenu par la suite. Beaucoup plus un artisan de la chanson qui parlait de sa vie.
Je me souviens de sa dédicace sur l'album :
« Garde le souci de ton âme ».
Tout est dit.
 

- Agnès Gayraud (La Féline): interViOUS et Murat de 2016

Jean-Louis Murat est mort, ça fait deux semaines que je marche avec lui sur ses drôles de route, avec sa pléthore de chansons, dont une poignée est inscrite en moi depuis longtemps déjà. À la fin, ça m'a fait comme une ballade intérieure — balade aussi, parce qu'il y a des sentiers, des chemins, toute une géographie muratienne —, mais ballade avant tout comme cette longue forme chantée des ménestrels, à la fois concise et ressassante, avec ses anaphores, sa mélodie sous-jacente, ses refrains. Dans l'assez long texte qui suit, j'ai versé dans l'ordre que j'ai pu les quelques pensées dont elle m'a bercé et agacé l'esprit tous ces derniers jours. Schopenhauer des cœurs, crooner crâne, sexiste faible aussi bien que frère des morts ; quand j'entends chanter Murat, c'est ce garçon-là que je vois.  Son article complet ici 

 

- Cherie Oakley (chanteuse, voix du Cours Ordinaire des choses):

J'ai été profondément attristé d'apprendre la perte de l'artiste/musicien français incroyablement talentueux . Je suis tellement honorée d'avoir fait partie de son héritage musical, mes prières restent avec sa famille.

I was deeply saddened to hear of the loss of the incredibly talented French artist/musician Jean-Louis Murat. I am so honored to have been a small part of his musical legacy, my prayers remain with his family.

- Lucile Mikaelian :

Une semaine déjà et nous buvons ce dernier Justin en pensant à toi. Comme tu disais «  C’est difficile d’écrire après Baudelaire. Peut être le plus grand acte poétique serait de laisser tomber.  J’y pense d ailleurs, je vais peut-être arrêter. Arrêter tout, ça sera mon acte poétique suprême ». 

Je me souviendrai toujours du jour où adolescente tu m’as laissé entrer dans ta pièce secrète à l’étage.  Ta petite pièce de lecture. Sans t’en rendre compte tu m’as offert quelque chose de si précieux. Je n’ai plus jamais lu une ligne, ni écrit un mot sans penser à toi depuis ce jour. Tu couvrais toujours tes livres et le dernier que tu m’as offert était « Mourir d’amour »….. 

Merci pour tout ça, merci de nous avoir tant inspiré et de nous avoir fait tant rire. Tu me disais « un jour on ira à la boucherie pour acheter de la musique. Ils cacheront des clés usb dans le cul des cochons ». Tu n’avais pas forcément tord. Pour finir je mangerai un énorme Extrême glacé en pensant à toi. Ton âme de berger veillera sur nous pour toujours Murat Amor 💜🖤 JLM

 

- Denis Barthe et The Hyènes :

Jean-Louis Murat faisait chanter les mots à sa façon,, il était comme un volcan qui parfois pouvait gronder, exploser, tout simplement un être humain et un musicien incomparable.

La panthère Tina Turner croisera peut être le loup de l'Auvergne...  Une pensée particulière pour son batteur l'ami Stéphane Reynaud

Jean Louis Murat ne plaisait pas à tout le monde et ça, ça nous plaisait bien.C'était un iconoclaste mais aussi et surtout un grand musicien.En 2020 nous avions repris et enregistré une version d'un de ses premiers morceaux, "Suicidez-vous, le peuple est mort", modeste hommage...Une pensée pour sa famille et ses proches.

- Jarvis Platini, policier "chonteur":

Comment ne pas aborder ici cet immense chanteur francophone subitement décédé durant mon absence de ces lieux ?
Fierté de ses origines, poésie ombrageuse, navigateur impénitent sur l'inlassable roulis de nos fêlures
Il incarnait la terre de ses aïeux comme personne, et savait mieux que quiconque emporter nos âmes dans ses flâneries rurales et intimiste
Taiseux et taciturne, il parvenait toutefois à nous percer le coeur de sonnets exigeants certes, mais abordables et réconfortants
Après quelques succès mérités, il avait courbé l'échine et choisi de vivoter en artisan, en orfèvre, en berger des âmes boueuses et crottées.

 

 

- Carole Epinette (fb):  

Les souvenirs de nos différentes rencontres et partages se bousculent dans mon esprit.
Celui de ma première séance photo chez toi, dans ta montagne chérie fait naitre un sourire sur mes lèvres. Il aura fallut que je t'ignore pendant quelques heures, que je discute et que je ris avec ta fille, que je lui lise un peu de mon guide du Costa Rica où je devais partir quelques jours plus tard pour susciter un intérêt chez toi....Toi, tu m'observais, me ressentais de loin, tel un animal dont on vient de pénétrer la taverne....
Et puis.... tu es arrivé et tu m'as dit "je suis prêt pour les photos", tu m'as parlé de ta peur de vieillir, de ce que tu ressentais à l'approche d'une séance... Tu t'es dévoilé et j'en ai été très émue...Séance, puis diner en famille, la confiance était installée.. Magnifique moment...de ceux qui font encore battre mon coeur plus vite.
Pour l'album suivant c'est toi-même qui m'a appelé et tu as accepté toutes mes idées farfelues même celles d'entrer dans ce lac près de chez toi dont les eaux étaient plus que fraiches !
Je te souhaite un beau pas sage Jean-Louis.✨✨
Avec tendresse 🥰          

 

- Morvan Boury (Manager général de LABELS) - LinkedIN

Jean-Louis Murat, 1952-2023.
Que ce soit à coup d'engueulades dès potron-minet ou au gré d'embrassades du soir, cela restera une chance et un privilège d'avoir appris mon métier avec Jean-Louis Murat, de Mustango jusqu'à Mockba.
Encore et toujours merci à toi, Jean-Louis.

(NB: Marie Audigier a répondu que c'était réciproque).

- Articles:
 
- Nos enchanteurs:
 
- Gerard Bar-David (mais non, pas de rumeur de suicide svp! Ce n'est pas ce qui s'est passé):
 
- France 3 AuRA:  avec les mots de François Audigier (beau-frère et Coopérative de mai):
 
 
 
- Matthieu Culeron parle de Jean-Louis  à la fin du journal de 18 heures :  https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-journal-de-18h
 
- La RTS (Olivier Horner) :  A lire (on commence à voir des articles plus intéressants)
https://www.rts.ch/info/culture/musiques/14050933-le-chanteur-jeanlouis-murat-est-mort-a-lage-de-71-ans.html   (".... Le reste a tenu de la méthodologie habituelle de travail aux vertus aussi nourrissantes que dépolluantes et meublantes: lecture de poésie, d’auteurs classiques et contemporains. Le patrimoine Murat s’est réfugié dans les belles choses et l’essentiel.  De "Suicidez-vous, le peuple est mort" à "La vraie vie de Buck John" via les notables "Taormina" ou "Grand lièvre", son répertoire de vie et de trépas au spleen captivant, sa voix grêle d’une sidérante sensualité, lui survivront assurément").
 
- Merci l'EQUIPE... Il aurait été content en fidèle lecteur (moins ces derniers temps sans doute), lui qui avait permis aussi à son ami Christophe Pie d'avoir un bout d'interview dans le journal (Ils vont pouvoir se retrouver maintenant).  On attend les amis de So Foot maintenant (F. ANNESE dit "tu étais gentil, con, tendre, et drôle. Tu vas nous manquer")...  A lire:
 
-https://www.radiofrance.fr/franceinter/le-chanteur-jean-louis-murat-est-mort-3292434

(... qui en profite pour ressortir ses saillies... 🤬)

 
- Le temps via l'AFP :
 
- 20 minutes:  ici

- Le parisien (abonnés):

https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/musique/mort-de-jean-louis-murat-adieu-au-franc-tireur-de-la-chanson-francaise-25-05-2023-JUMNJEWLT5HRDBHYL77L3XUCZ4.php

 
- Le figaro:
qui ne trouve pas mieux d'ajouter un article sur certains propos de Murat... ce n'est tellement pas le principal... On peut aussi faire un article avec des mots gentils que ce soit sur Adèle, PNL, Orelsan, Garciaphone...
Dans ce registre aussi (Tv mag avec des extraits d'émission).
 
 
- France info: avec au moins une erreur : il n'a pas été découvert à 17 ans par Sheller...
 
 
- Lionel Chauvin, le président (LR) du département du Puy-de-Dôme, a lui aussi, fait part de son "émotion" : "J'ai appris avec émotion le décès de Jean-Louis Murat, un amoureux des lettres qui puisait son inspiration dans nos grands espaces naturels auvergnats. Toutes mes condoléances à sa famille, ses amis et ses très nombreux admirateurs", réagit-il sur son compte Twitter.

 

-Libération

 

- La une de demain de la MONTAGNE:

 

Voir les commentaires

Rédigé par Pierrot

Publié dans #2023 après, #2021 BUCK JOHN, #2021 Aura aime Murat

Repost0

Publié le 24 Mai 2023

1) LE BEST OF, après 40 ans d'attente... ou pas... sort vendredi!

Voici un petit teaser sorti sur la page officielle avec le vinyle en tirage limité. Bon, j'ai pris les 3 formats... je ne sais pas si j'ouvrirai les blisters.   #imbéciledecollectionneur.  Ceci dit avec le week-end Murat, je suis assez content de pouvoir utiliser ma collec pour l'expo. En lien, avec ce best of, j'y montrerai  le poster grand format TRISTAN réalisé par les mêmes M/M.

 

Premier média à en parler (enfin, dont je prends connaissance) :  quelques mots sur FRANCE BLEU par Emilie Mazoyer...  et l'article qui reprend la chronique a une belle coquille...  "Un best-of pour Jean-Louis Murrat, une tournée pour John Williams et "Alexandrie Alexandra" version 2023 !".

Je vous ai coupé l'extrait:

Bon, parce qu'on est comme ça, on va être chagrin parce que la Dame juge bon de diffuser "regrets"... qualifié d'emblématique  de sa discographie, quant au "bon client"...  Oui, elle dit aussi "des chansons sublimes", certes.

 

NB:  Murat au palmarès du prix Charles Cros cette année (vu que je suis chafouin, je vais aussi râler parce que c'est peut-être bien la première fois... ce qui est quand même étonnant), et c'est pour sa participation au "PROSE DU TRANSSIBERIEN" (catégorie : parole, documents, créations sonores).

http://www.charlescros.org/Palmares-2022#artiste-873

https://www.lunion.fr/id484621/article/2023-05-15/lecoute-de-la-poesie-des-mots-avec-lacademie-charles-cros-chateau-thierry

 

2)  ET on est à J-30 du week-end Murat, yes sir!   Ça se remplit gentiment, même si j'espérais réunir un cercle de fidèles plus important... (Ça tombe bien depuis hier, je ne peux plus voir certains "fans"  en peinture... Mais il m'a fallu quelques instants hier soir avec Thomas Boudineau pour me réconcilier avec les musiciens... Et je re-re-re-re-rerépète que c'est un grand bonheur qu'on puisse l'écouter, et passer deux jours avec lui. Ce que j'ai écouté, c'est son choix de ses 10 chansons préférées. Écoutez sa voix et ce qu'il dit de ses rencontres avec ces chansons. C'est très beau et émouvant (sur Froggydelight).

Pour rappel:  http://www.surjeanlouismurat.com/leflegmatic-thomasboudineau-jean-louis-murat-week-end-murat-clermont-lejourlanuitlejour

Avec lui, vendredi, après "mlle personne", et Antonin Lasseur ("soleil brun),  nous retrouverons aussi Alain Klingler. Il nous fera découvrir des chansons de son nouvel album 38470, à paraître (sortie d'un single le 26 mai). 38470? Un code postal, comme Murat pourrait  nommer un des siens 38230? Pas  de manière évidente... S'il est question d'un lac, le Grenoblois ne raconte pas le lac de Laffrey ou du Monteynard mais celui du lac de Salagou, et ses rencontres furtives, et les hommes sont des Marlène Dietrich... Pour le lien avec Murat, c'est du côté de l'intime, des jeux du désir, des références  littéraires, de la mélancolie que je vous invite à rechercher... 

[vous avez jusqu'au 11/06 pour voir son spectacle -Chloé Mons en seule en scène- "je ne suis pas narcissique" au Lucernaire. De très bonnes critiques: dont Froggy encore)

- Samedi, on retrouvera notamment elVINh (Vincent Rostan). On en a peu parlé pour l'instant. Il enflammera l'assistance dès le début du concert par deux titres enlevés.  Ci-dessous, sa prestation sur du Elvis avec les Elders (Yann Clavaizolle...) lors de la soirée "une histoire du rock à Clermont" qui réunissait la fine fleur de la scène musicale.

 

Sa voix m'évoque celle de Jean Felzine, en peut-être plus lyrique,  et ses balades sont magnifiques!! A découvrir sur youtube ou https://elvinh.bandcamp.com/album/lenian

 

 

Et celle-ci! Ouh, que c'est beau! Ecoutez ces cordes:

Ne le ratez pas sur du Murat! :  https://www.helloasso.com/associations/banana-split/evenements/tribute-murat

 

 

 

LE LIEN EN PLUS ILS AIMENT EUX AUSSI MURAT ET ILS LE DISENT

 

-J'ai je crois oublié de vous citer l'émission de LA FELINE. C'était en mars. https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-radio-de/la-radio-de-du-samedi-25-mars-2023-7905401  Elle a choisi "le col de la croix morand.  Son inter-ViOUS ET MURAT- de 2016

 

- on avait diffusé sa reprise de Murat. Il est encore question de l'auvergnat ici:  https://www.weculte.com/musique/louis-arlette-les-sacrileges-dun-chanteur-au-spleen-romantique/

Vous avez quand même repris des chansons de Jean-Louis Murat et Brel ?

Louis Arlette : Je n’ai jamais rencontré Murat mais c’est un artiste que j’admire. Il a une vision sonore très riche. Quant à Brel, il s’agissait d’une chanson un peu moins connue intitulée « Je suis un soir d’été« . C’est pour cela que j’ai osé. C’est presque plus difficile de reprendre Brel que Musset ! Ses arrangements sont tellement fabuleux.

- Max Darmon, bassiste de Paul Personne notamment, a sorti  un premier EP et cite Murat dans ses références dans son texte promo repris par de nombreux sites : imaginaire musical rempli de chansons françaises (d'Alain Souchon à Rodolphe Burger en passant par Jean-Louis Murat

 

-

LE LIEN EN PLUS

Encore un message sans doute obscur pour la majorité d'entre vous (enfin, j'espère).... mais je tiens à apporter tout mon soutien au groupe FLEUR DU MAL et à l'ami Yann, rencontré sur le net il y a peut-être déjà 20 ans.  Il mérite toute notre estime.

http://www.surjeanlouismurat.com/article-inter-vious-et-murat-voyage-de-noz-karl-alex-steffen-porco-rosso-61125576.html

Voir les commentaires

Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 BUCK JOHN, #2021 Aura aime Murat

Repost0

Publié le 21 Mai 2023

Merci à Laetitia G. pour son compte-rendu!!   
 

 

 
 
Murat à Tulle le 19 mai : Venus et Saturne alignés en Corrèze
 
 
J’ai la chance d’être invitée (Merci encore Pierrot pour le jeu qui m’a permis de me sentir VIP). J’arrive très en avance pour récupérer mes places. C’est l’anniversaire du conjoint, notre dernier concert de Murat en amoureux remonte à décembre 2018, là c’est une occasion en or. Isabelle Rovarey me surprend par sa présence en Corrèze. On ne s’est pas vues depuis…. 2015 et mon unique koloko ! Les années défilent aussi pour les muratiens mais on se retrouve comme hier et c’est si agréable, Murat nous permet de ne jamais défaire le lien ! J’avais rendez-vous avec Jocelyne parce que j’avais réclamé le vinyle Tristan. Malheureusement désormais introuvable… (avis à ceux qui l’ont en double ou triple, je le cherche!) Pour ne pas rester sous le coup de cette déception je me décide pour le Bird on a poire vinyle, il manque à ma collection. Jocelyne me propose de le faire signer, je suis chanceuse, seuls les Buck John le sont sur le stand.
 
C’est le deuxième concert debout de cette tournée de cinq concerts en ce qui me concerne puisque nous avions décidé à Montreuil de rester debout. J’espère un concert qui permettra de danser et de vibrer. La salle n’est pas tout à fait pleine, l’association « Les lendemains qui chantent » est fantastique et propose à Tulle des concerts très régulièrement, faisant vivre la musique à Tulle.
 
La première partie démarre : Les Elysian Fields entrent en scène avec Matthieu Lopez et Olivier Perez. Il y a tout de suite une ambiance chaleureuse, comme en famille. C’est pourtant ma première expérience du groupe sur scène. La grâce de Jennifer envoûte aussitôt le public. Elle chante, danse, échange avec nous « with elegance ». Le Set d’une heure est somptueux, principalement des morceaux du dernier album que je connais pas et un inédit. Au premier rang, je profite des détails de la magnifique tenue de Jennifer, dentelle fine beige et bouton de manchette en perle nacrée, le costume participe de cette fragilité aérienne, qui se conjugue avec une présence affirmée. Jennifer chante avec la voix d’un ange, je retrouve toutes les émotions des albums partagés avec Jean Louis. Je me remémore encore ma joie de découvrir A bird on a poire sur les ondes de Radio Nova. C’est même par là que j’ai vraiment commencé à découvrir Murat. L’espoir de revoir le trio réuni ce soir à Tulle ne me quitte pas. Le groupe quitte la scène et Jean Louis arrive en trio avec Fred Jimenez et Yann Clavaizolle.
 
Un « ça va aller ? » à Yann donne le ton : Yann va très bien, en revanche Jean-Louis semble dissipé. L’attaque de Jean Bizarre est tonitruante, on ne s’énerve pas, on refait les réglages. Ça démarre. La Princesse plane, les accords installent du velours. Il plaisante beaucoup, joue de manière imprévisible (« ce soir, on fait du jazz). Il discute, taquine Fred puisqu’il ne présente que Yann au tout début du concert, prétend que Fred est un vilain personnage qui ne mérite pas nos applaudissements, commente sa veste achetée aux Galeries Lafayette de Clermont. Ciné Vox commence, les accords sont tonitruants et cela donne un accent étrange à cette chanson... Des commentaires sur le Chavanon, la Corrèze qui sent la frite, les journaux sont-ils toujours à Corrèze ? My Baby est rock. Le trio semble se connaître par cœur désormais, imperturbable, capable de délivrer le morceau parfaitement aussitôt que le sérieux reprend, ne sachant pas complètement si Jean Louis va délivrer un solo ou pas mais peu importe, ça roule. Jean-Louis annonce que c’est le dernier concert de la tournée. Il propose de recycler les musiciens pour la plonge et le service, alors que les Elysian annonçaient au contraire le premier de leur tournée. Le contraste entre ce début concentré et la déconnade muratienne nous « déconcerte ». Il indique d’ailleurs un moment : « évidemment, je passe après Jennifer »… Et cela fait cette impression effectivement, cette première partie invitait à du sublime, à un concert en commun, à des partages paradisiaques. Venus et Saturne s’alignent certes mais ne se rencontreront pas et je suis persuadée que je ne suis pas la seule à espérer cet échange divin. Murat enchaîne les morceaux, rate parfois les attaques, je sens Yann et Fred hyper concentrés pour ne rien lâcher. C’est beau cette tension pour soutenir ce qui semble inconstant, fragile. Jean Louis est d’humeur taquine alors rien n’est désagréable dans ces revirements. Il discute saints de glace, affirme son amour pour le purin d’ortie, lutte contre la sécheresse en proposant un mouton. Il parle des problèmes pragmatiques de déchetterie. Il improvise sur les discours fachos qui ont le vent en poupe « Il était bien le temps des colonies, le temps de la Marine » et sa réponse cinglante « Ah ouaih !?» et il enchaîne avec Marilyne. Quelques confusions dans le texte. Mais la fin du morceau permet enfin de rentrer dans le concert. Montboudif est encore un peu foutraque mais ça sent quand même la fin de la récré. Mousse noire s’enchaîne et ses ténèbres nous embarquent, d’une beauté sauvage, orgasmique.
 
La première partie du concert se termine sur un premier salut. Saturne n’a pas dit son dernier mot, Murat revient tout différent pour la fin du set. Il fait le choix du set « au pif », jeu de mot dans lequel Macron en prend pour son grade, plaisir gratos au passage dont j’ai grand besoin ces derniers temps. Il se concentre, joue, chante et offre le meilleur de cette tournée en quelques chansons de haute volée. Marlène est de toute beauté et Battlefield a des airs blues et s’énerve progressivement « Revoilà la vie » . Murat décide de jouer « Autant en faire quelque chose » que j’affectionne particulièrement pour son optimisme, sa joie de vivre pragmatique. Cette fin de concert annonce le retour à la vie, on est au printemps. La manière est douce, on fredonne. Caresse avant l’envolée finale. Taormina clôt le set.
 
Je file voir Jocelyne. J’exprime un peu de ma déception de ne pas avoir eu l’occasion de les entendre ensemble (je suis une trop jeune fan, c’est évident… et je m’en mords les doigts d’avoir loupé cette période). Jocelyne m’explique qu’ils sont arrivés trop tard pour pouvoir répéter ensemble un quelconque morceau. Tout n’est pas perdu, ils ont signé tous les trois mon disque, je dois être la seule à avoir une signature du trio version 2023, ah, quand même ! Je papote encore avec Isabelle, on se donne rendez-vous en juin puisque Pierrot a la gentillesse d’organiser un koloko à sa façon. Il n’est pas trop tard si vous n’avez pas encore vos places !"
 

merci Laetitia pour le cr et pour le rappel du week-end Murat, yes sir!  Comme pour les concours, ça me fait plaisir de vous faire plaisir!

 

 

 

LE LIEN EN PLUS DU PASSE c'était aussi à TULLE

 

Jean-Louis Murat
+ Jérôme Caillon
Des Lendemains Qui Chantent (Tulle)
samedi 4 novembre 2006

 

Jean-Louis Murat et Jérôme Caillon, en première partie, ont offert une belle soirée entre folk, pop et rock au public Des Lendemains Qui Chantent, une très belle salle de concerts sise à Tulle, Corrèze. On connaissait le lieu pour y avoir assisté à un concert d’anthologie des New Bomb Turks, un lendemain de fête de la musique en 2005, on l’a retrouvé intact : une salle idéale pour le rock, avec une bonne acoustique et un accueil chaleureux. Seul « petit » problème en ce frais samedi soir du mois de novembre : une assistance un peu clairsemée et pas très démonstrative au moment des applaudissements.

 

Jérôme Caillon : prometteuse renaissance en solo

Le public présent à néanmoins réservé un bon accueil à Jérôme Caillon, l’ex chanteur de Rogojine, qui évolue désormais en solo. Il faut dire que le projet du Riomois est très réussi : captivants morceaux folk rock (joués à la guitare, avec un pointe de distorsion), chant habité, en français. Avec Caillon, on n’est jamais loin des univers tumultueux de Neil Young & Crazy Horse et de JL Murat ; les titres sont tour à tour calmes et mélancoliques ou plus enlevés et rugueux. Caillon ne pleure pas sur son sort de chanteur en solo ; il fait même forte impression quand il habille ses morceaux avec son autosampler (solos ou arrangements à la guitare, percussions jouées avec la caisse de son instrument et très surprenantes parties de « violon » en jouant avec un archer). Une prometteuse renaissance en solo donc…

 

 

Jean-Louis Murat : malgré une ambiance trop tiède, on nage en plein bonheur, entre chanson folk bien écrite, rock enflammé et blues âpre.

Sur la tournée destinée promouvoir la sortie de son album Taormina, Jean-Louis Murat reste égal à lui-même, malgré des changements de personnel dans son groupe de scène (les excellents David Forgione, à la basse, et Michaël Garçon, à l’orgue électrique, venant ajouter discrétement leur talent à celui du fidèle batteur Stéphane Reynaud). On nage donc toujours en plein bonheur, entre chanson folk bien écrite, rock enflammé et blues âpre.

Placé dans des conditions idéales, Murat n’a sans doute jamais aussi bien chanté et joué de la guitare électrique. Il prend son pied sur scène et ça s’entend, même si ça ne se voit pas forcément quand le public est tiède comme en cette soirée à Tulle. Pour faire un excellent concert, comme pour bien faire l’amour, il faut être deux… Le son, l’interprétation des morceaux et les lumières sont de premier choix ; seule manque la reconnaissance du public à la fin des chansons. Et forcément, les commentaires acerbes de Murat sur le côté endormi de l’assistance, sur Tulle, la Corrèze (liquide ?), Patrick Sébastien, François Hollande et Ségolène Royal ne tardent pas à venir refroidir encore plus l’ambiance. Il n’en reste pas moins qu’on passe 1H45 fort agréable avec une set list axée sur le dernier album en date (Taormina, Caillou, Démariés, Est-ce bien l’amour ?, le Chemin des poneys, Au-dedans de moi). Les détours vers des chansons plus anciennes - comme Si je devais manquer de toi, L’amour qui passe, Parfum d’acacia au jardin, La fille du capitaine, La maladie d’amour, Foule romaine, L’au-delà ou encore Le cri du papillon - étant eux aussi de grande qualité, avec une superbe partie solo …

Si Murat et ses musiciens quittent la scène sans rappel (on aurait bien apprécié Les Jours du Jaguar et Accueille moi paysage en guise de cerises sur le gâteau), on gardera en mémoire un concert de bonne qualité illuminé par des musiciens talentueux : l’insurpassable batteur M. Reynaud, le bassiste très groovy, David Forgione, l’organiste sobrement classieux, Michaël Garçon et JLM, le chef d’orchestre en forme.

 

Bientôt, une interview de Jean-Louis Murat réalisée le jour du concert à lire sur le site (et à écouter sur Radio Campus Clermont - 93.3 FM ou www.clermont.radiocampus.org).

A lire également : des entretiens avec Murat en octobre 2004 (sur A bird on a poire), octobre 2003 (sur Lilith) et juin 2003 (sur le concert pour Koloko), ainsi que les comptes-rendus des concerts à Clermont-Ferrand (Koloko juin 2006), Sédières, Clermont-Fd (pour Koloko 2005), Issoire en avril 2005, au Café de la Danse à Paris, à Aurillac

Sites Internet : www.myspace.com/jeromecaillon, www.jlmurat.com, www.leliendefait.com, www.v2.fr, www.taormina.fr, www.deslendemainsquichantent.org.

 

auteur : Pierre Andrieu - pierre@foutraque.com

chronique publiée le 08/11/2006
 


 

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 BUCK JOHN

Repost0

Publié le 10 Mai 2023

Chacun sa façon d'y croire ou non

De passer la montagne avec les mouflons...

CHACUN SA FAÇON

 

Chacun sa façon

Chacun sa façon

Chacun sa façon

Chacun sa façon en son infini

De se dire un jour alors, c'est fini

Chacun sa façon en sa mémoire

D'ranger ça ou non dans son histoire

Chacun sa façon d'y croire ou non

De passer la montagne avec les mouflons

Chacun sa façon à travers les flammes

Chacun sa façon d'être mort dans l'âme

Jamais pensé en son bonheur

Croiser un jour la route du malheur

Jamais pensé la nuit en son courroux

Faire ses adieux au loving you

Jamais pensé autant crier

Pour bien sentir la bête que tu es

Alors jamais pensé en ta matière

Qu'un cœur solitaire vit en enfer

Chacun sa façon

Chacun sa façon

Chacun sa façon

Chacun sa façon en son infini

De se dire un jour alors, c'est fini

Chacun sa façon en sa mémoire

D'ranger ça ou non dans son histoire

Jamais pensé en son bonheur

Croiser un jour la route du malheur

Jamais pensé la nuit en son courroux

Faire ses adieux au loving you

Jamais pensé autant crier

Pour bien sentir la bête que tu es

Alors jamais pensé en ta matière

Qu'un cœur solitaire vit en enfer

 

(Je les avais vu déjà contre la Grande Sure... Mais hier, sans discontinuer... les petites troupes ou les vastes hardes paisibles, parfois sur le chemin m'ont tenu compagnie... alors que la montagne était déserte... A part une personne que je finirais par croiser alors que la pluie s'était invitée pour finir cette belle journée. J'ai ajouté au clip, les mouflons du Mont-Dore que l'on croise vers les Vergnes... Au printemps ... Le lendemain du concert de Royat justement. Ce n'était pas la plus belle version donnée de ce titre sur cette tournée, mais soit...).

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 BUCK JOHN, #montagne - rando et photos

Repost0

Publié le 7 Mai 2023

 

Jean-Louis Murat se produira donc pour la dernière fois à TULLE le VENDREDI 19 MAI, la dernière fois dans cette tournée BUCK JOHN. Lors de concerts, Murat nous a fait souvent le coup de dire "c'est ma dernière tournée", "c'est ma dernière date"... mais à ma connaissance, pas récemment! On peut donc espérer une nouvelle tournée à l'automne avec le nouvel album, surtout avec l'engouement nouveau que va susciter son Best of à partir du 26 mai (hum hum)... mais avec Murat, sait-on jamais... Il ne faudrait pas avoir des remords éternels... je dis ça, je dis rien hein... sans compter que la soirée s'annonce spéciale! Avec les Elysians Fields, en co-affiche, on peut espérer que Jenny vienne susurrer quelques mots aux côtés de Jean-Louis et de Fred Jimenez.... comme au temps d'A bird on a poire. On peut replonger en 2004 grâce au compte rendu de Pierre Andrieu du café de la danse, en 2001 déjà: .

 

Alors, je suis heureux de pouvoir vous faire profiter de places pour écouter les dentelles de Murat et vous inciter à faire le voyage  dans la capitale de l'accordéon (oui, je sais la cabrette, c'est mieux, RIP Jean Bergheaud -1908-1979-)... mais comme le dit le camarade François, le plus beau là-bas : "les gens. Ce sont eux qui vous convainquent de la beauté d'un lieu".  On verra si Jean-Louis est aussi poétique avec lui et les Tullistes.  Il parait que leur devise est : "boire, aimer, dormir", voilà quand même un beau programme... 

Alors pour gagner ces places, une question facile, comme d'habitude! A trouver sur googlemap et sur le blog!

PLACES ATTRIBUEES!

1) Pourquoi Murat ne peut plus chanter "pourquoi n'as-tu pas dit je t'aime"  (entre Clermont et Romagnat) à Jennifer? 

 Puisqu'elle est facile, vous pouvez aussi répondre en question subsidiaire:

2) Dans les présents le 19/05 prochain sur sur le plateau de la salle DES LENDEMAINS QUI CHANTENT, il n'y a pas que Jean-Louis et Jennifer et Owen qui sont crédités sur un même disque , reformez un autre trio en pensant  à un titre qui mériterait d'être chanté au pays de J. Chirac!

Merci de répondre via la zone contact du blog

Les réponses:   1) Puisque Jennifer a dit je t'aime à JLM à Beaumont suite à une interpellation de celui-ci :  http://www.surjeanlouismurat.com/article-a-night-full-of-stars-in-beaumont-123376638.html

2) Murat, Matt low (Matthieu Lopez) et Garciaphone (Olivier Lopez). Le bassiste et le batteur des Elysian Fields sur cette tournée signent avec JLM la chanson VERT POMME sur le dernier excellent disque de Matt Low.

Et on n'oublie pas l'autre rendez-vous immanquable: le week-end Murat, yes sir!

Billetterie et programme complet (expo, conférence, concerts et Tribute): https://www.helloasso.com/associations/banana-split/evenements/tribute-murat

Voir les commentaires

Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 BUCK JOHN

Repost0

Publié le 2 Mai 2023

bonjour,

Je vous propose une petite archive inédite avec des propos sur Murat par des participants du disque "Aura aime Murat" (stardust.acp), récoltés par Nicolas Brulebois pour son article pour le magazine Hexagone (124a-2022).  Il semble que des derniers exemplaires du cd soient encore  disponibles sur la Fnac (Merci à Superflexe pour le commentaire que je découvre: "A largement sa place avec les meilleurs disques de Murat interprétés par lui-même. Avec quelques pépites).

On débute par ceux qu'on retrouvera lors du week-end Murat, Yes sir! Le 23 et 24 juin à Clermont.  Billeterie. un soir/deux soirs, programme complet - de ouf!- dans le lien, notamment le film "mlle Personne" inédit!). On y découvre un peu pourquoi ils acceptent de venir gratuitement, parfois en traversant la France, pour rendre hommage à l'oeuvre de Jean-Louis Bergheaud. C'est une petite déception que si peu d'autres fans amis se soient décidés pour l'instant (même si les réservations sont bonnes)...  mais il n'est pas trop tard!

 

1) ALAIN KLINGLER

En plus de sa participation de samedi, il jouera son répertoire, seul au piano, notamment des chansons de son nouvel album, vendredi 23/06 (en co-affiche avec LE FLEGMATIC) !  On pourra voir son spectacle avec L. DAMEI sur DALIDA en région parisienne le 12 mai (espace Jean Vilar, Arcueil), je vous le recommande!!, et également au Lucernaire, son spectacle "je ne suis pas narcissique", seule en scène de Chloé Mons (du 10 mai au 11 juin).

1) Quand avez-vous découvert Jean-Louis Murat? Avez-vous suivi/aimé toutes ses périodes? Laquelle vous a le plus intéressé, et pourquoi?

 

J’ai découvert JLM en 1987 avec Cheyenne Autumn, cassette que jai écouté beaucoup beaucoup. Jai tout suivi, à partir de ce moment là, les interviews dans les Inrockuptibles, à l’époque où ils étaient encore un mensuel de référence. Jai vu JLM la première fois sur scène en 1993 ou 1994, pour la tournée Vénus. Jai suivi toutes les périodes. La période Mustango et son live, Le Moujik, Lilith mont passionné. Il y a là des chansons grandioses, comme Nu dans la crevasse, Les Jours du Jaguar, Le mou du chat, Jim, Foule romaine. J’adore aussi Dolores, Taormina.

 

2) Pourquoi avez-vous choisi cette chanson? En quoi vous a-t-elle interpelé au premier abord? Que comprenez-vous du texte, que vous inspire-t-il? Quel parti-pris d'interprétation avez-vous choisi, par rapport à la version originale?

J’ai choisi Les jours du Jaguar, parce quau terme de milliers d’écoutes (oui, à un moment, je me la chantais tous les jours), elle garde encore sa part de mystère. Il y a là une fulgurance, une fidélité à l’éclair dont parle Roberto Juarroz, qui persiste. Elle demeure à jamais pour moi dans son état d’apparition. Peut-être parce quelle a été enregistrée par Murat à l’arracheJe me souviens de la première fois où je l’ai écoutée, le jour de la sortie, juste après avoir lu larticle / interview dans Libé. C’était une chanson de feu.

J’ai choisi de l’interpréter seul au piano, parce que cest mon instrument confident, pour la tirer jusqu’à moi. En espérant quelle me livre son secret.

 

3) Êtes-vous sensible à la dimension "paysagiste" de Murat, son inscription dans un territoire? A sa façon de dire la chose amoureuse? Quels éléments de sa poétique retiennent votre attention?

Oui, je suis très sensible à cette dimension paysagiste. Un jour, revenant de vacances, je me suis promené vers chez lui, et jai été très troublé de me retrouver au coeur de ses chansons. Ce fut une révélation tellurique.

Je ne sais pas pourquoi son écriture me touche autant. Probablement laspect autobiographique, façon journal intime, plus ou moins crypté (jusque dans sa façon de chanter), qui explore les moindres soubresauts de sa vie, la vraie, et lautre, tout aussi vraie, du rêve et de la fiction de soi.

 

 

 

2) SEBASTIEN POLLONI

Le samedi soir, il sera accompagné d'un groupe complet pour interpréter deux tubes de Jean-Louis Murat. En 2016, il avait déjà répondu à mes questions


1) Quand avez-vous découvert Jean-Louis Murat? Avez-vous suivi/aimé toutes ses périodes? Laquelle vous a le plus intéressé, et pourquoi?
J’ai découvert Murat tellement jeune que je ne saurais situer la période exacte...Il y a plus de trente ans, c’est sûr. J’aime à peu près toutes les périodes,exception faite de « Travaux sur la N89 ». Il y a au moins 3 titres sur chacun de ses albums que je trouve magnifiques. L’album que je préfère dans son intégralité est certainement « Mockba ». J’aime la poésie des textes, leur intemporalité et j’ai chanté de nombreuses fois «la fille du capitaine » à ma plus grande fille, sur sa table à langer...


2) Pourquoi avez-vous choisi cette chanson? En quoi vous a-t-elle interpelé au premier abord? Que comprenez-vous du texte, que vous inspire-t-il? Quel parti- pris d'interprétation avez-vous choisi, par rapport à la version originale?

J’ai été intégré au projet sur le tard et sur le cd bonus, et il y avait comme « contrainte » de choisir un titre de l’album Babel. J’ai choisi « j’ai fréquenté la beauté » car j’aime le texte et le décalage assumé du clip me plaît beaucoup. Le texte est assez limpide, le narrateur parle de l’amour et de la beauté qu’il a fréquenté et certainement pas su garder... L’être désiré est comparé à une hirondelle, insaisissable et migrant selon les saisons, on y parle de lieux typiques de la campagne auvergnate et l’hirondelle étant qualifiée « des faubourgs » on perçoit la vision de l’artiste, entre les lignes, concernant ville et campagne ; l’impossibilité de concilier les deux univers, comme la difficulté de faire coexister les êtres composant le couple. Le clip appuie encore sur le côté rural et assumé de l’artiste avec comme personnages principaux le voisin de ce dernier (enfin je crois) et son tracteur. Mon parti-pris a été de ralentir légèrement le tempo, de ne pas reproduire le côté bluesy de l’original. J’ai fait tourner les arrangements autour d’une guitare rythmique simple et j’ai remplacé les contre-chants à la flûte par une guitare saturée typée fuzz, sur une ligne mélodique complètement différente. J’ai voulu ne pas dénaturer l’univers de départ mais en faire une interprétation proche de mon univers habituel.
 

3) Êtes-vous sensible à la dimension "paysagiste" de Murat, son inscription dans un territoire? A sa façon de dire la chose amoureuse? Quels éléments de sa poétique retiennent votre attention?

Je crois que la réponse à la question précédente, répond aussi à celle-ci... Parler de Murat sans évoquer sa vision de l’amour et son inscription dans la culture du territoire auvergnat est impossible, il est l’incarnation de ces deux composantes.

(J'aime beaucoup cette version, moins rentre dedans que l'originale, et qui rend honneur à l'"art" muratien: tempo, texte)

3) ADELE COYO

Elle vient de dévoiler deux titres de son premier disque : les orages et j'attends l'été (Je vois qu'ils atteignent un nombre de vues très respectables).  Après Le fotomat, elle ouvrira pour ANGELE à Aurillac le 30/06!  https://www.adelecoyo.fr/

 

1) J’ai découvert Jean-Louis Murat avec the Delano Orchestra lors du BABEL Tour en 2015. Je connaissais peu ces œuvres avant ça.  Si mes souvenirs sont bons, c’était un soir d’hiver au théâtre d’Aurillac en première partie, il y’avait Matt Low.  La première fois qu’il est apparu sur scène, il a débarqué nonchalant sans un regard vers le public… avec un harmonica pour accompagner la première partie, j’avais trouvé ça étrange et dénotant. J’aime bien la désinvolture alors ça ne m’a pas choqué.  JLM était d’humeur taciturne ce soir-là.

Je me suis plongée dans ces textes et mélodies, et j’ai trouvé un univers sensible qui m’a touché. J’ai passé un très bon moment et j’ai découvert un artiste singulier.  À partir de là j’ai suivi son parcours, j’ai travaillé un peu avec Denis Clavaizolle un de ses acolytes.    J’ai particulièrement aimé son dernier album « la vraie vie de Buck John » inspiré d’un héros de son enfance, ça parle d’amour, de voyage, de transmission des thèmes qui m’inspirent. La production est impeccable et je trouve qu’il a une identité vocale de plus en plus marquante.


2) J’ai choisi de reprendre une chanson de son album « Vénus » « Tout est dit ». C’est avant tout une chanson que je trouve assez accessible.  Il y’a un côté simple, évidant et très direct dans cette ballade. La mélodie et le texte nous offre tout de suite une place confortable. Je suis sensible à cette facilité quand la chanson me touche.  Pour autant ce ne sont pas toujours les titres les plus simples à écrire.  Dans « tout est dit » il y’a peu de mots mais ils sont suffisants. Ils disent tout.   Ça parle d’amour, c’est universel, c’est la fin d’une histoire et comme je suis une grande romantique en musique, je me suis dit, je vais essayer de l’amener dans mon univers.

J’ai voulu lui enlever son enveloppe un peu « enjouée » de la ballade folk variété classique. J’ai voulu une guitare moins prenante mais plus comme une ligne, un guide en fond.   Proposer une version plus moderne, épurée, plus aérienne … avec un rapport plus proche au texte.   

3 ) Oui clairement, j’aime beaucoup sa façon d’utiliser le paysage dans ses textes, je me retrouve dans cette facette de l’auteur, sa liberté, son authenticité et son côté poète « paysan ». La nature est partout, l’horizon, la plaine, les vallées, …  Je crois que l’Auvergne nous y inspire forcément. Par sa géographie, sa culture, sa préservation …   C’est un territoire marqué par la musique folk et là aussi on retrouve souvent ce rapport à la nature, à l’amour.   Mes chansons sont totalement dans cet esprit aussi.   Il y’a aussi quelque chose que je trouve assez singulier chez Jean-Louis Murat c’est l’utilisation de nombreux personnages ou d’animaux. Souvent dans des situations improbables.   D’un titre à l’autre vous passez de l’éléphant à la génisse… on comprend que son imagination est sans limite et que c’est un artiste unique dans toute ses complexités.

 

... Et on la remercie encore d'avoir pris l'initiative de faire un clip :

4) DORY 4 (représenté par FAYE alias Jean-Philippe Fayet, le Dory des chants qui répond, vu que c’est lui le grand fan de JLM dans le duo. Mais à force de persévérance, il a réussi à convertir son camarade guitariste Chris !)

C'est lui qui m'a suggéré de faire un projet sur Murat... et encore lui qui avait vraiment envie de faire une "date" à Clermont...

 

  1. Quand avez-vous découvert Jean-Louis Murat ? Avez-vous suivi/aimé toutes ses périodes ? Laquelle vous a le plus intéressé, et pourquoi?

En bon auvergnat de souche, j’ai découvert JLM très vite dés 1985. J’étais étudiant à Clermont. Je me souviens notamment de l’album Passion Privé (sorti en 84) avec des allusions au pays qui m’avait interpellé (déjà) « Et je cours rue Montlosier donner mon sang pour l’Afrique » sur « Je traine et je m’ennuie ». Bien avant le succès national de « Si je devais manquer de toi ».  Globalement oui j’ai tjrs suivi l’actu de Jean-Louis avec plus d’assiduité au début certes.   Je suis donc surtout fan de la période Cheyenne Autumn, Le Manteau de Pluie, Dolores, Mustango…  J’attendais la sortie des albums de JLM fébrilement. J’ai peut-être perdu en fébrilité mais pas en fidélité !     Si je devais ressortir un album je dirais Dolores parce que je l’ai écouté en boucle !

 

2) Pourquoi avez-vous choisi cette chanson ? En quoi vous a-t-elle interpelé au premier abord ? Que comprenez-vous du texte, que vous inspire-t-il ? Quel parti-pris avez-vous choisi, par rapport à la version originale ?

 

On a choisi « Brûle-moi » parce que c’est ma chanson fétiche sur Dolorés et mon acolyte m’avait laissé carte blanche.  Brûle moi c’est une chanson sensuelle, très « gourmande » et virile avec ce phrasé si particulier de JL.   Et puis y a ce petit « accident » sur le refrain où JL se plante et balance un gros « Meerde » mais parfaitement dans le tempo et le groove.   D’ailleurs, anecdote amusante, quand on a remis l’album a JLM, le 1er titre qu’il remarqué dans la liste c’est « Brûle moi ». Et nous de rougir avec mon Chrichri.

Lui : « Ah ouais, y en a qui ont repris Brûle-moi… Et vous avez repris le « meeerde » aussi ? »

Nous : « Ah noooon Jean-Louis ça c’est copyright absolu la patte de l’artiste inimitable. On est resté sur le texte original ! »

Notre idée en reprenant ce titre était d’imaginer une version beaucoup plus féminine et introvertie comme une réminiscence, un souvenir d’une histoire forte et éphémère qui remonte. Comme une réponse à la version testostéronée et dansante de JLM.  D’où l’idée de cette version cool, naturelle avec piano, guitare douce et voix féminine…    Pour l’occasion on a demandé à Nathalie Pétrier, la talentueuse clavier/voix de nos amis du Voyage de Noz de nous accompagner. Et cette touche féminine fait la différence je pense.   On a été d’ailleurs très flatté et ô combien honoré de constater que notre version semblait plutôt appréciée par les fans de JLM.   Et le fait d’avoir eu une petite citation dans Télérama alors là c’était notre victoire de la musique à nous. 

 

3-Êtes-vous sensible à la dimension "paysagiste" de Murat, son inscription dans un territoire ? A sa façon de dire la chose amoureuse ? Quels éléments de sa poétique retiennent votre attention ?

Un peu qu’on y est sensible à la dimension territoriale… puisqu’on vient de là-bas !  En plus, comme nous sommes 2 auvergnats exilés à Lyon, Murat, c’est un lien fort qui nous rattache au pays, à nos racines. Personnellement, je suis un amoureux de la langue française et de poésie. Et Jean-Louis incarne cette tradition du beau, de l’élégance, de la classe, de la french touch… en version arverne !  J’ai tjrs admiré cette liberté d’esprit et sa façon d’avancer sans compromis avec le risque de déplaire et de ne pas se faire que des amis.   JL Murat, quand tu disparaitras – le plus tard possible évidemment, je crois que c’est moi qui manquerais de toi.  J’ai un lien viscéral inexplicable avec cet homme-là…  D’ailleurs nous avons enregistré une chanson tribute to jlm dans notre dernier album qui s’intitule « La complainte du bougnat ». Avec « Aura aime Murat » on peut dire que la boucle est bouclée. Encore un concert à la Coopé et on pourra mourir en paix.

Pour finir, les Dory tiennent à remercier Pierrot et Xavier les 2 initiateurs de ce super projet. Bravo bravo et merci merci à vous les gars. Et bravo bravo aussi à tous les artistes qui ont fait un super boulot je trouve. D’ailleurs je crois que JL a été très touchée par l’initiative.

5) STEPHANE PETRIER

Le chanteur lyonnais des VOYAGE DE NOZ ne sera pas présent avec son groupe historique mais avec une partie de son nouveau side-project "THE  HAPPY YUGOSLAVIANS". Mais on retrouvera les Noz en cloture du   Eh Cherry festival le 9/07 dans l'ouest lyonnais (rejettant Marc Lavoine et Louane au premier jour du festival le 6/07)

1) Quand avez-vous découvert Jean-Louis Murat? Avez-vous suivi/aimé toutes ses périodes? Laquelle vous a le plus intéressé, et pourquoi?

J'ai découvert Murat, je devrais être ado, sans doute avec "l'Anche déchu", et ensuite le duo avec Mylène Farmer. Au début,je crois bien que je détestais ça. Je trouvais ça prétentieux,bizarrement un peu « parisien », trop "Télérama"... Et en même temps j'étais assez fasciné par la classe du bonhomme. J'imaginais que toutes les filles devaient être amoureuses de lui et je faisais mon jaloux.Je suis vraiment tombé dedans bien plus tard, avec l'album« Mockba », par hasard, comme souvent avec la musique. Il faut que la chanson vous touche au bon moment. Et là, ça a fonctionné.Ensuite, j'ai tout pris, avec comme apogée « A bird on a poire »qui est pour moi son meilleur album... et qui est paradoxalement le seul dont il n'a pas fait les musiques. J'ai adoré cette collaboration avec Fred Jimenez. Au-delà de mon attirance naturel pour son côté « pop », j'ai l'impression que le fait que JLM se soit concentré sur les textes et sur des mélodies qui n'étaient pas forcément sa came au départ, l'ont forcé à se surpasser et à  sortir de sa zone de confort comme on dit... Ce disque fait partie de mon top album et certains de ses textes de mes préférés.

2) Pourquoi avez-vous choisi cette chanson? En quoi vous a-t-elle interpelé au premier abord? Que comprenez-vous du texte,  que vous inspire-t-il? Quel parti-pris d'interprétation avez- vous choisi, par rapport à la version originale?
Comme je suis dans une période boulimique je me suis permis de reprendre deux titres. Un titre de « A bird on a poire », forcément. Il s'agit de "Petite luge » qui est pour moi un hymne à l'amour physique, tout en douceur. Avec comme souvent chez JLM, des images, des décors, pas toujours intelligibles mais qui évoquent beaucoup. L'autre titre est un classique « Perce-neige », une chanson de « terroir » comme les aime Murat. Au-delà de la beauté de la mélodie, je crois que j'ai choisis cette chanson justement parce qu'elle évoque le rapport à la nature. « Perce- neige », ça sent les foins et la bouse et il se trouve que moi l'urbain forcené, je me suis fait rattrapé par la campagne depuis quelques années. Je fuis la ville et je ne pense plus qu'à retrouver mes vaches et mes bocages bourguignons, alors forcément
tout ça me parle. Concernant l'orchestration, je voulais faire quelque chose de très minimaliste, me concentrer sur l’interprétation et sur le jeu « live » avec mon ami et grand guitariste Jérôme Anguenot, essayer de ne pas me cacher derrière des effets. Tout en sachant que je n'ai malheureusement pas la voix de Murat...

3) Êtes-vous sensible à la dimension "paysagiste" de Murat, son inscription dans un territoire? A sa façon de dire la chose amoureuse? Quels éléments de sa poétique retiennent votre attention?


Aïe... j'ai répondu par anticipation à cette troisième question. Il se trouve qu'avec ces deux titres j'ai en effet balayé les deux sujets clés chez le bonhomme. L'amour et la terre. Il y a quelque chose d'essentiel dans ce qu'il raconte. Une façon de nous dire :"il y a la nature et la baise... et tout le reste n'a aucune importance ». Et je ne suis pas loin de penser qu'il a raison.  Ensuite, j'aime aussi sa façon de le dire, sa capacité à écrire des vers d'une poésie très classique, très XVIIème, et la ligne suivante nous balancer un truc bien trash qu'on pourrait trouver chez Orelsan. Il ose tous les mélanges. Et il s'en fout. Bref, il est libre et c'est peut-être avant   tout ça que j'aime chez lui.

6) MARJOLAINE PIEMONT

On entendra certainement parler de Marjolaine dans les prochains mois pour son nouvel album (avec la participation de Vincent Baguian). Après  la soirée "Murat- livre unplugged" à Paris où je l'avais invité à jouer avec Antonin (Soleil Brun, qui sera là vendredi 23), elle figure dans "aura aime Murat"...  à l'invitation de Fred BOBIN avec laquelle elle fait un duo sur "Le Mont Sans Souci"... et malgré son agenda bien chargé, elle a encore répondu présente pour le Week-end Murat, yes sir!  La classe.  Je sais que certains sont impatients de la retrouver, après son passage au Sémaphore en chansons à Cebazat.

  1. Quand avez-vous découvert Jean-Louis Murat? Avez-vous suivi/aimé toutes ses périodes? Laquelle vous a le plus intéressé, et pourquoi?

J’ai découvert Jean-Louis Murat avec l’album « Dolorès » en mai 1997. C’est un ami qui me l’a fait découvrir. Je ne connaissais pas du tout cet artiste. Au départ, c’est vraiment le son qui m’a happée. Et c’est ensuite que j’ai vraiment écouté les paroles. Je me souviens avoir écouté Fort Alamo en boucle.

J’ai depuis « Dolorès » acheté tous les albums de Jean-Louis Murat. L’album Mustango est peut-être celui que je préfère.

 

  1. Pourquoi avez-vous choisi cette chanson? En quoi vous a-t-elle interpelée au premier abord? Que comprenez-vous du texte, que vous inspire-t-il? Quel parti-pris d'interprétation avez-vous choisi, par rapport à la version originale?

Lors d’un concert au Festival Chant’Appart en mai 2021, je discutais avec Frédéric Bobin des artistes qui nous avaient marqués. Et nous avions évoqué l’artiste Jean-Louis Murat et notamment l’album « Mustango ». C’est là où Frédéric m’a parlé de l’initiative du label Stardust. Lui qui est originaire de la région Rhône Alpes, il m’a fait l’honneur de m’inviter à partager un duo avec lui sur ce disque. Nous sommes tombés très rapidement d’accord pour reprendre la chanson « Au Mont Sans souci ». Nous voulions une version douce et épurée de cette chanson. Frédéric a envisagé de reprendre la chanson à la guitare. Nous avons chanté à l’unisson certains couplets et nous avons eu envie de glisser de temps à autres des chœurs sur certains couplets. Je suis très heureuse d’avoir pu partager ce moment musical avec Fred Bobin.

 

3. Êtes-vous sensible à la dimension "paysagiste" de Murat, son inscription dans un territoire? A sa façon de dire la chose amoureuse? Quels éléments de sa poétique retiennent votre attention?

Quand on écoute les chansons de Jean-Louis Murat, on a envie de découvrir les lieux qui l’ont inspiré. Moi qui suis alsacienne et qui aime ma région et la faire connaître, j’ai voulu partir à la découverte de l’Auvergne, apprécier les lieux, qui sont cités dans ses chansons, comme un pèlerinage en terre auvergnate pour peut-être encore mieux comprendre les chansons de Jean-Louis Murat.

 

Voilà donc pour nos 6 participants au Week-end Murat, yes sir!  Le 24 juin, on retrouvera également Eryk e (son inter-ViOUS et Murat par Matthieu Guillaumond à relire ici), Arcwest (ses propos sur Murat ),   Le Flegmatic (qui nous a aussi parlé de Murat ), et Morgane Imbeaud, Elvinh, Belfour, Coco Macé, Tristan Savoie et Stéphane Mikaelian. 

 

Voici maintenant les réponses de Frédéric Bobin, Gontard, Nicolas Paugam, Pierre Schott et Richard Robert. 

a) Frédéric BOBIN

 

1)Quand avez-vous découvert Jean-Louis Murat? Avez-vous suivi/aimé toutes ses périodes? Laquelle vous a le plus intéressé, et pourquoi?

Mes premiers souvenirs liés à Jean-Louis Murat remontent à mon enfance, lorsque je regardais les clips sur M6 en rentrant de l’école… Je me souviens notamment des clips de « L’Ange déchu » (1989)et de « Regrets » en duo avec Mylène Farmer (1991). Mais ma vraie « rencontre » avec l’univers de Murat a été l’écoute de l’album « Mustango », l’été 1999. J’ai eu un énorme coup de cœur pour cet album dont j’ai énormément aimé le son, l’ambiance musicale. Avec un côté « grands espaces » américain à la fois très assumé (le groupe Calexico travaille sur cet album) mais aussi complètement adapté à l’écriture singulière de Murat.

Murat étant très prolifique, je n’ai pas toujours suivi toutes ses périodes de très près, même je suis son parcours avec grand intérêt. Ma période préférée reste le trio « Mustango » / « Le moujik et sa femme » / « Lilith » qu’il a publié entre 1999 et 2003.


2) Pourquoi avez-vous choisi cette chanson? En quoi vous a-t-elle interpelé au premier abord? Que comprenez-vous du texte, que vous inspire-t-il? Quel parti-pris d'interprétation avez-vous choisi, par rapport à la version originale?

Cette chanson figure sur mon album préféré de Murat, « Mustango ». C’est une chanson à part dans l’album, puisqu’elle est très épurée (juste un piano avec un peu d’harmonica) et qu’elle ne sonne justement pas « américain » comme la plupart des chansons du disque. Ce qui m’a séduit dans le texte, c’est le côté poétique et imagé (que l’on retrouve très souvent chez Murat) mais aussi (et c’est plus rare chez lui) l’impression que c’est un petit film qui se déroule sous nos yeux. C’est un texte nostalgique qui nous ramène à des souvenirs de jeunesse, avec un univers très suranné (les villes thermales, les westerns, les vieux cinémas…) et une chute sublime qui évoque la persistance de la mémoire et le souvenir, comme refuge. C’est quelque chose qui me touche. De plus, je trouve la mélodie imparable, très évidente. Elle flirte avec des airs de comptines, des mélodies issues du folklore… J’aime beaucoup ce côté intemporel, presque folklorique, qu’a parfois l’écriture musicale de Jean-Louis Murat.

Par rapport à la version originale, j’ai choisi un picking de guitare acoustique, plutôt que le piano. Je trouvais que le côté folksong de la chanson s’y prêtait bien. Comme une confidence, une histoire que l’on raconte au coin du feu. Et puis surtout, j’ai proposé à Marjolaine Piémont de la chanter en duo avec moi. J’aimais bien l’idée du dialogue homme/femme qui symbolise à la fois la rencontre amoureuse de la chanson mais aussi le dialogue présent/passé du texte… comme si la voix de Marjolaine était une réminiscence d’un passé lointain.

3) Êtes-vous sensible à la dimension "paysagiste" de Murat, son inscription dans un territoire? A sa façon de dire la chose amoureuse? Quels éléments de sa poétique retiennent votre attention?

Je suis sensible au côté imagé de sa poésie, avec souvent des textes qui ne donnent pas toutes les clés et qui laissent beaucoup de place à l’imagination, beaucoup de place à l’auditeur. C’est une poésie parfois assez influencée par Leonard Cohen, me semble-t-il, où l’amour, le sexe et la mort se rencontrent… Son inscription dans un territoire me touche peut-être moins, même si je trouve ça très intéressant et très singulier, à une époque où on parle beaucoup de Paris et de la vie urbaine…


 

 

b- Nico Gontard

Il ouvre le disque car on a adoré sa version. Son nouveau disque 2032 vient de sortir chez Petrol chips.


1) Quand avez-vous découvert Jean-Louis Murat? Avez-vous suivi/aimé toutes ses
périodes? Laquelle vous a le plus intéressé, et pourquoi?


Murat c'est une borne, un repère comme Manset ou Ferré, tu peux toujours te raccrocher à des titres peu importe la période. J'ai découvert Murat très jeune via ma cousine que je n'ai jamais recroisé depuis d'ailleurs. Elle aimait Georges Michael, Den Harrow et venerait JLM. Certainement une manière de se démarquer des niaiseries de Goldman et de ses histoires 1er degré. Voile de mystère sur le bogosse auvergnat en duo avec Mylene F. Trop jeune pour m'acheter les disques ou lire Libé, j'attends Venus pour plonger la tête la première. C'est l'époque romantique Elodie Bouchez, on a les petites amoureuses que l'on mérite.  Ma trilogie préférée : Dolores- Le moujik et sa femme- Murat en plein air.


2) Pourquoi avez-vous choisi cette chanson? En quoi vous a-t-elle interpelé au
premier abord? Que comprenez-vous du texte, que vous inspire-t-il? Quel parti-
pris d'interprétation avez-vous choisi, par rapport à la version originale?

 

Nous sommes 2 aficionados de JLM dans le groupe, Noel Bingo et moi, on a fait des listes de titres reprenables (avec la règle absolue de ne jamais reprendre les hits, faut jamais reprendre les hits) , la plupart relativement obscurs, puis mon choix s'est arrêté sur ce titre un peu oublié qui était dans la liste de mon pote : le troupeau. Simple, un brin lyrique et possédé. Vague quête muratienne d'un ailleurs, d'une prise de responsabilité. Frustration au combat. Joli texte. Actuel même si pas à la mode. Nous avons enregistré cette reprise lors des sessions d'enregistrement de mon dernier album en date AKENE (Ici d'ailleurs 2021) en
première intention. Ambiance un brin poisseuse à la Stones. Il fallait que ca rugisse groove.


3) Êtes-vous sensible à la dimension "paysagiste" de Murat, son inscription dans
un territoire? A sa façon de dire la chose amoureuse? Quels éléments de sa
poétique retiennent votre attention?

Au fil des années j'aime de plus en plus ses morceaux simples et pop. Gimmick accrocheur, textes malins comme sur l'album a bird on a poire. C'est parfois un peu trop ésotérique à mon goût sur d'autres formats. Par contre, c'est brillant sur l'inscription dans le territoire, on sait d'où il parle. C'est devenu rare même
invisible dans l'autre chanson française, la bankable, celle des gendres ideals. Ras  le bol. On ne parle plus de rien ni de nulle part et pourtant les micros se tendent et ces chanteurs endives saturent les salles de concert et les médias dits défricheurs. . L'enfer, c'est où l'interrupteur ? 

c) Nicolas Paugam:

J'avais commencé a travailler sur baby carni bird mais le résultat était décevant, trop proche de l'original et beaucoup moins bien. Faut dire que murat est un sacré chanteur et bien plus grave que moi. Alors j'ai testé mes rythmes bizarres sur the reason why et ça fonctionnait. J'étais chez moi en quelque sorte !... Bon, il est vrai que je connais très mal la discographie de Murat cependant j'ai écouté beaucoup de titres pour le tribute et encore aujourd'hui dans le train ou j'ai perdu mon satané texte mais encore de belle découverte comme cette lettre de la pampa superbe.
Je me suis permis de rajouter un passage instrumental en changeant l'harmonie au centre de la chanson... Je trouve que Murat a une façon de chanter très sensuelle et le texte de cette chanson est intriguant, alambiqué comme on aime et aussi assez chaud ! Poupée champouine pas besoin de mettre la gomme on est encore a la Bourboule. Pas besoin de faire un dessin ahah. Murat traite et traie. On pourrait faire un parallèle entre le cinéaste Alain Guiraudie et le troubadour jlm, tous deux poétisent très intelligemment leur quotidien (Murat a du beaucoup aimer !) et leur région ( vache, dindes, un florilège de beaux mots... La pampa etc...)
Sexe, lac, vaches et pampa se marient très bien chez Murat ! D'ailleurs dans le peu que je connais je n'entends pas beaucoup les klaxons des villes mais plutot les clochers de village.

d)  Pierre Schott

Murat et moi.
Au début des années 90, je connaissais de Murat ce que le public en connaissait. Il se trouve que nous étions à cette époque tous les 2 artistes  dans la même maison de disque (Virgin) et que nous partagions parfois, du  côté des Abesses, le même petit hôtel où le label avait l’habitude de loger ses provinciaux. Mais de prime abord réservé et distant l’un comme l’autre, nous ne nous étions jamais parlé. Quelques années plus tard, nous avions aussi en commun le même ingénieur du son (Christophe Dupouy) lequel me présenta à l’auvergnat dans ses loges,  après un (bon) concert à Mulhouse. Je me souviens d’une discussion franche et intéressante sur des thèmes pragmatiques et inhabituels pour un artiste dans laquelle le chansonnier me mettait en garde de la précarité de ma propre situation et du risque fatal qui guettait ma carrière, à une époque où j’étais encore très optimiste. Dans les années 2000, j’avais appris que JLM pratiquait (?) le cyclisme sportif et qu’un vélo de belle marque était entreposé dans la grange de sa ferme de montagne. Comme je pratiquais assidument le même sport et que j’avais moulte fois pédalé à travers l’hexagone en solitaire, j’avais fait transmettre l’idée d’une sortie commune sur les pentes du puy de Dôme. Sans réaction.
Concernant ma reprise sur Aura aime Murat, la sollicitation par la production m’a beaucoup touché, d’autant plus que je suis alsacien et pas auvergnat! Parmi la demi douzaine de chansons qu’on m’avait suggérée, j’ai choisi sans  hésiter « la nature du genre » pour son format « popable » et son texte court.
Concernant mes choix de réalisation, je l’ai simplement passée à la moulinette qui était sur mon propre établi à cette période là.  JLM aura usiné obstinément une sorte d’americana plétorique à la française dans laquelle l’écriture l’emporte sur la réalisation. Attaché à la fois à son terroir natal et à la culture française, deux choses à ne pas confondre, il exprime ainsi, presque seul, tous les paradoxes, les contorsions et les blessures que le pays s’est infligé lui-même dans ses mutations depuis deux siècles. Mais, comme le romantisme ne marche bien que sur ses deux pieds, sans doute  que rien de son témoignage ne nous serait parvenu si l’auvergnat avait échoué de séduire d’abord un certain mais solide public féminin...
Pierre Schott, mai 2022

 

La libre parole de Pierre Schott... notamment sur la dernière phrase, mais mesurée:  Quand il dit "l’écriture l’emporte sur la réalisation", il s'est un peu arraché les cheveux sur le titre (la règle muratienne des 3 T -Tempo, Tonalité et TRUCTURE- n'est pas indicateur d'une grande rigueur). Je suis en tout cas fier de lui avoir indiqué ce titre qui collait bien à son univers.  Pour rappel, il nous avait fait un compte-rendu de concert

 http://www.pierreschott.com/

e)  Richard Robert

 

1) Quand avez-vous découvert Jean-Louis Murat? Avez-vous suivi/aimé toutes ses périodes? Laquelle vous a le plus intéressé, et pourquoi?

J’ai découvert Murat sur une grosse radio commerciale, un jour de 1989 où passait “L’Ange déchu”. C’est la texture de sa voix, je crois – ce chant de velours et de métal mêlés, à la fois lame et fourreau, qui m’a alors arrêté. Mais c’est par Le Manteau de Pluie, dont j’ai emprunté deux ans plus tard la cassette dans une médiathèque, que je suis vraiment entré dans son univers. Mon arrivée aux Inrocks m’a ensuite rapproché de lui, au point que je l’ai interviewé deux fois pour le magazine – la seconde pour un entretien fleuve réalisé chez lui, juste avant la sortie de Dolorès. Je ne l’ai jamais revu ni recroisé depuis, et je me dois d’avouer que je ne me suis jamais mué en muratophile invétéré, épiant chacune de ses apparitions. Depuis Lilith, beaucoup de ses albums ont échappé à mes radars, ou ne me sont parvenus que par bribes et bouts. Pour cette seule raison, qui n’a rien à voir avec une quelconque nostalgie, ma période préférée est celle qui s’articule autour de Dolorès et de Mustango ; simplement parce que j’étais alors beaucoup plus attentif à ce qu’il produisait. Un jour peut-être, je prendrai le temps de visiter sa discographie en long, en large et en travers. J’aime cette engeance de bâtisseurs, qui comme lui construisent des œuvres longues et copieuses, dans lesquelles il faut accepter de s’égarer – et de s’ennuyer parfois. Mais il faut du temps pour cela, et je ne me suis pas encore résolu à le prendre. J’ajoute ici que je n’ai jamais vu Murat sur scène, ce qui achève de faire de moi un auditeur coupablement dilettante.

2) Pourquoi avez-vous choisi cette chanson? En quoi vous a-t-elle interpelé au premier abord? Que comprenez-vous du texte, que vous inspire-t-il? Quel parti-pris d'interprétation avez-vous choisi, par rapport à la version originale?

Après L’Ange Déchu sur RTL, c’est à la téloche que j’ai vu autant qu’entendu Terres de France, niché dans le film « Murat en plein air ». Je crois bien que mon frère et moi l’avions même enregistrée sur une cassette vidéo, ce qui m’a permis de m’en imprégner à l’envie. Il m’a semblé alors, et il me semble toujours, que dans la production pourtant très éclatée et protéiforme de Murat, c’est une chanson à part ; mais c’est sans doute moi qui, en raison de ce qu’elle m’a fait alors, lui prête ce statut. J’en aime la coulée harmonique simple et implacable, la passion un peu lasse qui la traverse, le refrain qui l’ouvre et la referme soudain comme une clairière, le chant qui adopte une sorte de flânerie résignée avant de s’autoriser un sursaut de lyrisme – lyrisme sans rodomontade, sans arrogance, lyrisme du condamné peut-être… Mon parti pris d’interprétation a été celui que, grosso modo, j’applique à toutes les reprises que, en solo, en duo avec ma compagne Marguerite Martin ou avec nos amis, nous commettons sous l’appellation « Morning Dew » ou au sein du collectif Whatever(shebringswesing) : je dénude, j’effeuille, je ramène les mots et les notes des autres aux proportions de mon souffle et de mes doigts. Il en résulte ici, j’espère, une sorte de folksong sans âge ni nationalité.

3) Êtes-vous sensible à la dimension "paysagiste" de Murat, son inscription dans un territoire? A sa façon de dire la chose amoureuse? Quels éléments de sa poétique retiennent votre attention?

En répondant à cette question, je m’aperçois que la dimension paysagiste – et climatique, aussi, pour ne pas dire météorologique – de son écriture est ce qui me touche le plus (bien plus que sa poétique amoureuse, sur laquelle je n'ai hélas pas grand chose à dire d'intéressant). Il y a chez Murat un attachement au monde sensible que certains trouveront probablement désuet, pour ne pas dire rétrograde, alors qu’il est évidemment de tous les temps, et donc indémodable. Et je pense pour le coup que le territoire dans lequel son regard s’ancre et son écriture s’inscrit compte davantage pour lui-même que pour moi, auditeur. S’il était kazakh, bushman ou patagon plutôt qu’auvergnat (et je pense de fait qu’il est un peu tout cela à la fois), je prêterais la même attention à l’attention que Murat porte aux eaux du ciel et de la terre, à la forme des collines, aux lueurs et ombres qui recouvrent le monde.

 

Vous n'avez pas eu l'article de Nicolas Brulebois et vous vous demandez comment il a pu se dépatouiller de tout cela... sans parler des  questions qu'il a posé à Stan Mathis... et à moi...  Vous pouvez encore vous procurer la revue papier : https://hexagone.me/produit/124a-numero-24-de-la-revue-version-papier/ ou en digital!  8 pages consacrées au disque + la chronique! (et vous pouvez même retrouver l'ami Bertrand Louis...), ce qui me donne de passer directement à UN LIEN EN PLUS:    La 3e interview de Bertrand sur le blog: http://www.surjeanlouismurat.com/2022/10/bertrand-louis-interview-2022-verlaine-baudelaire-jeanlouismurat.html    Et de là,  j'en profite pour indiquer un nouveau spectacle sur Baudelaire: avec François Staal, en juin en Haute-Marne (10 juin 2023 au théâtre de Saint-Dizier) :

Un pari audacieux. Léo Ferré a chanté Baudelaire, magistralement, Serge Gainsbourg, Jean-Louis Murat et Damien Saez, aussi, oui, s’attaquer à un poète maudit chéri de Rimbaud, Breton ou Valéry demande, au-delà d’un simple amour des textes, une sensibilité particulière. On appelle ça le talent. Ça tombe bien, François Staal n’en manque pas. (https://jhm.fr/francois-staal-ideal/)

 

ET UN DEUXIEME LIEN EN PLUS

Et encore des gens qui aiment Murat: le chanteur du  groupe CANCRE qui tourne avec Matmatah  vient de  le dire à Froggy delight:

Continuons à faire connaissance. Si tu avais une baguette magique et que tu puisses soit partager la scène, soit enregistrer avec un artiste avec qui voudrais-tu le faire ?

Robin Millasseau : J’aimerai beaucoup partager un moment en studio avec Jean-Louis Murat, ça me ferait très plaisir !

Mais en plus, c'est plutôt très bien! Je vois que Francofans approuve (coup de coeur).

https://www.facebook.com/cancre.musique

Et bien sûr on n'oublie pas :

https://www.lamontagne.fr/theme/loisirs/agenda-sorties/tulle-elysian-fields--jean-louis-murat_262567

ELYSIAN FIELDS + JEAN-LOUIS MURAT Cette soirée sera une occasion rare de voir Jean-Louis Murat et Jennifer Charles (Elysian Fields) se retrouver sur le même plateau 24 ans après leur collaboration sur le très célèbre album "Mustango" qui mêle balades acoustiques et sons électroniques & rock. Une rencontre gravée dans l'histoire du rock puisqu'ils seront amenés à recollaborer autour de l'album rétro pop "A Poire On A Bird" (2004). Album concept évoquant la rencontre amoureuse et éphémère (mais fictive) des deux interprètes.

Où ?

DES LENDEMAINS QUI CHANTENT
Tulle

Quand ?

Le vendredi 19 mai à 20:30

Quel(s) tarif(s) ?
Plein tarif : 21.8 €

Voir les commentaires

Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 Aura aime Murat, #inter-ViOUS et MURAT

Repost0

Publié le 1 Mai 2023

Bonsoir,

avant un article demain,  encore une petite respiration avecc quelques photos du jour... prises en passant par LES DOMBES (01).

 

 

Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)

IL s'agit je pense d'ECHASSES BLANCHES.

Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)

Deux hérons blancs  (garde-boeuf)  (bec jaune) :

Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)

Je n'ai pas identifié ceux-ci:    (peut-être des Combattants variés?)

Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)

Alors que je suis plongé dans mon observation, une voiture s'arrête à côté de moi... C'est le pisciculteur, nous échangeons quelques mots. Il est aussi bon ornithologue que moi... Ça ne sera sans doute pas encore une fois une bonne saison pour la filière : ils ne peuvent compter que sur la pluie pour remplir les étangs, et le déficit est très important cette année.  Il va installer un appareil pour oxygéner l'eau... et en profite pour libérer une carpe qui était coincée dans un filet. 

Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)

 

Aigrette garzette (3), héron avec un  ragondin, et peut-être un Chevalier guignette:

Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)
Clichés n°59 :  Tour en Dombes (oiseaux et paysage)

Voir les commentaires

Rédigé par Pierrot

Publié dans #montagne - rando et photos

Repost0

Publié le 21 Avril 2023

4 jours de vadrouille... dont 3 de vélo dans cette classique européenne (Allemagne, Autriche, Suisse)... un peu court pour tout faire... surtout quand la météo fait des siennes.

Mais au printemps, c'est idéal pour les fleurs...

 

Il y avait narcisse et -pas- jasmin

Clichés n°58 : Autour du lac de Constance

Nous n'irons plus nous cueillir en narcisse

Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance

Trempee comme une jonquille. Neige et pluie au Sancy

Clichés n°58 : Autour du lac de Constance

Rouge est mon sommeil. D'un rouge vermeil. Rouge est mon sommeil amour. Comme rouge est la charrette

Clichés n°58 : Autour du lac de Constance

Herbe têtue rouge calèche. Toboggans rentrés (ici, à peine sortis)

Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance

Avril le doux est bien le pire de tous
Fleur marsière
Ne tient guère
Fleur d’avril
Tient par un fil
Avril le doux est bien le pire de tous

Clichés n°58 : Autour du lac de Constance

Au lac de Côme l'autre Mardi gras. J'allais faire un tour en cabine. J'allais faire un tour dans le petit bois. Tâter l'âme soeur qu'on devine

Clichés n°58 : Autour du lac de Constance

Rond comme un pommier
C'est le contentement de ma Lady

Clichés n°58 : Autour du lac de Constance

Blancs pommiers. De nos amours rêvés. Quand l'orage est passé. La nature nous tient dans un nouveau désir d'aimer.

Clichés n°58 : Autour du lac de Constance

Déjà le vent se lève
Qui désenchante les bois
Pour mille et une raisons

 

Tout est éphémère
La vie
La terre
Les choses vues
Qui nous ont plu
Les papillons

Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance

Qu'est-ce qui te retient d'y aller
Qu'est-ce qu'au fond du cœur
Au fond du cœur là-bas
Qu'est-ce qui te retient d'y plonger

 

Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Elle assomme une fourmi
Qui débitait un spaghetti
C'est une autre façon
De passer
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance

L'âge de pierre
Au royaume
Où tout fabrique
Du faux

Clichés n°58 : Autour du lac de Constance

OH
J'ai froid, j'ai chaud
Il fait si noir
Au fond de l'eau
Lac argenté
Je m'abandonne
A tes baisers...

Clichés n°58 : Autour du lac de Constance

Oui Johnny c'est cool. Le navire retrouve la houle

Clichés n°58 : Autour du lac de Constance

Quand monte au loin. Dans une rumeur. Le chant du très vieil indien

 

Les neiges éternelles
Les plus hauts sommets
Me parlent d'amour
Me parlent d'aimer

Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance

Aucun vol de pigeons, aucune balle de plomb plus jamais ne m'atteindra

Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance

Au belvédère des mouflons. Je foulais d'un pas moderne. Le chiendent et le mouron. Un coucou en haut d'un hêtre. Reprit sa drôle de chanson

Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance

Que dans les ronces vers la Sagne
Où se retirent les hérons
En larmes bleues
D'un bleu final
Savent mourir
Les compagnons

Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance

Haussant mon vol
Bien au delà des prairies
Chantant "Je meurs
Aime moi"

Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance

(assurément de la famille Scolopacidae, limicoles, peut-être des "bécasses double" ou "bécassin  à long bec" -car sa robe apparaît un peu orangée),  vraiment de belles tailles). Dans le Delta du Rhin (qui rentre dans le lac)

 

Quand le retour des cigognes. Chaque jour est retardé. On scrute à l'horizon. Les prémices de l'été. On n'attend que ça.

Clichés n°58 : Autour du lac de Constance

Dans les eaux de la vie

Où le héron vient de plonger

Règne l’âme éblouie

Et mon cœur fait boum, boum, boum

Boum boum boum boum boum

 

Les eaux de l’Amour

Fleuve puissant

Aux premiers beaux jours

M’envahissent le sang

Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance
Clichés n°58 : Autour du lac de Constance

(chutes du Rhin, en Suisse, impressionnantes)

 

La PUB EN PLUS

Avec le printemps... c'est la St-Jean qui approche!

https://www.helloasso.com/associations/banana-split/evenements/tribute-murat

Voir les commentaires

Rédigé par Pierrot

Publié dans #montagne - rando et photos

Repost0

Publié le 13 Avril 2023

bonjour,

Allez, je ne fais plus guère de petits articles, préférant vous assommer de liens, et de commentaires plombants, mais ce matin, où je grève sur mon canapé...

Amazon nous annonçait hier la sortie d'un BEST OF. On pouvait en être surpris, et les fans discutent bien-sûr sur le choix des titres, rêvent encore du disque d'inédits de la malle du grenier, et du choix de Murat d'accepter enfin un best of (car il est clair aujourd'hui qu'il a bien donné son accord). J'ai pu lire que c'était un peu décevant de sa part. Et bien, moi, j'aime qu'il arrive encore à nous surprendre... et quand c'est plutôt agréable tant mieux!  Personnellement, moi qui essaye de promouvoir l'oeuvre de Jean-Louis Murat (mais à une toute autre échelle que n'importe quelle "action officielle"),  je trouve que c'est bien-sûr une très bonne idée... même si je râle aussi sur les choix de chansons (pas de "les jours du jaguar"?).

Édit : en digital, il sera possible d avoir 40 titres! 

Bon, tout ça pour dire:  La page facebook du chanteur s'est mis à jour

La mention "1981-2021", je ne l'avais pas vue avant (c'est effectivement plus simple que de dire que "les années Pathé, Virgin, Labels, V2, Pias"). En tout cas, cela montre que la page officielle promouvera bien le disque.

Je voulais ajouter que le vinyle annoncé sera un tirage limité, disques transparents, avec un livret des textes format livre.

C'est déjà en précommande

Voici l'info aux disquaires par Pias:

 

et hop, une petite animation vient de sortir:

 

 

Je vois la pochette en grand format, et je vois qu'il bêche une gentiane... Amusant... Une pochette un peu à la Manset dans la façon d’apparaître sans en être vraiment. On reconnaît de suite les  M/M -Paris- (après Tristan... et les derniers Biolay notamment, même si la pochette des Cours Ordinaire des choses était elle vraiment particulière).

Best of (suite)

Et on n'oublie pas le concert de Murat à TULLE le 19/5!

 

A part ça, le BEST OF en live par Murat, ce n'est pas gagné! Alors, pour entendre les tubes de Jean-Louis, on se  retrouve le samedi 24 juin au FOTOMAT!

BILLETERIE  et avec quel casting!      

On n'oublie pas la conférence, l'expo, le karaoké, l'hommage à Matthieu, le dj set... et bien sûr le film "mlle personne" à découvrir,  un programme à ne pas rater! Et le dimanche, en off,  vous pourrez même aller profiter d'une sieste musicale de JP Nataf aux Vinzelles...

Voir les commentaires

Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 BUCK JOHN

Repost0
<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 30 40 50 60 70 80 90 100 > >>